| HOUBLON, subst. masc. Plante dicotylédone grimpante, à tige volubile à gauche, cultivée notamment dans l'est et le nord de la France, et dont les cônes entrent dans la fabrication de la bière. Perche à houblon, culture du houblon, syndicat des planteurs de houblons. Le houblon est dioïque. Les fleurs mâles sont disposées en grappes à l'aisselle des feuilles (Industr. fr. brass.,1955, p. 3) :Et le rire éclatant des paysages blonds
Court sur l'eau des ruisseaux dans le maïs des plaines
Et fait tourbillonner les grappes de houblons
Et les abeilles d'or autour des ruches pleines...
Noailles, Cœur innombr.,1901, p. 78. − P. méton. Les cônes de la plante. Cueillette du houblon. Ce moût est alors porté à l'ébullition et on y ajoute du houblon qui aromatise la bière par son lupulin (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 261).Félicie avait même brassé de la bière en laissant aigrir de l'avoine bouillie et du sucre avec un peu de houblon (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 167). REM. Houblonnier, -ière, adj.a) Relatif au houblon. Étudier rationnellement les productions houblonnières (Industr. fr. brass.,1955, p. 13).b) Qui produit du houblon. Il existe en France trois principales régions houblonnières (Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 55).Emploi subst. Personne qui cultive le houblon. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth. : [ublɔ
̃] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1407 houbelon (Arch. Nord B 10361, fol. 24 ds IGLF); 1444 houblon (Franchises, lois et coutumes de la ville de Lille, éd. Brun-Lavainne, p. 206). Dér. de l'a. subst. hoppe « bière houblonnée » (1391, Arch. Nord B 17473, fol. 72 ds IGLF) en usage dans les parlers du Nord et en wallon; d'où houppe « id. » en m. fr. (1537, Maistre Hambrelin, 49 ds Recueil de Poésies Françoises, t. 13, p. 174); également attesté dans les textes du Nord par le composé hopembier « id. » (1340, Livre des Métiers, éd. J. Gessler, I, p. 46), du m. néerl. hoppe « houblon, bière houblonnée »; cf. néerl. hop « houblon ». Le suff. -elon (Hainaut) est prob. tiré de l'anc. subst. judéo-fr. homlon « houblon » (xies., Gloses du Pseudo-Guerschom, Brandin, 44 ds Lévy, Rech. lexicogr. sur d'anc. textes fr. d'orig. juive, p. 60, § 511) qui survit encore dans les toponymes des départements de l'Aisne et de la Somme (cf. FEW t. 16, p. 265a); de l'a. b. frq. *humilo de même sens; cf. a. nord. humli; flam. hommel « id. ». Le lat. médiév. connaît également un topon. Humlonaria (760 ds Du Cange) et un subst. humulo « houblon » (822, ibid.). Le mot d'orig. frq. a été évincé par son concurrent néerl., ce dernier correspondant à une amélioration de la techn. de la brasserie et à l'usage du houblon dans la fabrication de la bière, venus des Pays-Bas et de Flandre. La sonorisation du p reste inexpliquée. Fréq. abs. littér. : 54. Bbg. Quem. DDL t. 12 (s.v. houblonnier), 17. - Spitzer (L.). Zur französischen Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1925, t. 45, pp. 585-587. - Steiger (A.). Vom Hopfen. In : [Mél. Tschudi (R.)]. Wiesbaden, 1954, pp. 87-106. - Wartburg (W. von). Probl. rel. aux mots rom. d'orig. germ. Mél. Haust (J.) 1939, pp. 421-423. |