Philippe Gaston s'évade des prisons de Aquila. Rattrapé
par les soldats de l'évêque, il est sauvé par Navarre.
Un chevalier taciturne, accompagné d'un oiseau de proie, dont
le but est de se rendre auprès de l'évêque pour
se venger
Dans le courant de l'année 1982, le producteur Alan Ladd Jr. envoie trois scénarios à Richard Donner. Parmi les trois se trouve celui de LADYHAWKE. Pendant un temps, Sean Connery et Dustin Hoffman semblaient vouloir interpréter les deux rôles principaux (Navarre et Philippe). Richard Donner s'intéresse lui aussi à LADYHAWKE. Un premier scénario signé par Edward Khmara qu'il ne trouve pas exceptionnel mais à l'intérieur duquel il apprécie l'aspect romantique du couple principal. Il accepte donc de réaliser le film à la seule condition de pouvoir modifier le scénario. Le réalisateur exprime son désir de recentrer le sujet et de l'épurer pour se concentrer sur l'histoire d'amour. D'autres scénaristes se mettent alors au travail et font disparaître les créatures fantastiques peuplant le matériel original tout en suivant les conseils de Richard Donner. N'arrivant toujours à rien, la production décide de laisser tomber. LADYHAWKE n'étant plus à l'ordre du jour, Richard Donner se lance dans la réalisation du remake américain du JOUET. Après le tournage de ce film, c'est le réalisateur fait en sorte de reprendre LADYHAWKE là où il en était resté. Il faudra encore quelques réécritures et le scénario final n'aura plus grand chose à voir avec l'original, mais LADYHAWKE est enfin sur la bonne voie ! Malheureusement, les deux acteurs pressentis à la base ne sont plus libres ou ne veulent plus faire le film. Bien obligé de considérer d'autres choix, le casting aboutit à celui que l'on connaît avec la présence de Rutger Hauer, Matthew Broderick et Michelle Pfeiffer. Le tournage se déroula intégralement en Italie, c'est pourquoi en dehors des acteurs principaux et des secondes, presque tous les autres acteurs sont italiens. Parmi eux, il y a Venantino Venantini, plus connu pour son rôle dans LES TONTONS FLINGUEURS mais qui aura joué aussi plusieurs fois pour Lucio Fulci (THE SMUGGLER, FRAYEURS...) ainsi que pour de nombreux autres films.
Avec l'arrivée de Richard Donner, LADYHAWKE est donc passé d'un film d'Heroïc Fantasy à celui de romance chevaleresque saupoudré d'un soupçon de fantastique. Navarre et Isabeau s'aiment éperduement, sont constamment ensemble et sont pourtant isolés l'un de l'autre. En cause, la malédiction de l'évêque d'Aquila. A présent, Isabeau (Michelle Pfeiffer) vit la nuit et dès les premiers rayons de soleil se transforme en faucon. Navarre a le même problème, à quelques détails près, puisqu'il se métamorphose en loup à la nuit tombée ! L'histoire se concentre en premier lieu sur cette malédiction, et ce plutôt sobrement. Pas d'effets spéciaux à outrance, pas de combats homériques ou de situations trop inconcevables. Cette approche confère une sorte de crédibilité à LADYHAWKE mais lui donne en contrepartie un côté assez épuré. Le film pourraît être l'adaptation d'une ancienne légende sans que cela ne choque qui que ce soit.
Pourtant, LADYHAWKE n'est pas totalement respectueux. Par le design, à commencer par les armes et armures, ce qui donne au film un côté néo-moyen-âgeux plutôt sympathique. Mais là où le cinéaste est allé un peu trop loin c'est en demandant à Alan Parsons de signer la musique du film. En fait, Richard Donner écoutait du Alan Parsons lorsqu'il faisait les repérages des extérieurs pour le tournage du film. Pour lui, la musique se mariait à merveille avec les paysages. Il est amusant de noter qu'en fonction des personnes la musique de LADYHAWKE est une hérésie ou une réussite. Difficile d'obtenir un avis objectif même si le choix d'utiliser une musique aux sonorités très actuelles (guitares, claviers ) paraît plus que déplacé compte tenu du contexte
Après des débuts dans son pays d'origine, la Hollande,
où il était en quelque sorte l'acteur fétiche de
Paul Verhoeven,
Rutger Hauer
démarre une carrière tout aussi prometteuse aux Etats-Unis.
Il fut ainsi l'une des attractions de BLADE
RUNNER en incarnant le réplicant Roy Batty. A l'époque
du tournage de LADYHAWKE, il était même considéré
comme une révélation qui compterait dans l'avenir. La
période où il incarne Navarre mais aussi où il
joue dans le premier film américain de Paul
Verhoeven, LA CHAIR ET LE SANG, est son apogée. Et
l'inexplicable se produit. L'acteur hollandais s'enfonce petit à
petit dans des films ternissant sa réputation et il en est réduit
à présent à tourner des films à petits budgets
plus ou moins réussis (REDLINE
? TURBULENCES
3 ?). Le revoir dans LADYHAWKE ou HITCHER
est un grand plaisir tout en laissant un goût amer.
LADYHAWKE était déjà disponible aux Etats-Unis. Depuis fort longtemps puisque le disque a déjà presque cinq ans ! Celui-ci présentait film dont l'image était assez imprécise et le transfert au format cinéma respecté mais en 4/3. En réalité, le master utilisé était le même que celui du Laserdisc édité par Warner ! Très loin des standards du DVD d'aujourd'hui. Avec le disque français (ou plutôt européen) de LADYHAWKE cela part assez mal avec le générique orangé, puisque les lettrages semblent instables et le fond pas irréprochable. Heureusement, une fois le générique terminé, on s'aperçoit que cette nouvelle édition surpasse sans trop de problème le disque américain. L'image est bien plus nette et claire néanmoins, nous sommes encore loin d'un résultat satisfaisant. Pas mal de défauts sur la pellicule (tâche, rayures de toutes sortes, etc...) sont à noter, tout comme des bizarreries (une barre apparaissant en haut de l'image pendant une poignée de secondes [0'41'12]). La compression elle-même n'est pas un parfaite. Ce n'est donc pas encore avec ce disque que LADYHAWKE bénéficiera d'une image irréprochable. Elle reste regardable mais elle aurait pu être largement améliorée.