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Naucratis
Quelques  grandes  villes :
Naucratis
 

Nous avons besoin de vous

 

Sommaire
 

La ville, noms, localisation
L’histoire de la cité
La légende de Rhodopis de Naucratis
L’archéologie sur le site
La stèle de Naucratis
Bibliographie

Coupe en céramique Grecque – Peintre de Naucratis – v.570 av.J.C – Musée du Louvre

 

La ville, noms, localisation

 
   Naucratis (ou Naukratis, en Grec : Ναύκρατις "la ville qui a le pouvoir sur les navires", en arabe : ناوكراتيس Naukratis, en Égyptien : Djékhaper), est une ville du Delta sur la branche Canopique du Nil, proche de Saïs, à 72 km au Sud-est d’Alexandrie. Elle est identifiée aujourd’hui au site de Kôm Gaef (ou Kom Gieif ou El-Gaïef). Elle fut la principale cité du 4e nome de Basse-Égypte, le nome "inférieur de Neith" ou "la cible du Sud" (nt rsw). Elle fut fondée vers 650/630 par des négociants Grecs et ce fut à partir de cette date et jusqu’à l’avènement des Lagides (305-30) le seul port ouvert en Égypte aux commerçants Grecs, agissant en tant que lien symbiotique pour l’échange de l’art et la culture entre Grecs et Égyptiens.
 
   Ce fut par Naucratis que les Grecs achetaient du blé à l’Égypte, des papyri et du lin en échange ils vendaient au Égyptiens des céramiques, de l’huile, de l’argent et du vin que la noblesse Égyptienne prisait. La cité fut également connue pour sa production de fer. À Naucratis il y avait un quartier Égyptien nettement séparé du quartier Grec et les mariages entre Grecs et Égyptiennes étaient interdits, alors que dans le reste du pays, les mercenaires Grecs avaient le droit de se marier avec des Égyptiennes. La ville était consacrée à Horus, mais fut aussi un centre de culte des divinités Neith, Amon et Thot. La cité s’étendait à proximité des temples Grecs et d’une vaste enceinte qui abritait des temples Égyptiens dédiés à Amon et Thot.

 


 

Psammétique I –
Musée du Louvre

L’histoire….

 
   Les Grecs furent présents en Égypte bien avant la conquête du Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323). Des preuves archéologiques suggèrent que l’histoire des anciens Grecs dans le pays remonte au moins à la période Mycénienne (v.1450-v.1200) et peut-être même encore plus loin à la période Minoenne (v.2200-v.1450). Ceci dit, il ne s’agit pas là encore d’installations des Grecs, mais strictement une question de commerce, aucune habitation permanente Grecque n’a été trouvée à ce jour datant de ces périodes. Après l’effondrement de la civilisation Mycénienne et l’a période dite "Âges sombres" qui suivit (v.1200-v.700), une renaissance florissante de la culture Grecque débuta et avec elle les Grecs renouèrent des contacts avec l’Orient et ses deux civilisations des grands fleuves, la Mésopotamie et l’Égypte.
 


 

Coupe en céramique Grecque
provenant de Naucratis –
v.550 av.J.C – British Museum

   On sait que Mytilène, fondée par les Éoliens venus de Thessalie et de Béotie, participa de manière importante à la colonisation Grecque, en particulier vers la Troade, l’Hellespont, la Thrace et elle verra également une partie de sa population s’installer à Naucratis. D’après Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) dans ses "Histoires", ces premiers nouveaux contacts entre Égyptiens et Grecs se seraient faits au VIIe siècle, suite à une tempête qui aurait forcé des pirates Ioniens et Cariens à accoster à proximité du Delta du Nil ?.
 

 

   En fait ce fut à partir de la période Saïte de la XXVIe dynastie (664-525) que de nombreux Grecs s’installèrent dans le pays. Ils furent d’abords mercenaires, commandant de l’armée, puis commerçants. Pour augmenter leur pouvoir les Rois de cette dynastie s’appuyèrent sur ces mercenaires et négociants, leur accordant, malgré l’hostilité du peuple Égyptien, une situation privilégiée. Ils allèrent même jusqu’à leur céder la ville de Naucratis.
 
   Ce fut plus précisément sous le règne du Pharaon Psammétique I (664-610, XXVIe dynastie) que l’hellénisation du pays commença vraiment avec d’abord l’installation à Daphné de mercenaires Ioniens et Cariens et la fondation de la colonie Grecque qui s’installera à Naucratis. On retrouve les vestiges de cette cité dans la région des lacs, à proximité des villages de : Kom Gieif (ou El-Gaïef), d’El-Nibeira et de Kôm Niqrach, sur la branche Canopique du Nil. Psammétique I était en lutte contre les Assyriens qu’il voulait chasser du pays. Pour se faire il lui fallait une armée importante et forte, il fit donc appel aux mercenaires Grecs.
 
   Le Roi de Lydie Gygès (687-652 ou 685-644) qui contrôlait une bonne partie de l’ Asie Mineure et en particulier les citées Grecques du littoral, se tourna alors vers l’Égypte et s’associa avec Psammétique I. Il l’aida à recruter des mercenaires Ioniens et Cariens pour chasser les Assyriens du Delta. Ces mercenaires participèrent à la reprise de Memphis en 656.


 
Apriès – Musée du Louvre

 
   La paix revenue Psammétique I leur offrit des récompenses en échange de leur loyauté dans sa campagne de reprise du pouvoir, il leur donna aussi deux grandes parcelles de terre, "camps" (στρατόπεδα) de chaque côté de la branche pélusiaque (ou pélusienne) du Nil. Malgré l’antipathie des Égyptiens envers eux, les mercenaires et leur famille s’installèrent et fondèrent une colonie. Quelques années plus tard, en 570, le Pharaon Apriès (589-570) lança une expédition vers l’Ouest pour aider les tribus Libyennes contre les Grecs de Cyrène. Dans cette campagne il envoya une armée exclusivement Égyptienne et laissa ses mercenaires Grecs au repos. L’armée Égyptienne fut massacrée par les Grecs de Cyrène. Apriès fut accusé d’avoir favorisé les mercenaires et des troubles se produisirent qui dégénérèrent en guerre civile, entre les forces nationalistes et les mercenaires Grecs et Cariens.
 


 

Coupe en céramique Grecque –
Peintre de Naucratis – v.560 av.J.C
– Musée du Louvre

   Apriès envoya son général, le futur Pharaon, Amasis (570-526) pour soutenir la révolte, mais Amasis renversa les rôles et se proclama Roi. Apriès fut obligé de s’exiler. En dépit des années de conflit avec Babylone, il s’allia avec la cité et retourne en Égypte avec l’armée Babylonienne combattre son ex armée de mercenaires, composée de 30.000 Ioniens et Cariens pour essayer de reprendre son trône. Malheureusement, son armée fut défaite et il fut tué dans la bataille, près de Terrana.
 
   Plusieurs versions existent sur la mort d’Apriès, toutes arguant le fait qu’il aurait été assassiné: Étranglé par la foule, tué dans la bataille par un soldat d’Amasis etc… Le nouveau Pharaon décida alors de fermer les "camps", mais il ne fut pas hostile aux Grecs, loin de là. Il se tourna volontairement vers leurs puissantes cités. Il passa alliance avec Cyrène, dont il épousa une des filles du Roi Battos II l’heureux (574-560).
 
   Il fit des cadeaux à Delphes, 1.000 talents pour l’aider à la reconstruction du temple qui fut brûlé, et à Samos. Afin de ne pas s’attirer des problèmes avec le peuple il lui fallut résoudre le problème des colonies d’Ioniens et Cariens. Le Roi décida alors de concentrer ces derniers dans la ville de Naucratis, peuplée jusque là par des indigènes et quelques Phéniciens et il leur accorda des privilèges économiques et commerciaux importants.


 

Amasis – Ägyptisches
Museum – Berlin

 
   Il fit cela très probablement comme un moyen de contenir ces Grecs et concentrer leurs activités dans un lieu sous son contrôle. Dans la ville il y avait un quartier Égyptien nettement séparé du quartier Grec. Le Pharaon reconnut à la cité le statut de comptoir autonome doté de ses propres lieux de culte et il transféra à Memphis les colons militaires Ioniens où, selon Hérodote, ils furent employés plus ou moins comme espion pour surveiller les Égyptiens. Naucratis prospérera très vite, grâce à sa situation géographique à proximité de la capitale Saïs, mais aussi parce qu’il lui était facile de contrôler les allées et venues des navires Grecs qui franchissaient la barre du côté de l’actuelle Rosette (ou Rachîd).
 


 

Stèle en granit noir de
Naucratis de Nectanebo I

   Ce fut en effet par Naucratis que les Grecs achetaient à l’Égypte, du blé, du lin, des papyri, en échange ils leur vendaient, des céramiques, de l’huile, de l’argent et du vin… Durant l’époque Saïte, ce fut le plus vaste port Égyptien libre d’accès aux étrangers. Selon Hérodote, le sanctuaire fortifiée de la ville connu sous le nom Hellenion était en fait une entreprise coopérative financée par neuf villes Grecques d’Asie Mineure. Quatre Ioniennes : Chios, Clazomènes, Phocée et Téos, quatre Doriennes : Cnide, Halicarnasse, Phaselis et Rhodes et une Eolienne : Mytilène. Cette grande prospérité attirera naturellement les convoitises, en premier celle des Pharaons qui y verront là le moyen de remplir les caisses de l’État par le truchement des impôts. Un de ceux qui en profita le plus fut Nectanébo I (380-362, XXXe dynastie).
 
   Lors de sa réorganisation du pays, peu de temps après son arrivée au pouvoir en 380, il édicta de nouvelles lois par l’intermédiaire de décrets qui furent inscrits sur des stèles en granit, placées dans toutes les grandes cités du pays. Par un de ceux-ci, afin de s’assurer le soutien politique des Prêtres, il attribua au temple de Neith à Saïs un dixième de la dîme que collectait le comptoir Grec de Naucratis. Ce "décret de Naucratis" en fixait les taxes que chaque marchand étranger qui empruntait la branche Canopique du Nil, devait verser à la ville, ainsi que celles sur les produits fabriqués dans Naucratis.


 
Nectanébo I – Musée du Louvre

 
   Assujettie à ce nouvel impôt la cité versa des sommes considérables au trésor pharaonique et à celui des Prêtres de Saïs. La stèle de Naucratis, découverte en 1899 dans la cité même, nous confirme comment cet argent fut récolté et affecté au temple de Neith. Naucratis ne fut pas trop affectée lors de la nouvelle invasion Perse qui suivit, même si le commerce, notamment avec les cités Grecques d’Asie Mineure, n’était plus aussi important. Avec la libération du pays par le Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323) Naucratis reçut le statut de cité Grecque.
 
   Sous le règne des Ptolémée (305-30) qui suivit le régime dans le pays resta la prolongation des Perses, avec des implantations de gouverneurs militaires, les affaires civiles étant laissées aux Nomarques Égyptiens sous la supervision d’un Grec d’Égypte, Cléomène de Naucratis. Ptolémée II Philadelphe (282-246) eut une activité de bâtisseur importante notamment à Alexandrie, mais aussi à Naucratis. Cependant, la fondation d’Alexandrie, qui influait sur l’importance commerciale de Naucratis, et le déplacement du Nil, amorcèrent le déclin de cette dernière qui sombra rapidement dans l’oubli. Naucratis fut le lieu de naissance, au VIe siècle, du potier Amasis (Au même nom que le Pharaon), qui fut célèbre jusqu’à Athènes pour ses œuvres de poterie et de peinture à figures noires, typique de l’art Attique.

 

La légende de Rhodopis de Naucratis

 
   Hérodote nous dit que les prostituées de Naucratis étaient particulièrement séduisantes et il nous raconte l’histoire de Charaxos (ou Charaxus), frère du poète Sappho, qui voyagea à Naucratis comme marchand. Une de ces magnifiques courtisanes au nom de Rhodopis "les joues roses", (on trouve aussi Doricha), était la propriété de Xanthès, un Samien qui l’avait emmenée à Naucratis pendant le règne d’Amasis (570-526) où elle continuait de travailler comme hétaïre au profit de son maître. Charaxos rencontra ainsi la jeune femme, il en tomba amoureux et la libéra de son état d’esclavage contre une grosse somme d’argent. Sappho écrira plus tard un poème où il accuse Rhodopis d’avoir volé Charaxos de ses biens. Après avoir obtenu sa liberté, Rhodopis resta à Naucratis et créa une maison close dont elle devint la "patronne". Son entreprise fut très florissante et la jeune femme amassa une fortune.
 
   Peut-être par mesure de grâce, elle commanda des offrandes votives pour le temple de Delphes, sous forme d’une dizaine de flèches de fer, consacrées en son nom et qui pouvaient être vu encore à l’époque de l’historien. Une histoire Grecque raconta qu’elle était tellement riche qu’elle construisit une pyramide. Hérodote prit grand soin de montrer l’absurdité de l’histoire, mais elle resta quand même bien encrée et elle fut relayée par Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79 ap.J.C) qui la présenta comme un fait incontesté. L’origine de ce conte, qui est sans doute faux, est expliqué avec une grande probabilité par Christian Charles Josias Bunsen (Savant et diplomate Allemand, 1791-1860) qui nous dit qu’il se confondrait avec une des nombreuses légendes qui entourent la Reine Nitocris (2151-2150) racontées par Julius Africanus (Julius l’Africain, IIIe siècle) et Eusèbe de Césarée (ou Eusebius de Cesarea ou Eusèbe Pamphile de Césarée, Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340).

 

L’archéologie sur le site

 
   Le site de fouille de la ville est devenu une découverte archéologique de la plus haute importance. Il est la source non seulement de nombreux beaux objets d’art qui ornent aujourd’hui les musées du monde entier, mais il s’est avéré aussi d’une importante considérable pour l’étude des premières écritures Grecques qui nous sont fournies par les inscriptions sur des poteries. Le site fut découvert par Sir William Matthew Flinders Petrie qui fit les premières fouilles en 1884-1885. Il fut suivi dans ses travaux par Sir Alan Henderson Gardiner, puis par David George Hogarth, de 1899 à 1903.
 

   Les fouilles se répartissent en deux zones, les quartiers Nord et Sud. Dans ce dernier fut mis au jour un grand magasin identifié par W.M.F.Petrie comme le "grand Temenos". Dans celui du Nord les archéologues dégagèrent un temple Grec d’Aphrodite en briques de 14 m X 8 m (Curieusement pas mentionné dans la liste d’Hérodote). Directement à l’Est de ce temple fut mise au jour une petite faïencerie où l’on fabriquait des scarabées et des sceaux.
 
   Toujours dans la partie Nord, les ruines de plusieurs temples furent retrouvées, dont un temple d’Héra et un temple d’Apollon, y compris ce qu’Hérodote appelait l’Hellenion, découvert par David George Hogarth en 1899. Aucune des poteries votives trouvées sur le site de ce dernier ne date plus tôt que le règne d’Amasis (570-526), de sorte que l’on peu affirmer que l’Hellenion fut fondée à la suite de la réorganisation de l’État par ce Pharaon, tandis que les sanctuaires indépendants datent eux des premières années de la ville.


 
Aryballe Grec – v.560 av.J.C.
– Musée du Louvre

   Plus récemment, en 1977, des archéologues Américains : William D.E.Coulson et Albert Leonard fondèrent "Le projet Naucratis" qui permit la réalisation d’études en 1977-1978 et de nouvelles fouilles au Sud du site de 1980 à 1982 (Sous les auspices du Centre de recherche Américain en Égypte). Malheureusement, ils trouvèrent la section originelle du sanctuaire Nord submergée sous un lac, formé par la nappe phréatique, d’environ 15 mètres de profondeur.
 
   Cette partie du site demeure aujourd’hui encore sous l’eau et rend le travail de recherche difficile, voire impossible. Un autre problème auquel est confronté le "projet Naucratis", est que leurs prédécesseurs, qui étaient moins méticuleux dans leurs fouilles, avaient mis l’accent sur les structures religieuses au détriment des quartiers commerciaux et domestiques. En conséquence, notre connaissance du caractère mercantile de la Naucratis ancienne, la facette du début de son histoire qui la rendait si exceptionnelle, a beaucoup souffert.

 
   En outre, des séquences historiques successives, comme les périodes Hellénistique et Romaine on été presque totalement négligées. À ces problèmes il faut ajouter la destruction du site provoquée par la population locale. Déjà à l’époque de W.M.F.Petrie environ un tiers du site de Naucratis avait été creusé par les agriculteurs locaux chercheurs de sebakh (Terme utilisé pour décrire des matériaux organiques décomposés qui peuvent être utilisés à la fois comme engrais agricole ou comme combustible). De ce fait, au cours des 100 dernières années, ils ont largement fait disparaître sur le site tout ce qui était en briques crues. Globalement la plupart des découvertes furent des vases (Certains entiers mais la plupart en morceaux) utilisés comme ex-voto dans les temples, mais aussi des statuettes en pierre et des scarabées. Ils sont dispersés dans les musées et les collections à travers le monde, mais principalement au British Museum au musée d’Alexandrie.
 

Détails du haut de la stèle

La stèle de Naucratis

 
   Le Pharaon Nectanébo I (380-362, XXXe dynastie) lors de sa réorganisation du pays, édicta de nouvelles lois par l’intermédiaire de décrets qui furent inscrits sur des stèles en granit. Les stèles furent érigées à des endroits stratégiques dans tout le pays. Afin de s’attirer les faveurs politiques des Prêtres et peut-être du peuple le souverain décide d’attribuer au temple de Neith à Saïs, la dîme des importations que collectait le comptoir Grec de Naucratis. Ce "décret de Naucratis" fixait les taxes que chaque marchand étranger qui empruntait le Delta devait verser à la ville.
 
   Assujettie à ce nouvel impôt la cité versa des sommes considérables au trésor des Prêtres de Saïs. En fait cet acte fut rédigé sur deux stèles identiques. La première stèle, parfaitement intacte, dite "Stèle de Naucratis" fut découverte dans la cité même en 1899. Elle nous a révélé le contenu du décret que Nectanébo I avait publié lors de sa visite à Saïs peu de temps après son accession au trône en Novembre 380 av.J.C.
 
   Le texte, qui y est écrit en Égyptien, est gravé en hiéroglyphes sur 14 colonnes verticales. Il débute par un éloge pompeux du souverain. Il indique ensuite brièvement la décision du Pharaon en faveur de la Déesse Neith, Déesse tutélaire de Saïs. Cette décision favorisait le trésor du temple, à travers une taxe sur les activités des Grecs installés dans le comptoir commercial de Naucratis. Il taxait leurs importations via la branche Canopique du Nil d’une part, et les produits fabriqués dans Naucratis d’autre part. Sur ces sommes régulièrement perçues par la Maison Royale, un dixième en était désormais attribué au trésor du temple de la Déesse. En Mai 2001, au cours d’un inventaire des monuments d’Héracleion, Franck Goddio découvrit une stèle de Nectanébo I.
 
   Il se rendit compte très vite qu’il s’agissait d’une réplique parfaite de la stèle de Naucratis. Mêmes matériau, dimensions et texte dans les détails, avec ses 14 colonnes verticales. C’est une découverte extraordinaire, il existe deux versions d’un seul et même document, retrouvées dans deux cantons éloignés, conservées intactes sur les sites où les stèles avaient été exposées originellement.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Friedrich Wilhelm Freiherr Von Bissing :
Naukratis, pp. 32–82, Bulletin de la Société Royale d’Archéologie d’Alexandrie 39, 1951.
William D.E.Coulson et Albert Leonard :
Cities of the Delta. vol 1, Naukratis, preliminary report on the 1977-78 and 1980 Seasons, American Research Centre in Egypt Reports 4, Malibu : Udena Publications, 1981 – NARCE 125, pp : 28-40, 1984.
The Naukratis project : 1982, University of Missouri, Columbia, 1983.
William D.E.Coulson et Alden A.Arndt :
The development of a field computer for archaeological use at Naukratis in Egypt, pp : 105-115, JARCE 22, New York, 1985.
William D.E.Coulson et Marjorie Susan Venit :
Greek painted pottery from Naukratis in Egyptian museums, Ind. : Eisenbrauns, Winona Lake, 1988.
William D.E.Coulson et Iphigeneia Leventi :
Ancient Naukratis. Volume II, The survey at Naukratis and environs. Part I – The Survey at Naukratis, Oxbow Monograph 60, Déc. 1996.
Franck Goddio, David Fabre, Manfred Clauss et Christoph Gerigk :
Egypt’s sunken treasures, Prestel, Munich, New York, 2008.
Charles Kuentz :
Sur un passage de la stèle de Naucratis : la lecture du signe [. . .], pp : 103-106, BIFAO 28, Le Caire, 1929.
Astrid Möller :
Naukratis : Trade in archaic Greece, Oxford University Press, Oxford, 2000.
William Matthew Flinders Petriee et Barclay Vincent Head :
Naukratis, Part. I, 1884-5, Trübner, 1886 – Ares Publications, Chicago, 1992.
Marjorie Susan Venit :
Greek Painted Pottery from Naukratis in Egyptian Museums, American Research Center in Egypt 7, Winona Lake, 1988.

 

 

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