Loft Story, Nice People, Les Colocataires : TF1 prépare la suite
Des « vrais gens » enfermés, filmés 24 heures sur 24, et éliminés impitoyablement un par un ? On n’avait plus vu ce type de télé-réalité depuis 2004 et la fin du bail des Colocataires sur M6. Mais TF1 compte remettre le concept à l’antenne cet été. La rumeur courait depuis un certain temps : c’est désormais confirmé. Le programme, produit par Endemol, devrait bénéficier d’une diffusion quotidienne à 18 heures, et d’un prime time hebdomadaire. Mais aucune certitude pour l’instant sur l’animateur de cette nouvelle mouture du Loft. Benjamin Castaldi, le présentateur historique, qui a aujourd’hui rejoint TF1 ? En duo avec Loana ? Et les reclus seront-ils bien des inconnus, comme le veut le concept original, ou des célébrités ? Patience... En attendant, retour sur l’histoire du Loft, des origines à nos jours.
Avril 2001 : M6 décide de lancer la télé-réalité en France. Sur le modèle du Big Brother hollandais de John de Mol, 5 filles et 6 garçons sont observés pendant plusieurs mois par des caméras, tels des rats de laboratoires. Avalanche de commentaires, de réactions et de couvertures de presse (y compris celle du Monde) : Loft Story est un véritable phénomène. On dénonce la trash TV, le voyeurisme... et la chaîne bat des records d’audience. « C’est que du bonheur ! », comme diraient les candidats. La carrière de Benjamin Castaldi est lancée. Loana, la go-go danseuse au grand cœur, touche les téléspectateurs, gagne le jeu et devient une icône.
Après un tel triomphe, une suite était inévitable. Un an plus tard, le Loft est de retour sur M6. A Steevy et Julie ont succédé Kamel et Marlène. Le casting convainc moins que le précédent, mais les phrases cultes, elles, sont toujours là : « Tu les emmerdes avec un grand A », s’exclame David, mannequin-linguiste. Les audiences n’atteignent pas les sommets de la première édition : le programme a perdu des fidèles, mais beaucoup moins que dans les autres pays européens qui ont diffusé des adaptations de Big Brother.
Pas de Loft 3 sur M6 en 2003, mais TF1 décide alors de reprendre la main sur le créneau, avec Nice People. 6 filles et 6 garçons, originaires de divers pays européens, sont enfermés et filmés. Ca ne vous rappelle rien ? Il y a toutefois une subtilité : des “people” (Doc Gynéco, Ophélie Winter, Christophe Dechavanne...) les rejoignent à tour de rôle pour passer quelques jours dans la villa - et attirer le chaland. Patrick Le Lay, qui s’était offusqué lors du lancement du Loft par la chaîne concurrente de TF1, a bien tenté d’expliquer que les deux programmes étaient radicalement différents : « On a essayé avec Nice People de faire autre chose. De prendre des jeunes, européens, éduqués. Ils parlent bien le français, ce qui n’était pas tout à fait le cas de la plupart des habitants du Loft [...]. Donc le concept de l’émission nous paraît ressortir d’une autre philosophie que celle du Loft. » Rien à voir en effet... question audience en tout cas. Arthur et Flavie Flament ont le plus grand mal à attirer le public sur les émissions de prime-time, même si les résumés quotidiens réalisent des performances honorables.
Exit Nice People donc. C’est sur M6 que le Loft poursuit sa route en 2004, sous l’appellation Les Colocataires. L’originalité du programme, présenté par Frédérique Courtadon ? Il y a cette fois deux maisons : une pour les 7 filles, une pour les 7 garçons, qui ne se rencontrent qu’à certains moments de la journée. Mais ce n’est pas si facile de refaire le Loft sans le loft. TF1 diffuse en face une autre émission de télé-réalité, La ferme célébrités. Et autant dire que Danièle Gilbert en bottes en caoutchouc n’a laissé aucune chance aux malheureux Jessyca et Nordine... Si les quotidiennes, déplacées à 18h (avant La Ferme), surnagent, les émissions de 20h50 sont arrêtées prématurément, faute d’audience...
Après ce naufrage, on pensait le concept épuisé : lassitude du public, candidats plus aguerris et donc moins naturels, engouement pour la télé-réalité « people » (outre La Ferme 1 et 2 : Première Compagnie, Je suis une célébrité, sortez-moi de là, sur TF1)... Mais la chaîne privée croit aujourd’hui à son retour : l’histoire de la télévision est un éternel recommencement.