Liste de films censurés en France
Le cinéma fait partie des champs dans lesquels la censure s'est exercée en France.
Liste de films ayant subi des coupes
[modifier | modifier le code]Décisions administratives
[modifier | modifier le code]La Commission de classification pouvait faire dépendre l'obtention du visa d'exploitation de coupes. Cette disposition, tombée en désuétude, fut abrogée en 1990.
Titres | Année | Passages coupés | Commentaires |
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La Boue | 1921 | Après coupes, remonté sous le titre Fièvre à la demande de la Commission[1]. | |
Les Temps modernes | 1936 | Charlot tenant un drapeau rouge[2],[3]. | |
L'Auberge rouge | 1951 | « Qu'est-ce qu'un gendarme... Rien... un grain de poussière (…) Deux grains de poussière... » remplacé par « Qu'est-ce que c'est, un gendarme, dans l'immense, dans le gigantesque appareil de la société ! Le gendarme, il ne fait qu'arrêter les personnes » sur proposition de la Commission de contrôle[4],[2]. | |
Nuit et Brouillard | 1956 | Le képi d'un gendarme français est recouvert par une poutre[3],[5]. | Alain Resnais du recouvrir ce képi sous peine de voir les dix dernières minutes de son film coupées par la Commission de contrôle[5]. |
À bout de souffle | 1959 | Suppression du portrait de De Gaulle dans une corbeille[6]. | |
Mister Freedom | 1968 | Interdit aux moins de 13 ans l'année suivante sous réserve de coupes[7],[Avis 1]. | La Commission à demandé le report du visa pour éviter l'évocation des évènements de Mai 68[8]. |
Un condé | 1970 | 18 minutes coupées à la demande de Raymond Marcellin, correspondant aux scènes représentant des brutalités policières[9] | |
Flavia la défroquée | 1979 | 15 minutes furent coupées afin d'obtenir le visa d'exploitation[10],[11],[12]. | |
Caligula | 1980 | 25 minutes coupées afin d'échapper à un classement X[11]. |
Décisions judiciaires
[modifier | modifier le code]Titres | Année | Passages coupés | Commentaires |
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Le Juge Fayard dit « le Shériff » | 1977 | À la suite d'une plainte du Service d'action civique pour diffamation, un tribunal ordonne la suppression des 16 mentions au SAC dans les dialogues du film. Le nom du député Chalabert, qui pouvait rappeler Albin Chalandon, est également changé[6],[13],[14]. | Passages originaux rétablis après dissolution du SAC. |
Mesrine | 1985 | Suppression de noms de personnes ayant été séquestrées par Jacques Mesrine. Une autre requête portait sur la suppression de scènes impliquant Sylvia Jeanjacquot[15] |
Liste de films ayant subi des interdictions ou des restrictions administratives
[modifier | modifier le code]Interdictions par le gouvernement
[modifier | modifier le code]Titres | Organisme | Année | Notes |
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Film de la quadruple exécution de la Bande Pollet à Béthune | Ministère de l'Intérieur | 1909 | Ayant appris que Pathé voulait filmer l'exécution, Clemenceau envoya une circulaire aux préfets pour faire interdire la projection de films de cette nature[16]. |
Li-Hang le cruel | Ministère des Affaires étrangères | 1920 | Avait initialement reçu un visa d'exploitation avant d'être interdit sur demande du Quai d'Orsay et de l'ambassadeur de Chine[17],[18].
Sera de nouveau autorisé en 1923. |
Interdiction générale des films de provenance soviétique, allemande ou pouvant démoraliser l'arrière et la troupe | Commissariat général à l'information | 1939 | Circulaire de Jean Giraudoux aux préfets[19],[Avis 2].
En application de cette circulaire, à la date du 9 janvier 1940, 76 films sont interdits, dont : Justin de Marseille, À l’ouest rien de nouveau, La Grande Illusion, Les Bas-Fonds, La Garnison amoureuse, La Châtelaine du Liban, La Loi du milieu, Chéribibi, Le Maudit, Club de femmes, Le Mouchard, Les Dégourdis de la 11e, L’École du crime, Quai des brumes, Fräulein Doktor, Quatre de l’infanterie, J’accuse, Le Train de 8 h 47, J’arrose mes galons, La Tragédie de la mine. L’interdiction sera levée en mars 1940, moyennant coupures, sur : Le Veau gras, Trois Artilleurs au pensionnat, La Bête humaine, La Règle du jeu, Hôtel du Nord, La Maison du Maltais, Le Rosier de Mme Husson, L’Équipage. |
Les Sentiers de la gloire | Ministère des Affaires étrangères | 1957 | Il n'y a pas eu de demande de visa avant 1972, le distributeur craignant un refus[20],[21],[9].
La diplomatie française fait pression sur la Belgique et la Suisse pour que ce film soit interdit dans ces pays[9]. Visa d'exploitation obtenu en 1975. |
Interdictions par un préfet
[modifier | modifier le code]Un préfet peut, pour maintenir l'ordre public dans son département, interdire un film dans son département[22].
Titres | Départements | Année | Notes |
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Interdiction générale des films policiers ou jugés scandaleux ou immoraux | Basses-Pyrénées | 1917 | Mesure prise en mars contre « tout film représentant des crimes, des exécutions capitales, des scènes de cambriolage, d'ivrognerie, de débauche, de romans policiers... et en général de toutes scènes ayant un caractère immoral ou scandaleux »[23]. |
Mœurs et coutumes de l'Eupenlicus (Jean Poiret et Michel Serrault) | Plusieurs | 1958 | Titre alternatif: Mœurs et coutumes des opalicus.
Parodie des actualités cinématographiques de l'année, ou « l'Eupenlicus » (prononcé Eupalicus) représente les Français en général, et « l'Eupenlicus géant » ou « le grand Eupenlicus » leur président, le général de Gaulle. Saisie des négatifs par la police pour atteinte à la sureté de l’État[24]. |
Fedayin | Bas-Rhin | 2023 | Diffusion du 12 octobre à Strasbourg interdite par le préfet pour troubles à l'ordre public[25],[26],[Loi 1]. |
Général Soleimani, héros et martyr de la résistance | Alpes-Maritimes | 2024 | Diffusion en avant-première le 26 janvier 2024 à Nice interdite par le préfet pour troubles à l’ordre public[27]. |
Interdictions par un maire
[modifier | modifier le code]Comme les préfets, les maires peuvent faire interdire des films sur le territoire municipal au nom de leurs pouvoirs de police; à Paris, c'est le Préfet de Police qui exerce ce pouvoir[Loi 2],[28],[29],[30],[22].
Titres | Commune | Année | Notes |
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Interdiction générale des films contenant « des scènes de banditisme et d'anarchie » | Bordeaux | 1912 | Arrêté du 17 juin 1912[31]. |
Interdiction générale des films policiers | Caen | 1917 | Mesure prise en février contre les « films représentant la préparation ou la perpétration d'actes criminels ou délictueux et généralement la projection de tout film dit “policier” »[23]. |
Le Feu dans la peau, Avant le déluge, Au diable la vertu, La Rage au corps, La neige était sale, Un été avec Monika et Le Blé en herbe | Nice | 1954 | Le maire a motivé ces interdictions par «la vague d'immoralité qui a déferlé sur la ville de Nice au début de l'année 1954[32].»
Dans l’arrêt Les Films Lutétia, le Conseil d'État a jugé que les maires pouvaient interdire des films jugés immoraux si des circonstances locales l'exigeaient[33],[34],[35],[Justice 1]. |
Les Régates de San Francisco | Nantes, Le Mans | 1960 | Arrêt pris au Mans au lendemain d'une manifestation de l'Union nationale des associations familiales le 4 janvier 1961[30].
Décisions cassées pour excès de pouvoir[Justice 2]. |
La Main chaude | Nice | 1960 | Arrêté du 2 mars 1960[36][37]. |
Les Liaisons dangereuses 1960 | Senlis, Dijon, Nice, etc. | 1960 | Dans onze arrêts d'assemblée, des facteurs tels que l'existence de nombreux établissements scolaires ou de protestations locales ont influencé le Conseil d’État pour valider ou non ces décisions[38]. |
La Jument verte | Cosnes, Versailles | 1960 | Interdiction admise pour Versailles mais pas pour Cosnes[39]. |
Le Vent des Aurès[37] | Nice | 1969 | |
Interdiction générale des films « à caractère érotique, pornographique ou licencieux» | Saint-Quentin | années 1970 | Décision annulée pour excès de pouvoir[38],[Justice 3]. |
Interdiction générale des films pornographiques | Tours | 1971 | Le maire Jean Royer établit un bureau de censure municipal pour faire interdire les films à caractère pornographique[40],[41][42]. |
Le Dernier Tango à Paris | Angers | 1972 | Interdit par le procureur; un jour après, fut autorisé après que la compagnie distributrice, sur demande du directeur de la salle, ait fait pression sur les autorités[35],[43] |
Le Pull-over rouge | Aix-en-Provence et Salon-de-Provence | 1979 | Interdictions cassées par le Conseil d’État[Justice 4],[44]. |
Basic Instinct | Les Herbiers | 1992 | La maire Jeanne Briand qualifia ce film d'«apologie du crime et de la violence, qui exacerbe des pulsions qui peuvent conduire au viol »[35],[45],[46]. |
Creed 3 | Cogolin | 2023 | Troubles à l'ordre public[47]. |
Report de sorties pour cause de procès
[modifier | modifier le code]La Commission de contrôle pouvait reporter la sortie d'un film s'il traitait d'une affaire non encore jugée définitivement.
Titres | Année | Affaire criminelle | Notes |
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L'Imprévu | Enlèvement d'Éric Peugeot le 12 avril 1960 par Raymond Rolland et Pierre-Marie Larcher[48]. | Film jugé trop proche de l'affaire selon la Commission[7].
Rolland et Larcher condamnés à 20 ans de réclusion[48]. | |
Les Noces rouges | 1971 | Affaire des amants diaboliques de Bourganeuf: le 24 février 1970, René Balaire fut tué par son épouse Yvette Balaire et Bernard Cousty, l'amant ce celle-ci et qui avait assassiné sa propre épouse[49]. | Sortie reportée de 15 jours pour ne pas tomber en plein procès d'assises[50][9].
Bernard Cousty fut condamné à mort et Yvette à 10 ans pour complicité[51]. Dernier cas de report par voie administrative de la sortie d'un film pour cause de procès pénal[50]. |
Interdictions pendant la Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Interdictions pendant l'Occupation
[modifier | modifier le code]Mesures | Titres | Date | Zone géographique | Organisme ayant demandé l'interdiction | Détails |
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Interdiction générale des films anglo-saxons où de ceux dans lesquels jouent des juifs | 9 septembre 1940 | Zone occupée | |||
Interdiction générale des « films d’incitation à la haine contre l’Allemagne » | 78 titres (57 américains, 15 français et 6 britanniques) tels que Ceux qui veillent (Gaston Schoukens, 1939), Entente cordiale (Marcel L’Herbier, 1939), L’équipage, Fraülein Doktor (Mademoiselle Docteur, G.W. Pabst) et La grande illusion[52],[53],[54],[55] | 6 octobre 1940 | Commission allemande d’armistice | Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat et représentant du Parti populaire français de Jacques Doriot à Vichy, responsable de la censure dans le cinéma, confirme l’application de cette mesure[53]. | |
Interdiction générale des films britanniques et américains | 21 mai 1941 | Zone occupée | Administration militaire allemande | [56],[57] | |
Interdiction générale des films britanniques et américains | 15 octobre 1942 | Zone libre | Régime de Vichy | [56],[58],[59] | |
Interdiction générale des films réalisés avant le 1er octobre 1937 | 25 mai 1941 | Zone occupée | Administration militaire allemande | Le but de la mesure était de récupérer les bandes pour en extraire l'argent et la cellulose pour l'effort de guerre de l'Allemagne nazie[56],[59],[60]. |
Interdictions à la Libération
[modifier | modifier le code]Titres | Date | Notes |
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Interdiction générale des films allemands, italiens et japonais[61] | ||
Interdiction générale des films de propagande pro-Vichy ou nazie | Des copies des films Le Juif Süss, Forces occultes et Les corrupteurs sont détenues dans les archives du CNC et ne peuvent être projetées que sur autorisation du Ministère de l'Intérieur[62],[63],[64]. | |
Interdiction de films "suspects" de la Continental | Concerne les titres Le Corbeau, Les Inconnus dans la maison et La Vie de plaisir[62],[65] |
Liste de films ayant subi des interdictions par voie judiciaire
[modifier | modifier le code]Un film peut être interdit à la suite d'une procédure judiciaire en cas de violation de la loi.
Pénal
[modifier | modifier le code]Titre | Réalisateurs | Année | Motif | Tribunal | Suites | Notes |
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L'Essayeuse | Serge Korber | 1976 | Outrage aux bonnes mœurs | 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris | Réalisateurs et acteurs condamnés à payer des amendes[66].
Sur demande des parties civiles, destruction des négatifs par le feu au lieu de leur envoi à l'Enfer de la Bibliothèque nationale. Bien que le film soit détenteur d'un visa d'exploitation (44432) et classé X pour pornographie, la cour a jugé qu'un visa d'exploitation ne constituait pas un fait justificatif[66],[67],[68],[Avis 3]. Jugement confirmé en 1979; cependant, la légalité des films pornographiques est confirmée[69],[70],[Justice 5],[Avis 4]. |
Première destruction de film depuis l'Occupation[71]. |
Civil
[modifier | modifier le code]Titre | Réalisateurs | Année | Motif | Tribunal | Suites | Notes |
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Carmen Jones | Otto Preminger | 1954 | Violation des droits moraux d' Henri Meilhac et Ludovic Halévy[72],[73],[74]. | Le film ne sortit en France qu'en 1981[75]. | ||
Intime Conviction | Rémy Burkel | 2014 | Atteinte à la vie privée du Dr Jean-Louis Muller. | Tribunal de grande instance de Paris | Référé interdisant la diffusion du programme par Arte le 27 février 2014.
Interdiction de diffusion confirmée le 5 novembre[76],[Justice 6]. La fermeture de la plate-forme interactive sur laquelle les téléspectateurs pouvaient voter sur la culpabilité du personnage a également été ordonnée[77],[Justice 6]. |
Le Dr Muller avait été acquitté en 2013 du meurtre de sa femme Béatrice[78]. |
Le Mur | Dieudonné | 2015 | Incitation à la haine raciale | 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris | DVD du spectacle interdit à la vente[79],[80].
Payement de dommages-intérêts à la Licra[79]. |
Le spectacle Le Mur avait également été interdit pour atteinte à la dignité humaine[81]. |
Films ayant subi des restrictions géographiques
[modifier | modifier le code]Interdictions d'exportation
[modifier | modifier le code]La dernière interdiction d'exportation fut prononcée à l'égard d'Exhibition 2 en 1976; ce film fut également frappé d'interdiction d'exploitation. Le visa d'exportation disparait finalement le 12 juillet 2001 en tant qu'entité séparée du visa d'exploitation[82].
Film | Réalisateurs | Année | Notes |
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Ils étaient cinq | Jack Pinoteau | 1951 | En 1951, exportation autorisée pour le Danemark, la Finlande, la Suède, la Norvège, l'Amérique du Sud, le Royaume-Uni et les États-Unis[83]. |
La Nuit des traqués[83][Avis 5] | Bernard Roland | 1959 | |
Les Liaisons dangereuses 1960 | Roger Vadim | 1960 | Interdiction d'exportation levée en 1961 pour l'Europe et l'Amérique du Nord[84][Avis 6]. |
Ève et les bonnes pommes | Claude Sendron | 1965 | Interdit d'exportation par Jean d'Ormesson en raison « du peu d’intérêt d’accréditer à l’étranger l’idée que la France est le paradis du nudisme »[84]. |
On vous parle d’Amérique latine : le message du Che | Paul Bourron | 1968 | Court-métrage interdit d'exportation pour incitation à la rébellion. |
Interdictions de projection dans les colonies et en outre-mer
[modifier | modifier le code]Film | Réalisateurs | Année | Notes |
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Tamango | John Berry | 1958 | L'interdiction en AOF et AEF, puis en Algérie fit polémique[Avis 8],[87],[88]. |
Loin du Vietnam | Chris Marker | 1967 | Thème jugé inopportun en outre-mer[Avis 9][83][83]. |
Le Guérillero et celui qui n’y croyait pas | Antoine d'Ormesson | 1968 | Thème jugé inopportun en outre-mer[83][Avis 10]. |
Films dont les visas d'exploitations ont été annulés par voie judiciaire
[modifier | modifier le code]La décision d'accorder ou non un visa d'exploitation est un acte administratif qu'on peut attaquer devant les tribunaux administratifs.
L'association Promouvoir est responsable de la plupart de ces annulations.
Film | Classification originelle | Juridiction | Date | Origine | Classification finale | Commentaires |
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Baise-moi | Interdit aux moins de 16 ans avec avertissement | Conseil d'État | 30 juin 2000[89] | Promouvoir | Interdit aux mineurs[90] | Rétablissement de l'interdiction aux mineurs hors classement X[90]. |
Ken Park | Interdit aux moins de 16 ans | Conseil d'État | 4 février 2004[91] | Promouvoir | Interdit aux mineurs[92] | |
Antichrist | Interdit aux moins de 16 ans | Conseil d'État et Cour administrative d'appel de Paris | 2 février 2016[93] | Promouvoir | Interdit aux mineurs[94]. | Visa annulé plusieurs fois pour absence de motivation et erreur manifeste d'appréciation. |
Saw 3D : Chapitre final | Interdit aux moins de 16 ans | Conseil d'État | 1er juin 2015[95] | Promouvoir | Interdit aux mineurs | |
La Vie d'Adèle | Interdit aux moins de 12 ans | Cour administrative d'appel de Paris | 8 décembre 2015[96] | Promouvoir | Interdit aux moins de 12 ans[97] | |
Love | Interdit aux moins de 16 ans avec avertissement | Conseil d'État | 30 septembre 2015[98] | Promouvoir | Interdit aux mineurs[99] | |
Salafistes | Interdit aux mineurs avec avertissement | Tribunal administratif de Paris | 5 avril 2019[100] | Société Margo Cinéma | Interdit aux mineurs[101] | La société de production avait voulu annuler l'interdiction aux mineurs, préjudiciable à l'exploitation du film. |
Films classés X pour pornographie ou incitation à la violence
[modifier | modifier le code]Le classement d'un film en tant que film pornographique ou d'incitation à la violence, qu'on appelle classement X dans le langage courant, entraine plusieurs conséquences telles qu'une fiscalité alourdie, une privation de toute subvention du CNC, que ce soit pour ces films ou pour les salles les projetant, ainsi qu'une restriction à des salles spécialisées dans le cas des films pornographiques[Loi 3][102].
Films s'étant vu refuser un visa d'exploitation par la Commission de classification
[modifier | modifier le code]Contexte légal
[modifier | modifier le code]La projection d'un film en France est subordonnée à l'obtention d'un visa d'exploitation de la part du ministre de la culture sur avis de la Commission de classification des œuvres cinématographiques (avant 1990, "de contrôle")[Loi 4].
Bien qu'un visa exploitation puisse n'être refusé, depuis 2009, que pour des raisons tenant à la protection de la jeunesse ou bien au respect de la dignité humaine, d'autres raisons dans le passé ont été invoquées pour refuser un visa d'exploitation[Loi 4],[103].
Les derniers films à s’être vu refuser des visas d'exploitation furent six films soumis à la Commission en 1979 (L'Opale de feu, La Secte qui tue (en), L’Homme d'Hollywood (en), L'Enfer des zombies, Opération Jaguar et Maison pour SS); l'année suivante, en 1980, des décisions de maintien d'interdiction totale d'exploitation furent prises pour trois films déjà interdits auparavant (Né pour l'enfer, Maison pour SS et La grande peur)[104].
Années 1910
[modifier | modifier le code]1916
[modifier | modifier le code]En 1916, cent quarante-cinq titres ne reçurent pas de visa d’exploitation[105].
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Naissance d'une nation | The Birth of a Nation | D. W. Griffith | États-Unis | 38038 | Autorisé à la fin de la guerre[105]
De nouveau temporaitement interdit par Raymond Poincaré le 19 août 1923[106],[105] |
Interdit pour violence et racisme[105]. |
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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L'Affaire Dreyfus | Georges Méliès | France | Autorisé en 1950[3] |
1917
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Intolérance | Intolerance: Love's Struggle Throughout the Ages | D. W. Griffith | États-Unis | 91487 | Autorisé en 1919[105] | Interdit pour avoir montré les Guerres de Religion, thème jugé inacceptable en pleine Union sacrée[106]. |
Années 1920
[modifier | modifier le code]1923
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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La Garçonne | Armand Du Plessy | France | Autorisé par la suite.
Interdit de nouveau sous Vichy le 11 janvier 1941[28]. |
Interdit pour immoralité[28],[107].
Malgré plusieurs démarches des Affaires étrangères, le film sera exploité en Belgique et en Suisse[107]. |
1925
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Le Cuirassé Potemkine | Броненосец «Потёмкин» (Bronenossets « Potiomkine ») | Sergueï Eisenstein | Union soviétique | 10852 | Autorisé tous publics en 1953 | Interdit pour propagande communiste[3],[108]. |
Années 1930
[modifier | modifier le code]1930
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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L'Âge d'or | Luis Buñuel | France | 47613 | Autorisé tous publics en 1981 | Interdit le 12 décembre 1930[109],[110] |
1933
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Zéro de conduite | Jean Vigo | France | 1808 | Autorisé tous publics en 1945 | Interdit pour outrage à l'autorité[111]. |
1936
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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La vie est à nous | Jean Renoir | France | 36003 | Autorisé en 1969[3],[112]. |
Années 1950
[modifier | modifier le code]1950
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Afrique 50 | René Vautier | France | Projeté à la Cinémathèque française en 1966[113]. |
1952
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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L'Anticoncept | Gil Joseph Wolman | France | 12671 | Interdit le 2 avril 1952.
L'avis de la Commission contenait simplement le mot « interdit »[7][114]. |
1954
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Bel-Ami | Louis Daquin | France Autriche | 16266 | Autorisé tous publics en 1955 après vingt-cinq coupes[Note 1]; interdit en outre-mer jusqu'en 1957[115].
Version non coupée sortie en 1981[116]. |
1955
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Le Rendez-vous des quais | Paul Carpita | France | 56735 | Tous publics en 1989. | Interdit pour troubles à l'ordre public[115],[117]. |
1957
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Les statues meurent aussi | Chris Marker, Alain Resnais et Ghislain Cloquet | France | 13848 | Autorisé tous publics en 1964 |
Années 1960
[modifier | modifier le code]Statistiques
[modifier | modifier le code]Films interdits entre 1957 et 1967 qui l'étaient encore au 31 décembre[118].
1960
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Le Petit Soldat | Jean-Luc Godard | France | 22965 | Autorisé tous publics en 1963 | Interdit pour outrage à l'armée[7][6][9][Avis 11] | |
Moranbong | Claude-Jean Bonnardot | France | 22998 | Autorisé tous publics en 1964 | Interdit pour propagande étrangère[3][119],[Avis 12].
Également interdit d'exportation. |
1961
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Tu ne tueras point | Claude Autant-Lara | France | 27673 | Autorisé tous publics en 1963 | Interdit pour outrage à l'armée[7] |
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Secteur postal 89098 | Philippe Durand | France | 24839 | Interdit pour outrage à l'armée[7][6][Avis 13]. | ||
Cuba si | Chris Marker | France | 25119 | Autorisé tous publics en 1962 | Interdit pour propagande étrangère[3][83][83]. |
1962
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Octobre à Paris | Jacques Panijel | France | 71211 | Autorisé en 1973 |
1963
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Bon pour le service | Édouard Luntz | France | 26207 | Interdit pour outrage à l'armée[Avis 14][7] |
1966
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot | Jacques Rivette | France | 30828 | Interdit aux mineurs en 1967.
Décision originelle d'interdiction annulée pour vice de forme en 1975[Justice 7]. |
Interdit pour outrage à la religion catholique[120],[121],[122],[Avis 15].
Fut également interdit à l'exportation. | |
La Bataille d'Alger[9] | Gillo Pontecorvo | France | 37251 | Interdit aux mineurs de 13 ans en 1970. | ||
Joë Caligula, du suif chez les dabes | José Bénazéraf | France | 31907 | Interdit aux mineurs en 1969 après coupes. | Interdit pour immoralité[Avis 16]. |
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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Madame Jeanne | Jacques-André Bizet | France | 31803 | Interdit pour évocation des "évènements d'Algérie"[7][8],[Avis 17]. |
1967
[modifier | modifier le code]En 1967, 10 longs-métrages, dont deux français, furent frappés d'interdiction totale; 5 courts-métrages, dont deux français, furent également interdits[123],[118].
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
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2000 Maniaques[124] | Two Thousand Maniacs! | Herschell Gordon Lewis | États-Unis | |||
Orgie sanglante[124] | Blood Feast | Herschell Gordon Lewis | États-Unis | |||
Happening | Marc Boureau | France | 32348 | Interdit aux mineurs en 1981 | Interdit le 4 aout 1967 pour avoir évoqué le néonazisme d'une manière jugée inadéquate[7][Avis 18]. | |
Les Teenagers, jeunes fauves en liberté | Pierre Roustang | France | 32211 | Interdit aux mineurs le 6 février 1968 après coupes[83][Avis 19]. | Interdit le 14 décembre 1967 pour immoralité[83][Avis 20]. |
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Tristesse des anthropophages | Jean-Denis Bonan | France | 32386 | Autorisé tous publics en 2014 | Frappé d'interdiction totale et d'interdiction à l'exportation en janvier 1967 pour « scènes érotiques extrêmement poussées et dialogues scatologiques et obscènes ». |
1968
[modifier | modifier le code]En 1968, 12 long-métrages, tous étrangers, furent interdits[123].
1969
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
La Question ordinaire | Claude Miller | France | 35749 | Interdit au mineurs en 1973 | Interdit pour sadisme[7][Avis 21]. |
Années 1970
[modifier | modifier le code]1970
[modifier | modifier le code]13 longs-métrages furent frappés d'interdiction totale en 1970[125].
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
La Philosophie dans le boudoir | Jacques Scandelari | France | 35831 | Autorisé à l'exportation (hors DOM-TOM) en juillet 1970 après coupes[Avis 22].
Interdit aux mineurs le 22 février 1971[Avis 23]. |
Interdit pour sadisme le 24 juillet 1970[7][Avis 24].
Titre alternatif: Sade 76 |
1971
[modifier | modifier le code]À l'issue de l'année 1971, 15 interdictions totales envers des longs-métrages ont été prononcées et maintenues[126].
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Viva la muerte | Fernando Arrabal | Tunisie France | 37653 | Interdit aux moins de 13 ans en 1981[127],[128] | Interdit pour violence à 18 voix contre 4[129]. | |
Mais ne nous délivrez pas du mal | Joël Séria | France | 37779 | Interdit aux mineurs en 1972. | Interdit pour immoralité[126][Avis 25] | |
Trash | Trash | Paul Morrissey | États-Unis | 40007 | Interdit aux mineurs en 1972 après coupes. | Interdit le 7 octobre 1971 pour immoralité[130][Avis 26]. |
1972
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Le sexe à l’envers | Santiago Riszo | Italie | 40263 | |||
Les Rêves érotiques de Casanova | The exotic dreams of Casanova | Dwayne Avery | États-Unis | 39686 | ||
Dracula, ce vieux cochon | Dracula (the Dirty Old Man) | William Edwards | États-Unis | 38841 | Interdit aux mineurs en 1973 | Titre alternatif:Les derniers outrages |
Le Camp spécial no 7 | Love Camp 7 | Lee Frost | États-Unis | 38391 | Interdit aux mineurs en 1979 | Titre alternatif: Femmes à hommes |
L’enfer des filles soumises | The Godson | William Rotsler | États-Unis | 41902 | Interdit aux mineurs en 1973 | Titre alternatif: Les filles soumises au plaisir |
Général massacre | Herman Wuyst | Belgique | 39617 | Interdit aux mineurs en 1973 | ||
Porno Baby | Porno Baby | Erwin C. Dietrich | Suisse | 39500 | ||
Le Sexe en délire | Delirio caldo | Renato Polselli | Italie | 45228 | Classé X pour pornographie en 1975 | |
Jennifer mon amour | Jennifer on my mind | Noel Black | États-Unis | 39695 | Interdit pour incitation à la toxicomanie[131]. | |
Le Sang | Jean-Daniel Pollet | France | 38861 | Interdit aux mineurs en 1973. | Interdit pour violence le [126][Avis 27]. |
1973
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Histoires d’A | Charles Belmont et Marielle Issartel | France | 41828 | Interdit aux mineurs en 1974[133] | Interdit le 22 novembre 1973 pour provocation à l'avortement[133],[134],[Avis 28].
Film également interdit à l’exportation, bien qu'il ait été distribué en Algérie, Belgique, Espagne et RFA malgré des pressions diplomatiques françaises. | |
La comtesse perverse | Jesús Franco | France | 41408 | Interdit aux mineurs en 1974 puis classé X pour pornographie en 1976 | Titre alternatif: Les Croqueuses | |
Non, je suis encore vierge | No... sono vergine!! | Cesare Mancini | Italie | 40717 | Interdit aux mineurs en 1975 | |
Déviation | José Ramón Larraz | Danemark | 45227 | Interdit aux mineurs en 1975 | ||
Blue Money (en) | Blue Money | Alain Patrick | États-Unis | 41010 | Interdit aux mineurs en 1975 puis classé X pour pornographie en 1976 | Titre alternatif: Sexe dangereux |
Traumatismes sexuels | Does Size really counts | Charles Hirsch | États-Unis | 41355 | Interdit aux mineurs en 1975 puis classé X pour pornographie en 1976 | Titre alternatif: Les perverties du plaisir |
Femmes en révolte | Women in Revolt | Paul Morrissey | États-Unis | 41304 | Classé X pour pornographie en 1975 | |
Je suis une call-girl ou Tous les chemins mènent à l'homme | Amanda - Le avventure erotiche di una ragazza squillo | Yves Coste | Belgique | 41795 | Interdit aux mineurs en 1974 puis classé X pour pornographie en 1975 | |
Rapport sur la vie sexuelle des apprenties (de) | Lehrmädchen-Report | Ernst Hofbauer | Allemagne de l'Ouest | 41648 | Titre alternatif: Les Apprenties de l'amour | |
Les Anges violés | 犯された白衣 (Okasareta hakui ) | Kōji Wakamatsu | Japon | 41433 | ||
La brute, le bonze et le méchant | chinois : 馬永貞 ; pinyin : | Chang Cheh | Hong Kong | 41486 | Interdit aux mineurs en 1974[135] | Titre alternatif: Le Justicier de Shanghai |
1974
[modifier | modifier le code]En 1974, 42 interdictions totales furent prononcées envers des longs-métrages[136].
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Les marchands de filles | Die Mädchenhändler | Erwin C. Dietrich | Suisse | 42230 | Classé X pour pornographie en 1976 | |
Sexe en vadrouille | Blutjunge Masseusen | Erwin C. Dietrich | Suisse | 42231 | Interdit aux mineurs en 1975 puis classé X pour pornographie en 1976 | Titres alternatifs: La Grande vadrouille du sexe |
La Renarde | Vixen | Russ Meyer | États-Unis | Classé X pour pornographie en 1975 |
1975
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
L’aubergine est farcie | 0課の女 赤い手錠 (Zeroka no onna: Akai wappa ) | Yukio Noda (ja) | Japon | 43233 | Parodie situationniste par René Viénet du film japonais original. | |
L’esclave | The Image | Radley Metzger | États-Unis | Interdit pour sadisme à 17 voix pour et 1 bulletin nul[142],[Avis 30]. | ||
Man of Iron (en) | chinois : 仇连环 ; pinyin : | Chang Cheh | Hong Kong | 43147 | Titre alternatif: Le Nouveau justicier de Shanghaï |
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Massacre à la tronçonneuse | The Texas Chainsaw Massacre | Tobe Hooper | États-Unis | 46788 | Classé X pour incitation à la violence en 1976[143],[Note 2] | La commission recommande l'interdiction totale en octobre 1975 mais le ministre ne prend aucune décision, ce qui équivaut à un refus implicite[144][145][Avis 31].
Le film n'est pas listé dans le bulletin du CNC parmi les films frappés d'interdiction totale définitive au cours de l'année 1975[139]. |
1976
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Né pour l'enfer | Denis Héroux | France | 44092 | Sera interdit de nouveau en 1980 | ||
Exhibition 2 | Jean-François Davy | France | 45569 | Interdit aux mineurs en 1978 | Interdit le 11 octobre 1976 pour sadisme[145][148],[149],[Avis 32].
Il s'agit également de la dernière interdiction d'exportation prononcée en France[82][150]. | |
L'Hystérique aux cheveux d'or | Ingrid sulla strada | Brunello Rondi | Italie | 43499 | ||
American Justice (en) | Tomcats | Harry E. Kerwin | États-Unis | 46247 | Titre alternatif plus long: Viols et vengeance à Miami - American Justice
Autre titres alternatifs: Le Justicier solitaire et Getting even |
1977
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
La grande défonce | Richard Balducci | France | 46003 | Titre alternatif: Délire collectif | ||
Nathalie rescapée de l’enfer | Alain Payet | France | 47428 | Interdit aux mineurs en 1978 après quelques coupes[152]. | ||
Pour une poignée de cacahouètes | Gabriel Chahine | France | 48289 | Interdit aux moins de 13 ans en 1978 sans subir aucune coupe[152]. | Titre alternatif: Le retour de Scratch dans le plus égale moins | |
Le Camp des filles perdues | Lager SSadis Kastrat Kommandantur | Sergio Garrone | Italie | 46927 | ||
L'Enfer des femmes | SS Lager 5 - L'inferno delle donne | Sergio Garrone | Italie | 47013 |
1978
[modifier | modifier le code]Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Greta no man’s house | Greta - Haus ohne Männer | Jesús Franco | Suisse | 48348 | Aussi nommé Greta, la tortionnaire | |
Mosquito | Mosquito der Schaender | Marijan Vajda | Suisse | 49307 | ||
Poupées nazies | La svastica nel ventre | Mario Caiano | Italie | 47505 | Interdit aux mineurs en 1983 | Titre alternatif: Fraulein SS |
Assaut sur la ville | Napoli spara! | Mario Caiano | Italie | 48022 |
1979
[modifier | modifier le code]Il s'agit des derniers films ayant subi des interdictions totales d'exploitation en France[104].
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
L’Opale de feu | Ópalo de fuego: Mercaderes del sexo | Jesús Franco | France | 50021 | Interdit aux mineurs en 1980. | Titre alternatif: Deux Espionnes avec un petit slip à fleurs |
La Secte qui tue (en) | Sweet Saviour | Robert L. Roberts | États-Unis | 49668 | Titre alternatif: Le messie du mal | |
L’Homme d'Hollywood (en) | Hollywood Man | Jack Starrett | États-Unis | 47600 | ||
Opération Jaguar | Italia a mano armata | Marino Girolami | Italie | 48020 | Titre alternatif: Brigade spéciale en action | |
Maison pour SS | Casa privata per le SS | Bruno Mattei | Italie | 50748 | Sera de nouveau totalement interdit en 1980. | |
L'Enfer des zombies | Zombi 2 | Lucio Fulci | Italie | 51299 | Interdit aux mineurs en 1980 après 4 minutes de coupes[156],[11] |
1980
[modifier | modifier le code]Il s'agit des dernières mesures d'interdiction totales d'exploitation prises en France; toutes portent sur des longs-métrages ayant déjà précédemment fait l'objet d'interdictions totales[104].
Titre | Titre original | Réalisateurs | Pays | Visa | Destin éventuel | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Né pour l'enfer | Denis Héroux | France | 44092 | Déjà interdit en 1976 | ||
La grande peur | Pierre Chevalier | France | 48750 | Interdit aux mineurs en 1981. | ||
Maison pour SS | Casa privata per le SS | Bruno Mattei | Italie | 50748 | Interdit aux mineurs en 1984 | Déjà interdit en 1979 |
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Par exemple, « Si le Maroc est annexé, ce dont je ne doute pas, je décuple notre fortune ! » devient « Si l'emprunt monte encore ce dont je ne doute pas, je décuple notre fortune! »
- La Commission souhaitait maintenir l'interdiction totale, affirmant que « Ce film n’est pas une incitation à la violence, c’est une incitation à la folie. » (2 novembre 1976)
Références
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« Exit donc la mythique scène de l'énucléation, celle où des zombies mangent un cadavre, et les contrechamps montrant les impacts de balles sur les morts-vivants manquent quasiment tous à l'appel. »
- Centre national de la cinématographie (France), Informations CNC., (lire en ligne), p. 22 :
« Il convient de remarquer que ces décisions ne s'appliquent qu'à des films précédemment interdits : il ne s'agit que de maintiens. »
Droit
[modifier | modifier le code]Avis
[modifier | modifier le code]« La Commission considère que quelques séquences de violence conduisent à interdire le film aux mineurs de 13 ans. D’autre part, elle estime que, pour des raisons d’ordre public, il n’y a pas lieu de faire écho aux événements de mai-juin 1968, dont le rappel par la voie du film peut être de nature à ressusciter des passions, provoquer des mouvements dans les salles et déclencher un processus de manifestation et de contre-manifestation. Elle propose donc l’allègement de quelques scènes de sadisme au cours de l’entraînement des French anti-Freedom (filles dans la baignoire, sang), la coupure de certaines paroles prêtées au Chef de l’État, du discours du ministre de l’Intérieur, des scènes de manifestation de rues que les emblèmes brandis et les slogans scandés ou chantés permettent d’identifier, ainsi que le chant de l’Internationale et les manifestants (poings levés) dans les dernières images du film. »
— Commission de contrôle, Avis du 15 octobre 1968
« Dès réception des présentes instructions devront être retirés des programmes :
les films pouvant produire une impression pénible sur les spectateurs, et, par exemple, les films qui montrent les horreurs de la guerre ;
les films d’origine russe ou allemande présentant un caractère de propagande, si discret soit-il ;
les vaudevilles militaires où le soldat est présenté sous un aspect ridicule ;
d’une manière générale, tous les films dont le caractère morbide ne pourrait avoir qu’un effet déprimant sur les spectateurs, et, par exemple, les films qui représentent les milieux de souteneurs, de trafiquants de femmes ou de stupéfiants, etc. »
— Jean Giraudoux, Circulaire aux préfets en date du 29 août 1939
« Le pouvoir administratif demeure séparé de l'autorité judiciaire. S'il appartient au premier de définir, dans le cadre de ses attributions, les conditions dans lesquelles les films pornographiques doivent être exploités, il incombe à la seconde de dégager, à partir des faits qui lui sont soumis, les éléments constitutifs du délit d'outrage aux bonnes mœurs tel qu'il est prévu et réprimé par l'article 283 du code pénal. »
— Jacques Hennion, Jugement de la 17e chambre correctionnelle de Paris du 8 novembre 1976
« Attendu que les dispositions de cette loi, qui soumettent à une réglementation particulière, et par la même autorisent la projection publique des films pornographiques, excluent nécessairement ces films, sous les conditions qu'elles précisent, du champ d'application de l'article 283 du Code pénal ; que, cependant, les films pornographiques qu'a entendu viser la loi précitée sont seulement ceux qui, par leur caractère obscène, pourraient blesser les sentiments moraux d'une partie du public ; que n'entrent pas dans cette classe et ne sauraient, des lors, bénéficier de la dérogation légale ainsi édictée, les films qui, essentiellement consacres à la représentation minutieuse de violences et perversions sexuelles, dégradantes pour la personne humaine, font outrage aux bonnes mœurs »
— Cour de Cassation, Arrêt du 25 janvier 1979
« Le visa de censure pour la sortie en France seulement nous a enfin été accordé le 6 Décembre 1959, après intervention et avis favorables des Ministères de La Justice, la jeunesse et les sports, La Famille, en réservant toutefois l’Étranger ce qui est tragique pour nous. »
— Paris Élysées Productions, Note au CNC
« Il est normal que ce film reste interdit dans tous les pays d’un niveau de civilisation très inférieur au nôtre ou qui, de par leurs traditions culturelles et les relations qu’ils entretiennent avec la France, seraient choqués par cette production. »
— Christian de la Malène, Lettre au directeur du CNC
« En ce qui concerne l’exportation tant à l’étranger que dans les départements et territoires d’Outre-Mer, la Commission propose une mesure d’interdiction totale, considérant que cette production constitue un appel à la révolution et à la guerre dans un nombre considérable de pays et mettant en cause l’ONU et d’autres organisations internationales, dans des conditions telles qu’il constitue évidemment une atteinte aux relations internationales de la France. »
— Commission de contrôle
« Le gouvernement a interdit la projection en Afrique du film Tamango. Gouverner, c'est prévoir, dit-on. Il est naturel que le gouvernement combatte le racisme. Le malheur est qu'il ne le combat que dans un sens.
En effet, je lis tous les jours sans la presse des articles racistes dirigés contre les Arabes et les Noirs de la République française. Je vois souvent dans les salles parisiennes des films racistes. »
— Léopold Sédar Senghor, Déclaration au journal Le Monde
« En ce qui concerne les départements d’outre-mer et les territoires d’outre-mer, la Commission a estimé que le film « LOIN DU VIETNAM » est susceptible d’apporter des incitations à la subversion dans ces territoires de souveraineté française qui pourraient s’assimiler abusivement au peuple vietnamien ou à d’autres peuples engagés dans des conflits intérieurs. Me rangeant aux avis ci-dessus analysés, j’ai décidé de vous accorder les visas demandés, sauf en ce qui concerne les départements d’outremer, dès que vous aurez procédé aux coupures demandées qui devront être présentées à la commission. »
— Georges Gorse, Lettre à la société Sofracima, le 10 octobre 1967
« Compte tenu du sujet intégralement consacré aux soulèvements armés en Amérique du Sud ou Centrale, la Commission considère que la projection de ce film est inopportune dans les Départements et Territoires d’Outre-Mer. »
— lettre du 9 octobre 1968
« 1/ Que ces tortures soient appliquées par des agents du FLN ne saurait modifier le jugement qui doit être porté contre ces pratiques et contre leurs représentations à l'écran. 2/ À un moment où toute la jeunesse française est appelée à servir et à combattre en Algérie, il paraît difficilement possible d'admettre que le comportement contraire soit exposé, illustré et finalement justifié. Le fait que le personnage se soit paradoxalement engagé dans une action contre-terroriste ne change rien au problème. 3/ Les paroles prêtées à une protagoniste du film et par lesquelles l'action de la France en Algérie est présentée comme dépourvue d'idéal, alors que la cause de la rébellion est défendue et exaltée, constituent à elles seules, dans les circonstances actuelles, un motif d'interdiction. »
— Louis Terrenoire
« Ce film – alors que la situation de la Corée n’est pas encore définitivement réglée – oppose l’attitude des Chinois libérateurs à celle des troupes de l’O.N.U. présentées sous un jour peu favorable, bombardant un théâtre ; il montre des Coréens piétinant des vêtements donnés par l’O.N.U. Comme il s’agit d’un film français, sa projection tant en France qu’à l’étranger, ne paraît pas souhaitable en raison de ce qu’il vient d’être dit ci-dessus. Au vu de cet avis, et me fondant sur le fait que le film précité est de nature à porter atteinte à la politique étrangère de la France et en particulier à compromettre gravement ses relations avec la Corée, j’ai décidé d’interdire son exploitation et son exportation. »
— Louis Terrenoire
« J’ai l’honneur de vous faire connaître que la Commission de Contrôle des films cinématographiques, après avoir examiné cette production le 19 octobre 1961 en sous-commission et le 24 du même mois en séance plénière, a émis un avis défavorable à la projection de ce court métrage en France, aussi bien pour une exploitation commerciale que pour une exploitation non commerciale. La proposition de la Commission est motivée « en raison du caractère provocateur et intolérable de ce film qui s’affirme comme un encouragement à l’indiscipline militaire. »
— Christian de La Malène, Lettre à Philippe Durand du 30 octobre 1961
« J’ai l’honneur de vous faire connaître que la Commission de Contrôle des films cinématographiques, après avoir examiné cette production le 16 juillet en sous-commission et le 23 juillet en séance plénière, a émis un avis défavorable à son exploitation, aussi bien commerciale que non commerciale, ainsi qu’à son exportation. Cette mesure d’interdiction totale se justifie par le caractère subversif des propos tenus sur l’armée et le service militaire. Me rangeant à l’avis ci-dessus exprimé par la Commission, j’ai décidé d’interdire totalement l’exploitation et l’exportation de ce film. »
— Alain Peyrefitte, Lettre du 5 août 1963
« Cette décision est motivée par le fait que ce film est de nature, en raison du comportement de quelques personnages, comme de certaines situations, ainsi que de l'audience et de la portée spécifiques d'un film commercialement distribué, à heurter gravement les sentiments et les consciences d'une très large partie de la population.Ces considérations sont également valables à l'extérieur, particulièrement dans certains pays étrangers où cette production est susceptible de porter atteinte à la réputation ou à l'autorité de collectivités dont beaucoup s'attachent à une œuvre qui participe au rayonnement culturel ou humanitaire de la France. »
— Yvon Bourges
« L’auteur a soigneusement accumulé, sans aucune justification de caractère artistique ou intellectuel, les scènes de violence, de torture et d’érotisme. Il en résulte un film totalement immoral, qui ne fait qu’illustrer le crime et les sentiments pervers et qui ne peut se prévaloir, en contrepartie d’aucun aspect positif, sur quelque plan que ce soit. »
— Commission de contrôle, Avis du 22 juin 1966
« Cette mesure d’interdiction totale est proposée pour la raison suivante : « À l’occasion de l’évocation de la vie de Jeanne d’Arc, ce film montre, par certaines images précises, des tortures infligées à une femme, en Algérie, par un parachutiste français, et finalement le meurtre de cette femme. La Commission considère que cette production peut être de nature à porter atteinte à l’ordre public et à heurter légitimement les sentiments d’une importante fraction de l’opinion, en ressuscitant des passions que l’intérêt général commande, au moins, de ne pas éveiller et exploiter. » »
— Ministère de l'Information, Lettre au réalisateur du 24 juin 1966
« Ce film, par son climat constant de violence et de sadisme, et surtout par l’importance de la place qu’il accorde aux sentiments racistes et antisémites – même si l’intention affirmée des auteurs est de dénoncer leur survivance dans certains milieux français contemporains – apparaît comme de nature à provoquer des troubles à l’ordre public. Aussi, pour ce motif, et conformément à l’avis émis par la commission de contrôle des films cinématographiques dans sa séance plénière du 13 juin 1967, ai-je décidé d’interdire totalement l’exploitation en France et l’exportation du film précité »
— Georges Gorse, Lettre du 4 août 1967 à la Société parisienne de télévision et de cinéma.
« La Commission propose, tenant compte des coupures effectuées, de lever l’interdiction totale et d’autoriser l’exploitation du film en cause, sous réserve d’une interdiction aux mineurs de 18 ans. »
— Commission de contrôle, Avis du 6 février 1968
« La Commission propose une interdiction totale, en raison de la perversité et du désordre intellectuel et moral qui s’expriment tout au long du film et, notamment, dans les scènes ci-après, scandaleuses à divers points de vue :
- la confession d’une jeune fille sur ses relations avec les hommes ;
- les déshabillages des jeunes filles avant la séquence de Munich ;
- la nymphe de Buckingham Palace ;
- les blousons noirs (toute la séquence comportant l’agression et le viol) ;
- la leçon d’initiation sexuelle dont la portée se trouve modifiée par son caractère salace ;
- la mise en place du pessaire ;
- l’exposition des diverses académies féminines à l’occasion de leur peinture »
— Commission de contrôle, Avis du 14 décembre 1967
« Ce film très court (250 m) est encore beaucoup trop long puisqu’il ne se compose que de scènes de torture et de sadisme (prisonnier pendu par les pieds, un homme brûlé vif dans une baignoire, etc. sans aucun prétexte ni histoire). Du sadisme pour le sadisme. C’est pourquoi la Commission propose à l’unanimité l’application d’une mesure d’interdiction totale." »
— Commission de contrôle, Avis en séance plénière du 24 octobre 1969
« Malgré les importantes coupures faites, le film demeure une accumulation de scènes de perversité et de sadisme, qui tiennent d’ailleurs plus à l’inspiration générale qu’au détail des images. Cette production apparaît en définitive comme une mise en valeur et une illustration des comportements de sadisme et d’érotisme pervers. La Commission ne peut que maintenir son avis tendant à une interdiction totale, tout en admettant qu’une autorisation d’exportation puisse être donnée à la version visionnée ce jour (à l’exclusion des DOM et des TOM). »
— Commission de contrôle, Séance du 24 juillet 1970
« Vous m’avez saisi d’une requête tendant à obtenir, pour le film français de long métrage « LA PHILOSOPHIE DANS LE BOUDOIR » produit par votre Société, le bénéfice d’une révision de la mesure d’interdiction totale de représentation dont il reste frappé en France selon la décision qui vous a été notifiée par mon prédécesseur à la date du 24 juillet 1970. Cette demande a été formulée en considération des coupures importantes que vous avez pratiquées dans la version primitive du film examinée par la Commission de contrôle en avril 1970. Après avoir pris connaissance des appréciations portées sur le contenu actuel de ce film j’ai décidé, en fonction de la nature des modifications d’ores et déjà apportées à sa version d’origine : a. de lever la mesure d’interdiction totale le concernant ; b. d’accorder à ce film un visa comportant interdiction de représentation aux mineurs de 18 ans, mesure en tout état de cause justifiée par les nombreuses scènes osées qu’il contient encore ; c. de subordonner toutefois la délivrance de ce visa à une dernière modification consistant à alléger substantiellement la séquence du souterrain (où l’on assiste à certains agissements du monstre Worlac), de sorte que subsiste seulement l’amorce de cette séquence. Le visa dont il s’agit vous sera donc délivré dès que l’exécution de la coupure supplémentaire ainsi indiquée aura pu être vérifiée et après que vous ayez satisfait, de surcroît, aux formalités réglementaires habituelles. »
— Jacques Duhamel, Lettre datée du 22 février 1971
« Ce film est une accumulation continue et sans suite de scènes de sadisme, de cruauté, de perversité et d’une extrême licence, dont certaines présentent même un caractère ignoble (la scène de zoophilie avec les poissons notamment). La Commission ne peut pas envisager d’autre mesure que l’interdiction totale. »
— Commission de contrôle, Avis en séance plénière du 7 avril 1970
« Rappelant les observations faites au stade de la précensure au sujet des risques que pouvait encourir le producteur en mettant en œuvre la réalisation de ce film, la Commission constate que ce dernier tient largement les promesses du découpage. Le thème, extrêmement audacieux en soi, a été exploité à fond et donne lieu à une œuvre que la Commission considère comme l’une des plus malsaines qu’elle ait eu à examiner en raison de la perversité, du sadisme et des ferments de destruction morale et mentale qui y sont contenus. L’ensemble de ces motifs conduit la Commission à proposer l’application d’une mesure d’interdiction totale de représentation dudit film. »
— Commission de contrôle cinématographique, Avis en formation plénière du 20 avril 1971
« Elle a retenu que, non content de présenter des scènes de pornographie d’une crudité et d’un sordide rarement atteints au cinéma, ce film constitue, en fait, le récit de la destinée d’un drogué – dont toutes les pratiques sont scrupuleusement décrites – et qu’il présente ainsi, sur des points particulièrement sensibles, un danger moral grave »
— Commission de contrôle, Avis du 30 septembre 1971
« La Commission a noté que ce film était marqué d’une série de très graves complaisances allant dans le sens de la cruauté et du mépris de la vie : immolations d’animaux méticuleusement filmées, scènes de bagarres très violentes entre les hommes, climat général d’avilissement. Il lui a paru que ces complaisances comportent un aspect morbide et sadique susceptible de conséquences incitatives. En l’état de ces constatations, la Commission ne peut que proposer l’interdiction totale de ce film. »
— Commission de contrôle cinématographique, Avis du 24 octobre 1972
« Ce film comporte en effet des images enregistrées d’un délit réellement commis et, en l’état du droit, sa diffusion constituerait une atteinte à l’ordre public. En outre, cette diffusion serait susceptible de constituer par elle-même une infraction aux dispositions en vigueur de l’article L 647 du Code de la santé publique et de l’article 317 du Code pénal. »
— Maurice Druon
« Cette production japonaise présente une accumulation jamais atteinte de violence, de sadisme, de tortures complaisamment décrites de scènes de viol, avec des débauches de gros plans sur des blessures donc le sang gicle, des corps déformés par les brûlures, dans un climat d'une extrême tension entretenue par des hurlements d'agonie. L'extrême cynisme prêté aux responsables de la police, la vulgarité des dialogues, tout concourt à rendre ce film insupportable, dont la seule "morale" réside dans le mépris le plus total de la vie humaine. »
— Commission de contrôle cinématographique, Avis en formation plénière du 15 mai 1975
« Les qualités évidentes de ce film, quant à la photographie, au soin de la réalisation et à l'esthétique, sont des circonstances aggravantes : elles rendent plus dangereuses encore cette apologie du sadisme et de la violence érotique. L'intrigue équivoque, la maîtresse tyrannique, le mâle lâche et brutal font assaut de bassesse. C'est le type même de réalisation attentatoire à la dignité de la personne humaine. Le vote de la commission, quasi unanime, montre bien le sentiment de dégoût qu'elle a éprouvé. »
— Commission de contrôle, Avis du 9 octobre 1975
« En dépit d'une certaine outrance dans les effets , le film est d'une extrême vraisemblance , il dégage un vertige de meurtre gratuit et voluptueux où s'exprime de surcroît à travers la torture puis la mise à mort des victimes une volonté de puissance à la fois démente et sadique. Le film étant bien fait et, par-là, convaincant, il est d'une redoutable et directe puissance incitative. À l'unanimité, la Commission de contrôle a estimé que, si la nécessité de maintenir la notion d'interdiction totale avait besoin d'une démonstration, celle-ci se trouvait entièrement accomplie par le présent film. »
— Commission de contrôle, Avis rendu en octobre 1975
« Le film proposé n'a même pas l'excuse d'être une enquête, une révélation ou un "message", si contestables soient-ils . C'est une suite d'actes dégradants où la scatologie, le sadisme (réellement présenté, semble-t-il), l'apologie de la bestialité dépassent de très loin la pornographie. Le spectacle peut constituer une incitation extrêmement dangereuse. »
— Commission de contrôle, Avis du 5 octobre 1976
« Ce film constitue une tentative d'escalade, qui allie la drogue à la pornographie. La succession de scènes sexuelles "hard", presque toujours en groupe, suffirait à elle seule à justifier une interdiction aux mineurs, assortie d'une inscription sur la liste "X". Mais il y a davantage. La pornographie est, en quelque sorte, un prétexte. L'organisateur des orgies est aussi un pourvoyeur de drogue, et nous assistons à la préparation d'une piqûre de cocaïne, d'un "joint", et de sucres au LSD. La drogue n'a d'ailleurs pour effet apparent, contre toute vérité scientifique, que de prédisposer aux ébats amoureux. Sauf pour une très jeune fille qui, après avoir poignardé le pourvoyeur, se jettera d'un balcon. Tout cela a paru à la commission particulièrement pernicieux et très proche de l'incitation à la consommation de stupéfiants. Jusqu'aux scènes tragiques de la fin, qui réveillent plutôt une certaine fascination de la mort qu'elles ne dissuadent de l'usage de la drogue. À l'unanimité, la commission a estimé que ce film devrait être interdit totalement. »
— Commission de contrôle cinématographique, Avis rendu le 10 mars 1977
Lois et décrets
[modifier | modifier le code]- France, Bas-Rhin. « Arrêté préfectoral du 11 octobre portant interdiction de la projection-débat du film "Fedayin" ». (version en vigueur : 11/10/2023) [lire en ligne]
- France. « Code général des collectivités territoriales », art. L2212-2. (version en vigueur : 2024) [lire en ligne]
- France. « Code du cinéma et de l'image animée », art. L311-2. (version en vigueur : 2024) [lire en ligne]
- France. « Code du cinéma et de l'image animée », art. L211-1. (version en vigueur : 2024) [lire en ligne]
Arrêts et jugements
[modifier | modifier le code]- Conseil d’État, Société Les Films Lutétia, (lire en ligne)
- Conseil d’État, Ville du Mans,
- Tribunal administratif d'Amiens, Chambre syndicale des producteurs de films français contre la Ville de Saint-Quentin, (lire en ligne)
- Conseil d’État, Ville d’Aix-en-Provence, (lire en ligne)
- Cour de cassation, Pourvoi n° 77-92.629, (lire en ligne)
- Cour de cassation, Recours 14-16.273, (lire en ligne)
- Conseil d’État, Assemblée du 24 janvier 1975, (lire en ligne), partie 72868
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Laurent Garreau, Archives secrètes du cinéma français (1945-1975), (ISBN 978-2-130-64099-8, DOI 10.3917/puf.garre.2009.01, présentation en ligne, lire en ligne ).
- Philippe Maarek, La censure cinématographique, Librairies techniques, (ISBN 978-2-711-10382-9, lire en ligne), p. 165.
- Christophe Triollet, Censure & cinéma en France, LettMotif, coll. « Darkness, censure et cinéma » (no 6), (ISBN 978-2-36716-329-1, lire en ligne).
- Georges Meyer, Censure d'État, Presses universitaires de Vincennes, (ISBN 978-2-37924-041-6, DOI 10.3917/puv.meyer.2019.01, lire en ligne).
- Albert Montagne, Histoire juridique des interdits cinématographiques en France, 1909-2001, Harmattan, , 258 p. (présentation en ligne, lire en ligne ).
- Christophe Triollet, Politique & religion, LettMotif, coll. « Darkness, censure et cinéma » (no 3), (ISBN 978-2-36716-241-6, lire en ligne).
Liens web
[modifier | modifier le code]- Christophe Triollet, « Collection Darkness, censure et cinéma », sur Censure & Cinéma
- Jean-Eudes Cordelier, « La censure cinématographique en France et aux Etats- Unis », sur Il était une fois le cinéma, (consulté le )