Robert Hainard (1906-1999)
Robert Hainard, sculpteur, graveur sur bois, peintre, naturaliste, philosophe
Né à Genève en septembre 1906, de parents peintres tous les deux, Robert Hainard montrera très tôt des dispositions marquées pour le dessin, à telle enseigne qu’à peine sevré, muni d’allumettes brûlées en guise de crayons, il dessine sur des rognures de papier tombées de la table à dessin de ses parents. Cette précocité se confirme à six ans. Il dessine un poisson d’après nature et précise dans sa légende Petite perche mâle. A 10 ans, il réalise sa première gravure et ses toutes premières sculptures d’animaux.
A la fin de la scolarité obligatoire, dont il passera les trois dernières années en autodidacte guidé par son père, il poursuivra pendant quatre ans sa formation aux Arts Industriels de Genève dans la classe de sculpture sur bois. Là, son maître Edouard Collet, lui transmet la maîtrise d’un métier à la fois précis et souple qu’il saura adapter rapidement à la gravure sur bois mettant au point un procédé nouveau qui permet de rendre le velouté et les nuances des scènes de la nature sauvage tout comme du visage humain.
C’est à l’École des Beaux-Arts qu’il va faire la connaissance de sa future épouse, Germaine Roten, qui suit les cours du soir dispensés par Philippe Hainard, le père de Robert. Dès 1929, l’année de leur mariage, Robert et Germaine travaillent et voyagent ensemble.
C’est un élan vital qui pousse Robert Hainard, sa vie durant, à saisir les multiples aspects de la nature. Il l’exprime dans des dizaines de milliers de croquis, des milliers d’aquarelles, des centaines de sculptures et bien sûr dans ces près de mille gravures polychromes sur bois, qui lui permettent de diffuser auprès d’un public très large les impressions et les émotions si profondes ressenties dans cette « contemplation active » qu’il a si bien su décrire.
Fort de cette communion avec ce monde extérieur indépendant de la volonté humaine, animé de l’incoercible besoin de transmettre sa perception de la beauté intrinsèque de la nature, doué d’un charisme tout spontané, Robert Hainard a su communiquer tout au long de sa vie, sa foi et sa passion aux générations qui l’ont côtoyé puis succédé.
Robert Hainard a vu son œuvre couronnée de nombreuses distinctions, dont, pour ses publications scientifiques résultant de ses innombrables observations, le doctorat honoris causa de l’Université de Genève en 1969. Il s’éteint la nuit où souffle l’ouragan Lothar, en décembre 1999.