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Vladimir Ier

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Vladimir le Grand
Illustration.
Vladimir Ier le Grand (gravure de 1889).
Titre
Grand-prince de Novgorod puis de Kiev

(35 ans, 1 mois et 4 jours)
Prédécesseur Iaropolk Ier
Successeur Sviatopolk Ier
Biographie
Dynastie Riourikides
Nom de naissance Vladimir Sviatoslavitch[note 1]
Date de naissance
Date de décès
Lieu de décès Berestova (Rus' de Kiev)
Père Sviatoslav Ier
Mère Maloucha
Conjoint Allogia
Rogneda de Polotsk
Adela
Malfrida
Anna Porphyrogénète
Enfants Vycheslav (?-1010)
Iziaslav (978-1001)
Iaroslav (978-1054)
Mstislav (983-1036)
Vsevolod (?-995)
Sviatoslav (?-1015)
Boris et Gleb (?-1015)
Maria Dobroniega (1012-1087)
Stanislav
Pozvizd
Soudislav
Religion Christianisme

Vladimir Sviatoslavitch, dit « le Beau Soleil » (en vieux russe : Володимѣръ Свѧтославичь ; en russe : Владимир Святославич, Vladimir Sviatoslavitch ; en ukrainien : Володимир Святославич, Volodymyr Sviatoslavytch ; en biélorusse : Уладзімір Святаславіч, Ouladzimir Sviataslavitch ; en vieux norrois : Valdamarr Sveinaldsson ; en polonais : Włodzimierz Światosławowicz), dit Vladimir Ier, mais plus connu sous le nom de Vladimir le Grand, le Soleil Rouge[note 2] ou encore saint Vladimir[note 3], est un grand-prince de la Rus' de Kiev de la dynastie des Riourikides (né en 958[note 4] et mort le à Berestova, aujourd'hui Kiev), qui règne de 980 à 1015.

Fils cadet de Sviatoslav Ier et de sa concubine Maloucha, il est également prince de Novgorod à la mort de son père en 972, puis est forcé de s'enfuir pour la Scandinavie en 976 après l'assassinat de son frère Oleg par son autre frère Iaropolk Ier pour la conquête du Rus' de Kiev. En Suède, avec l'aide du jarl de Norvège Håkon Sigurdsson, il rassemble une armée de Varègues et reprend Novgorod à son frère aîné Iaropolk et le tue (il devient alors ensuite officiellement grand-prince de Kiev).

Il est l'une des grandes figures de la Rus' de Kiev, tant d'un point de vue politique que spirituel. Il est fêté comme saint par l'Église catholique et l'Église orthodoxe le 15 juillet.

Jeunesse et installation au pouvoir

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Vladimir, né en 958 au village Budyatino, dans la région de Volyn, Ukraine, est le fils naturel de Sviatoslav le Brave et de Maloucha[1], décrite dans certaines sagas nordiques comme une prophétesse qui vécut jusqu'à l'âge de 100 ans, ayant été amenée de sa cave jusqu'au palais princier pour prédire l'avenir. Le frère de Maloucha, Dobrynya (en) (gouverneur de Novgorod), est le tuteur de Vladimir et l'un de ses meilleurs généraux (qui forma plus tard le fils de Vladimir, Iaroslav).

Transférant sa capitale à Pereiaslavets en 969, son père Sviatoslav le Brave désigne Vladimir en tant que prince de Novgorod la Grande mais garde Kiev pour son autre fils, Iaropolk.

À la mort de Sviatoslav en 972, une lutte fratricide s'installe jusqu'en 976 entre Iaropolk et un autre de leurs frères, Oleg, chef des Drevliens. En 977, après l'assassinat d'Oleg, Vladimir fuit chez un parent, Håkon Sigurdsson, jarl de Norvège. Il lève en Scandinavie une armée de mercenaires vikings qui l'aident l'année suivante à retourner sur les terres de la Rus' et à reprendre Novgorod, marchant contre Iaropolk son frère.

Sur le chemin de Kiev, il envoie des émissaires à Rogvold, prince de Polotsk, pour lui demander la main de sa fille Rogneda (en vieux norrois : Ragnhild). Devant le refus de la princesse de haut rang de se marier avec le fils d'une servante, Vladimir, fou de rage, attaque Polotsk, tue Rogvold et emmène Rogneda de force. Polotsk étant un point stratégique sur la route de Kiev, sa prise par Vladimir, ainsi que la prise de Smolensk facilitent la marche sur Kiev en 978.

En 980, après sa victoire par ruse sur Iaropolk[2], il le fait assassiner, et viole sa femme Julie (qui met au monde peu de temps après un fils, Sviatopolk, officiellement le fils de Iaropolk, mais certaines sources affirmant qu'il serait en réalité le dernier des fils de Vladimir). Le , il devient donc le nouveau « Grand-prince de toute La Rus' Kiévienne ».

Il commence son règne par une série de campagnes victorieuses contre les Viatitches, les Radimitches (ru), la Pologne, les Iotvinges de Lituanie et les Bulgares de la Volga (musulmans) (981-985).

Baptême et mariage

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En 987, l'empereur byzantin Basile II lui demande de l'aide pour mettre fin à la révolte de Bardas Phocas le Jeune[3]. Vladimir lui livre 6 000 guerriers varègues et obtient en échange la main de la princesse Anna Porphyrogénète, sœur des empereurs[3]. La princesse sera envoyée à Kiev malgré ses réticences avec une ambassade après que Vladimir eut assiégé et occupé la ville de Chersonèse devant les délais des Byzantins.

Après son mariage, il renonce au paganisme (notamment à la luxure, étant connu sous le terme de « fornicator maximus ») et à ses nombreuses concubines. Il reçoit le baptême en 988 sous le nom de Basile (baptême donné par le métropolite de Chersonèse ou le patriarche de Constantinople Nicolas II Chrysobergès selon les sources[4]), et impose à son peuple le christianisme de rite byzantin.

Son baptême est rapporté selon deux traditions :

Dans la première, Vladimir, régnant à Kiev, fait appeler à lui les représentants des principales religions connues (ou envoie ses émissaires) : le christianisme de Rome, le christianisme byzantin ou orthodoxie, le judaïsme et l'islam. Il opte pour l'orthodoxie et fait baptiser son peuple[5],[6],[7],[8].

Dans la deuxième, il demande le baptême à Chersonèse en Crimée en échange de la prise de la ville, de la main de la princesse byzantine et de la guérison de ses yeux[9].

Selon les chroniques russes, un missionnaire musulman fut envoyé auprès de Vladimir pour le convertir. Il lui vanta les joies éternelles du Paradis où chaque homme recevrait soixante-dix épouses. Vladimir fut séduit par cette promesse, mais quand on lui dit qu'un musulman doit renoncer au vin, il déclara : « Boire, c'est la joie des Russes. On ne peut pas vivre sans ce plaisir »[10].

Le Grand-prince reçoit ensuite une délégation de catholiques romains. L'austérité du rite, notamment la pratique du jeûne, le rebute. Il dit : « Allez-vous en ! Nos pères n'ont jamais admis pareil principe ».

La troisième mission est celle de Khazars juifs. Vladimir chercha à connaître la raison pour laquelle les juifs avaient perdu Jérusalem. « Dieu s'irrita contre nos ancêtres », lui répondirent les juifs, « et les dispersa parmi les Gentils à cause de nos péchés ». Vladimir lança alors : « Comment espérez-vous enseigner autrui quand vous avez été chassés et dispersés par la main de Dieu ? Voudriez-vous que nous acceptions ce destin nous aussi ? ».

Le missionnaire envoyé par les Grecs de Byzance laissa Vladimir dubitatif. Les enquêteurs qu'il dépêcha[11] ensuite pour observer les différentes religions lui rapportèrent que le culte byzantin était « plus merveilleux que dans les autres pays »[6],[7],[8].

Au bout d'un an, il accepta finalement de recevoir le baptême en échange de la main de la princesse Anne, sœur des empereurs byzantins[6],[8].

L'adoption du christianisme entraîna la construction de nouveaux édifices sacrés avec un programme iconographique de peintures monumentales[12],[7].

Après sa mort

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À sa mort, une guerre de succession fratricide (1015-1019) éclate entre son neveu Sviatopolk et plusieurs de ses nombreux fils, dont Gleb et Iaroslav.

Vladimir est enterré à l'église de la Dîme qu'il avait fait construire, comme sa femme et sa grand-mère. Considéré comme le principal fondateur de la « Sainte Russie », il est également un personnage récurrent des bylines russes qui se déroulent souvent sous son règne. Dans ces poèmes épiques, il est généralement représenté comme un souverain juste et respecté de ses sujets, à l'image du roi Arthur des légendes celtes.

Selon la Chronique de Nestor, Vladimir « se laissa aller à l'amour des femmes... car il était débauché comme Salomon ». L'évêque allemand Thietmar le décrit comme « fornicator immensus et crudelis », tandis que les chroniqueurs font référence à plusieurs centaines de concubines qu'il gardait dans son palais de Vychgorod. De ses différentes épouses, il eut au total onze fils.

Vladimir sera ensuite considéré comme « Saint » par l’Église Orthodoxe, du fait de son « changement de vie » après sa conversion (moins violent, vie plus austère). Le pape Jean-Paul II, à la fin du XXe siècle fera à son tour entrer ce roi slave dans le martyrologe de l’Église catholique[8].

Unions et postérité

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Vladimir et Rogneda (par Anton Lossenko, 1770).

On ne connaît pas le nombre exact de ses enfants, ni même si certains d'entre eux sont réellement ses enfants (plusieurs de ses enfants ont également une mère supposée) :

  • Il a d'une Tchèque (Malfrida) :
    • Vycheslav (mort en 1010), l'aîné de tous, prince de Novgorod ;
  • d'une autre :
    • Sviatoslav (tué en 1015), prince des Drevlianes,
    • Stanislav, prince de Smolensk,
    • Pozvizd,
    • Soudislav (mort en 1065) ;

Les Russes ont canonisé ce prince isapostole et l'honorent le 15 juillet, jour de sa mort. L'impératrice Catherine II a institué en son honneur l'Ordre de Saint-Vladimir.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. Riourik
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
4. Igor de Kiev
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
2. Sviatoslav Ier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
5. Olga de Kiev
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1. Vladimir Ier de Kiev
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
6. Malk Lioubetchanine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
3. Maloucha
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Statue de Vladimir le Soleil rouge à Sébastopol.

Filmographie

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Galerie de portraits

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Galerie de monuments

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Galerie numismatique

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Galerie philatélique

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Notes et références

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  1. De son nom de baptême Basile.
  2. Dans les épopées.
  3. Par l'Église après sa mort.
  4. Les sources divergent, mais indiquent toutes une date de naissance allant de 956 à 960.

Références

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  1. Диба Ю. Батьківщина святого Володимира: Волинська земля у подіях X століття (Міждисциплінарні нариси ранньої історії Руси-України). - Львів: Видавництво “Колір ПРО”, 2014. - 484 с.: іл. - (Серія “Невідома давня Україна”. - 1).
  2. (en) Den hellige Vladimir av Kiev (~956–1015), Den Katolske Kirke.
  3. a et b Histoire de Yahya-Ibn-Said d'Antioche Continuateur de Sa'id-Ibn-Bitrik (texte arabe et français) éditée et traduite par I. Kratchkovsky et A. Vasilev, Patrologia orientalis ed par Graffin R et Nau F, XXIII, Paris, 1932.
  4. Marc-Antoine-François de Gaujal, Études historiques sur le Rouergue : Volume 3, Paris, Paul Dupont, 1859, p. 216. [lire en ligne (page consultée le 5 novembre 2020)].
  5. Chronique des temps passés de Nestor.
  6. a b et c « Le martyrologe romain fait mémoire de Saint Vladimir », Magnificat, no 248,‎ , p. 222.
  7. a b et c « Saint Vladimir de Kiev Grand Prince de Kiev (+ 1015) », sur nominis.cef.fr (consulté le ).
  8. a b c et d (it) Domenico Agasso, « San Vladimiro (Basilio) di Kiev Principe », sur santiebeati.it, (consulté le ).
  9. Selon l'historien slavophile Chermontov, qui a compilé les différentes sources, cette dernière interprétation, plus politique, serait un pamphlet grec du XIe siècle pour éviter la canonisation de Vladimir. Voir là-dessus: Michale Klimenko, (de) Ausbreitung des Christentums in Russland seit Vladimir dem Heiligen bis zum 17. Jahrhundert: Versuch einer Übersicht nach russischen Quellen, Berlin & Hambourg, Lutherisches Verlagshaus, 1969, p. 38-39.
  10. Arthur Koestler, La Treizième Tribu : L’Empire khazar et son héritage, Tallandier, , 320 p.
  11. Louis Léger, Chronique dite de Nestor : traduite sur le texte slavon-russe avec introduction et commentaire critique, Paris, coll. « Publications de l'École des Langues orientales vivantes, 2e série ; 13 », , 282 p. (gallica.bnf.fr, lire en ligne), p. 88-90.
  12. François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Éditions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 86.
  13. Pierre Avril, « Poutine mobilise la patrie russe », Le Figaro, samedi 5 / dimanche 6 novembre 2016, page 8.
  14. « Viking, la naissance d’une nation », sur AlloCiné (consulté le ).

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Bibliographie

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  • Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire, 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN 978-2262051631),
  • Francis Dvornik, « La Russie de Kiev » dans le livre : Les Slaves : histoire et civilisation, de l'Antiquité aux débuts de l'Époque contemporaine, Paris, Seuil, 1970, p. 171-228.
  • Vladimir Volkoff, Vladimir, le Soleil rouge (traduit de l'anglais par Gérard Joulié), Julliard et L'Âge d'Homme, Paris et Lausanne, 1981, 410 p. (ISBN 2-260-00268-4).
  • Boris Vassiliev, Владимир Красное Солнышко (Vladimir le Beau Soleil), Litres, 2020 (ISBN 9785457831971).

Articles connexes

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Liens externes

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