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Link to original content: http://www.bourgogneromane.com/edifices/cluny.htm
Abbaye de Cluny
Le site sur l'Art Roman en Bourgogne
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Cluny

 

Edifice
Ancienne abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul
Situation
Centre ville, 71250 (Saône-et-Loire)
Parties Romanes
Parties de l'abbatiale (grand transept, clochers, chapelles, ruines) et de l'abbaye (écuries, enceinte, porte, tours)
Décoration Chapiteaux de l'abbatiale, chapiteaux et sculptures déposés
Datation
1088-1130 (église) et 11e jusqu'au 18e siècle (bâtiments abbatiaux)

 

 

Introduction - Historique - Description - Visite

 

Introduction

Clocher de l'eau béniteA Cluny, magnifique petite ville si bien située dans le Mâconnais, on a besoin d’imagination ! Ici se trouvait la seconde Rome, la plus puissante abbaye de la chrétienté médiévale, qui joua un grand rôle dans l’histoire religieuse et dans l’art roman. L’abbaye de Cluny, fondée en 910, se développa très rapidement, dirigée par ses illustres abbés. L’ordre clunisien prend forme avec la fondation et la réforme de plusieurs abbayes en France et plus éloignées, réduites au rang de prieuré ou doyenné et dépendant directement de l’abbaye-mère de Cluny. A son apogée, l’abbaye régnait sur quelques 1500 monastères partout en Europe. Après les destructions du 18e et du 19e siècle, il ne reste de l’ensemble merveilleux que quelques bâtiments et une partie de sa troisième abbatiale, bâtie par l’illustre abbé Saint Hugues entre 1088 et 1130, pour remplacer une église préromane du 10e siècle déjà très importante (Cluny II). Ce troisième édifice, dit Cluny III, était la plus vaste église du monde jusqu’à la construction de Saint-Pierre de Rome. L'église se composait d’une grande nef de 11 travées à double bas-côtés, deux transepts couronnés par 4 clochers, et un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Cet ensemble majestueux a été complété au cours du 12e siècle par la construction du narthex à deux tours de façade, dans lequel se trouvait le grand portail ouest avec son célèbre tympan sculpté. De la splendide abbatiale, ne nous reste aujourd’hui qu'une partie mineure : le bras sud du grand transept et son très beau clocher dit de l’eau bénite, les vestiges du bras sud du petit transept, quelques ruines du narthex et les étages inférieurs de ses deux tours. Le croisillon conservé montre la puissance de l'architecture de l'abbatiale : une élévation à trois étages sous voûtes en berceau brisé sur une hauteur inhabituelle.
On ne peut que regretter la perte de Cluny III, église qui a influencé largement la Bourgogne romane, en particulier la basilique de Paray, la cathédrale d’Autun, Notre-Dame de Beaune, Saint-Andoche de Saulieu, l’abbatiale de La Charité et la collégiale de Semur, mais aussi un grand nombre d'églises prieurales plus modestes dans la région qui dépendaient de l’illustre abbaye-mère. Vers la fin du 11e siècle et le début du 12e siècle, un important atelier de sculpteurs travaillait à l’abbaye et par la suite sur les chantiers des églises d’Autun, de Saulieu et de Vézelay. C’est ici que la grande sculpture romane de la Bourgogne a atteint la perfection. On exerçait aussi à Cluny la peinture romane, dont l’abside de la chapelle de Berzé-la-Ville est aujourd'hui le meilleur exemple conservé.
Autour des grands bâtiments reconstruits au milieu du 18e siècle, se trouvent encore plusieurs bâtiments anciens de l’abbaye. Les hôtelleries ou Ecuries de Saint Hugues sont du 11e siècle. Plusieurs parties de l’enceinte abbatiale subsistent, avec sa porte d’honneur romane et cinq tours médiévales. Le farinier est un bâtiment à deux étages du 13e siècle où sont conservés les merveilles de la sculpture de Cluny : les chapiteaux du chœur de l’abbatiale, qui sont les chefs-d’œuvre de la sculpture romane bourguignonne, avec les chapiteaux des huit tons de la musique. Sont également conservés deux palais abbatiaux de la fin du Moyen Âge qui abritent l’Hôtel de Ville et le Musée Ochier, où on peut admirer encore de nombreux vestiges et sculptures de l’abbaye, et enfin la façade gothique dit du pape Gélase. On va examiner plus en détail ces bâtiments ci-dessous.

A Cluny, les amateurs d’art roman ont beaucoup à faire. Autour de l’abbaye, la ville conserve plusieurs monuments romans qui méritent une visite. C’est d’abord l’église Saint-Marcel avec son merveilleux clocher octogonal et l'église Notre-Dame reconstruite dans le style gothique. Cluny conserve aussi l’ensemble le plus important de la Bourgogne de Maisons Romanes. Dans les rues du bourg monastique, surtout les rues d’Avril et de la République, on peut admirer plusieurs façades à arcatures décorées de pilastres, de colonnettes, et de chapiteaux. Cluny garde aussi les vestiges de la chapelle romane Saint-Odilon et de l’ancienne église paroissiale Saint-Mayeul, propriétés privées. En outre, dans la région de Cluny on trouve des églises romanes un peu partout : voir la page du Mâconnais.

 

Les clochers de la ville

 

 

Historique

 

Histoire de l'abbaye

L’histoire de la ville commence avec la fondation de l’abbaye le 11 septembre de l’an 910 (ou peut-être était-ce l’an 909 ?). L’abbaye a été fondée par Bernon, l’abbé des monastères de Baume et de Gigny, et par Guillaume le Pieux, Duc d’Aquitaine et Comte d’Auvergne et de Mâcon, sur des terres où se trouvait une villa ancienne appartenant à Guillaume depuis 888. L’abbaye fut placée sous le patronage de St-Pierre et St-Paul et adopta la règle bénédictine. Très important : c’était une abbaye immunitaire, placée directement sous l’autorité du pape, alors indépendante de l’évêque et des seigneurs de la région. Bernon fut le premier abbé (910-927) du monastère comptant seulement douze moines au début. Il construisit un premier petit oratoire en 910, appelé Cluny A par les archéologues, et Dessin de Cluny II vers 1043 (Conant)ensuite la première abbatiale, Cluny I, consacrée en 926.
Cluny devient un monastère important déjà au 10e siècle, adoptant strictement la règle bénédictine et guidé par des abbés qui étaient de grands hommes dans le monde religieux. Sous l’abbé Odon (927-942), Cluny est reconnue comme chef d’ordre par le pape Jean XI en 931 et l’abbaye reçoit des reliques des saints Pierre et Paul provenant de Rome en 941. Sous l’abbé Aymard (942-954) le monastère fut agrandi et une nouvelle église abbatiale, Cluny II, fut commencée. Sous le long règne du grand abbé Mayeul (954-994) le pouvoir de l’abbaye s’accroît considérablement et on entre dans l’âge d’or de l’abbaye qui durera jusqu’au 12e siècle. Beaucoup de monastères en Bourgogne et ailleurs furent annexés. Cluny II, qui était l’une des plus importantes églises de l’époque, fut consacrée le 14 février de l’an 981. L’abbé suivant, Odilon de Mercœur (994-1049), fut l’un des plus grands hommes dans l’histoire de Cluny. Il agrandit l’abbatiale et le monastère de Cluny II. En 998 et 1024 les papes reconfirment l’indépendance vis-à-vis de l’évêque de Mâcon. Cluny était alors un pouvoir autonome dont le rayonnement ne cessait pas de s’accroître. C’est sous le fameux abbé Hugues de Semur (1049-1109) que Cluny a connu son plus grand essor. L’abbaye reçoit le privilège monétaire du pape en 1058. Hugues décide de construire une église abbatiale énorme, Cluny III, qui devait être la plus grande église de la chrétienté. La première pierre de La Maior Ecclesia fut posée en 1088 et le pape Urbain II consacra le maître-autel dès 1095. La construction s’est poursuivie sous les abbés Pons de Melgueil (1109-1122) et PiLa ville de Cluny au 18e siècleerre le Vénérable (1122-1156), considéré comme le dernier des grands abbés clunisiens. Le chœur, le transept et la nef avaient été érigés quand l’église fut consacrée le 18 janvier 1130 par le pape Innocent II. Vers 1135 on commença à ajouter un grand narthex mais les travaux furent interrompus pendant la deuxième moitié du 12e siècle. Cluny rencontra des problèmes financiers et une période de déclin s’annonça. Le pouvoir clunisien et la vie monastique bénédictine furent opposés par le nouvel ordre des cisterciens qui connut un grand essor au 12e siècle. La ville fut incendiée à plusieurs reprises en 1159, 1208 et 1233. Ce n’est que vers 1230 que le narthex fut terminé et que Cluny III fut alors achevé. Durant les siècles suivants, le pouvoir de l’abbaye déclina. La période gothique ne fut guère marquée par de travaux importants de construction. A la fin du Moyen Âge, les abbés Jean de Bourbon (1456-1480) et Jacques II d’Amboise (1481-1510) construisirent de grands palais abbatiaux pour y vivre comme des seigneurs. Il ne restait alors pas grand-chose de l’esprit bénédictin de la grande époque. Cela devint encore pire à partir de 1516, quand les abbés furent nommés par le roi sous la régime de la commende. L’abbaye fut dévastée en 1562 et en 1574 pendant les Guerres de Religion. Au 17e siècle, Richelieu et Mazarin portaient le titre d’abbé de Cluny. Après 1750 eut lieu la dernière renaissance du monastère, et de nouveaux bâtiments de l’abbaye furent reconstruits dans le style classique.
La Révolution française de 1789 fut fatale pour l’abbaye de Cluny. Devenue bien national, elle fut fermée en 1790 et les moines durent partir. Les archives sont brûlées en 1793 et les pillages des objets religieux commencèrent. L’abbaye est vendue à un marchand en 1798. Cluny III est presque totalement détruite, d’abord en 1801 pour ouvrir la Rue Municipale, et ensuite de 1806 à 1823 pour l’utilisation des pierres pour les maisons de la ville. Seule une partie du grand transept de l’abbatiale fut épargnée. Le Haras National fut fondé en 1806 par Napoléon sur les terrains de l’ancienne abbaye. Les vestiges de l’abbaye et de l’église sont classés Monument Historique en 1862. Les bâtiments de l’abbaye sont occupés par l’École Normale Spécialisée depuis 1866 et plus tard par l’ENSAM (École Nationale Supérieur des Arts et Métiers) .
Ce n’est qu’au 20e siècle que la valeur artistique de Cluny fut reconnue. Avant la guerre de 1914, les premières fouilles furent conduites par Edmond Malo. L’Américain Kenneth John Conant a mené une série très importante de fouilles et d´études de 1928 à 1950. Le narthex de Cluny III fut enfin dégagé en 1988. D´autres fouilles, recherches et projets de reconstitutions virtuelles ont largement amélioré les connaissances de l’abbaye.

L'abbaye au 18e siècle

 

Reconstitutions de Cluny I et II

Les travaux de Conant et de ses successeurs et les recherches scientifiques rendent possible de reconstituer en partie les phases successives de l’abbaye de Cluny. L’histoire de la construction de la plus grande abbaye du Moyen Âge est complexe.

De Cluny I, construite vers 915-927, on ne sait pas grand-chose. C’était probablement une église de dimensions modestes à nef unique. L’église préexistante de Cluny A fut alors convertie en chapelle dédiée à Sainte-Marie. Cluny I fut détruite pour laisser place aux bâtiments de l’abbaye de Cluny II. Il n’en reste rien de nos jours.

Plans des monastères de Cluny II et III

 

L’abbatiale Cluny II, parfois appelée Saint-Pierre-le-Vieux, datait des années 955 à 980. Elle fut construite au sud de Cluny I, à l’emplacement du grand cloître actuel. C’était un monument majeur de la deuxième moitié du 10e siècle, dans un style préroman original et développé. Elle a largement influencé la première période romane de la région, par exemple les abbayes de Tournus ou de Romainmôtier. Le plan évolué en est bien connu. Le chœur des années 955-965 avait des absides échelonnées sur plan dit bénédictin, repris dans les abbayes de Charlieu et d’Anzy. Il y avait un transept bas et un haut clocher de croisée qui ressemblait peut-être celui de Chapaize. La nef des années 965-975 avait sept travées et des collatéraux. On n'est pas sûr s’il y avait un plafond en bois ou déjà une voûte en pierre. Un galilée ou narthex fut ajouté plus tard, vers 1000-1010. C’était l’un des premiers grands narthex romans de la Bourgogne, avec bas-côtés, voûtes et probablement deux tours occidentales. Un atrium se trouvait à l’ouest du narthex. Le chœur de Cluny II a longtemps existé à côté de l’église de Cluny III, jusqu’au 18e siècle. Quelques fragments de murs et de chapiteaux ont été retrouvés par les fouilles.

Reconstitution de Cluny II

 

Les bâtiments conventuels de l’abbaye de Cluny II furent commencés au 10e siècle et largement construits par Odilon pendant la première moitié du 11e siècle. C’était déjà un ensemble monastique de première importance. Du côté sud de l’église, il y avait un cloître de marbre datant des années 1040. L’aile est, plus ancienne, contenait la salle capitulaire, le parloir, un dortoir à l’étage et la chapelle Sainte-Marie. L’aile sud comprenait le réfectoire, le calefactorium et le noviciat. Il y avait une cour carrée avec des cuisines et un cloître secondaire. La boulangerie, les cuisines des moines, le cellier, l’aumônerie et l’hospitum se trouvaient du côté ouest. Le bâtiment des hôtes et une tour se trouvaient du côté nord du cloître. Plus loin, à l’est des bâtiments centraux, se trouvait l’infirmerie avec un oratoire ancillaire et le scriptorium ; du côté ouest se trouvaient les écuries. Il y avait aussi une bibliothèque et une école. Une enceinte avec portes englobait le monastère. Aujourd’hui, la Tour des Fromages remonte encore en partie à cette époque. Il ne reste rien des autres bâtiments.


Plans des abbatiales de Cluny II et III

 

Reconstitutions de Cluny III

Dessin du chœur de Cluny III (Sagot)L’abbatiale Cluny III, La Maior Ecclesia, fut construite au nord de Cluny II pendant la période 1088-1130. Longue de 187 mètres, c’était la plus grande église de la chrétienté jusqu’à la construction de Saint-Pierre de Rome, plus grande que toutes les autres églises romanes et même que toutes les cathédrales gothiques des siècles suivants. C’était le chef-d’œuvre de l’art roman de la Bourgogne. L’édifice marque l’apogée de l’art de bâtir du 11e siècle et définira le style roman clunisien présent partout en Bourgogne au 12e siècle. Un grand atelier de sculpteurs travaillait les 1500 chapiteaux de l’abbatiale.
La grande basilique fut élevée selon le plan archiépiscopal, c’est à dire avec deux transepts entre la nef et le chœur. Le grand transept était couronné de trois clochers : le Clocher du Chœur de plan carré sur la croisée au centre et deux clochers octogonaux sur les croisillons, le Clocher de l’Eau Bénite au sud et le Clocher des Bisans au nord. Les flancs du transept étaient cantonnés de quatre absidioles et de deux tourelles. Le petit transept ou transept matutinal se trouvait à l’est du grand transept, s’ouvrant sur le chœur et flanqué de six absidioles orientées. Il avait un seul clocher sans ouverture, le Clocher des Lampes, situé sur la croisée. Le chœur avait une travée droite et une abside avec colonnes de marbre et chapiteaux historiés, un grand déambulatoire et cinq chapelles rayonnantes. L'abside était décorée de fresques qui auraient inspiré celles de la chapelle de Berzé. La partie orientale comprenant le chœur et les transepts a été terminée avant 1100. La grande nef fut élevée ensuite, vers 1095-1110. C’était une nef romane immense, comprenant onze travées et doubles bas-côtés. L’élévation typiquement clunisienne présentait trois étages : les grandes arcades, le triforium et les fenêtres hautes. Les piliers cruciformes de la nef étaient flanqués de pilastres cannelés avec chapiteaux sculptés et des voûtes d’arêtes couvraient les collatéraux. Il est probable que la voûte originale de la nef centrale, qui menaçait de s’effondrer rapidement, fut reconstruite en berceau brisé vers 1130. Voilà alors toutes les caractéristiques majeures du roman bourguignon qu’on retrouve encore à Paray, à Autun, à Beaune ou à La Charité.
L
e portail ouest de la nef, des années 1115, était un chef-d’œuvre de la sculpture romane, partiellement attribué à Gislebertus d’Autun. Le tympan présentait le Christ en Majesté entre qDessin de Cluny III vers 1750 (Conant)uatre anges et les quatre évangélistes. Le linteau montrait les apôtres dans la scène de l’Ascension, les Saintes Femmes au tombeau et la descente du Christ aux limbes. L’ensemble était complété par des voussures sculptées d’anges et de têtes, des colonnes, des statues et des chapiteaux. Il n’en reste que quelques fragments de sculptures dispersées dans les grands musées.
Le grand narthex fut ajouté à l’ouest de la nef à partir de 1135. Les travaux furent interrompus pendant la deuxième moitié du 12e siècle et la construction ne fut finie que vers 1220-1230, déjà en style gothique. Le narthex comprenait trois nefs à cinq travées, voûtées d’ogives, innovation de la fin du 12e siècle. A l’intérieur, il y avait un triforium et des clefs de voûtes sculptées. Il y avait une chapelle haute dédiée à saint Michel au-dessus du portail, qui a inspiré la tribune en encorbellement de Semur. La façade était flanquée de deux tours carrées, les Barabans, flanquant le portail extérieur de style gothique.
De l’ensemble majestueux de l’abbatiale Cluny III ne fut sauvé qu’une partie. Largement détruite après la Révolution, on estime que seulement 8 % de l’abbatiale est encore debout à l’heure actuelle. Il s’agit du bras sud du grand transept avec le clocher de l’eau bénite, des fragments du petit transept, de quelques vestiges du bas-côté sud de la nef, et des ruines et tours du narthex. Des maquettes et bornes au musée permettent de reconstituer l'ensemble.

 

Images de Cluny III :
Maquette église
Maquette abbaye
Maquette coupe
Maquette chœur
Coupe longitudinale
Reconstitution virtuelle
Reconstitution du portail
Gravure du portail
Reconstitution de l'intérieur
Reconstitution de l'intérieur
Borne de l'intérieur
Intérieur d'après Conant

 

L'abbaye de Cluny III vers 1157 (Conant)Les bâtiments conventuels de l’abbaye de Cluny III furent commencés vers 1080 par l’abbé Hugues et continués au 12e siècle. Les bâtiments de l’abbaye de Cluny II en restaient le cœur, mais le complexe fut rénové et agrandi et beaucoup de nouveaux bâtiments ont été construits autour de plusieurs cloîtres et cours. C’était probablement le plus grand complexe monastique en Europe. Le grand cloître au centre de l’abbaye, dit Cloître des Profès ou Cloître de Pons, fut construit vers 1120 à l’emplacement de la nef de l’abbatiale de Cluny II. Le chœur en fut épargné à l’est du cloître, à côté de la salle capitulaire, du parloir et du dortoir à l’étage. A l’ouest du cloître, il y avait encore une partie du Galilée de Cluny II, ainsi que le cellier, les cuisines, la boulangerie et le palais de l’abbé avec sa propre chapelle. Au sud se trouvaient le réfectoire, le noviciat et le Cloître des Novices. Le noyau central était entouré de nombreux autres bâtiments avec des fonctions diverses. L’église Sainte-Marie du Cloître ou Chapelle Notre-Dame de l’Infirmerie fut reconstruite vers 1085, à côté du Cloître du Cimetière et communiquait avec la salle capitulaire. C’était une église romane assez grande, avec une large nef, un haut clocher de croisée et trois absides. Une autre petite église, la Chapelle Notre-Dame du Cimetière de plan tréflé, se trouvait sur le cimetière des moines. A l’est du noyau central, se trouvait la grande Infirmerie de Pierre le Vénérable avec ses propres logis et deux cloîtres. De l’autre côté, à l’ouest, se trouvaient l’Hospice de Pierre le Vénérable, les Ecuries de Saint Hugues, l’Hôtellerie et le bâtiment des frères laïcs (le Malgouverne). La grande enceinte entourant l’abbaye fut renouvelée par Hugues. C’est la seule partie de la grande époque de l’abbaye existant encore aujourd’hui avec le bâtiment des Ecuries de Saint Hugues.

Macquette de Cluny III

 

Description

Dans ce chapitre on fait la visite des vestiges de l'abbaye. On commence par l'église abbatiale et on fait le tour par tous les bâtiments et tours encore existants. On visite également les sculptures romanes du Farinier et du Musée Ochier.

L'église abbatiale

La grande église de Cluny III fut largement détruite après la Révolution, mais heureusement, on en a épargné une partie, nous montrant encore la taille et la qualité de l’édifice. On peut visiter encore une partie du grand transept, quelques murs du petit transept et de la nef, et des vestiges du narthex.

Ensemble des vestiges de l'abbatiale:
Ensemble
Extérieur
Mur de la nef
Baies

 

La partie la plus importante en est le croisillon sud du grand transept, construit vers 1095-1100. C’est la seule partie encore debout de la grande église. Trois travées inégales en sont conservées, montrant l’élévation sur trois étages typiquement clunisienne, avec arcs brisés et colonnes engagées. Une haute coupole sur trompes et deux compartiments de voûtes en berceau brisé couvrent l’espace. Les hautes baies romanes à colonnettes apportent beaucoup de lumière, sauf au flanc nord qui s’ouvrait sur la grande église et qui est actuellement muré. Le pignon sud comporte deux rangées de baies et arcatures triples à colonettes et chapiteaux. Le décor roman est abondant surtout dans le triforium et les fenêtres hautes de la première travée, avec pilastres cannelés, lobes, billettes et modillons. Deux chapelles orientées s’ouvrent sur le croisillon : la chapelle Saint-Etienne, romane en cul-de-four, et la chapelle Saint-Martial, reconstruite en style gothique au 14e siècle. Il y a un nombre de plus que 70 chapiteaux sculptés dans le croisillon, le plus souvent de feuillages ou de palmettes, et plus rarement d’animaux.

Voûtes du croisillon du grand transept

 

Images de l'intérieur du grand transept:
Intérieur
Elévation
Triforium est
Triforium ouest
Coupole
Chapelle St-Etienne
Chapelle St-Martial
Triplet de baies
Arcatures hautes
Chapiteau à animaux
Chapiteaux
Chapiteaux

 

Au-dessus de la coupole s’élève le Clocher de l’Eau Bénite, dont les deux étages de baies et d’arcatures furent complétés vers 1125. C’est toujours l’un des plus beaux clochers octogonaux de Bourgogne, ayant inspiré plusieurs clochers romans comme celui de l’église Saint-Marcel à Cluny même. Le grand clocher est flanqué du petit Clocher de l’Horloge, de plan carré, dont l’étage des baies géminées a été refait au 18e siècle. Ce clocher contient une tourelle d’escalier et une chapelle haute dédiée à l’archange saint Gabriel.

Le grand clocher roman :
Ensemble
Clocher de l'Eau Bénite
Détail
Clocher de l'Horloge

 

On note les vestiges des murs du croisillon sud du petit transept dont la voûte a été rétablie en élévation. La chapelle Saint-Léger, en ruines, était l’une des absidioles orientées romanes de la grande église. La chapelle Saint-Jean-de-Bourbon date de la fin du 15e siècle. Construite dans le style gothique flamboyant avec niches et culs-de-lampe sculptés, elle conserve encore une arcade romane polychrome au-dessus du portail. De l’autre côté du grand transept, il y a quelques vestiges de la grande nef de Cluny III. Une partie des murs gouttereaux du bas-côté sud est encore debout ainsi qu’une seule travée avec voûte d’arêtes et pilier à chapiteaux. Les fouilles récentes y ont mises à jour les bases des piliers cruciformes de la nef et une partie du pavement.

Vestiges du petit transept et de la nef :
Murs du petit transept
Voûte du petit transept
Chevet des chapelles
Chapelle Saint-Léger
Chapelle Saint-Jean de Bourbon
Culots de la chapelle St-Jean
Portail de la chapelle St-Jean
Arcade romane de la chapelle St-Jean
Bas-côté
Chapiteaux
Chapiteau corinthien
Pilier et mur de la nef

 

Les derniers vestiges à visiter de la grande église sont ceux du narthex qui est dégagé et aménagé en place. On y retrouve une partie du mur gouttereau sud avec demi-colonnes et les bases des piliers cruciformes à pilastres cannelés. Les premiers étages des deux clochers de la façade, les Barabans, sont encore debout. Remontant aux 12e et 13e siècles, il s’agit de la Tour de la Justice au sud et de la Tour des Archives et du Trésor au nord. Ils entourent les colonnes de l’ancien grand portail ouest du narthex qui achevait la grande église, déjà en style gothique. D’ici, on a une bonne vue sur l’ancien axe de la grande église et sur les bâtiments encore existants de l’abbaye.

Vestiges du narthex de l'abbatiale :
Baraban nord
Piliers
Bas-côté
Pilastre cannelé
Pilier cruciforme
Grand pilier
Ancien portail
Colonnes du portail

 

Les barabans du narthex

 

 

Les bâtiments de l'abbaye

L’abbaye, reconstruite et réaménagée à plusieurs reprises, présente un ensemble hétérogène et complexe de bâtiments d’époques différentes. Le noyau central fut largement reconstruit au 18e siècle et il ne reste presque rien de l’ensemble des bâtiments romans de l’abbaye de Cluny III. Une visite de l’abbaye reste néanmoins très intéressante, traversant des constructions menant du 11e au 18e siècle.

Pignon roman des Ecuries de Saint-Hugues

 

Le seul bâtiment encore bien conservé de la grande époque de Cluny est l’ancien hospitium ou les hôtelleries appelées les Ecuries de Saint-Hugues. Remontant aux années 1080, le bâtiment fut construit du côté ouest de l'abbaye par Hugues pour abriter les étables au rez-de-chaussée et l’hôtellerie de l’abbaye à l’étage. Le pignon sud est encore d’un bon style roman avec ses deux étages de baies et une sculpture mutilée d'un lion. A l’intérieur, le rez-de-chaussée possède des piliers ronds et un plafond en bois. A l’étage, la charpente remonte à la fin du 11e siècle. Modifié au 19e siècle et restauré durant les années 2010-2012, le bâtiment est actuellement occupé par un théâtre.
Quelques autres parties de l’époque romane conservées à l’abbaye : les portes et tours de l’enceinte (voir ci-dessous), les murs et arcades des magasins du quartier des frères laïcs dits le Malgouverne, un ancien porche couvert dit passage Galilée, et des drains souterrains des cuisines utilisés pour l’évacuation des eaux.

Les vestiges romans de l'abbaye :
 
Ecuries de Saint-Hugues
Sculpture des Ecuries
Intérieur des Ecuries
 
 
Malgouverne
Passage Galilée
Fouilles de Cluny II
 

 

En face des écuries, sur la Place du 11 Août, se trouve un grand bâtiment gothique dit Façade du Pape Gélase. C’est l’emplacement de l’ancienne hôtellerie de l’abbaye, portant le nom du pape Gélase II qui mourut ici en 1119. Edifiée vers 1300 et remaniée au 19e siècle, la belle façade présente des arcades au rez-de-chaussée et un étage de baies au décor gothique. Le palais, actuellement l’entrée de l’abbaye pour les visiteurs, s’ouvre sur les grands bâtiments claustraux du 18e siècle. Ceux-ci furent construits vers 1750-1775 au centre de l’abbaye. Deux étages s’élèvent dans le style classique. Le grand cloître, construit par Dom Jacques Gathoze, montre le style Louis XV de l’époque. Remarquons aussi le réfectoire, le lavabo restauré et la grande façade classique du côté des jardins. Les bâtiments sont occupés actuellement par l’école d’ingénieurs. Dans le flanc est du cloître, les dernières campagnes de fouilles ont mises à jour les vestiges du chapitre gothique, conservant des colonnes du 13e siècle, ainsi que l’autel reliquaire et les fondations du sanctuaire de Cluny II.

Cloître classique de l'abbaye

 

Les bâtiments centraux de l'abbaye :
Ensemble des bâtiments
Façade du Pape Gelase
Façade du Pape Gelase
Cloître
Intérieur du cloître
Bâtiments claustraux
Bâtiments claustraux
Vestiges du chapitre

 

Les autres bâtiments se trouvent dispersés autour des bâtiments claustraux. A l’est, dans le Parc de l’Abbaye, il y a le bâtiment gothique du Farinier. Datant du troisième quart du 13e siècle, il fut construit sur deux étages et utilisé pour stocker l'alimentation des moines. Au rez-de-chaussée, le cellier est voûté d’ogives sur une série de colonnes qui le divisent en deux nefs. A l’étage, le grenier à farine présente une belle charpente en châtaignier. Il abrite maintenant un musée lapidaire où sont exposés les célèbres chapiteaux romans du chœur de Cluny III (voir ci-dessous). La Tour du Moulin, partie de l’enceinte, communique avec le farinier.

Images du bâtiment du Farinier :
Extérieur
Cellier gothique
Voûtes
Charpente

 

Deux anciens palais abbatiaux se trouvent du côté nord de l’abbaye, dans le Parc Abbatial. Ils représentent le faste des abbés de la fin du Moyen Âge. Le Palais Jean de Bourbon fut construit vers 1460 par l’abbé Jean III de Bourbon. De style gothique, il possède deux tourelles d’escaliers et des baies à meneaux. Le bâtiment abrite le Musée Ochier où sont exposés de nombreux objets et sculptures provenant de l’abbaye (voir ci-dessous). Le Palais Jacques d’Amboise, actuellement Hôtel de Ville, est un beau monument de la Renaissance. Il fut construit vers 1500 par l’abbé Jacques II d’Amboise et fut fini au 16e siècle par Claude de Guise. Le palais possède deux pavillons décorés de sculptures de styles gotique et renaissance.

Les bâtiments dans le parc abbatial :
 
Palais Jean de Bourbon
Palais Jacques d'Amboise
Orangerie à colonnes et chapiteaux
 
 
Prisons
Orangerie à colonnes et chapiteaux
Chapiteau
 

 

Il y a encore quelques autres bâtiments existants sur le site de l’abbaye. Les prisons sont anciennes mais ont été sévèrement remaniées. Les bâtiments et écuries du Haras National datent du début du 19e siècle. Dans le Parc Abbatial, derrière les palais des abbés, se trouve enfin l’Orangerie. Dans sa façade ont été réemployées des colonnes et chapiteaux romans provenant des Maisons Romanes de la Place Notre-Dame.

 

L'enceinte abbatiale

L’enceinte de l’abbaye est conservée en partie. Elle date du temps de Cluny II et fut agrandie au temps de Cluny III. L’enceinte de l’abbaye est plus ancienne que l’enceinte de la ville, qu’elle englobe en partie. Une partie des murs de l’enceinte est encore debout, surtout du côté nord de l’abbaye. Des portes de l’enceinte, la Porte d’Honneur et la Porte des Jardins existent encore. Cinq tours sont conservées sur un total de quinze à l’origine.

Tours de l'abbaye

 

La Porte d’Honneur était l’entrée principale de l’abbaye de Cluny III. Construite vers 1100, elle était située à l’ouest de l’abbatiale dans l’axe des portails du narthex et de la nef. C’est un portail double qui avait autrefois un étage avec arcatures décorées. La composition s’est inspirée des portes antiques comme il en existe encore à Autun. Au 16e siècle, un étage de pavillon fut encore ajouté par l’abbé Claude de Guise. De la porte ne restent aujourd’hui que les deux grandes arcades du rez-de-chaussée, avec des colonnes décorées, des pilastres cannelés et des chapiteaux corinthiens sculptés durant les années 1120-1130. A l’extérieur de la porte se trouvent la Place du Puits des Pénitents Noir et la Rue de la République, avec de belles Maisons Romanes.

La Porte d'Honneur :
La Porte
Porte et clocher
Chapiteau corinthien
Gravure

 

Des tours de l’enceinte, la plus ancienne est la Tour des Fromages, du côté de la ville et de l’église Notre-Dame. La tour remonte en partie au début du 11e siècle et faisait déjà partie de l’enceinte de l’abbaye de Cluny II. Les petites baies des étages inférieurs remontent à cette époque. Les parties hautes datent des 12e et 13e siècles et donnent une belle vue sur l’abbaye. La grosse Tour du Moulin, au sud-est, était le moulin à blé du farinier de l’abbaye. Elle date de la fin du 12e siècle. Du côté est de l’enceinte il y a la petite Tour de Guet ou Tour de Buttevant ; elle se trouve à côté de la Porte des Jardins, et la Tour Ronde datant de la fin du 12e siècle. Enfin, du côté nord il y a encore la Tour Fabry, construite vers le milieu du 14e siècle dans le style gothique avec mâchicoulis.

Les tours de l'enceinte abbatiale:
Tour des Fromages
Tour des Fromages
Tour des Fromages
Tour du Moulin
Tour Ronde
Tour Ronde
Tour Fabry
Enceinte et Tour de Guet

 

 

Les chapiteaux du chœur dans le farinier

les tons du chant grégorienUn musée lapidaire avec les fameux chapiteaux de Cluny III est aménagé dans la salle haute du farinier. Les huit chapiteaux du rond-point du chœur de l’abbatiale, heureusement conservés, y sont exposés dans un demi-cercle sur des colonnes de marbre. Ce sont les gloires de la sculpture romane clunisienne et les plus importants chapiteaux historiés en ronde-bosse de Bourgogne. Les chapiteaux remontent au tout début du 12e siècle, sculptés entre 1100 et 1115, et sont alors plus anciens que les ensembles sculptés de Vézelay ou de Saulieu. Il s’agit des premiers chefs-d’œuvre de la sculpture romane en Bourgogne. Il est possible que Gislebertus d’Autun faisait partie de l’atelier des sculpteurs qui travaillaient aux chapiteaux de Cluny III. Les grands chapiteaux représentent des scènes historiées pleines de symbolisme, comme les huit tons du chant grégorien. Parcourant le demi-cercle du musée on rencontre les huit grands chapiteaux suivants : le Corinthien, décor de feuillages dans le style antique ; le Palestre avec de petits athlètes ; les quatre vents ou l’apiculteur ; les Vertus avec des mandorles hexagonales représentant la Charité, la Foi, l’Espérance et la Justice ; les Saisons et la Prudence, représentant les prudences de conseil et monitrice, le printemps et l’été ; les Fleuves du Paradis, où on voit les quatre fleuves ainsi que les quatre arbres sacrés ; et enfin les deux chapiteaux des premiers tons du plain-chant et des derniers tons du plain-chant avec des musiciens fantastiques et des inscriptions. Quelques autres chapiteaux feuillagés plus simples sont conservés au fond de la salle, faisant partie du musée Ochier.

 

Photo de Julianna Lees
Le farinier de l'abbaye et les chapiteaux romans du choeur

 

Corinthien
Palestre
Les quatre vents
Les quatre vents
Les vertus
Les vertus
Les Saisons et la Prudence
Les Saisons et la Prudence
Les Saisons et la Prudence
Les quatre Fleuves du Paradis
Les quatre Fleuves du Paradis
Les premiers tons du plain-chant
Les premiers tons du plain-chant
Les premiers tons du plain-chant
Les derniers tons du plain-chant
Les derniers tons du plain-chant

 

Photo de Julianna Lees
Les quatre Fleuves du Paradis

 

Le musée du farinier ressemble quelques autres objets anciens de l’abbaye, tels qu’une table d’autel du 11e siècle, l’urne des cendres de saint Hugues, des fragments de clôture du chœur, des colonnes et plusieurs fragments de sculptures. A l’intérieur du bâtiment du pape Gélase sont également exposés quelques objets et sculptures provenant de l’abbaye. On y découvre un sarcophage ancien, des chapiteaux provenant des dernières fouilles et le beau linteau roman aux marguerites. Le chapiteau du Sacrifice d’Isaac par Abraham, provenant de Cluny III, s'y trouve également. Quelques autres chapiteaux de l'abbaye se trouvent dans les salles de la mairie à l'intérieur du Palais Jacques d’Amboise.

Les objets anciens exposés dans le farinier et les bâtiments abbatiaux :
Table d'autel
Fragment de clôture du chœur
Sarcophage
 
 
Linteau aux Marguerites
Détail du linteau
Le sacrifice d'Isaac
 
 
Chapiteau
Chapiteau
Chapiteau dans le mairie
 

 

Le Musée d’Art et d’Archéologie

Il faut compléter la visite de l’abbaye par le Musée d’Art et d’Archéologie ou le Musée Ochier, situé dans le Palais Jean de Bourbon. Ce musée municipal, fondé dès 1866, a été rénové en 1988. On y retrouve de nombreuses sculptures romanes, des éléments lapidaires, des fragments de fouilles et des objets anciens provenant de l’abbaye et de la ville, exposés sur les trois étages du palais. Pour faciliter la reconstitution de Cluny III au visiteur, il y a des maquettes, des aquarelles, des gravures anciennes et une visite virtuelle en 3D. Dans le bâtiment se trouvent aussi des milliers d’ouvrages de la bibliothèque abbatiale et des reproductions des fresques clunisiennes de Berzé-la-Ville. On y trouve également les sculptures civiles romanes provenant des maisons médiévales de la ville (éléments de façades, arcatures, pilastres, linteaux, frises, bas-reliefs) : voir la page des Maisons Romanes.

 

Sous-sol du musée avec les sculptures de Cluny III

 

Les fragments de sculptures romanes de Cluny III sont à voir dans le sous-sol et au rez-de-chaussée du musée. Dans la grande salle du sous-sol du musée, on trouve plusieurs sculptures provenant du narthex : une belle clef de voûte sculptée de l’Agneau Pascal, un pilastres décoré provenant d'un portail et des chapiteaux sculptés de rosaces, de médaillons et de feuillages. Une pièce de mobilier liturgique de plan circulaire est décoré d'arcatures. On conserve également les pavements remarquables de l’ancien déambulatoire avec des pétales de rosaces. Deux chapiteaux historiés, dans une salle du rez-de-chaussée du musée, représentent le Péché originel, montrant Adam et Eve dans le paradis terrestre avec un ange et un serpent, et des oiseaux monstrueux. Au premier étage du musée sont exposés les fragments des chancels de clôture du chœur de l’abbatiale avec des pilastres et arcatures.

Sculptures romanes du Musée :
Agneau Pascal du narthex
Mobilier liturgique
Mobilier liturgique
Pièces de chancel du chœur
Pilastre de portail
Chapiteau à rosaces
Chapiteau à médaillon
Chapiteau à feuillages
Le péché d'Adam et Eve
Le péché d'Adam et Eve
Chapiteau à oiseaux
Chapiteau à oiseaux

 

On conserve également de nombreux fragments du grand portail roman de la nef de Cluny III, remontés dans un grand puzzle archéologique dans la petite salle Ochier au rez-de-chaussée du musée. On y découvre quelques apôtres du linteau, un aigle du tympan, une tête d’ange de la voussure, des médaillons à entrelacs, une colonne à chapiteau et plusieurs fragments déposés de personnages.

Restitution du grand portail du narthex de Cluny III

 

Sculptures du grand portail de Cluny III:
Restitution
Aigle du tympan
Apôtres du linteau
Tête d'ange
Pilastre et chapiteau
Buste d'apôtre
Figure
Buste de St-Pierre

 

La frise du narthex de l’abbatiale, décorée de médaillons sculptés avec des animaux et des feuillages, exprime l'abondance de l'apogée de l'art roman de Cluny. Les fragments de la frise constituent l'interêt pricipal de la grande salle du sous-sol du musée. On y rencontre 34 médaillons sculptés en pierre calcaire : rosaces au décor végétal, un lion, un bélier, une sirène, des monstres et un tireur d’épine assis.

La frise du narthex avec médaillons à rosaces et à monstres

 

Animaux et tête
Bélier et sirène
Rosace
Monstre
Animaux monstrueux
Animal
Animal
Tireur d'épine
Monstre à queue
Oiseau et feuillage
Personnage entrelacé
Sirène

 

Remarquons enfin que quelques autres éléments romans dispersés provenant de l’abbaye sont conservés à l’Hôpital de Cluny, au Louvre à Paris et dans les collections de plusieurs musées aux Etats-Unis.

 

 

 

A voir aussi à Cluny :

 

 

Visite

L'abbaye se visite toute l'année sauf jours fériés. On y visite également le Musée Ochier et la Tour des Fromages.

Pour en savoir plus sur Cluny, vous pouvez visiter les sites Internet suivants :

Histoire complète et visite approfondie de l’abbaye : http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye-CLUNY-menu.html.
Site très complet sur Cluny et son abbaye : http://tinooeb.cluny.free.fr/.
Sur le même site, beaucoup de gravures, dessins, illustrations et reconstructions de Cluny III : http://tinooeb.cluny.free.fr/visite/autre-album.html.
Un site sur Cluny, Ville d’Art et d’Histoire : http://membres.lycos.fr/jlbulber/.
Cluny dans le monde scientifique : http://www.uni-muenster.de/Fruehmittelalter/Projekte/Cluny/links_cluny.htm.
La “Bibliotheca Cluniacensis Novissima” : http://www.uni-muenster.de/Fruehmittelalter/Projekte/Cluny/BiblClun/Welcome-f.html.
Pages sur l’abbaye sur le site de l’ENSAM : http://www.cluny.ensam.fr:8085/cer/cer.htm.
Pages en anglais sur Cluny III : http://www.muc.muohio.edu/~studio/benson/ClunyIII/.
La Fédération des Sites Clunisiennes : http://www.sitesclunisiens.org/.
Projet allemand sur la reconstruction de Cluny III : http://www.rzw.ch/kultur/kultur.htm.
Site de l'Office de Tourisme : http://www.cluny-tourism.com/.
Visites et horaires : http://www.monum.fr/visitez/decouvrir/fiche.dml?id=18.
Série de photos sur romanes.com : http://www.romanes.com/Cluny/.
Site des Monuments Nationaux : http://cluny.monuments-nationaux.fr/.
Site Cluny 2010 : http://www.cluny2010.eu/.
Les amis du musée de Cluny : http://amismuseecluny.wordpress.com/.
Page wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Cluny.

Remerciements : beaucoup de photos de la page sont de Cees van Halderen. Je remercie également Thierry Cornier, Dominique Devez, Julianna Lees et Maryse Rozerot pour leurs photos.

vous pouvez également consulter les œuvres suivantes : voir l'immense bibliographie de Cluny dans l'article de l'abbaye sur Wikipedia.

 

Ouvrage pour en savoir plus !

 


 

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