Ouvrouin
Ouvrouin
Famille
[modifier | modifier le code]Famille puissante de Laval, dont on ne connaît que trois ou quatre générations très confuses encore dans les généalogies. Elle possédait une maison seigneuriale Le Manoir-Ouvrouin, situé Rue de Paradis[1] à Laval, sans fossés, tours ou fortifications. Elle a des liens de parenté avec les familles de Feschal, de Mathefelon, de La Jaille. Elle possédait le Château de Poligné, la Coconnière, Pareneau.
Guillaume Evrouin, cité pour un don fait au prieuré de Sainte-Catherine de Laval, et dont la veuve possédait en 1312 des rentes en Montigné et le Bois-Besnard en la Chapelle-Anthenaise, est peut-être un ancêtre des Ouvrouin.
Les Ouvrouin est une famille qui s'éteignit dans la maison de Feschal par le mariage de Jeanne Auvray ou Auvré, fille de Michelle Ouvrouin et de Pierre Auvré, avec Olivier de Feschal. Leur demeure était au fief du Manoir, situé rue de Paradis, qui, du nom de ses propriétaires, avait reçu le nom de Manoir Ouvrouin[2]. Michelle Ouvrouin, fille de Jean IV et de Jeanne de Courceriers, sœur de Jeanne Ouvrouin, dame des Roches, principale fondatrice du chapitre du Cimetière-Dieu, épousa Pierre Auvray, seigneur de la Guenaudière, dont elle eut une fille unique, Jeanne Auvray, qui fut héritière de Jeanne des Roches sa tante. Jeanne Auvray fut mariée à Ollivier de Feschal, deuxième du nom, seigneur de Marboué, du Bourgeau, de la Mascheferrière, de Chemeré-le-Roi, de la Gahardière, etc.
Jean Ouvrouin
[modifier | modifier le code]Jean Ouvrouin est mentionné dans un mémoire du juge de Laval (XVIIe siècle) comme ayant fondé à la fin du XIIIe siècle la première chapelle de Saint-Michel, et le généalogiste René de Quatrebarbes écrit qu'il reçut un don de Guy IX de Laval (1295-1333). Il fait un contrat avec Guillaume du Boisgamats en 1325.
Jean Ouvrouin, qu'on dit à tort advocatus ecclesiae Lavallensis était sénéchal de Guy X de Laval. Il obtint de Benoît XII l'indulgence in articulo mortis, 23 novembre 1339[3].
Dans les années 1340 à Laval[4], Jean Ouvrouin, fortuné, fait édifier au faubourg du Pont-de-Mayenne à Laval, non loin du château de son suzerain, un manoir avec tour et portail. Il offusque son suzerain, déjà vexé de ce que son ancien sénéchal prétendait avoir droit d'usage dans la forêt de Concise par concession de Guy IX de Laval, et même Cours o chiens en la garenne ou terrouer de Laval. Guy X de Laval fait alors abattre les tours, le portail et cloaison des lieux et du manoir ou demeure ledit Jehan. Jean Ouvrouin conteste de son côté la démolition en prétendant estre exempt de la juridiction dudit sire, selon la coustume du pays.
Guy abattit tours et portail, et comme Ouvrouin en appelait au comte du Maine, il le saisit et le retint dans sa prison de Vitré jusqu'à ce qu'il consentit, avec Guillemette, sa femme, le jeudi 21 septembre 1346, à faire sa paix, renonçant, moyennant quelques compensations, à toutes plaintes ou indemnités pour son emprisonnement.
Le manoir de Jean Ouvrouinest à nouveau cité en 1405[5]. En 1407, Jehan Ouvrouin déclare tenir de Guy de Laval un simple hébergement qui fut feu Guillaume Mérienne, près la porte Belot Oaisel[6].
Guillaume Ouvrouin (évêque de Rennes) est son second fils.
Membres
[modifier | modifier le code]- Guillaume Ouvrouin, évêque de Rennes, mort en 1347, religieux français ;
- Guillaume Ouvrouin, évêque de Léon, religieux français, neveu du précédent ;
- Jean Ouvrouin, frère du précédent[7] ;
- Jeanne Ouvrouin, sœur aînée du précédent[8]. Dans son testament, on peut trouver des dons à différents établissements religieux[9]et à un édifice inachevé, appelé la Cassine. Jeanne voulait contribuer à son achèvement et laisse une somme qui devait y être appliquée dans les deux années qui suivraient sa mort. Elle est la fondatrice de la Collégiale Saint-Michel de Laval.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Non loin du Puits-Rocher et de la porte de la rue de Hameau. La maison est démolie en 1820.
- La maison du Manoir passa des Ouvrouin aux Arnoul qui la vendirent en 1635 au seigneur de Faverolles pour la somme de 15 à 16 mille livres.
- Lettres communes de Benoît XII, n. 7.155.
- Archives nationales, JJ 76, f° 202. A. Bertrand de Broussillon, La maison de Laval, tome II, 1898, n° 650, 651 et 652.
- Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, tome III, p. 207.
- Archives nationales, P 345/2, n° 29.
- Mari de Jeanne de Courceriers, il eut peut-être d'autres enfants, mais deux seulement, Jean et Jeanne sont certains.
- François, qu'on fait évêque de Bayeux, n'a jamais existé ;
- Michelle qu'on donne comme alliée à un Feschal, est nommé dans certains textes.
- Jean et Jeanne seuls sont en 1401 sous la tutelle de Guillaume de Courceriers, Robert de la Ferrière, Jean des Vaux, et Jeanne de Mascon.
- Jeanne, majeure en 1406, reçoit au mois de décembre les comptes du receveur de Poligné pour une période de 18 mois ; elle a le bail de son frère et l'on voit dans le détail des dépenses des preuves intéressantes de l'intimité qui régnait entre le château de Laval et le Manoir-Ouvrouin : C'est Jean Ouvrouin qui tient son cabaret au Manoir, où il reçoit le sire de Gavre, avec ses écuyers et ses amis (7 décembre 1405); celui-ci invite à son tour le frère et la sœur à La Gravelle, et se fait suivre du jeune écuyer dans ses voyages en Bretagne. Jeanne de Laval, Isabeau de Montbourcher, Jeanne de Belors et autres vont le 15, 16 et 17 juin 1406 en esbat et pour elles baigner au Manoir. Jean Ouvrouin est plus tard au premier rang des chevaliers de la compagnie de Guy XIII de Laval (1411), il le suit en son voyage en Terre-Sainte, reçoit les dernières volontés à l'île de Rhodes, 1414, est encore exécuteur du testament de Guy II de Laval-Loué, le 23 août 1419 et meurt glorieusement, le 22 mars 1421 à la bataille de Baugé, où périt le duc de Clarence.
- Seule héritière de Jean Ouvrouin, par le décret qu'elle obtint le 22 novembre 1421 d'Adam Châtelain, par son testament du 1er février 1423, fonda définitivement la collégiale de Saint-Michel. Elle mourut avant le 15 juillet 1423. Elle avit été mariée deux fois, d'abord à M. de Jarzé, dont elle dota deux bâtards, puis à M. des Roches, qui était prisonnier en Angleterre quand elle testa et qui y mourut probablement, et enfin d'Olivier de Feschal. Furent appelés à sa succession : les Mascon, les d'Anjou, les Périer, Jean des Vaux, du chef de Marguerite d'Avaugour, sa mère, et Jeanne de Courceriers. René de Feschal fonde, le 7 mars 1476, une messe à diacre et sous-diacre, le jour de la Conception pour sa très chère et amée dame et mère Jeane Oupvrouin, dame de Marboué, Poligné, la Coconnière. L'abbé Angot ne trouve pas l'explication de cet acte.
- Auu chapitre de Saint-Tugal, à l'église de la Trinité, à celles de Sainte-Catherine, de Notre-Dame-d'Avesnières, de Saint-Melaine, de Saint-Martin, aux pauvres de l'Hôtel-Dieu, aux églises de Saint-Jean-de-l'Hôtellerie, de Saint-Etienne, de Saint-Nicolas, au chapitre de Montsûrs et aux Chartreux de Notre-Dame-du-Parc en Charnie.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bibliothèque nationale de France, dom Vieilleville, au mot Mascon ; fr. 8. 736 ;
- Archives nationales, JJ. 76, f. 202 ; P. 345/4 ; 1.334/4 ; X/1a. 8.300/B, f. 63 ;
- Louis-Julien Morin de la Beauluère, Chronique de Guillaume Le Doyen, p. 14, 15, 304-308 ;
- Charles Maucourt de Bourjolly, Mémoires, t. II; p. 331 ;
- Jacques-Ambroise Duchemin de Villiers, Essais, p. 363 ;
- Marquis de Beauchesne, Roche-Talbot ;
- A. Ledru, Famille du Bouchet et Catherine du Mans ;
- Bertrand de Broussillon, Maison de Laval, t. II, p. 214-221 ;
- Bulletin Historique de la Mayenne, t. X, p. 52 ; t. XIII, p. 68 ;
- Pouillé, Histoire de Rennes, t. I, p. 70.
Source
[modifier | modifier le code]« Ouvrouin », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne), t. IV, p. 695.