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Ben (l'Oncle Soul) en interview : "Changer de nom, c'est un manifeste"
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samedi 28 mars 2020 13:18

Ben (l'Oncle Soul) en interview : "Changer de nom, c'est un manifeste"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Quatre ans après "Under My Skin", Ben l'Oncle Soul devient Ben, et revient avec un nouvel album R&B, "Addicted to You". Joint par téléphone, le chanteur nous raconte son confinement, son changement de nom et la direction prise sur ce disque. Interview !
Crédits photo : Franck Bohbot
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Tout d'abord, comment vis-tu le confinement ?
Un petit peu comme tout le monde. Le confinement, c'est une chose mais je m'inquiète plus de l'état actuel du monde. Il y a beaucoup de gens qu'on est en train de perdre. Il y a des corps de métiers qui se démènent, d'autres qui font du télétravail, les infirmiers et tout le corps médical, ceux qui travaillent dans des hôpitaux qui sont bondés, dans des conditions de l'extrême, contre un virus qu'on ne connaît pas vraiment. C'est surtout à eux que je pense. Dès qu'on se sent un peu à l'étroit, il faut penser à eux.

J'avais envie de simplifier les choses
Tu as décidé de ne pas décaler la sortie de ton album "Addicted to You", pourquoi ?
Je pense qu'un album et de la musique, ça peut être bien reçu en ces temps difficiles. Déjà, c'est une période dont tout le monde se souviendra et ça peut mettre un peu de gaieté dans cette période un peu noire.

Ecoutez "Next to You" de Ben :


Quatre ans séparent l'album "Addicted to You" du précédent. Pourquoi avoir mis tant de temps ?
On dit quatre ans, mais il y a eu une tournée d'une centaine de dates sur l'album "Under My Skin" qui nous a bien pris un an et demi, deux ans. Finalement, j'ai mis deux ans à faire celui-ci, mais c'est le temps qu'il faut. Si on regarde la chronologie de mes albums, j'en ai sorti un tous les trois, quatre ans.

Comme MARINA & The Diamonds ou Christine & The Queens, tu as raccourci ton nom de scène pour Ben. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?
J'avais envie de simplifier les choses, d'entrer dans une nouvelle période de mon art et de ma création. Je trouve que changer de nom, c'est un manifeste qui permet de sentir qu'il y a un avant et un après. C'est plus simple, en fait.

L'Oncle Soul était attaché à "Soulman"
Ben l'Oncle Soul n'existe donc plus ?
Ben l'Oncle Soul ce sera toujours moi. Par contre, Ben c'est plus simple à retenir. Quelque part, l'Oncle Soul c'était assez rattaché à "Soulman" et on a un peu de mal à dissocier un artiste en mouvement d'un artiste qui vit sur ses succès. C'est une manière de recommencer à zéro, de faire table rase. On n'oublie pas le passé mais on le met entre parenthèses pour donner une vraie dimension au présent.

Quel a été le déclic, l'envie principale derrière cet album ?
Ça fait longtemps que je voulais faire un album de R&B avec une méthode de production inspirée des grandes années 90 du R&B, de tout ce que j'avais kiffé. Jusqu'à maintenant, j'avais plutôt parlé de ma part de fan de soul music. Là, on est plus axé sur mon adolescence, c'est l'époque à laquelle j'ai commencé à m'intéresser au R&B et à m'émanciper de la musique de mes parents. Les influences du R&B 90's afro-américain, c'est plus moi.

Tu as fait appel à de nombreux beatmakers et vous avez reçu 300 "sons" en trois jours...
On a coupé les vannes et on a écouté tous les sons. On en a sélectionné une trentaine, j'ai commencé à travailler de front sur tous les morceaux au jour le jour, puis on en a finalisé onze au final.

Je n'écoute plus la radio
En faisant cet album, tu as pensé à l'aspect commercial ?
Non, c'est pas trop le genre de choses que je prends en considération. D'ailleurs, je n'écoute plus la radio. J'écoute beaucoup de playlists, énormément de nouveautés R&B américaines et anglaises... Je n'ai pas forcément pensé à ça. En même temps, je fête mes 10 ans de carrière avec cet album donc je ne calcule pas trop. Ça fait 10 ans qu'on fait des disques et de la scène, qu'on vit différemment qu'avec l'existence des médias. Tant qu'il y a du monde à mes concerts, c'est un plaisir. Après, je ne serais pas étonné que ce soit radiophonique, on a bien bossé !

Regardez le clip d'"Addicted" par Ben L'Oncle Soul :


Tu es signé chez Blue Note, un label jazz, c'est une reconnaissance pour un artiste comme toi ?
C'est super ! C'est plutôt une continuité de reconnaissance parce que le premier album était chez Motown France. J'ai basculé au jazz en faisant un album en hommage à Frank Sinatra, déjà signé chez Blue Note. C'était comme faire un clin d'oeil au jazz à travers un label qui a révélé tous ces standards. Je suis super content d'être sur ce label.

Je reprends mon histoire
Le communiqué dit que cet album parle "des grandes amours musicales de votre adolescence" : pourquoi en revenir là aujourd'hui ?
Ça va avec le changement de nom. Vu que Ben L'Oncle Soul était un clin d'oeil à la musique soul qu'écoutait ma mère, à l'adolescence j'ai commencé à m'émanciper mais bizarrement je suis revenu sur mes pas. Mes deux premiers albums étaient basés sur la musique de mon enfance. Là, je reprends la chronologie et mon histoire là où je l'avais laissée, après avoir fait mon deuxième disque avec un groupe de San Francisco, à quelque chose de plus R&B. J'ai l'impression que c'est ce qui se fait vraiment en ce moment, on le voit sur les sessions Colors. Les nouveaux médias mettent bien en avant le nouveau R&B. Je le fais que maintenant parce que c'est à la mode, aussi.

Est-ce parce qu'il s'agit de tes dix ans de carrière ?
C'est plutôt cohérent avec mon histoire. Les dix années passées à faire de la soul représentent les dix premières années de ma vie. A 12-13 ans, j'ai commencé à écouter ma musique, donc celle qui me représente.

Il y a quelque chose de plus personnel, de plus sobre dans l'album. Par exemple, la chanson "Next to You" est dédiée à ta fille. Il y avait un désir d'évoquer cela ?
Finalement, j'ai toujours été personnel dans mes albums à travers des histoires qui me touchent. Je parle de ce qui me traverse en ce moment, de ce que je suis.

Regardez le clip de "All My Life" par Ben L'Oncle Soul et IAM :


Je n'avais pas envie de chanter en français
Tu collabores avec IAM sur "All My Life", comment ça s'est déroulé ?
Ça fait longtemps qu'on se croise sur les festivals... On a fait des concerts ensemble à Marseille. Mais ça faisait super longtemps qu'on ne s'étaient pas revus et je les ai croisés devant Universal. Ils étaient en pleine promotion de leur disque, j'étais en train de finaliser le mien. C'est Akhenaton qui m'a proposé de faire des remixes de mon album mais je lui ai dit qu'il était encore temps que l'on fasse un duo ensemble.
Ils ont pris un des morceaux, DJ Kheops, Akhenaton et Shurik'n ont posé dessus et m'ont renvoyé le morceau.

C'est d'ailleurs le seul passage en français de l'album...
C'est le clin d'oeil, avec une espèce de transmission, de passage de relais des gars que l'on adore depuis plus de 20 ans. Ça faisait partie du hip-hop français que l'on écoutait ado et ça fait super plaisir d'avoir ces gars-là, qui sont hyper actifs.

Pourquoi tu n'as pas voulu mettre plus de français dans l'album ?
En R&B, j'ai grandi avec l'anglais, qui est presque ma langue maternelle. C'est venu comme ça et je n'avais pas forcément envie de chanter quelque chose en français. Je préfère la sonorité de l'anglais. Il n'y avait pas désir de chanter en français, je voulais plutôt me plonger dans cette poésie anglaise. Changer de langue, c'est aussi s'ouvrir au monde différemment. Je fais beaucoup de concerts à l'étranger et le français a beaucoup sa place, mais dans ce concept R&B, je n'ai pas voulu mettre du français.

"Soulman" fête ses 10 ans, quel bilan tires-tu de cette décennie ?
C'était vraiment superbe. On a fait plein de collaborations, beaucoup de concerts, de voyages, de découvertes musicales. C'était vraiment cool, un vrai plaisir parce que 10 ans, c'est un cap. Ce qui est superbe, c'est que j'en vis aujourd'hui.
Pour en savoir plus, visitez son site internet officiel et sa page Facebook.
Écoutez et/ou téléchargez l'album "A coup de rêve" de Ben L'Oncle Soul.

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