La fin de l'Empire romain comme on ne l'avait jamais racontée. Alliant l'art de la fresque aux plus récents acquis de la recherche, Peter Heather adopte aussi bien le point de vue romain que celui des barbares. Décapant.
De l'Écosse jusqu'à la Mésopotamie, de l'embouchure du Rhin jusqu'aux contreforts de l'Atlas, Rome a dominé durant près de cinq siècles un immense territoire. Le démembrement rapide de sa partie occidentale a d'autant plus frappé les esprits que l'empire a remporté jusqu'au bout des succès décisifs, notamment contre Attila en 451.
Pour faire comprendre ce paradoxe, Peter Heather rouvre le dossier en déplaçant le point de vue. Brassant une superbe documentation avec un art consommé du récit, il s'intéresse autant à la vie culturelle, économique et politique de l'Empire qu'à celle des " barbares ". Ceux-ci, en effet, ne viennent pas de nulle part. Qu'il s'agisse des peuples germaniques ou, plus encore, des Huns, Peter Heather fait revivre de l'intérieur la logique des adversaires de Rome. Une logique qui, tout autant que celle des héritiers d'Auguste, façonnera le Moyen Âge européen. On découvre ici l'histoire de la fin de l'empire d'Occident autant que celle des débuts de l'Europe.
On appréciera notamment les pages puissantes sur la constitution de l'autre empire rival : celui des Huns. L'auteur raconte la géopolitique d'Attila, la déstabilisation des empires d'Orient et d'Occident puis la victoire finale (mais trop tardive) d'Aetius, le dernier grand consul et stratège romain. On découvrira aussi de nombreux personnages que Heather fait revivre à partir d'archives peu connues: diplomates de Rome et de Byzance toujours sur les routes, généraux, chefs barbares, impératrices ambitieuses, poètes, philosophes, théologiens...
Publiée en 2005, considérée comme un classique, cette " histoire nouvelle " est enfin traduite en français.