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Bataille de Giglio

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Bataille de Giglio
Description de cette image, également commentée ci-après
Représentation de la bataille dans le Nuova Cronica (XIVe siècle)
Informations générales
Date 3 mai 1241
Lieu Île de Giglio, en Toscane, Italie
Issue Victoire du Saint-Empire Romain
Belligérants
Parti gibelin :
Saint-Empire romain
Royaume de Sicile
République de Pise
Furorusciti génois
Parti guelfe :
 États pontificaux
République de Gênes
Commandants
Ansaldo da Mare
Enzio
Ugolino Buzaccherini
Giacobo Malocello
Forces en présence
27 galères siciliennes
40 galères pisanes
27 galères génoises
Pertes
Inconnue 2 000 morts[1],[2]
1 archêque mort[1],[2]
18 prélats capturés
3 galères coulées[3],[4]
22 galères capturées[3],[4]

Guerres entre guelfes et gibelins

Batailles

1150 – 1200

1201 – 1250

1251 – 1300

1301 – 1350

1351 – 1402

Coordonnées 42° 21′ 22″ nord, 10° 54′ 05″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Bataille de Giglio

La bataille navale de Giglio est un affrontement militaire entre une flotte de l'empereur du Saint-Empire romain germanique Frédéric II et une flotte de la république de Gênes en mer Tyrrhénienne. Elle a eu lieu le vendredi 3 mai 1241 entre les îles de Montecristo et Giglio dans l'archipel toscan et s'est terminée par la victoire de la flotte impériale.

La cible de la flotte impériale était d'intercepter une délégation de prélats de haut rang venant de France, d'Espagne, d'Angleterre et du nord de l'Italie qui voyageaient avec la flotte génoise en route pour Rome, où le pape Grégoire IX avait convoqué un concile.

Contexte historique

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Après la victoire de Frédéric à la bataille de Cortenuova en 1237, un conflit a éclaté au printemps 1239 entre le pape et l'empereur concernant la question de la revendication impériale de la gouvernance sur les villes de la Ligue lombarde. Un conflit ouvert qui a culminé dans la deuxième excommunication de l'empereur le 20 mars 1239. À partir de là, les deux parties, ne voulant pas se compromettre, ont mené un conflit armé l'une contre l'autre, où l'empereur remporta une victoire sur les États pontificaux lors du siège de Faenza, menaçant de plus en plus la position du pape[1].

À l'automne 1240, le pape envoya aux dignitaires de l'Église d'Italie, de Sicile, d'Allemagne, de France, d'Espagne et de Hongrie une invitation pour un concile qui devrait se tenir à la Pâques de 1241 à Rome pour discuter des prochaines étapes de l'Église contre l'empereur[4]. En tant que roi de Sicile, Frédéric II pouvait facilement réprimer la participation des prélats siciliens, mais le clergé des autres royaumes se réunit dans les mois suivants pour se rendre à Rome.

La Bataille

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La bataille de Giglio est représentée dans la Chronica Maiora de Matthieu Paris (1259).

L'Empereur contrôlait la route terrestre à travers l'Italie centrale et Rome était ainsi coupée de la région septentrionale par voie terrestre[5]. Les membres du futur concile se rassemblèrent à Nice, où ils furent d'abord transportés par une flotte de la république maritime de Gênes, alors dirigée par un gouvernement guelfe, dans son port[2]. Les deux légats, Jacques de Palestrina et Otto de San Nicola, négocièrent avec les Génois pour obtenir 32 galères armées pour le transport ultérieur par mer jusqu'à Rome, et dès que les ambassades des villes lombardes auraient embarqué, le voyage devait commencer. Lorsque Frédéric II apprit ce projet, il ordonna en mars 1241 à ses vicaires prévalant en Lombardie, Marino di Ebulo et Oberto Pallavicini, d'attaquer Gênes par voie terrestre[1].

L'Empereur dut renforcer sa flotte sicilienne pour mettre les Génois sous pression depuis la mer. Il disposait de 27 galères armées[2] sous le commandement de son fils Enzio et l'amiral Ansaldo de Mari, un noble génois du parti gibelin[3]. Cette flotte navigua ensuite vers la république de Pise, ennemi juré de Gênes et farouchement gibeline. La flotte pisane de 40 galères était sous le commandement d'Ugolino Buzaccherini[3].

Le 25 avril, la flotte guelfe appareilla de Gênes, mais se dirigea d'abord vers Portofino[6] où elle mouilla pendant un jour ou deux. Lorsque les équipages apprirent qu'Oberto Pallavicino attaquait la ville de Zolasco, ils envisagèrent de leurs venir en aide, mais les deux légats l'en empêchèrent en insistant avec succès pour un départ rapide vers Rome. Lors d'une autre escale à Porto Venere[6], ils apprirent l'union entre la flotte sicilienne et celle de Pise, et se retrouvèrent donc avec un ennemi entre eux et leur destination. Ils réussirent à passer devant Pise, mais pas inaperçus puisque la flotte impériale émergeait déjà entre les îles de Montecristo et Giglio. De la bataille, Matthieu Paris a noté[7] :

« S'en suivit alors un combat naval des plus sanglants entre les Pisans ... et les Génois au cours duquel les Génois furent vaincus, et les prélats et légats furent faits prisonniers, à l'exception de certains qui furent tués ou noyés. »

Lors de l'engagement suivant, la flotte impériale s'avéra supérieure à celle des Génois, d'autant plus que les nombreux passagers et leurs bagages handicapèrent les Génois dans la défense adéquate de leurs navires, qui ne pouvaient donc offrir qu'une faible résistance pour échapper à la menace de naufrage[1].

Le camp impérial réussit à couler 3 galères et à en capturer 22[4]. La bataille aurait causé du coter guelfe la mort ou capture de 2 000 à 4000 soldats, marins et prêtres[2],[8],[9],[10], et permit la capture des prélats remarquables ainsi que les trésors et la correspondance[3]. Les pertes coter gibelin sont inconnues.

Issu du combat et conséquences

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La capture de la flotte génoise fut un grand succès pour l'empereur Frédéric II. Presque tous les hauts dignitaires du concile tombèrent entre ses mains. Parmi eux, on comptait les trois légats pontificaux ; les archevêques de Rouen, de Bordeaux et d'Auch ; les évêques de Carcassonne, d'Agde, de Nîmes, de Tortone, d'Asti et de Pavie ; les abbés de Cîteaux, de Clairvaux, de Cluny, de Fécamp, de l'abbaye de la Merci-Dieu et de l'abbaye Notre-Dame du Pesquié[1],[2]. Ils furent d'abord amenés à Pise et à San Miniato, puis transférés en captivité à Naples et dans d'autres forteresses du sud. Les prélats principalement sauvés et ayant réussi à échapper à la capture étaient ceux d'Espagne et d'Arles.

L'empereur Frédéric II proclama sa victoire comme un jugement de Dieu et un symbole contre l'illégalité de sa persécution par le pape Grégoire IX[11]. Le comune de Pise fut excommunié par le pape Grégoire IX et l'interdit dura jusqu'en 1257[12].

Ce n'est qu'avec la mort étonnamment rapide du pape Grégoire IX en août 1241 que la situation semblait d'abord se détendre. En signe de bonne volonté, Frédéric II fit libérer les légats pour faciliter l'élection d'un nouveau pape. Le nouveau pape élu, Innocent IV, se révéla cependant être un adversaire tout aussi intransigeant que son prédécesseur. En 1244, il prit son siège en exil à Lyon, où cette fois-ci la convocation du premier concile de Lyon fut réalisée, qui déposa formellement l'empereur.

Ansaldo da Mare profita de la fortune résultant de cette victoire pour acquérir des terres au nord du cap Corse, constituant la la seigneurie de sa famille pour plusieurs siècles[13].

Références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Giglio » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e et f T. L. Kington Oliphant, History of Frederick the Second, vol. II, Cambridge,
  2. a b c d e et f Friedrich Leopold Graf zu Stolberg, Geschichte der Religion Jesu Christi, Mainz,
  3. a b c d et e Ernst Münch, König Enzio, Stuttgart,
  4. a b c et d Henry Milman, History of Latin Christianity, vol. IV, London,
  5. Johann Friedrich Böhmer, Regesta Imperii, Stuttgart, (lire en ligne)
  6. a et b Michel-Giuseppe Canale, Nuova istoria della Repubblica di Genova, Florence, (lire en ligne)
  7. Suzanne Lewis, The Art of Matthew Paris in the Chronica Majora, University of California Press, (ISBN 9780859677332, lire en ligne)
  8. Heinrich Dittmar, Die Deutsche Geschichte, Heidelberg,
  9. Paolo University of Illinois Urbana-Champaign et Antonio Cavagna Sangiuliani di Gualdana, Annali pisani di Paolo Tronci rifusi, arricchiti di molti fatti e seguitati fino all'anno 1839 da E. Valtaneoli Montazio ed altri, Pisa : Valenti, (lire en ligne), p. 436-438
  10. « Berichtigungen », Die musik des griechischen alterthumes,‎ , p. 353–354 (DOI 10.1017/cbo9781139814911.023, lire en ligne, consulté le )
  11. (it) Gualtiero Della Monaca, « La battaglia navale al largo dell’Isola del Giglio (3 MAGGIO 1241) », , p. 8
  12. Rosalind Brooke, The Image of St Francis, Cambridge,
  13. Philippe Colombani, Les Corses et la couronne d'Aragon: fin XIIIe-milieu XVe siècle: projets politiques et affrontement des légitimités, Éditions Alain Piazzola, (ISBN 978-2-36479-066-7)