Info sur le jeu |
Plateforme
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ÉditeurParadox Interactive |
DéveloppeurParadox Development Studio |
Date de sortieFévrier 2020 |
Hearts of Iron IV : La Résistance
Grand absent du jeu à son lancement, le volet de l'espionnage fait enfin son apparition dans Hearts of Iron IV avec ce nouveau DLC qui, comme à l'accoutumée, va apporter son lot de nouveautés au jeu. Très attendu par les joueurs, il est vendu au prix de 19,99 euros.
« La Résistance » s'annonce ainsi comme le plus ambitieux et le plus gros des contenus additionnels publiés à ce jour pour Hearts of Iron IV. Réussi-t-il à améliorer de façon convaincante le titre de Paradox Interactive ? Réponse avec notre test.
« Vive la Résistance ! »
Le premier ajout de ce DLC est absolument majeur et incontournable. En remplaçant la mécanique de résistance jusqu'alors sommaire par un système complet et bien mieux pensé, il modifie en profondeur l'expérience de jeu.
Dorénavant, vous devrez composer avec une résistance hostile dans vos territoires occupés, et ce même après la signature d'un traité de paix. Plus réaliste, ce nouveau gameplay incitera sans doute le joueur à préférer la mise en place de régimes fantoches loyaux en lieu et place d'une occupation directe d'une énorme portion de territoire sur laquelle il pourra être complexe et couteux de museler l'activité des réseaux de résistance.
Chacun de vos territoires considérés comme « non national » apparaitra alors dans une liste de territoires occupés et sera soumis à deux nouvelles valeurs : les taux d'accommodement et de résistance. L'accommodement symbolise la facilité qu'ont les populations locales à collaborer avec votre pays. Aussi, plus le taux d'accommodement d'une région est élevé, plus votre occupation est acceptée par ses habitants. Plusieurs paliers confèrent par ailleurs des bonus pour lutter contre la résistance. Ainsi, si vous avez un taux d'accommodement d'au moins 20% dans une région, vous disposerez d'informateurs locaux qui seront loyaux face à votre occupation. Ces derniers vous informeront sur les résistants et vous aideront à mieux lutter contre eux. Si vous atteignez un taux d'accommodement de 100%, vous pourrez même aller jusqu'à mettre en place un gouvernement de collaboration.
À l'inverse, plus le taux de résistance d'une région (ou d'un pays entier que vous occupez, dans le pire des cas) s'approche des 100%, plus la situation devient complexe et votre autorité s'en retrouvera fortement contestée. En général, si cette variable est élevée, l'accommodement sera à l'inverse très faible. Dans des cas extrêmes, cela peut même dégénérer jusqu'à une insurrection armée et un soulèvement massif dans les régions rebelles. Vous n'aurez alors d'autre choix que d'envoyer la troupe pour réprimer l'insurrection dans le sang, à moins que vous ne vous avouiez vaincus et décidiez d'accorder l'indépendance aux territoires déloyaux.
Pour vous aider dans la lutte contre la résistance, vous aurez également des garnisons qui seront mises en place dans les territoires occupées. Ces unités ne sont pas contrôlables de façon directe sur la carte et elles n'apparaissent pas en jeu afin d'éviter de trop alourdir les parties. Néanmoins, vous pouvez choisir le type de divisions qui assureront le contrôle de la garnison d'une région. Il est en général recommandé d'y associer de la police militaire pour faciliter la lutte contre les résistants. Plus vos divisions de garnisons seront lourdes, plus votre combat contre toute présence hostile en sera facilité. Attention néanmoins car vos unités de garnisons consomment de la main d'œuvre, de l'équipement et du ravitaillement de la même façon qu'une division de l'armée régulière.
Vous pourrez enfin choisir le type de loi qui s'applique sur place afin de museler toute velléité indépendantiste, allant d'une absence de garnison à un contrôle militaire total via l'application de la loi martiale. Si cette dernière permet de lutter de façon drastique contre la résistance, elle diminue également fortement le taux d'accommodement et remet ainsi en cause l'acceptation de votre présence par la population locale, pouvant au final provoquer l'inverse de l'effet recherché en stimulant l'activité des résistants.
Il faudra donc choisir avec parcimonie vos politiques d'occupation région par région et les adapter aux différents contextes locaux, l'idéal étant pour le joueur de maintenir un taux d'accommodement suffisamment élevé et de limiter le taux de résistance à un niveau tolérable.
Globalement, ce nouveau système est très convaincant et le fait de pouvoir adapter sa politique d'occupation à chaque région occupée offrira au joueur de la souplesse, même si l'interface du jeu en est quelque peu alourdie dans le cas d'un pays disposant d'un empire colonial et/ou occupant de très nombreux territoires.
Au service de la France
Outre le système de résistance, le jeu fait également apparaitre l'espionnage comme nouveauté majeure. Présent de base dans Hearts of Iron III, son absence au lancement du quatrième opus n'avait pas manqué de faire grincer les dents de nombreux joueurs.
Une fois encore, cette nouvelle mécanique est très réussie. La capacité offerte au joueur de créer son agence de renseignement, ainsi que les différentes possibilités qu'elle offre viennent enrichir de façon significative et positive l'expérience de jeu.
Moyennant un coût en usines civiles, vous pourrez ainsi créer et développer votre agence. Après la création initiale, vous en renforcerez l'efficacité en débloquant diverses sections. Par exemple, le fait de débloquer une section dédiée au « renseignement air » vous offrira de meilleurs renseignements sur les forces aériennes de l'ennemi.
D'autres sections vous permettront d'augmenter l'efficacité de vos agents lors des missions que vous leur confierez. Vous pourrez ainsi effectuer du contre-espionnage, voler des plans, infiltrer une administration ennemie, émettre des pressions diplomatiques et commerciales, ou encore saboter des infrastructures et favoriser les mouvements de résistances locales chez un ennemi... Les possibilités sont très nombreuses et ont une véritable influence sur le gameplay.
Délaissez par exemple le contre-espionnage sur votre territoire national et les agents ennemis auront le champ libre pour vous infiltrer, voler du renseignement ou agiter les contestataires contre vous. À l'inverse, si vous envoyez un agent mettre en place un réseau de renseignement dans un pays très surveillé, il se peut qu'il soit capturé ou tué dans l'exercice de sa mission. Il faudra donc y réfléchir à deux fois avant de confier une tâche risquée à votre agent le plus expérimenté.
Enfin, votre agence d'espionnage vous offrira également la possibilité de briser le code d'une puissance hostile ou neutre. Plus le niveau de cryptage de ce pays sera important, plus vous mettrez du temps à en venir à bout. Une fois décrypté, vous pourrez alors briser son code, ce qui vous confèrera des avantages conséquents sur le champ de bataille durant un mois. Passé ce délai, l'ennemi s'apercevra que vous avez cassé son système et il prendra les mesures nécessaires pour le remettre à jour.
Un nouvel arbre français aux petits oignons
Ce DLC risque de plaire aux joueurs français car il est fortement dédié à notre pays. Outre les mécaniques de résistance et d'espionnage inspirées de l'action de la résistance française durant le second conflit mondial, on note également l'arrivée (enfin !) d'un nouvel arbre des priorités nationales pour l'Hexagone.
L'arbre initialement concocté par les développeurs pour la France était pauvre et insuffisamment fourni, si bien que dès 1942, vous aviez en général terminé de le débloquer. Pire encore, certaines nations mineures avaient entre-temps eu droit à des arbres bien plus complets et profonds que la France, puissance majeure en début de jeu.
Cette incohérence est enfin réparée. Le nouvel arbre français est tout simplement immense et offrira de nombreuses possibilités au joueur afin de mieux préparer le pays à la guerre. Vous serez ainsi moins désavantagé en début de jeu et vous pourrez plus facilement réarmer pour faire face aux menaces qui vous ciblent. Globalement, la remontée en puissance de la France s'en trouve favorisée et accélérée, permettant ainsi de rééquilibrer le jeu. Si vous cédez face à l'attaque allemande, vous obtiendrez alors un nouvel arbre spécifique à la France de Vichy. La France devient ainsi le seul pays du jeu à avoir deux arbres spécifiques différents.
Autre ajout appréciable pour naviguer au mieux dans ces immenses arbres des focus, les développeurs ont rajouté une fonctionnalité de dézoome, de recherche et des filtres pour rapidement vous repérer et choisir la branche qui correspond à l'orientation que vous souhaitez donner à votre partie.
Par ailleurs, le nouvel arbre français, à l'instar des nouveaux arbres espagnols et portugais qui font également leur apparition dans ce DLC, est riche en possibilités vis-à-vis de l'histoire alternative. Il est dorénavant encore plus facile de faire dérailler vos parties en leur faisant prendre une trajectoire très différente de ce que fut historiquement la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, vous aurez la possibilité d'abroger la loi d'exil et de faire revenir au pouvoir Napoléon VI, l'héritier bourbon ou l'héritier de la branche orléaniste...
Cerise sur le gâteau, l'arbre impérial prévoit de « venger Waterloo », « venger Sedan » et de « reprendre Moscou »... De quoi satisfaire l'orgueil des plus chauvins d'entre nous sans la moindre difficulté ! Disons-le clairement, ces nouvelles possibilités augmentent le nombre de scénarios possibles et rendent les parties moins prévisibles et bien plus amusantes.
Cités précédemment, l'Espagne et le Portugal ont également droit dans le cadre de cette mise à jour à un travail en profondeur sur leur arbre des focus, ce qui rend le choix de ces pays très intéressants pour une partie. On notera par exemple de nombreuses nouveautés dans la gestion de la guerre civile espagnole qui, avec l'apparition de nouvelles factions en cours de conflit, devient plus que jamais un joyeux bordel. Ainsi, les anarchistes ou les royalistes pourront venir s'ajouter aux républicains et aux nationalistes... Plus on est de fous...
Enfin, on notera l'ajout de quelques unités qui améliorent le réalisme au combat. C'est notamment le cas des véhicules blindés et des automitrailleuses, jusqu'alors absentes du jeu. Il en va de même pour les avions de reconnaissances qui vous permettront d'obtenir du renseignement de façon simple et efficace, via un survol du champ de bataille. Attention toutefois à ne pas les laisser seuls face à la chasse et à la DCA de l'adversaire.
Hearts of Iron IV : La Résistance
Le contrat est rempli
- +Les nouvelles mécaniques de gameplay propre à la résistance
- +Les nouveaux arbres français, espagnols et portugais
- +La nouvelle mécanique de la guerre civile espagnole
- +Toujours plus de possibilités d’histoires alternatives
- +Les agences de renseignement et l’espionnage
- -Un prix qui pourra paraitre légèrement trop élevé pour certains
- -Certains pays majeurs ont encore des arbres de focus pauvres
Graphisme
Le DLC ne change en rien les graphismes du jeu, bien qu'il retravaille une partie de son interface afin de la rendre plus lisible. Les skins des nouvelles unités, comme les avions de reconnaissances, sont réussis.
Jouabilité
Les nouvelles mécaniques de jeu sont appréciables, même si certaines d'entre-elles alourdissent parfois quelque peu l'interface utilisateur.
Ambiance
L'espionnage et les mécaniques propres à la résistance rendent le jeu encore plus immersif. Elles manquaient clairement jusqu'alors.
Technique
Le jeu reste fluide et agréable, jusqu'en 1948.
Durée de vie
Ce DLC offre une myriade de nouvelles possibilités et de nouvelles parties passionnantes à mener, en solo comme en multijoueur.
Scénario
Avec des arbres de focus favorisant les histoires alternatives, chaque partie devient quasiment unique et le jeu ne manquera pas de vous surprendre à de nombreuses reprises.
- Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
- « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952