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Triangle d'or (Bordeaux)

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Triangle d'or
Triangle d'or (Bordeaux)
Église Notre-Dame de Bordeaux
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région administrative Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Ville Bordeaux
Canton Bordeaux-2
Géographie
Coordonnées 44° 50′ 33″ nord, 0° 34′ 35″ ouest
Cours d’eau Garonne
Site(s) touristique(s) Logo monument historique Classé MH (1908)
Patrimoine Mondial de l'Humanité
Site patrimonial remarquable
Transport
Gare Gare de Bordeaux Saint-Jean
Tramway (B) (C) (D)
Vélos en libre-service Grands Hommes
Cours du Chapeau-Rouge
Allées de Tourny
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bordeaux
Voir sur la carte administrative de Bordeaux
Triangle d'or

Le Triangle d'or est le surnom donné à un quartier chic de Bordeaux. Il correspond à la réalité sociologique et financière du centre-ville de la ville où la population bourgeoise est prédominante, mais aussi où les prix de l'immobilier sont les plus élevés.

Géographie

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Carte
Le Triangle d'or bordelais.

Le Triangle d'or est traditionnellement défini comme l'espace (en forme de triangle équilatéral) situé entre les Allées de Tourny, le cours de l'Intendance et le cours Georges-Clemenceau[1],[2],[3]. Certains auteurs étendent néanmoins le triangle jusqu'aux cours du chapeau Rouge et Xavier-Arnozan, incluant ainsi la place des Quinconces[4]. Le quartier fait partie de la subdivision Bordeaux Centre[5].

Mise en place du Triangle

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Le développement du quartier du Triangle d'or s'inscrit dans le cadre des grands travaux urbanistiques bordelais de la seconde moitié du XVIIIe siècle initiés par l'intendant Tourny[6]. Outre le Cours de l'Intendance déjà en place depuis le XIe siècle à la suite du comblement des fossés de la première enceinte[7], les deux autres côtés du triangle (Allées de Tourny et Cours Georges-Clémenceau) sont mis en place à cette époque[6]. Le percement de ces deux axes répond aux souhaits du pouvoir royal d'encourager le développement résidentiel, d'établir un espace de loisir et de sociabilité pour l'élite commerçante et enfin de désenclaver le quartier des Chartrons qui était isolé du reste de la ville par le château Trompette[6],[8]. Les allées de Tourny sont construites entre 1743 et 1757 dans le prolongement de la rue Fondaudège qui constituaient la traditionnelle voie d'accès (lébade) depuis le Médoc. La construction du cours Clémenceau est quant à elle décidée en 1746, dans la continuité de celle du jardin public[6].

Au XVIIIe siècle, l'espace constituant l'« intérieur » de l'actuel Triangle d'or était occupé par un ensemble de couvents appartenant aux ordres des récollets et des jacobins[9] et dont persistent aujourd'hui la cour Mably et l'église Notre-Dame[réf. nécessaire]. À la suite de la Révolution française, ces terrains furent nationalisés et la ville se trouva en possession de vastes terrains vacants se prêtant à une opération urbanistique de grande ampleur[9]. En 1791, l'architecte Chalifour, s'inspirant des idées préalablement soumises par Laclotte, Bonfin et Lhote, proposa un plan de réorganisation du quartier, avec une place centrale, l'actuelle Place des Grands-Hommes, et des rues rayonnantes[9]. Les rues furent baptisées du nom des grands esprits ayant inspiré la Révolution française, avec un premier axe formé des rues Montesquieu et Montaigne et un second axe formé des rues Rousseau et Voltaire[9]. Les travaux commencèrent en 1792 mais furent interrompus par la Terreur et ne reprirent qu'en 1797[réf. nécessaire].

L'édification du Théâtre français, est confiée en 1793 à l'architecte Jean-Baptiste Dufart. Celui-ci est achevé en 1801, et par sa forme en demi-ellipse, permet d'adoucir l'angle entre les rues Condillac et Montesquieu, tout en ménageant une place facilitant la circulation et mettant en valeur l'édifice[9].

Le plan en triangle ainsi que la place centrale et ses rues rayonnantes évoquent à certains le symbole maçonnique de l'Œil de la Providence au sein du « delta lumineux »[10],[11].

Évolution ultérieure

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En 1806, le marché de la Place Nationale (actuelle Place Gambetta) est transféré sur la Place des Grands-Hommes[12]. Le marché s'y tient d'abord de manière hebdomadaire puis quotidiennement[13]. En 1854, la municipalité décide d'abriter le marché sous des halles métalliques et fait pour cela agrandir le rayon de la place[14]. Le projet est confié à l'architecte Charles Burguet et la nouvelle halle est édifiée en 1860[14]. La halle est démolie un siècle plus tard, en 1961, pour être remplacée par une coupole de béton, sur un projet de Jean Alfred-Duprat[14]. Cette nouvelle structure sera toutefois éphémère. En 1988[réf. nécessaire], l'architecte Claude-Henri Aubert remporte l'appel à projet lancé par le maire Jacques Chaban-Delmas pour restructurer le marché[14]. Un centre commercial aux parois de verres surmontant un parking souterrain est édifié en 1991[14].

Les cours entourant le triangle, rénovés et devenus piétons avec l'arrivée du tramway, permettent d'admirer les façades du XVIIIe et du XIXe siècle de ces bâtiments luxueux. Le triangle d'or est aujourd'hui considéré comme la vitrine du luxe bordelais.

Bâtiments remarquables

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Notes et références

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  1. Vivre la ville, vivre Bordeaux, Presses Universitaires du Mirail, , 155 p. (ISBN 978-2-85816-881-1, lire en ligne), p. 20 :

    « [...] dans le Triangle d'Or, délimité par le cours de l'Intendance, les allées de Tourny et le cours Georges Clémenceau »

  2. Michel Duchène, La grande métamorphose de Bordeaux, Editions De L'aube, coll. « Bibliotheque Des Territoires », , 256 p. (ISBN 978-2-8159-3181-6) :

    « C'est le nom du triangle presque équilatéral formé par les cours Clemenceau, de l'Intendance et les allées de Tourny, occupés par les commerces de luxe »

  3. Émile Victoire, Sociologie de Bordeaux, La Découverte, (ISBN 9782707189288):

    « À Caudéran, comme dans le « triangle d'or » du centre historique (délimité par le cours de l'Intendance, le cours Georges Clemenceau et les allées de Tourny), on fréquente peu les voisins et la vie sociale se déroule ailleurs. »

  4. Historien Jacques Clémens et Jean-François Pée, Quartier du Grand Théâtre, Bordeaux, Bordeaux, Nouvelles Editions Sutton, , 128 p. (ISBN 2813805343, EAN 978-2813805348), p. 92 :

    « Le Triangle d'Or par sa forme géométrique agrandie depuis la métamorphose de la ville par Louis-Urbain Aubert de Tourny […], atteint le Cours Xavier Arnozan incluant la Place des Quinconces avant de rejoindre le Cours de l'Intendance avec le Cours du Chapeau Rouge. »

  5. « Huit quartiers pour vous », sur Site officiel de la ville de Bordeaux (consulté le )
  6. a b c et d Stéphanie Whitlock, « « La culture du commerce : la promenade et le Jardin royal de Bordeaux au XVIIIe siècle » », Annales du Midi, no Thématique : L'entrevue de Bayonne (1565),‎ , p. 203-232 (lire en ligne, consulté le )
  7. Louis Desgraves, Évocation du vieux Bordeaux, Les Éditions de Minuit, , 446 p. (ISBN 9782707332974), p. 55-59
  8. Michel Figeac, Histoire de Bordeaux, Presses universitaires de Rennes, , p. 154
  9. a b c d et e Michel Figeac, « « Révolution et urbanisme à la fin du XVIIIe siècle : Bordeaux entre vandalisme, iconoclasme et spéculation immobilière » », Histoire, économie & société, vol. 33, no 3,‎ , p. 67-83 (lire en ligne, consulté le )
  10. « Bordeaux la maçonnique », Sud Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Bordeaux, Cité Maçonnique », (consulté le )
  12. Albert Rèche, Naissance et vie des quartiers de Bordeaux : mille ans de vie quotidienne, l'Horizon chimérique, , 250 p., p. 223
  13. Albert Rèche, Naissance et vie des quartiers de Bordeaux : mille ans de vie quotidienne, l'Horizon chimérique, , 250 p., p. 100
  14. a b c d et e « Bordeaux : connaissez-vous l’histoire de la place des Grands-Hommes et de son marché », Sud Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le )