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40. Hadot (Ilsetraut). Le problème du néoplatonisme alexandrin. Hiéroclès et Simplicius.

[compte-rendu]

Année 1979 92-436-437 pp. 284-285
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40. Hadot (Ilsetraut). Le problème du néoplatonisme alexandrin. Hiéroclès et Simplicius. Études Augustiniennes, Paris, 1978, 243 p.

La modestie de son titre ne révèle qu'imparfaitement l'objet et la portée de ce livre. Il s'agit en réalité de réformer l'idée traditionnelle qu'on se faisait de deux centenaires de la pensée antique. C'est entre le début du ve siècle de notre ère, en effet, jusqu'au début du vne que s'étend l'espace temporel où K. Praechter, suivi par tous les savants venus après lui, avait situé ce qu'il appelait « L'École alexandrine ». Ce mouvement se distinguerait fondamentalement de l'École d'Athènes, par son abandon partiel des constructions métaphysiques de Proclus et de ses élèves, par un retour au « moyen platonisme », par ses rapports de bon voisinage avec les milieux chrétiens, et représenterait « un lieu de culture philosophiquement neutre, sans credo platonico-païen », et plaçant l'étude d'Aristote au-dessus de celle de Platon. Les traits de cette École se verraient avec une particulière netteté dans le commentaire d'Hiéroclès sur les Vers Dorés attribués à Pythagore, et dans le commentaire que Simplicius, avant d'être entré en rapport avec l'École d'Athènes, a consacré au Manuel d'Épictète. Or c'est précisément en préparant une édition commentée du commentaire de Simplicius (à paraître dans la Collection G. Budé), que l'A. a rencontré « le problème du néoplatonisme alexandrin » ; la thèse traditionnelle lui a semblé alors insoutenable, pour des raisons tant historiques que de doctrine.

En bref, comme le dit VA. dans une formule remarquable, ce que l'on a pris pour un « néoplatonisme plus simple » est en réalité un « néoplatonisme simplifié », et même « fragmenté », et cela uniquement pour les besoins de l'enseignement. Il est montré, en effet, d'une façon convaincante, que les deux Commentaires, d'Hiéroclès et de Simplicius, relèvent de ce que nous appellerions une propédeutique, c'est-à-dire qu'ils s'adressent à des débutants qu'il s'agit d'initier dans la « première » partie de la philosophie, réputée la plus accessible, en l'espèce l'éthique. On sait que ce problème pédagogique s'est posé dès le début dans l'École stoïcienne et qu'il a été longuement discuté par les commentateurs d'Aristote, qui donnent toutefois, généralement, la première place à la logique. Le VIIe chapitre apporte une contribution importante à l'histoire de ce problème.

D'où l'on voit déjà que c'est en apparence seulement que le résultat de l'ouvrage est négatif. Sans doute s'agit-il surtout de réfuter la thèse de K. Praechter, renouvelée par A. Cameron et Ph. Merlan ; la Conclusion se termine sur cette affirmation qu'« il n'y a pas d'école néoplatonicienne d'Alexandrie dont les tendances doctrinales différeraient des tendances propres à l'école d'Athènes ». De fait, le livre contient une interprétation développée des fragments d'Hiéroclès conservés par Photius et, surtout, de son Commentaire sur les Vers Dorés, montrant l'accord de ces textes avec le néoplatonisme « athénien ». Ces exégèses sont conduites avec fermeté, appuyées sur une vaste information, et emportent la conviction, quoi qu'il en soit de tel ou tel point de détail. Quelques questions, d'ordre plus général, pourraient être pesées.

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