Méthodologie de l'enquête
1. Le Barça reste le roi, Lyon premier club français
On ne présente plus la Masia, véritable usine catalane à champions. Elle a déjà fourni à l’équipe première du FC Barcelone Xavi, Iniesta, Puyol, Messi, Pedro, Busquets, Fabregas et plus récemment Bartra, Cuenca, Tello ou encore Montoya. Le vice-champion d’Espagne reste, cette année encore, le plus grand pourvoyeur de talents, et nettement, avec 43 joueurs formés en activité, au Barça (13) ou en dehors, dans une autre formation du Big 5 (30). Sixième du classement en 2013-2014, Manchester United grimpe en deuxième position (36), suivi par le Real Madrid (34) et l’Olympique Lyonnais (33).
La formation rhodanienne, dauphine des Catalans lors de la dernière saison, perd deux places et chute du podium mais reste le premier club français classé, preuve de l’excellence de sa formation, particulièrement d’attaque en Ligue 1. Cinq clubs de notre Championnat composent le Top 10 (Lyon, PSG, Rennes, Bordeaux et Lens), contre 4 pour la Liga, 2 pour la Premier League et 1 pour la Serie A.
Si l’OL compte Loïc Rémy (Chelsea), Karim Benzema (Real Madrid), Miralem Pjanic (AS Rome) ou encore Clément Grenier pour ambassadeurs au sein du Big 5, il est surtout le club qui réunit actuellement le plus de ses jeunes au sein de son équipe première (15, à égalité avec l’Athletic Bilbao et la Real Sociedad), devant le Barça (13), MU (12), Bordeaux (11), Montpellier (10) et Nantes (9).
2. Le PSG dans le Top 5, révélateur de la qualité de sa formation ?
Hors du top 20 en 2013-2014, lors de la dernière étude, le double champion de France intègre le Top 5 européen, juste derrière Lyon, avec 27 joueurs issus de son centre de formation présents dans le Big 5 (+10). Si, dans l’attente du Grand Stade et des revenus subséquents, Lyon forme ses jeunes pour les utiliser ensuite, le PSG version QSI et sa pléiade de stars internationales doivent leur cinquième place à leur fort contingent hors de la capitale, le quatrième plus important dans le Big 5 (22), derrière le FC Barcelone (30), le Real Madrid (26) et Manchester United (24) mais devant Rennes (19) et surtout Lyon (18).
Paris n’est que 22e si l’on considère les produits de sa formation encore au club (5), derrière Nice (7), le SC Bastia (7), Fribourg (7), Mayence (6) ou encore Aston Villa (6).
La progression du PSG est spectaculaire, même si sur les 10 nouveaux joueurs (de 17 en 2013 à 27 en 2014), 4 (Z. Bakayogo, Ngoyi, Kantari et Landre) profitent de la promotion de leur équipe l’été dernier pour figurer dans l’échantillon (Leicester, Palerme et Lens). La moyenne d’âge des 27 joueurs – 24,4 ans avec 10 joueurs à 27 ans ou plus – indique que Paris récolte (pour sa 5e place) aujourd’hui les fruits d’une politique de formation antérieure à l’investissement qatari. Deux tiers des produits de la formation parisienne évoluent en L1 (deux à l’OM, Barrada et Dja Djédjé), ce qui peut amener à relativiser la performance parisienne (quel retour sur investissement, par rapport à Lyon ou le Barça ?), pour 6 joueurs en Serie A, 3 en Premier League et aucun en Liga et Bundesliga.
3. La L1 au dessus de la moyenne européenne
Pour la deuxième année d’affilée, la quatrième en six ans, la Ligue 1 est le Championnat du Big 5 où les clubs, contraints financièrement, s’appuient le plus sur des joueurs issus de leur formation (24,6%), devant la Liga (22,4), la Bundesliga (16,4), la Premier League (13,9) et la Serie A, décrochée (9,6). La L1 reste bien au dessus du niveau moyen (17,2%), en constant déclin depuis cinq ans (20,2 en 2010). Les produits des centres de formation s’en vont toujours plus nombreux et toujours plus tôt dans leur carrière.
La L1 a connu son niveau le plus bas des 6 dernières années en 2012 (22,8%, devancé par la Liga, 26,4%), alors que le PSG venait de recruter Zlatan Ibrahimovic, Marco Verratti, Ezequiel Lavezzi, Thiago Silva et Grégory van der Wiel (Lucas Moura est arrivé en janvier 2013). Avec leurs homologues espagnols, les clubs français sont les seuls à compter, en moyenne et sans discontinuer depuis 6 ans, plus de 20% de joueurs formés au club.
4. La meilleure progression pour Manchester United et le PSG
Nouveau dauphin du Barça, Manchester United est le club qui réalise la meilleure progression (+10 joueurs comptabilisés), à égalité avec le PSG. Les deux mastodontes européens sont loin devant un quintette composé de Marseille, Chelsea, Getafe, la Real Sociedad et Almeria (+3). À l’inverse, l’AC Milan est la formation qui a le plus dégringolé (-7), devant le Torino, Stuttgart, le Hertha Berlin et Arsenal (-6). Le moins bon élève français est le Stade Rennais (-5), quatrième du classement l’an dernier et désormais sixième.
Manchester United reste en tête si l’on considère uniquement l’évolution des joueurs formés au club et incorporés au sein de l’équipe première. Septièmes de la dernière Premier League, les Red Devils, qui ont également changé d’entraîneur, ont renouvelé leur effectif en doublant notamment leur contingent venu de Carrington (+6, de 6 à 12), avec la promotion du défenseur Tyler Blackett (20 ans) ou encore des attaquants Jesse Lingard (21 ans) et James Wilson (18 ans).
Almeria (+4, de 1 à 5) est deuxième, devant 6 formations à +3 (Getafe, Rayo Vallecano, Inter Milan, Lille, Mayence et Bordeaux). Le PSG est 9e (+2, de 3 à 5 avec les retours de prêt de Clément Chantôme et Jean-Christophe Bahebeck). À l’inverse, le Hertha Berlin (-4, de 8 à 4) et le Stade Rennais (-4, de 9 à 5) sont les deux formations ayant le plus réduit, au sein de leur équipe première, le nombre de joueurs formés au club.
Paris, la vague de l'export
Avant même de remporter la Ligue des champions, chère aux investisseurs qataris, le PSG peut se targuer d’être champion d’Europe dans au moins un domaine : l’actuel dauphin de l’OM en L1 est le club du Big 5 dont le nombre de joueurs formés au club, mais partis depuis dans une autre formation du Big 5, a le plus augmenté entre 2013 et 2014 : +8, de 14 à 22. MU (+4, de 20 à 24), Manchester City (+4, de 7 à 11) et le FC Séville (+4, de 10 à 14) complètent le podium. Schalke 04 ferme la marche (-7, de 14 à 7), devant l’AC Milan (-6, de 17 à 11) et Stuttgart (-6, de 16 à 10), Nantes (-4, de 10 à 6) étant la lanterne rouge tricolore.