Dans cet épisode, on vous parle de sept classiques qu'on a adoré. Des textes qu'on vous recommande les yeux fermés, et dont nous espérons qu'ils vous embarqueront et que vous les partagerez à votre tour !
Voici les livres présentés dans cet épisode :
Sherlock Holmes, d'Arthur Conan Doyle (éd. Gallmeister, collection Litera) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21903084-sherlock-holmes-1-arthur-conan-doyle-editions-gallmeister ;
Les Cerfs-volants, de Romain Gary (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/103524-les-cerfs-volants-romain-gary-gallimard ;
Lady L., de Romain Gary (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/906211-lady-l-romain-gary-folio ;
La Route, de Manu Larcenet d'après l'oeuvre de Cormac McCarthy (éd. Dargaud) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23326077-la-route-manu-larcenet-dargaud ;
Les Raisins de la colère, de John Steinbeck (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23286551-les-raisins-de-la-colere-john-steinbeck-folio ;
La Longue Route, de Bernard Moitessier (éd. J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18244945-la-longue-route-seul-entre-mers-et-ciels-bernard-moitessier-j-ai-lu ;
Tragédie à l'Everest, de Jon Krakauer (éd. 10-18) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/1280234-tragedie-a-l-everest-jon-krakauer-10-18.
Et vous ? Quels sont les classiques que vous avez aimés ? N'hésitez pas à nous en envoyer les titres à l'adresse reservation@librairiedialogues.fr !
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage
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De tous les animaux de la création, l'homme est le seul qui boit sans soif, qui mange sans avoir faim, et qui parle sans avoir quelque chose à dire.
Si vous qui possédez les choses dont les autres manquent, si vous pouviez comprendre cela, vous pourriez peut-être échapper à votre destin. Si vous pouviez séparer les causes des effets, si vous pouviez savoir que Paine, Marx, Jefferson, Lénine furent des effets, non des causes, vous pourriez survivre. Mais cela vous ne pouvez pas le savoir. Car le fait de posséder vous congèle pour toujours en "Je" et vous sépare toujours du "Nous".
Aucun homme ne connaît vraiment ses semblables. Le mieux qu'il puisse faire, c'est de supposer qu'ils sont comme lui.
L'HIVER DE NOTRE DÉPLAISIR, Partie I, Chapitre 3.
Alors des hommes armés de lances d'arrosage aspergent de pétrole les tas d'oranges, et ces hommes sont furieux d'avoir à commettre ce crime et leur colère se tourne contre les gens qui sont venus pour ramasser les oranges. Un million d'affamés ont besoin de fruits, et on arrose de pétrole les montagnes dorées.
Et l'odeur de pourriture envahit la contrée.
On brûle du café dans les chaudières. On brûle le maïs pour se chauffer - le maïs fait du bon feu. On jette les pommes de terre à la rivière et on poste des gardes sur les rives pour interdire aux malheureux de les repêcher. On saigne les cochons et on les enterre, et la pourriture s'infiltre dans le sol.
Il y a là un crime si monstrueux qu'il dépasse l'entendement.
Il y a là une souffrance telle qu'elle ne saurait être symbolisée par des larmes. Il y a là une faillite si retentissante qu'elle annihile toutes les réussites antérieures. Un sol fertile, des files interminables d'arbres aux troncs robustes, et des fruits mûrs. Et les enfants atteints de pellagre doivent mourir parce que chaque orange doit rapporter un bénéfice. Et les coroners inscrivent sur les constats de décès: mort due à la sous-nutrition - et tout cela parce que la nourriture pourrit, parce qu'il faut la pousser à pourrir.
Les gens s'en viennent armés d'épuisettes pour pêcher les pommes de terre dans la rivière, et les gardes les repoussent; ils s'amènent dans de vieilles guimbardes pour tâcher de ramasser quelques oranges, mais on les a arrosées de pétrole. Alors ils restent plantés là et regardent flotter les pommes de terre au fil du courant; ils écoutent les hurlements des porcs qu'on saigne dans un fossé et qu'on recouvre de chaux vive, regardent les montagnes d'oranges peu à peu se transformer en bouillie fétide; et la consternation se lit dans les regards, et la colère commence à luire dans les yeux de ceux qui ont faim. Dans l'âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines.
A mon avis lorsque l’on est confronté à des choix que ce soit en actes ou en pensées, gardons à l’esprit que nous sommes mortels. Et tachons de vivre de manière à ce que personne n’ait à se réjouir de notre mort.
Les idées, c’est comme les lapins : vous en achetez deux, vous apprenez comment vous en occuper et rapidement vous en avez une douzaine.
On dit que l'homme n'est jamais satisfait; qu'une chose lui soit offerte, et il en souhaite une seconde.
Cette citation est tirée de : "La perle"
elle est toujours d'actualité...
Pour la plupart des gens, la réussite n'est jamais mauvaise. Je me souviens, à l'époque où Hitler avançait triomphant et sans rencontrer de résistance, comment bien des hommes honorables recherchaient et trouvaient des vertus en lui. Mussolini faisait marcher les trains à l'heure et Vichy collaborait pour le bien de la France, et, malgré tout ce qu'était Staline, il était fort. La force et la réussite sont au-dessus de la moralité et au-dessus de la critique. Il semble dès lors que ce qui compte, ce n'est pas ce qu'on fait, mais comment on le fait et comment on l'appelle. Y a-t-il un contrôle chez les hommes, profondément enraciné en eux, qui arrête ou qui punit ? Il ne le semble pas. On ne punit que l'échec. En fait, aucun crime n'est commis à moins qu'un criminel ne soit pris.
L'HIVER DE NOTRE DÉPLAISIR, Deuxième partie, Chapitre III.
Lorsqu'un enfant, pour la premiére fois, voit les adultes tels qu'ils sont, lorsque pour la premiére fois l'idée pénètre dans sa tête que les adultes n'ont pas une intelligence divine, que leurs jugements ne sont pas toujours justes, leurs idées bonnes, leurs phrases correctes, son monde s'écroule et laisse place à un chaos terrifiant. Les idoles tombent et la sécurité n'est plus. Et, lorsqu'une idole tombe, ce n'est pas à moitié, elle s'écrase et se brise ou s'enfouit dans un lit de fumier. Il est difficile alors de la redresser et, même réinstallée sur son socle, des taches ineffaçables dénoncent la chute passée. Et le monde de l'enfant n'est plus intact. Il se meut alors péniblement jusqu'à l'état d'homme.
Imagine un type ici, tout seul, la nuit, à lire des livres peut-être bien, ou à penser, ou quelque chose comme ça. Des fois, il se met à penser et il n'a personne pour lui dire si c'est comme ça ou si c'est pas comme ça. Peut-être que s'il voit quelque chose, il n'sait pas si c'est vrai ou non. Il ne peut pas se tourner vers un autre pour lui demander s'il le voit aussi. Il n'peut pas savoir. Il a rien pour mesurer. J'ai vu des choses ici. J'étais pas soûl. J'sais pas si je dormais. Si j'avais eu quelqu'un avec moi, il aurait pu me dire si je dormais, et alors je n'y penserais plus. Mais j'sais pas.