Bic, un industriel à la pointe
En matière industrielle, avoir une idée géniale ne suffit pas. Souvent, c'est celui qui perfectionne une innovation qui remporte la mise. Le 25 octobre 1945, Marcel Bich, ancien directeur d'une fabrique d'encre, et son associé Édouard Buffard, installent leur affaire - PPA (Porte-plume, porte-mines et accessoires) - à Clichy, commune riveraine de Paris dévolue aux usines de fabrication de crayons et de plumes.
Face à une concurrence déjà fournie, l'entreprise peine à s'imposer. Jusqu'au jour où l'industriel rachète le brevet déposé en 1938 par le hongrois Lazlo Biro, correcteur dans un journal. Ce dernier a mis au point un stylo doté d'une réserve d'encre visqueuse à séchage rapide, utilisée dans les journaux de l'époque, étalée par une petite bille en rotation.
Problème : la bille ne tourne pas toujours très rond et son stylo fuit. Une contrainte technique que le concurrent américain Reynolds, qui commercialise des stylos à bille depuis plusieurs années, n'a pas réussi à lever totalement.
Marcel Bich va travailler pendant deux ans sur des tours d'horlogerie qui lui offrent une grande précision. Il peut ainsi usiner une bille d'un millimètre de diamètre en acier inoxydable. En 1950, le baron Bich lance le Bic Cristal au prix de 50 centimes. Le succès est immédiat.
Et le 3 septembre 1965, c'est la consécration : la circulaire n° 65-338 du ministère de l'Éducation autorise le stylo-bille dans les écoles. Le Bic Cristal fait alors sa première rentrée des classes.