L'immigration en France - Faits et chiffres
La France, terre de passage et de migration
Si elle s’est intensifiée au gré des crises internationales, l’immigration n’est pas un phénomène récent en France. La France est depuis longtemps une terre d’immigration, comme presque tous les pays européens. Dès le néolithique, le territoire de la France moderne a vécu deux grandes vagues d’arrivées de migrants : une première datant de 6000 ans avant notre ère où les chasseurs-cueilleur se sont vu remplacer progressivement par l’arrivée des agriculteurs sédentaires d’Anatolie, et une seconde deux millénaires plus tard, lorsque les populations des steppes d’Ukraine se sont déplacées jusqu’à l’Atlantique. Ces récentes découvertes sur les mouvements de population ont été possibles grâce aux développements de la paléogénétique et aux empreintes laissées par les métissages dans notre code génétique actuel. Ces migrations se sont par la suite intensifiées avec l’arrivée des Grecs dans le Sud de la France au IIIᵉ siècle avant notre ère, des Romains quelques temps plus tard, des Francs à la fin de l’Empire, des Bretons en Armorique ou des Normands sur la côte Atlantique et en Normandie. Puis sont arrivées les vagues d’immigration modernes, dont les Italiens au XIXᵉ siècle dans le Sud puis en Lorraine ; les Portugais et les Espagnols fuyant les dictatures et la pauvreté de leur pays ; les Magrébins dans les années 60, invités à venir travailler dans les usines françaises, et plus récemment, les populations sub-sahariennes ou du Moyen-Orient, fuyant la misère et les guerres. Aujourd’hui, la France compte plus de 8 millions de personnes de nationalité étrangère sur son sol. Les Algériens, Marocains et Portugais sont les plus importantes communautés sur le territoire français. Paris est même considéré comme la troisième ville portugaise après Lisbonne et Porto.Conditions d’accueil des immigrés en France
Les routes de l’exil vers la France sont dangereuses et l’issue est très incertaine pour ceux qui prennent le risque de s’y aventurer. La Méditerranée est depuis de nombreuses années un tombeau à ciel ouvert : entre 2014 et 2022, près de 24.000 migrants y auraient perdu la vie. Une fois arrivés en France, les migrants se retrouvent face à des démarches longues et difficiles avant d’être régularisés.Les étrangers peuvent être regroupés en plusieurs catégories : les réfugiés, les étudiants, les migrants à caractère économique et les migrants climatiques, catégorie qui devrait prendre de l’ampleur face aux bouleversements climatiques subis dans les pays du Sud. Alors que les citoyens de l’Union européenne peuvent circuler librement d’un pays à l’autre, les autres immigrés doivent nécessairement entrer dans une de ces catégories afin d’obtenir le droit de séjourner en France. Les réfugiés sont une catégorie particulière. Est considérée comme réfugiée une personne qui, en cas de retour dans son pays, craint avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe ou de ses opinions politiques. Les demandes d’asile des réfugiés ont triplé entre 2008 et 2022. En cause, les nombreux conflits qui ont lieu en Afrique subsaharienne ainsi qu’au Proche et Moyen-Orient, mais ce sont bien les études et les regroupements familiaux qui sont les principaux motifs d’immigration en France. En 2022, les Afghans étaient les premiers demandeurs d’asile en France.
L’épée de Damoclès plane au-dessus de la tête des sans-papiers, qui peuvent être soumis à des risques d’expulsion. En cas de refus de délivrance du titre de séjour ou de séjour irrégulier en France, une obligation de quitter le territoire français (OQTF) peut être prononcée à leur encontre. En 2022, 65.000 OQTF ont été prononcées par les préfets et 4.500 ont été exécutées.
Cependant, certains secteurs n’hésitent pas à faire appel à cette main d’œuvre étrangère, pas chère et disponible, notamment les secteurs sous-tension comme la restauration et le bâtiment.
Après un certain temps passé légalement en France et sous de nombreux critères, les étrangers peuvent faire une demande de naturalisation. En 2022, le nombre d’acquisitions de la nationalité française s’élevait à 115.000.
Parmi les différentes logiques migratoires, l’une d’entre elles se distingue des impératifs économiques ou de survie que rencontrent les demandeurs d’asile :, ce sont les expatriés et plus particulièrement les expatriés retraités européens. On retrouve en France une forte population de retraités britanniques dans les campagnes normandes ou bretonnes dans lesquelles certains villages se transforment en véritable « Britishland », au total 150.000 Britanniques vivaient en France en 2020. Ces migrants bénéficient bien entendu d’un traitement tout à fait différent des autres diasporas présentes sur le territoire français.