LES LOGOTHÈTES Etudes sur l'histoire administrative de l'Empire byzantin
Rodolphe GUILLAND*
D'une façon générale, les logothètes (ot λογο&έται) sont des agents du fisc, chargés plus spécialement de la rentrée des impôts et de la vérification des comptes des diverses administrations ; ils semblent aussi avoir été chargés de contrôler les paiements faits par l'Etat pour les soldes et les traitements divers. Les numerarii, d'après Ensslin1, seraient les précurseurs des logothètes, car, depuis Constantin Ier le Grand (306-337), c'étaient des fonctionnaires des Finances, intervenant dans divers services militaires et civils. Pour Stein2, les logothètes sont les successeurs des anciens scrinarii qui étaient attachés à la préfecture du prétoire et surveillaient les Administrations au point de vue financier. Ils assuraient ce service dans le στρατιωτικόν3, dans la γενική τράπεζα et dans 1'ίδική τράπεζα ainsi que dans la préfecture du prétoire, du IVe au Ve siècle. Il est incontestable que la fonction de logothète existait déjà dans l'ancienne Rome, sous un autre nom qui est très certainement le mot rationalis, tiré lui-même du mot ratio (calcul, compte). Depuis Dioclétien (284-305) et Constantin Ier le Grand, le mot rationalis désigne et distingue les nombreux procuratores de l'administration des Finances. A l'époque de Septime-Sévère (193-211), on trouve le procurator a rationibus (ό επί των καθ-όλου λόγων )4.
* Ces articles sur les logothètes étaient accompagnés d'index particuliers. La rédaction de la revue, que je tiens à remercier de sa collaboration pour une dernière mise au point, fera publier cette étude en brochure séparée avec un index général des titres et des noms.
1. W. Ensslin, Numerarius, RE 17, 1937, col. 1317.
2. E. Stein, Studien zur Geschichte des byzantinischen Reiches, vornehmlich unter den Kaisern Justinus II. und Tiberius Constantinus, Stuttgart 1919.
3. J. Lydus, De magistratibus, III, 38 : Bonn, p. 23020~21.
4. Voir le compte rendu de l'ouvrage de Stein cité à la note 2 par A. Müller, BZ 25, 1925, p. 167.