En 1971, à peine le dossier de la tristement célèbre « Affaire Pan Am » clôturé, un nouveau scandale de corruption à l’échelle de l’État marocain éclate au grand jour. Cette fois-ci, plusieurs ministres et hauts fonctionnaires sont présentés devant les magistrats de la Cour spéciale de justice…
Autout début, comme l’a rapporté « Zamane » dans son numéro de février dernier, ce fut « l’Affaire Pan Am », du nom de cette compagnie aérienne américaine (Pan American World Airways), aujourd’hui disparue. L’affaire débuta ainsi. En 1971, lors d’un voyage privé aux États-Unis, le général Mohamed Medbouh, directeur du cabinet militaire de Hassan II, est alerté par des responsables de cette compagnie aérienne sur le pot-de-vin absolument faramineux exigé par un intermédiaire marocain pour la vente d’un terrain en plein centre de Casablanca et que les Américains cherchaient à acquérir pour construire un grand complexe hôtelier. Devant le militaire abasourdi, les dirigeants de la Pan Am s’indignent et contre toute attente lui montrent la lettre signée par un certain Omar Benmessaoud, « administrateur de sociétés » de son état, qui ne semble avoir aucune gêne pour réclamer une très importante commission « pour faire aboutir les projets dont il s’agit ». À la lecture de la missive, le général Medbouh s’étrangle d’indignation et sitôt rentré au Maroc, en informe le roi Hassan II qui, à son tour, pique une colère et ordonne au directeur général de la Sûreté nationale, le colonel Ahmed Dlimi, de tirer immédiatement au clair cette affaire. Militaire avec une réputation de rudesse, Dlimi ne fera pas dans la dentelle. Convoqué au domicile du chef de la police, Benmessaoud disparaît pendant trois semaines. Quand il réapparaît, ses révélations font trembler l’establishment politico-financier marocain et par la même occasion l’État marocain. Que s’était-il donc passé ?
Par Younes Messoudi
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c’est mon grand pére