L'histoire est bien un perpétuel recommencement. Et avec Roger Federer, l'histoire n'a pas de fin. Il la repousse sans cesse. Certains Cassandre l'enterrent depuis deux ans et demi et son dernier titre en Grand Chelem en Australie, ils voient l'avenir différemment ce dimanche après sa victoire (4-6, 7-5, 6-3, 6-4) contre Andy Murray. En 3h24', le Suisse remonte le temps. En 3h24', il égale son «héros» Pete Sampras avec un septième trophée à Wimbledon, redevient numéro 1 mondial et règle son compteur à 17 titres en Grand Chelem.
Dans les tribunes, Myla Rose et Charlene ne s'en rendent pas encore compte, mais leur père vient de marquer l'histoire. Andy Murray en pleure. « Je me rapproche », souffle avec son humour british le 4e mondial en larmes lors de la remise des trophées. Le Suisse a brisé son rêve. Et le septuple vainqueur de Wimbledon a mis la manière. A bientôt 31 ans, Roger Federer a peut-être l'âge ses artères, mais son tennis n'a pas d'âge. Il résiste à tout. Au premier set, il domine et perd la manche malgré deux balles de break à 4-3. Au deuxième set, il subit et gagne la manche sur deux magnifiques volées amorties malgré deux balles de break à sauver à 4-4 .
Federer, la prime à l'offensive
Après une demi-heure d'interruption en raison de la pluie à un set partout, 1-1 (40-0), il revient avec un toit sur la tête et les idées très claires. Son break à 3-2 peut garnir quelques nouvelles pages de sa légende. C'est un jeu vidéo à vitesse accélérée. Pendant près de vingt minutes, le Britannique résiste à la déferlante de coups. Il sauve cinq balles de break et finit par plier sur un lob gagnant puis une attaque de coup droit. Roger Federer ne lâche plus sa proie. Quand son service (12 aces, 69% de premières balles) va, tout va.
Quand Andy Murray baisse un peu d'intensité dans le jeu ou d'efficacité en premières balles, la punition est immédiate. Sous pression en permanence, il ne peut faire des miracles. L'agressivité du nouveau numéro 1 mondial use son mental et son physique. Plus le temps passe, plus les failles s'ouvrent. Sur une 68e montée au filet (53 points), le Suisse s'écroule. «C'est un moment magique», souligne Roger Federer en habitué. Dans la loge royale, Rod Laver est bien le seul à le comprendre.