Générique
Réalisateur :
Jacques Rozier
Assistants réalisateurs :
Gabriel Garran, Francis Cognani, Michel Cavillon, Philippe Laïk, Gérard Brach
Scénaristes :
Jacques Rozier, Michèle O'Glor
Dialoguistes :
Jacques Rozier, Michèle O'Glor
Sociétés de production :
Unitec France, Alpha Productions, EIA - Euro International Film (Roma), Rome-Paris Films
Producteur :
Georges deBeauregard
Directeur de production :
Georges deBeauregard
Distributeur d'origine :
Antinea (Paris)
Directeur de la photographie :
René Mathelin
Cadreur :
Jean Boffety
Ingénieurs du son :
Maurice Laroche, Jacques Lebreton, Jean-Michel Pou-Dubois, Louis Perrin
Mixeur :
Jean Nény
Compositeurs de la musique originale :
Jacques Denjean, Maxime Saury, Paul Mattei
Costumier :
La Boutique de Elle
Monteurs :
Monique Bonnot, Jacques Rozier, Marc Pavaux
Script :
René Kammerscheit
Régisseur :
Marcel Georges
Photographes de plateau :
Raymond Cauchetier, Albert Benamou
Interprètes :
Jean-Claude Aimini (Michel Lambert), Daniel Descamps (Daniel), Stefania Sabatini (Juliette), Yveline Cery (Liliane), Vittorio Caprioli (Pachala), David Tonelli (Horatio), André Tarroux (Régnier de l'Isle), Christian Longuet (Christian), Michel Soyet (André), Arlette Gilbert (la mère de Michel), Maurice Garrel (le père de Michel), Jeanne Pérez (la voisine), Charles Lavialle (le voisin), Chouquette Deschamps (la mère de Liliane), Mitzi Hahn (une starlette du roman-photo), Marianne Padovani (une fille prise en auto-stop), Michèle Padovani (une fille prise en auto-stop), M. Sabatini (la mère de Juliette), Nadine Staquet (une actrice du roman-photo), Edmond Ardisson (le chef d'émission), Pierre Frag (Dédé), Lulu (le pêcheur corse), Marco Perrin (le propriétaire du magasin), Maxime Saury (dans son propre rôle), Christiane Legrand (une chanteuse), Rudo Cardi (le chanteur corse), Maguy Zani (la chanteuse corse), Jean-Christophe Averty (dans son propre rôle), Jean-Claude Brialy (dans son propre rôle), Robert Hirsch (dans son propre rôle), Stellio Lorenzi (dans son propre rôle), Michel Piccoli (dans son propre rôle), Marcel Gassouk (dans son propre rôle), Patricia Andrieux, Albert Benamou, Olivia Clétienne, Pietro Cortini, Alain Douchin, Charles Lucciardi, Jean Lucchetti, Reine Marvanne, José Pantieri, Dominique Tozza
Numérisation 4K et restauration 2K réalisées au laboratoire Hiventy à partir des négatifs originaux image et son. Restauration par la Cinémathèque française et A17 avec le soutien du CNC, en collaboration avec les Archives audiovisuelles de Monaco, la Cinémathèque suisse et Extérieur Nuit.
Michel, l'un des trois jeunes personnages principaux d'Adieu Philippine, travaille à la télévision. Il tire des câbles pendant les directs pour que les caméras puissent passer : suivre un fil, puis un autre, puis faire une pause ou tout envoyer paître, c'est son quotidien autant que l'énergie qui sous-tend le film entier. Avec ses longues promenades et ses brusques ellipses, le premier long métrage de Jacques Rozier est un art réjouissant des pleins et des déliés, des sauts et des phrasés, un joyau Nouvelle Vague qui épouse l'insouciance de son trio en le creusant de notes cruelles ‒ il suffit de quelques guêpes sur une plage caillouteuse pour incarner ce que la vie a d'insupportable. Suivre une fille, Liliane, puis une autre, Juliette, métamorphose le marivaudage estival en vaste chorégraphie, et ici chacun danse, Liliane et Juliette ne se séparant jamais malgré leurs querelles et leurs jalousies, comme Michel refuse de choisir entre elles. Mais l'insouciance n'est jamais loin de la « sécheresse de cœur », tout cela épousant par ailleurs en détails l'air d'un temps duplice fait de télévision et de publicités, où l'on va de la côte Corse à la guerre d'Algérie en passant par un Club Méditerranée. Adieu Philippine évoque la drôlerie improvisée des fictions de Jean Rouch en même temps que les amertumes de Monika d'Ingmar Bergman, et préfigure quelques duos féminins de Jacques Rivette : car si Liliane et Juliette traversent un monde bien moins enchanté que celui de Céline et Julie, elles le font avec une même fidélité admirable, jusque dans l'adieu.
Cyril Béghin