Les Oasis de Mezgarne….
Quand on est ethnologue, géographe ou historien, on appelle cela la сіѵіlіѕаtіоn des oasis. Quand on est amoureux du Maroc, et du désert, c’est tout simplement un territoire qui va d’Agadir à Erfoud, de Rissani à Tan-Tan et Dakhla et qui a façonné le Maroc.
Le pays est rude, austère, et difficile. L’eau y est rare, les tempêtes de sable, les vents chauds, la poussière, le soleil abondants. Et pourtant, ce pays pauvre a donné au Maroc tous ses rois, qu’ils s’agisse des Almoravides, des Almohades ou des Alaouites dont le berceau fut la lointaine Sijilmassa, aujourd’hui perdue dans les sables, près de Rissani.
Au nord, il y avait les ports, Tanger et Essaouira, l’Europe, le commerce de la mer et la course, dont Rabat fut longtemps une capitale. Au sud, il y avait les caravanes qui plongeaient au coeur du Sahara, pour atteindre l’Afrique Noire et en rapporter or, ivoire, sel et esclaves.
Les pistes des caravanes suivaient les oasis, petits ilots de paradis et de verdure disséminés le long des fleuves, révélés par un affleurement d’eau, une source plus vive que les autres.
C’est au coeur d’une de ces oasis que notre projet est né.
Un bivouac au coeur du désert
Au milieu de la vallée du Draa, entre palmeraies et désert de pierre, dans un endroit rocailleux, dénudé par la sécheresse, empierré de schistes noirs et de marbres fossiles, mais qu’une source rendait autrefois suffisamment vert pour y faire pâturer le bétail, au milieu de la luzerne, et lui donner ainsi son nom (Mezgarne, ou Mizgarene, veut dire le pré aux vaches), sur les terres de la famille Ballouk, nous avons construit un petit bivouac, quelques tentes berbères abritées des vents du désert par des murs en pisé traditionnels, à l’ombre des palmiers.
Notre campement, en bordure de la piste vous accueillait à l’extérieur du village, sur le terrain d’une ancienne ferme réaménagée. Il était accessible par une piste facile et régulièrement entretenue, mais vous étiez déjà à l’écart de la civilisation, dans le silence du désert.
Des murs en pisé traditionnel, de grandes tentes berbères, dont les toits en laine de chèvre laissaient passer la lumière de la lune et des étoiles, des douches et sanitaires européens, une restauration de qualité, et des fêtes inoubliables dans les dunes…
Vous pouviez choisir de rester plusieurs jours sur place, de faire de Mezgarne votre point de départ pour une randonnée dans le désert, ou d’explorer Tazzarine et ses environs.
Découvrir le pays : circuits et excursions
La caravane ne s’arrête pas dans l’oasis, elle continue, va plus loin, toujours en déplacement.
Notre projet s’est enrichi : nous accompagnions les voyageurs qui viennent se reposer dans notre oasis, en leur proposant des circuits pour découvrir le Maroc.
Les itinéraires à travers le sud, la découverte des villes impériales que vous trouverez à nouveau sur le site étaient des propositions que nous pouvions aménager en fonction de vos désirs. En réalité, la plupart de nos voyages étaient faits sur mesure, sans coût supplémentaire.L’équipe de Mezgarne
Mezgarne était géré par Bilal Ballouk, né à Tazzarine. Il avait travaillé pendant plus de dix ans pour des grands tours opérateurs, ce qui lui avait permis d’acquérir une expérience du tourisme, et une connaissance approfondie du Maroc avant d’ouvrir Mezgarne en 2003. Il est diplômé de l’Institut du Tourisme de Tanger, et enregistré comme guide de montagne.
Lahcen et les chameliers de Timganine vivaient à côté de Mezgarne. Ils vous emmenaient visiter notre Hamada du Draa, quand vous passiez quelques jours à Mezgarne.
Hassan était un ancien jardinier. Cela se retrouvait dans sa façon de soigner les plate-bandes de Mezgarne. Il y cultivait de la luzerne, des fèves, des herbes pour les tajines, et surtout il soignait les palmiers, dont les dattes étaient sa fierté. Sa famille vivait à proximité, dans une maison traditionnelle. Il parlait suffisamment le français pour pouvoir comprendre nos hôtes.
Hicham, Youssef, Moussa et plusieurs autres étaient les chauffeurs qui vous conduisaient durant votre séjour. Certains d’entre eux ont commencé à travailler avec Bilal dans les années 90. Tous parlaient français et arabe, et la plupart parlaient aussi le berbère et l’anglais. Ils étaient des conducteurs prudents, et des guides qui vous accompagnaient dans la découverte du pays.
Le tourisme équitable et l’Ayour de Mezgarne
En même temps que l’Oasis, une association avait été créée, “Ayour de Mezgarne, les amis des Nomades“. Regroupant des Français et des Marocains, elle avait pour objectif d’aider les nomades qui vivaient encore entre Dadès et Saghro, comme de participer au développement de Tazzarine et des villages voisins.
Cette aide se matérialisait par des distributions aux nomades, lors de circuits touristiques, de vêtements et de vivres, ainsi que des envois de matériel scolaire aux écoles des villages.
Cette Association correspondait bien à notre objectif d’un tourisme équitable, et d’une participation de la population locale aux fruits du tourisme, soit dans une logique d’entreprise (dans le cadre de l’Oasis), soit au travers d’actions associatives.
Mais elle n’a pas duré très longtemps. Il était difficile de fédérer de véritables acteurs, et gérer cette association en plus de Mezgarne était un peu lourd pour mes seules épaules.
Cela m’a permis de découvrir de l’intérieur les arcanes du monde associatif marocain, d’y voir le meilleur et le pire.
Pourquoi cela s’est arrêté
Il y a toujours plusieurs raisons qui se combinent pour faire que “cela ne marche pas”.
Entre autres, le fait que nous n’étions pas armés pour résister à la succession de crises qui ont frappé le tourisme marocain à partir de 2007. Nous commencions tout juste à bien nous être développés et, comme tout le monde au Maroc, nous avons perdu 30% de notre chiffre d’affaires, brutalement.
“L’emplacement” n’était pas bon non plus, trop loin de la route, trop écarté des circuits traditionnels, nous ne pouvions pas, comme d’autres établissements, tabler sur une clientèle de passage et les circuits étaient insuffisants pour nous faire vivre.
Bilal avait rêvé que l’Oasis donnerait du travail à sa famille mais, en pratique, aucun de ses neveux n’a voulu prendre la responsabilité du bivouac pendant qu’il s’occupait des circuits. Il m’était déjà difficile de vivre à Ouarzazate, vivre à Tazzarine était impossible, et cela l’empêchait d’être vraiment aux commandes de son affaire.
Le jour où un de nos meilleurs chauffeurs a commencé à nous poser des problèmes et à nous valoir de mauvais commentaires – pas totalement justifiés, mais le client est roi quel que soit son niveau de mauvaise foi, nous avons finalement décider d’arrêter de creuser le sillon du dromadaire et de fermer le bivouac, au bout de dix ans.
De l’expérience, des leçons et de belles rencontres
Ces dix années “Mezgarne” ont été de très belles années.
J’y ai appris énormément, sur le Maroc, le business au Maroc et sur le mode de vie marocain, que ce soit au bled ou dans les grandes villes. J’ai rencontré, certes, de nombreux Marcels, Marcellines et Marceleurs, mais j’ai aussi rencontré des poètes, des musiciens, des cultivateurs, des artisans amoureux de leur pays et de leur “art”.
Certains clients sont devenus des amis, j’ai eu la chance de participer à des festivals, des tournages d’émissions et de découvrir tellement d’endroits merveilleux…
C’est pour toutes ces raisons que ce site, initialement totalement séparé dans sa thématique, de celui de l’agence de voyage, reprend aujourd’hui toutes ces découvertes, pour continuer à les partager.
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155 commentaires
felicitation pour votre fierté berbere et la maniere de présenter votre site.nous sommes des freres berberes et j’attends que les frontiere s’ouvrent pour visiter les regions berberes du meroc qui ressemblent a celles des berberes d’algerie.bravo
Azoul amokrane a tous les berberes du monde et a nos freres du maroc, on vous souhaite un bon ramadhan et un grand merci pour les redacteurs du site.felecitations
je suis ici pour vous dire merci pour ce que vous avez fiat au safran de taliouine.mais je doit dire aussi arreter de donner une image que vous voulez au safran de de taliouine. taliouine est ma mamn, talioune est mon coeur, taliouine est mon racine. arreter la violance contre ma maman. merci
merci pour votre site web ,c’est vraiment extra-ordinaire
je viens de visiter votre site par coincidence.
Depuis 1922 la date ou mes grands parents quittaient BENIZOLI vers Casablanca, nous les petits fils nous n’avons aucun idées sur nos origines jusqu’aux ces dernieres années nous avons entendu parler que nos encêtres sont originaire de cette municipalité. et par curiosité nous voulons bien découvrir nos origines. alors je vous serai reconnaissant de bien vouloir nous rapprocher davantage de ladite BENIZOLI et merci