L'Atari 1200XL est une évolution tardive de la première gamme de micro-ordinateurs de la marque, lancée à la fin des années 1970. Après quelques années, le monde de la micro est en plein boom. Aussi bons soient les deux ordinateurs proposés par la marque, il est plus que temps de se renouveler pour faire face à la concurrence qui ne fait pas de cadeau, l'Apple // et le Commodore 64 en tête.
L'origine du nom est très simple : les deux micros précédents étant le 400 et le 800, on a logiquement ajouté 400 au nombre le plus grand. Le XL, quant à lui, signifie eXtended Line pour souligner la nouveauté.
Fini le look machine à écrire résolument rétro des deux précédents modèles. Place à la modernité maintenant que l'avènement du micro-ordinateur est bien ancré dans les moeurs de monsieur tout le monde. Ce design, on le doit à Regan Cheng, qui travaille alors à la division design de la firme.
Techniquement la machine est pratiquement équivalente à ses illustres prédécesseurs. L'Atari 800 était composé d'un amalgame de cartes filles, le 1200XL reprend ces composants pour les inclure sur une seule et même carte mère. Des prototypes d'Atari 800 disposant des prémices de ce qui deviendra le circuit électronique principal du 1200XL ont vu le jour et devaient poser les bases des derniers modèles d'Atari 800, mais il n'en sera rien finalement.
Le processeur reste le même, mais est maintenant présent dans une version plus performante.
Les prises pour brancher les manettes passent maintenant sur le côté, ce qui les rends plus agréable à utiliser. Mais des quatre ports de la précédente gamme, on passe maintenant à deux.
L'Atari 1200XL, à la dure de vie éclair.
La ROM est plus complète, et propose une démo graphique ainsi que des tests des différentes parties vitales de la machine. Toujours pas de Basic en mémoire morte, il faut toujours une cartouche.
Le système d'exploitation intègre moult améliorations, dont la principale est un nouveau système de gestion des drivers qui se chargent automatiquement en mémoire au lancement de la machine, ce qui explique le self test inclus dans la machine.
Le gros soucis de ce nouveau venu est son manque flagrant de compatibilité avec les anciens softs. Sur le papier, tout est bon, mais dans la pratique il en est tout autre. Les nouveautés de l'Atari DOS alliées à de nombreuses modifications physiques de la machine rendent l'utilisation des anciens accessoires particulièrement hasardeuse (notamment les nombreux à utiliser les ports manettes).
C'est ainsi que la vie de l'Atari 1200XL tournera très vite court, le rendant assez recherché par les collectionneurs car pas évident à dégotter. Le clash entre les acheteurs et les objectifs des exécutifs d'Atari vient du fait que les premiers voulaient des ordinateurs dans la même lignée que les 400 et 800, c'est à dire évolutifs très axés bidouilleurs, alors que le 1200XL préfigure une nouvelle gamme plus axée utilisateur, ne se posant pas de question sur le fonctionnement de sa machine.
On remarque d'ailleurs un net bond des ventes d'Atari 800 lors de l'annonce des spécifications du futur 1200XL. Beaucoup ont acheté un 800 de peur de se retrouver avec un système fermé et incompatible.
Après seulement quelques mois sur les étals des revendeurs (seulement quatre !), les responsables de l'entreprise décident d'arrêter là l'aventure en le remplaçant par deux autres modèles qui connaîtront un plus grand succès – sans jamais toutefois égaler la grandeur passée : les 600XL et 800XL. Ce deux dernières machines sauront prendre en compte les erreurs faites ici pour proposer des micros correspondant un peu mieux aux attentes du public.
La machine ne connaîtra même pas de distribution en dehors de son pays d'origine, les Etats-Unis.
Une machine certainement trop en avance sur son temps, à une époque où la micro-informatique était encore l'oeuvre de gens qui ne voyaient pas leur machine autrement qu'avec les mains dans le cambouis. Le temps du plug & play n'était pas encore arrivé.