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Amdo

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Situation approximative de l'Amdo et des deux autres anciennes provinces tibétaines (Ü-Tsang et Kham), superposées aux provinces administratives de la république populaire de Chine
Shadzong Ritro en Amdo

L'Amdo (tibétain : ཨ་མདོ། a mdo, chinois : 安多, pinyin : Ānduō) est l'une des trois anciennes provinces ou régions du Tibet, les autres étant l'Ü-Tsang et le Kham.

Cette division qui domine chez les Tibétains en exil est relativement récente. Au XVIIe siècle, les trois divisions étaient le Ngari Korsum, l'Ü-Tsang et le Dokham (comprenant l'Amdo et le Kham)[1].

L'Amdo est situé dans le nord-est du Tibet, et englobe la majeure partie de la province du Qinghai, ainsi que des régions plus petites, mais culturellement importantes, dans les provinces du Gansu et du Sichuan[2].

Les populations, souvent isolées les unes des autres, y parlent des dialectes variés du tibétain.

C'est dans l'Amdo que sont nés Tsongkhapa (1357-1419), l'actuel dalaï-lama Tenzin Gyatso (né en 1935) et le 10e panchen-lama Choekyi Gyaltsen (1938-1989).

Appellation

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Si les désignations Amdo et Kham sont très répandues aujourd'hui, avant le XIXe siècle, les sources tibétaines n'employaient que le terme tibétain composite de Do-Kham. Le Tibet oriental, c'est-à-dire la région à l'est des provinces d'Ü et de Tsang, est désigné généralement sous l'appellation de Do-Kham Gang-sum ou Do-Kham Gang-drug, c'est-à-dire les trois ou les six montagnes de Do-Kham. Gang renvoie aux pâturages de montagne entre Salween, Mékong, Yangtsé et Jalong Jiang[3].

Selon le tibétologue Gray Tuttle, le terme Amdo a apparemment accompagné l'essor de la tradition religieuse gélugpa et l'extension des monastères de cette école dans la région à partir du XVIIe siècle. Le premier ouvrage historique à se focaliser sur cette région est une histoire religieuse de l'Amdo écrite en 1652[4].

Amdo (Do-May), qui signifie « le pays des chevaux », est situé au Nord-Est du Tibet, par delà le Yangtsé. Avec le Tibet central, l'U-Tsang, « le pays du dharma », et le Kham (Do-toe), « le pays du peuple », il appartient au Tibet. À l'instar d'autres zones frontalières, l'Amdo a connu dans son histoire nombre de vicissitudes. Avant le VIIe siècle, il était exclusivement peuplé de Tibétains[5]. L'Amdo est la région où les tibétologues situent généralement l'origine ethnique des Tibétains[6].

Après le milieu du XVIIe siècle, l'Amdo fut dirigé par des rois (gyalpos) indépendants et des seigneurs de la guerre souvent soutenus par la Chine[7].

Les tribus tibétaines de l'Amdo peuvent être étroitement associées aux Qiangs (Ch'iang) antiques, qui migrent au cours du premier millénaire av. J.-C. de l'Asie centrale vers le plateau tibétain, en se mélangeant aux populations autochtones. Le terme chinois ancien « Qiang » couvre l'ensemble des nomades vivant dans les régions à l'ouest de la Chine, et dérive possiblement du terme Jang (Djang) en tibétain ancien[8].

Selon Andreas Gruschke, après l'établissement de la première dynastie impériale chinoise, un premier poste militaire de la dynastie Han fut établi en 121 av. J.-C. à Xining, aux confins nord-est de l'Amdo. À partir de Xining, les Chinois lancèrent la colonisation des régions entre le fleuve Jaune et le lac Kokonor, ainsi que dans le Bassin du Tarim sur la Route de la soie, en bordure septentrionale du plateau tibétain[9],[10].

Royaume Tuyuhun

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En marron clair, le royaume Tuyuhun à l'époque des Seize Royaumes, au sud-ouest du lac Qinghai

Au IVe siècle, des membres de la tribu nomade proto-mongole des Xianbei s’y installent et fondent le royaume Tuyuhun, qui couvrira au VIe siècle une région limitée au nord-ouest par le couloir de Gansu et s'étend jusqu'à la limite sud du bassin du Qaidam (ou Tsaidam)[11]. Leurs descendants forment l’ethnie Tu[12],[13]. Le lac Qinghai et ses environs font d'abord partie du Liang antérieur (320–376, en jaune sur la carte) qui sera ensuite intégré en 376 à l'État du Qin antérieur jusqu'en 394.

Empire du Tibet

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Au VIIe siècle, sous le règne du roi tibétain Songtsen Gampo (629-650), le Tibet devient un empire. Attiré par le commerce de la route de la soie, Songtsen Gampo étend son autorité jusqu'autour du Kokonor, au nord-ouest de Tuyuhun, en Amdo[14]. Le royaume Tuyuhun est renversé et complètement annexé par l’empire du Tibet en 663.

Au milieu du VIIe siècle, le roi Mangsong Mangtsèn, petit-fils du roi Songtsen Gampo, posta une garnison pour protéger les frontières de son royaume des incursions chinoises. Au VIIIe siècle Trisong Detsen envoya neuf de ses officiers commander ses troupes dans les régions qui prirent le nom de Gouthoup (les neuf capables). Les descendants nomades des neuf officiers ont reçu le nom de Kamlok (qui ne reviennent pas sans ordre) et vivent dans certaines contrées de l'Amdo[15].

Dynastie Tang

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Situation de la région du Nord-Est de l'actuel Qinghai en Chine, sous la dynastie Tang et l'Empire du Tibet en 700

Le Tibet est morcelé après la chute de la dynastie Yarlung en 842. La fragmentation du Tibet permet à la dynastie Tang chinoise de restaurer la route de la soie, et de récupérer une bonne partie de cette région entre 848 et 849[16].

Selon le professeur Ge Jianxiong de l’université Fudan à Shanghaï, le plateau du Tibet et du Qinghai n’étaient pas administrés par la Chine sous la dynastie Tang (VIIe – Xe siècles)[17], contrairement aux affirmations officielles chinoises.

Dynastie Yuan

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Au VIIe siècle, les Tangoutes (ou Tangouts) vivent sur le plateau tibétain et, au XIIIe siècle, ils émigrent dans le corridor de Gansu. Ils se soumettent aux Mongols de Gengis Khan entre 1207 et 1209, mais comme ils refusent de lui fournir des troupes, ils sont exterminés sur ses ordres[18].

En 1239, le prince mongol Godan Khan (Köden) contrôle la région du Lac Qinghai (Kokonor)[19],[20].

Dynastie Ming

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La majeure partie Nord du Qinghai (Bassin du fleuve Jaune) incluse en Chine, tandis que la partie au Sud du Cordillère du Kunlun (bassin du Yangzi Jiang) est située dans la région du Tibet sous la dynastie Ming en 1415

Du XIVe au XVIIe siècle, toute la région située au nord de la Cordillère du Kunlun est directement contrôlée par la dynastie Ming chinoise[21],[22]. La partie sud est la région du Dokham[23].

Au début du XVIe siècle, une tribu mongole, les Qoshots (Khoshuts), sous la direction de Güshi Khan, met la main sur le Tibet[24]. Güshi Khan, qui place le 5e dalaï-Lama comme chef temporel et spiritual du Tibet en 1642, appartient à cette tribu.

Selon Roland Barraux, le règne du 5e dalaï-Lama eut pour résultat l'unification du Tibet en une nation. Son pouvoir, indépendant, s'étendait à toutes les anciennes provinces tibétaines, y compris le Kham et l'Amdo[25].

Pour la tibétologue Fernanda Pirie, le gouvernement des dalaï-lamas ne réussit jamais à établir un contrôle politique, militaire ou fiscal sur l'Amdo et la région ne connut pas d'unification politique avec le Tibet central, bien que sa population eût toujours considéré Lhassa comme la source ultime de toute autorité religieuse[26],[27].

Dynastie Qing

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China Johnson 1861
Le Qinghai ou Kokonor séparé du Tibet en 1861.
Deux cartes du Qinghai pendant la dynastie Qing.

La domination mongole prit fin en 1724 après la victoire de la dynastie Qing sur les Mongols Qoshot. Les Qing firent de Xining, ville au nord de l'Amdo (à présent capitale de la province de Qinghai), le siège administratif de cette zone[28],[29]. Le rôle dévolu à leur amban était toutefois davantage de supervision que d'administration. Il laissait les grands monastères comme Labrang, Repkong, Kurdi et Taktsang Lhamo, conserver leur mainmise sur les populations tibétaines de ces régions. Un certain nombre de dirigeants séculiers conservaient également le pouvoir qu'ils avaient établi sur de grandes entités tribales, parfois même donnant lieu à de petits royaumes[30].

République de Chine (1912-1949)

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Après la chute de la dynastie Qing en 1911, la région de Xining dans le nord-est de l'Amdo, où vit une importante population chinoise[31], est sous le contrôle la république de Chine.

En 1928, la clique des Ma s'allie au Kuomintang. Au début des années 1930, le seigneur de la guerre Hui, Ma Bufang, fils de Ma Qi, s'empare de la partie nord-est de l'Amdo au nom du gouvernement central de Chiang Kaï-shek et l'incorpore dans la province chinoise du Qinghaï[32],[33].

Le Tibet tenta de récupérer en 1932 l'Amdo et, à cause d'un litige lié à un monastère bouddhique, se lança dans la guerre Tibet-Qinghai. Écrasé, le Tibet dut en 1933 abandonner l'Amdo à la clique des Ma sauf le Yushu et le Tanggulashan.[réf. nécessaire]

De 1917 à 1949, la région du golog connut de multiples rébellions goloks qui furent le plus souvent écrasées dans le sang.

À la suite d'un voyage entre 1921 et 1924 en Amdo, Alexandra David-Néel affirma que cette région était considérée comme une province tibétaine gouvernée par des chefs locaux, non soumis au gouvernement du dalaï-lama, et qu'elle était vaguement contrôlée par la Chine percevant quelques impôts et n'intervenant que rarement dans les affaires de la population[34].

L'historiographie tibétaine en Occident a pris l'habitude de distinguer le « Tibet politique », c'est-à-dire le territoire resté sous la houlette de Lhassa jusqu'en 1950, « l'État du dalaï-lama », des autres régions habitées par des Tibétains. Ainsi, le diplomate et historien britannique Hugh Richardson, à la suite des travaux de Sir Charles Bell, différenciait le « Tibet politique » du « Tibet ethnographique » des anciennes provinces du Kham et de l'Amdo[35].

République populaire de Chine

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En 1958, une importante révolte est mise au pas par l’armée chinoise. À la suite de l’instauration des communes dans le cadre du Grand Bond en avant, les habitants souffrent de la famine[36]. Dans son autobiographie, Joies et malheurs de l'enfant de Naktsang, Naktsang Nulo un Tibétain de l'Amdo, indique qu'une des façons de survivre, pendant le Grand Bond en avant, était le cannibalisme[37].

En 1965, à l'occasion de la création officielle de la région autonome du Tibet de la république populaire de Chine, le rattachement de l'Amdo aux provinces chinoises voisines (au Qinghai pour la plus grande partie, le reste au Gansu et au Sichuan), est confirmé.[réf. nécessaire]

Dans les années 1980, les compétences littéraires tibétaines fleurissent de la façon la plus significative dans l'Amdo. Après la révolution culturelle qui a pris fin au Tibet vers 1978, la culture tibétaine est entrée dans une période de reconstruction. Deux chercheurs de l'Amdo, Muge Samten (1923-1993) et Tséten Shabdrung (1910-1985) ont travaillé de façon importante pour tenter de faire revivre ce qui avait été détruit au cours des vingt années précédentes[38].

Monastères

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Vue panoramique du Monastère de Labrang
Vue panoramique du monastère de Kumbum

L'Amdo est une région émaillée d'un grand nombre de monastères du bouddhisme tibétain rattachés à l'école des Gelugpa - avec, par exemple, le Monastère de Kirti, le Monastère de Kumbum Jampa Ling (Chin. Ta'er Si 塔爾寺) près de Xining, Qutan Si (de) et Labrang Tashi Khyil au sud de Lanzhou dans le Gansu comptant parmi les plus importants monastères de la sphère tibétaine.

Personnalités

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L'Amdo est la patrie de plusieurs lamas importants du bouddhisme tibétain, qui furent d'une grande influence sur le développement religieux et politique du Tibet dans son ensemble, comme le grand réformateur Tsongkhapa, le 14e dalaï-lama[39] et le 10e panchen-lama.

Selon Alexandra David-Néel, « la population y est constituée par un mélange très complexe de races : mongoles, chinoises, tibétaines et restes d'anciennes tribus des Sétsuanpas auxquelles appartenait le célèbre Tsong Khapa fondateur de la secte des Gélugspas »[40].

Les habitants ne se donnent pas le nom de Böpa (bod pa), désignation normale des Tibétains selon le gouvernement de Lhassa, mais Amdowa (a mdo pa). Mais ils se désignent parfois comme Böpa pour se différencier des Chinois[41]. Cependant, les Amdowa ne sont pas reconnus comme ethnie indépendante dans les 56 ethnies de la république populaire de Chine, mais sont intégrés dans les Tibétains.

Les ethnies reconnues officiellement sont :

La langue de l'Amdo est un des dialectes principaux de la langue tibétaine. Parlée, elle n'est pas intelligible pour les gens du Kham ou du Tibet central[42].

Selon Alexandra David-Néel, « la langue courante de la région est le chinois »[40]. Ainsi, la langue maternelle du 14e dalaï-lama est le dialecte chinois de Xining que parlaient ses parents lorsqu'ils habitaient le village de Taktser (Hongya, de son nom chinois)[43].

Mixité culturelle et linguistique

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Il existe de nombreuses cultures et langues dans les territoires couverts par cette région : Tibétains parlant le dialecte de l'Amdo, Golok, vivant dans l'actuelle préfecture autonome tibétaine Golog, au sud-est de la région. Il y a également différentes ethnies arrivées de Mongolie depuis le XIIIe siècle, notamment la tribu Chi-kyā à laquelle appartient Tenzin Gyatso, choisi comme 14e dalaï-lama, mais également les Bonans et différentes peuplades Oïrats. D'autres viennent du Gansu, les Hui, musulmans, ou bien du Xinjiang comme les Salar, à l'islam imprégné de zoroastrisme. Il existe également des peuplades dont la culture et les origines sont mixtes, comme les Yugurs, d'origine à la fois mongole et ouïghoure et majoritairement de religion bouddhiste lamaïque.

Par contre, selon le tibétologue Gray Tuttle[44], aujourd'hui, on peut considérer l'Amdo comme étant un ensemble culturel et linguistique puisque, pour lui, la même langue – le tibétain de l'Amdo – est parlée dans la plupart des zones qui composent la région[45].

Notes et références

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  1. (Yeh 2003, p. 508) « While the division of Tibetan cultural geography into the three ‘provinces’ of U-Tsang, Kham and Amdo now dominates exile discourse, this is a relatively new representation. An earlier scheme, in use in the mid-seventeenth century, conceived of the three regions as being Ngari Korsum, U-Tsang, and mDo-Kham (including both Kham and Amdo) ».
  2. Note : L'Amdo, est constitué, en plus de la majeure partie de la province du Qinghai, de la préfecture autonome tibétaine de Gannan dans la province de Gansu, de la Préfecture autonome tibétaine de Garzê dans la province de Sichuan et de la préfecture autonome tibétaine et qiang d'Aba, toujours dans la province de Sichuan.
  3. (en) Andreas Gruschke, Excerpt of The Cultural Monuments of Tibet's Outer Provinces: Amdo, vol. 1 The Qinghai Part of Amdo (Northeastern Tibet), White Lotus Press, Bangkok : « While the designations Amdo and Kham have become widely used in modern times, it is less known that until the 19th century Tibetan sources only used the composite Tibetan term Do-Kham. As mdo khams it may be found in Tibetan, as duo gansi in Chinese sources, starting in the Mongol-Chinese Yuan dynasty (1274-1368).8 Eastern Tibet, i.e. the region beyond the Central Tibetan provinces of Ü and Tsang, is then generally referred to as Do-Kham Gang-sum (mdo khams sgang sum), or Do-Kham Gang-drug (mdo khams sgang drug): that is to say the 'three, or six, mountains [of] mDo [and] Kham'.9 The term sgang is meant to designate the pasture grounds on the high upland between the great river systems of Salween, Mekong, Yangtse, Yalong Jiang, and their tributaries.10 As a toponym Do-Kham thus seems to represent a comprehensive concept of the eastern part of the Tibetan Plateau or realm, as is stated in Das' Tibetan-English Dictionary: [mdo khams] Mdo and Khams, indicates Am do, the province of Tibet S.E. of KököNor, and Kham.11. »
  4. Gray Tuttle, An Overview of Amdo (Northeastern Tibet) Historical Polities, The Tibetan and Himalayan Library : « Amdo as a term seems to have accompanied the rise of the Gelukpa religious tradition in the region since the 17th century, and the territorial extent of Amdo seems to have kept pace to some degree (at least in historic texts) with the expansion of Gelukpa monasteries. […] At its greatest extent, Amdo covers a region roughly the size of France, but it is not at all clear that such a conception of a single cultural territory of this vast scope predates the rise of the Gelukpa dominance of this area in the 16th century. [...]. The first historical work to take this region as its central focus was the 1652 Amdo Religious History of Rebgong’s Kelden Gyatso [...]. »
  5. Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, préface du 14e dalaï-lama, traduction François Vidonne, Presses du Châtelet, 1998, (ISBN 2911217330), p. 37.
  6. Mary Craig, op. cit., p. 38.
  7. Mary Craig, op. cit., p. 37-38.
  8. (en) Andreas Gruschke, The Cultural Monuments of Tibet's Outer Provinces: Amdo : voir bibliographie (extrait en ligne).
  9. (en) Andreas Gruschke, The Cultural Monuments of Tibet's Outer Provinces: Amdo, op. cit..
  10. Luce Boulnois, La route de la soie : Dieux Guerriers et Marchands : « Après avoir créé comme on l'a vu plus haut, entre 121 et 111 av. J-C., les préfectures de Jinquan, Wuwei, Whangye et Dunhuang, on construit les postes fortifiés aux passes de Yumen Guan et Yang Guan en progressant vers l'ouest. »
  11. Voir la carte de l'Asie en 565 de Thomas A. Lessman
  12. (en) Tuyuhun 吐谷渾
  13. (en) Tuyuhun (people)
  14. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, p. 51 : « Songtsen Gampo installe alors son autorité autour du Kokonor ».
  15. Michael Harris Goodman, Le Dernier Dalaï-Lama ?, p. 37-39.
  16. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, page 75 : La fragmentation politique de l’empire entraîne la perte des oasis du Nord : la révolte qui éclate à Dunhuang permet aux Chinois d’en chasser les Tibétains (848-849).
  17. (en) Venkatesan Vembu, Tibet wasn't ours, says Chinese scholar DNA (newspaper) (en) : « (...) we cannot include the Qinghai-Tibetan Plateau, which was ruled by Tubo/Tufan. (...) (Tubo/Tufan) was a sovereignty independent of the Tang Dynasty. At least it was not administered by the Tang Dynasty ».
  18. Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaï lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, (ISBN 2-259-19891-0).
  19. (en) Alex McKay, The History of Tibet, 2003, p. 320.
  20. (en) The History of Tibet Alex MacKay 2003, The First Mongol Conquest of Tibet Reinterpreted, Turrell V. Wylie, Harvard Journal of Asiatic Studies, Vol. 37, No. 1 (juin 1977), p. 103-133.
  21. Carte de la dynastie Ming chinoise en 1415, Université Harvard, édition 1935 Sur cette carte d'origine occidentale, la partie nord-est de la province actuelle du Qinghai est incluse dans l'empire de Chine.
  22. Les documents officiels historiques de la province du Qinghai 明洪武六年(1371年)改西宁州为卫,下辖6千户所。以后又设“塞外四卫”:安定、阿端、曲先、罕东(地当今海北州刚察西部至柴达木西部,南至格尔木,北达甘肃省祁连山北麓地区)。En 1371, la dynastie Ming transforme le Xining Zhou en Xining Wei, puis installe 4 Weis de plus, connus comme les 4 Weis (défenses) de Saiwai. Ce territoire est délimité au sud par Golmud (Gelimu en Pinyin), au nord par la montagne Qilian, et à l'ouest par le bassin du Qaidam. En 1488, Ming renforce la garnison de Xining, contrôle les tribus mongoles et tibétaines, Xining administre les 4 Weis à partir cette année-là.
  23. Voir carte Image:Map of Ming Chinese empire 1415.jpg
  24. Cyril Tikhomiroff, Le Lama et L'Empereur, Département Humanités et Sciences Sociales de l'École polytechnique, p. 43 : « Les Qoshot, établis entre l'actuelle Urumqi et le Kokonor, ont la mainmise sur le Tibet depuis l'opération de Gushri Khan ».
  25. Roland Barraux, Histoire des Dalaï-lamas, Albin Michel, 1993, (ISBN 2-226-13317-8) p. 142-143 : « Enfin, le Tibet existait en tant que nation; le Dalaï-Lama avait su manœuvrer entre les Mongols et les Chinois, recourir à leurs interventions pour compenser son absence de force militaire, sans compromettre l'originalité et l'indépendance de son pouvoir qui s'étendait non seulement à toutes les anciennes provinces mais encore au Kham et à l'Amdo »
  26. (en) Fernanda Pirie, Legal complexity of the Tibetan plateau, Journal of Legal Pluralism, 2006, numéros. 53-54, p. 77-99, p. 80 : « the Dalai Lamas’ government never succeeded in establishing political, military or fiscal control over Amdo and the region was not politically unified with central Tibet. »
  27. (en) Fernanda Pirie, The hegemony of the Chinese state: sovereignty and order in eastern Tibet, Conference paper prepared for Reinventing the Chinese Party-State, Shenyang, 5th & 6th December 2008 : « Amdo was never incorporated into the political region of the Dalai Lama, despite the fact that most of its population regarded Lhasa as the ultimate source of religious authority. [...] Amdo was dominated by Mongol forces from the mid thirteenth until the early eighteenth century, when the Manchu Qing dynasty rose to power and established Xining, a town to the north of Amdo (now the capital of Qinghai province) as its administrative base for the area. »
  28. (en) Fernanda Pirie, Legal complexity of the Tibetan plateau, Journal of Legal Pluralism, 2006, numéros 53-54, p. 77-99, p. 80 : « After defeating the Qoshot Mongols in 1724, the Manchu Qing dynasty established Xining as the administrative centre of Qinghai, an area which roughly corresponded with what the Tibetans regard as Amdo. »
  29. Sur les définitions du Tibet, cf. (en) Melvyn C. Goldstein, What is Tibet? – Fact and Fancy, extrait de Change, Conflict and Continuity Among a Community of Nomadic Pastoralists — A Case Study from western Tibet, 1950-1990, in Resistance and Reform in Tibet (sous la direction de Barnett et Akiner), Londres, Hurst & Co., 1994 : « [...] the two major sub-ethnic regions known in Tibetan and Kham and Amdo. The ‘modern’ Sino-Tibetan border in these two regions was generally established during the mid-18th century when the Tibetan Government lost political control over most of these areas to Manchu (Qing) China. ».
  30. (en) Fernanda Pirie, Legal complexity of the Tibetan plateau, Journal of Legal Pluralism, 2006, nrs. 53-54, p. 77-99, p. 80 : « Their Amban exercised more of a supervisory than an administrative role, however, and even this was resisted by the Golok tribes to the south. The Amban allowed the major monasteries, such as Labrang, Repkong, Kurdi and Taktsang Lhamo, to retain considerable power over the Tibetan populations in their areas. A number of secular leaders also retained the power they had established over large groups of tribes, sometimes amounting to small kingdoms. »
  31. Heinrich Harrer, 7 ans d'Aventures au Tibet, traduction de Henry Daussy, Arthaud, Paris, 1983, 1996, 1997, p. 118 : « […] le père du Dalaï-lama nous explique que dans son district natal, celui d'Amdo, inclus dans la province chinoise de Tsinghai… » ; p. 272 : « le 10e Panchen-lama (né en Amdo) est originaire d'une province chinoise ».
  32. (en) « "A-mdo" », in Encyclopædia Britannica Online, 2006.
  33. (en) Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, Grove Press, New York, 2006, p. 262.
  34. Alexandra David-Néel, Aux pays des brigands gentilshommes : « Amdo est considéré comme une province du Tibet bien qu'il ne fasse pas partie du territoire soumis au gouvernement du dalaï-lama. Les autorités chinoises y exercent un vague contrôle et y perçoivent quelques impôts, mais elles n'interviennent dans les affaires de la population que dans des cas exceptionnels. En temps ordinaire, celle-ci est gouvernée par des chefs locaux sans liens entre eux. »
  35. Sur les définitions du Tibet, cf (en) Melvyn C. Goldstein, What is Tibet? – Fact and Fancy, extrait de Change, Conflict and Continuity Among a Community of Nomadic Pastoralists — A Case Study from western Tibet, 1950-1990, in Resistance and Reform in Tibet (sous la direction de Barnett et Akiner), Londres, Hurst & Co., 1994 : « The ‘modern’ Sino-Tibetan border in these two regions was generally established during the mid-18th century when the Tibetan Government lost political control over most of these areas to Manchu (Qing) China. While the Tibetan Government has never accepted the loss of these regions as permanent or de jure – for example it claimed all of Kham and Amdo in the Simla Convention of 1913-14 – most of these areas in fact were not a part of its polity for the two centuries preceding the rise to power of the Communists in China in 1949. Consequently, the convention used in Tibetan historiography in the West has been to differentiate analytically between the political entity Tibet and other areas outside it where ethnic Tibetans lived. For example, Hugh Richardson, the well-known British diplomat and historian, for practical purposes differentiated the Tibetan world into two categories. Following the work of Sir Charles Bell, he used the term ‘political’ Tibet for the polity ruled by the Dalai Lamas, and the term ‘ethnographic’ Tibet for other areas such as Amdo and Kham which were outside that state ».
  36. Françoise Robin La révolte en Amdo en 1958
  37. Françoise Robin, La révolte en Amdo en 1958 Site du Sénat, Groupe d'information internationale sur le Tibet, 18 juin 2012, « Naktsang Nulo nous livre un témoignage de première main : à Chumakha, dit-il, les affrontements sino-tibétains de la fin du printemps avaient laissé 1000 orphelins et 600 personnes âgées sans famille - et fait plus de 3000 prisonniers. Les enfants et les vieillards furent parqués à partir de décembre 1958 dans un camp. La mise en place simultanée des communes signifia l'arrêt de la production agricole et pastorale. Quatre mois plus tard, seuls 50 enfants et 10 personnes âgées avaient survécu à la famine qui caractérisa cette désastreuse campagne, soit un taux de survie entre 3,5 %. Naktsang Nulo, enfant à l'époque et résidant dans ce camp, confirme dans son témoignage que l'une des stratégies de survie fut souvent le recours au cannibalisme. »
  38. (en) The Norbulingka Institute's Literary and Cultural Research Centre
  39. La famille du 14e dalaï-lama appartient à la tribu Chi-kyā qui habite la région autour du monastère de Kumbum. Selon la tradition familiale, cette tribu est une des « six tribus de Kumbum » et ses origines remontent à un dignitaire mongol répondant au nom de famille Qi et ayant servi, dans les derniers temps de la dynastie Yuan (1271-1368), de fonctionnaire des frontières – en tibétain, nang-so. Tous les Tibétains considérés comme faisant partie de la tribu Chi-kyā descendent des sujets de ce personnage. Cette tribu s'est distinguée par l'aide financière qu'elle a apportée aux moines de Kumbum pour la construction des bâtiments du monastère. Cf. (en) Elliot Sperling, A Note on the Chi-kyā Tribe and the Two Qi Clans in Amdo, in Alex McKay, The History of Tibet, vol. 1, Routledge, 2003, 1840 p., p. 73.
  40. a et b Alexandra David-Néel, Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, Plon, 1953, p. 979.
  41. Notes de lecture, sur http://www.zen-occidental.net. À propos du livre de Katia Buffetrille et de Charles Ramble, Tibétains, 1959-1999, quarante ans de colonisation, Paris, Autrement, collection « Monde », 2003, 224 pages, (ISBN 2-86260-822-X) : « Analysant le "nationalisme" tibétain, en fait un fort sentiment d'identité collective, George Dreyfus retrace la genèse de cette identité, de ce sentiment d'appartenance à une communauté plus qu'à un Etat-Nation, qui se traduit parfois par l'étrange paradoxe d'un habitant de l'Amdo ne se considérant comme "Tibétain" (Böpa) que pour se différencier radicalement de l'occupant chinois ».
  42. Gray Tuttle, op. cit. : « Of course today we can talk about Amdo as a cultural-linguistic unit, since most of the areas that are now included in Amdo speak the same basic language (some would say dialect, but since the spoken language is mutually unintelligible to people from Kham or Central Tibet, I prefer language). »
  43. (en) Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, Grove Press, New York, 2007, p. 262 ; dans ses entretiens avec Thomas Laird, le dalaï-lama qualifie ce dialecte de « broken Chinese » ou « broken Xining language which was (a dialect of the) Chinese language ».
  44. Article publié par la Bibliothèque tibétaine et himalayenne, institution financée notamment par la United States Information Agency, organe de propagande de la guerre froide.
  45. Gray Tuttle, An Overview of Amdo (Northeastern Tibet) Historical Polities, The Tibetan and Himalayan Library : « Of course today we can talk about Amdo as a cultural-linguistic unit, since most of the areas that are now included in Amdo speak the same basic language [...]. »

Articles connexes

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Bibliographie

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  • (en) Emily T. Yeh, « Tibetan Range Wars: Spatial Politics and Authority on the Grasslands of Amdo », Development and Change, vol. 34, no 3,‎ , p. 499–523 (DOI 10.1111/1467-7660.00316)
  • Andreas Gruschke: The Cultural Monuments of Tibet's Outer Provinces: Amdo, 2 Bände, White Lotus Press, Bangkok 2001 (ISBN 974-7534-59-2) ([PDF] extraits)
  • Toni Huber (Hg.): Amdo Tibetans in Transition: Society and Culture in the Post-Mao Era (Brill's Tibetan Studies Library, Proceedings of the Ninth Seminar of the Iats, 2000) (ISBN 90-04-12596-5)
  • Paul Kocot Nietupski: Labrang: A Tibetan Buddhist Monastery at the Crossroads of Four Civilizations (ISBN 1-55939-090-5)

Liens externes

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