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Robert Ier de Bourgogne

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Robert Ier
Illustration.
Titre
Duc de Bourgogne

(44 ans)
Prédécesseur Henri Ier
Successeur Hugues Ier
Biographie
Dynastie Maison capétienne de Bourgogne
Nom de naissance Robert de France
Date de naissance vers 1011
Date de décès
Lieu de décès Fleurey-sur-Ouche
Père Robert II le Pieux
Mère Constance d'Arles
Conjoint Hélie de Semur
Ermengarde d'Anjou
Enfants Hugues
Henri
Robert
Simon
Constance de Bourgogne
Hildegarde de Bourgogne

Robert de France[1] né vers 1011 et mort le à Fleurey-sur-Ouche, duc de Bourgogne de 1032 à 1076, comte de Charolais, de Langres (1027), et d'Auxerre (de 1040 à 1060).

Robert Ier est un prince de sang royal français, fils du roi franc Robert II le Pieux et de Constance d'Arles.

Robert, duc de Bourgogne

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En 1030, sans doute poussé par la reine Constance, il se révolte avec son frère Henri Ier contre le roi, leur père. Henri prend le château de Dreux et Robert enlève Beaune et Avallon. Ils se réconcilient à l'instigation de Guillaume de Volpiano abbé de Saint-Bénigne de Dijon. L'année suivante, après la mort de son père, soutenu par sa mère Constance d'Arles, il se révolte contre son frère aîné, revendiquant le trône. La guerre s'ensuit entre les deux frères. Henri soutenu par le duc de Normandie rend toute résistance impossible et Robert vaincu près de Villeneuve-Saint-Georges renonce à la succession et entre en possession du duché de Bourgogne que son père avait projeté de lui accorder[2]. Il ne peut en prendre possession que fin 1031 ou au début de 1032, qu'après que son frère Henri, chassé du domaine royal par Constance, ait réussi à recouvrer son trône.

En 1033, il contracte alliance avec la famille richement possessionnée en Autunois et en Charolais des seigneurs de Semur-en-Brionnais en épousant, en premières noces, sa cousine au second degré Hélie de Semur-en-Brionnais (1016- †1056), fille de Dalmace Ier de Semur (ou Dalmas ou encore Damas), seigneur de Semur-en-Brionnais, et d'Aremburge de Vergy fille de Henri Ier de Bourgogne et nièce du roi Hugues Ier.

Hélie de Sémur est la sœur de l'abbé Hugues de Cluny[3] (1024-1109), et la petite-nièce du comte-évêque Hugues de Chalon. Le duc Robert devient par ce mariage le beau-frère de l'abbé Hugues de Cluny.

La succession d'Outre-Saône

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Le duché de Bourgogne et le Comté de Bourgogne (approximativement la Franche-Comté actuelle).

Outre-Saône, en comté de Bourgogne, le dernier roi, Rodolphe III meurt en 1032 sans postérité. Deux de ses neveux, Eudes, fils de sa sœur Berthe de Bourgogne et Conrad, mari de sa nièce Gisèle, fille de sa sœur Gerberge, peuvent prétendre à sa succession. Écartant Eudes, le choix de Rodolphe s'arrête sur Conrad qu'il appelle à sa succession. Eudes revendique son droit. Renaud Ier, fils d'Otte-Guillaume embrasse son parti, entre dans la ligue contre Conrad et appuie les deux tentatives (1033-1036) que fait Eudes pour se mettre en possession du royaume de Bourgogne. Le , jour de la diète de Soleure qui voit le rattachement à l'Empire du comté, Renaud Ier préfère paraître à Dijon, en compagnie des comtes de Chalon et de Nevers, des évêques de Langres et de Soissons, plutôt que de rendre hommage à l'empereur ; prouvant l'intérêt et l'appui (?) que devait montrer le duc Robert pour les affaires d'Outre-Saône[4].

Interventions en Auxerrois

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Le Hugues de Chalon, comte de Chalon et évêque d'Auxerre meurt. Il a été le seul défenseur des droits revendiqués par le roi Robert le Pieux dans sa lutte pour se rendre maître de la Bourgogne et il devait à la faveur royale d'avoir été sacré le comme évêque d’Auxerre. Il a joué un rôle de conseiller auprès du duc et son influence en Bourgogne a été considérable. Sa mort déclenche une intervention de Robert Ier dans l'Auxerrois contre Renaud, le comte de Nevers, beau-frère du duc[5]. Robert voulait-il prendre possession du comté ou faire reconnaître sa suzeraineté par Renaud, ou encore de faire accepter Héribert en qualité d'évêque, successeur de Hugues de Chalon ? L'historien J. Richard écrit que les motifs de son intervention en Auxerrois sont obscurs[6]. La rencontre armée qui eut lieu entre les deux adversaires à Sainte-Vertu, dans l'Yonne, coûta la vie au comte Renaud. La mort du comte met fin aux hostilités et permet à Robert Ier de maintenir sa domination sur l'Auxerrois.

Le fils de Renaud, Guillaume Ier, renforce sa puissance par son mariage en 1045 avec Ermengarde de Tonnerre et revendiqua ses droits sur le comté d'Auxerre. La guerre reprit. En 1057 une armée ducale commandée par Hugues, le fils aîné du duc, envahit l'Auxerrois et brûle la cité de Saint-Bris[7]. En 1058 Robert Ier, aidé de Thibaud, comte de Blois, devenu aussi comte de Champagne, attaquent l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre[8]. Vers 1059 et 1060, le fils aîné de Robert Ier, Hugues, trouve la mort peu après dans une action de guerre contre le comte Guillaume Ier de Nevers. L’année suivante, Thibaud, revient guerroyer dans l’Auxerrois et ne parvient qu’à brûler Toucy. Le concile d’Autun en 1060 marque la fin de cette guerre en Auxerrois. Le duc semble avoir abandonné ses droits sur l’Auxerrois[9].

Le « meurtre » de Dalmace Ier de Semur-en-Brionnais

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Robert est d'un caractère violent et farouche. Selon les dires de certains historiens, en particulier E. Petit, repris par Eugène Jarry[10], auxquels ne souscrit pas l'historien J. Richard[11] : qui écrit « Nous ne savons rien du genre de mort auquel succomba Damas de Semur », le duc Robert aurait, dans un accès de colère à la suite d'une querelle au cours d'un repas, tué Dalmace de Semur[11], son beau-père, ainsi que son beau-frère, Jocerand[12], fils de Dalmace, qui voulait s'interposer.

Expédition en Espagne

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L'abbé Hugues de Cluny, qui joue un rôle en Espagne dans la propagation de la réforme grégorienne et dans l'éradication du rite mozarabe, intéressa la noblesse bourguignonne à la Reconquista. Robert Ier le Vieux se rendit en 1058 à Barcelone, à la cour du comte de cette ville Raymond Borel. Il est accompagné de son second fils Henri, fils de sa première épouse Helie de Semur. À la suite de cette rencontre, Henri aurait épousé une parente du comte[13], dont le surnom passe à ses descendants[14].

Violences et brigandages

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La rareté des informations concernant Robert Ier est extrême, déplore J. Richard. Néanmoins, les faits que les historiens connaissent de lui dans les dernières années de sa vie ne sont que violences et brigandages auxquels il se livrait. Ces exactions pourraient être le reflet de son impécuniosité grandissante, plus peut-être que d'un caractère emporté[15]. Les historiens comme J. Garnier et A. Kleinclausz lui ont même donné le surnom de « Robert sans terre ». Les exactions du duc commises à l’égard des églises et des abbayes sont nombreuses. Il avait enlevé les récoltes, saisi les dîmes, s'était emparé des celliers. En Auxerrois, en Langrois, dans le Dijonnais et l’Auxois, partout s'élevaient les plaintes des religieux. De tels crimes ne pouvaient rester impunis. Ils valurent à Robert d'être excommunié. Les religieux le convoquèrent au concile tenu à Autun (1060 ?) où il fit amende honorable. Il est probable que c’est au concile d’Autun que se décida son voyage à Rome qui dut avoir lieu entre les années 1060 et 1064 et qui devait lui apporter le pardon de ses crimes.

Selon l'historien E. Petit[16], Robert de Bourgogne mourut le d'un accident honteux et tragique sur lequel on n'a aucun détail, en l'église de Fleurey-sur-Ouche, et l'historien J. Richard dit au sujet de sa mort[17] : « les historiens ecclésiastiques font grief au vieux duc d'un mariage « incestueux » contracté après la répudiation de la duchesse Hélie de Semur avec Ermengarde d'Anjou sa cousine au 3e degré qui descendait de Hugues le Grand, dit Hugues l'Abbé ; on fait allusion à une mort « honteuse  » en ajoutant : « Robert mourut « dedecorose »[18] en l'église de Fleurey-sur-Ouche  ».

Mariages et descendance

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De son premier mariage avec Hélie de Semur, ils eurent[19] :

  • Hugues de Bourgogne, né en 1034, († 1058 ou 1059 ?) ;
  • Henri de Bourgogne (1035 - († 1070 ou 1072) ;
  • Robert (1040 - † 1113) ;
  • Simon (1044 - † 1088) ;
Robert et Simon sont exilés par leur neveu Hugues Ier de Bourgogne lorsqu'il prend possession du duché. E. Petit écrit qu'ayant pris part à l'expédition d'Espagne contre les Maures, Robert se trouve à León en Espagne en 1087 et qu'il passe ensuite en Sicile où il épouse la fille du roi Roger Ier de Sicile. La veuve de ce dernier, Adélaïde de Montferrat, lui confie la régence de ses États pendant la minorité de son fils[20]. Robert serait mort en 1112. D'après Orderic Vital[21], il serait mort empoisonné, de la main même de celle qui l'avait appelé en Sicile pour sauver le pays menacé d'une ruine imminente et lui avait donné en mariage une de ses filles. Quant à Simon, E. Petit, en s'appuyant sur Orderic Vital, écrit qu'il suivit la fortune de son frère et qu'il ne le rencontre cité nulle part dans les documents.

Il répudie Hélie[22] et se remaria avec Ermengarde, dite Blanche, fille de Foulque III Nerra, comte d'Anjou, et Hildegarde de Sundgau, et veuve du comte de Gâtinais Geoffroy Ferréol. Ils eurent :

Notes et références

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  1. Généalogie de Robert Ier de Bourgogne sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale.
  2. J. Richard, dans Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 8, écrit ceci :
    « Robert le Vieux, affirme dans un diplôme de 1035 que son père avait projeté de faire de lui un duc de Bourgogne, et nous n'avons pas de raison pour rejeter son témoignage. Que ce soit après sa révolte, en 1030, ou à une autre date, le jeune Robert avait donc été désigné pour recevoir le duché. »
  3. Université Jean Monnet-Saint-Étienne, Les Religieuses dans le cloître et dans le monde des origines à nos jours, 1994, p. 198.
  4. La forme interrogative est employée par J. Richard dans Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 13.
  5. Il avait pris pour épouse Adélaïde de France, une sœur du duc.
  6. Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 12.
  7. Jacques-Antoine Dulaure, Histoire critique de la noblesse, depuis le commencement de la monarchie, 1790, p. 53.
  8. Waast Barthélemy Henry, Histoire de l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre, 1853, p. 173.
  9. J. Richard dans Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 12, écrit : Robert avait-il dû abandonner ce qu’il avait acquis en 1040 ?
  10. Dans Formation territoriale de la Bourgogne. essai de géographie historique, Paris, 1948. Dans J. Richard, Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 146, r. 3.
  11. a et b Cette version des faits est identique à la thèse développée par E. Petit dans Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, T. I, p. 167-169.
    L'historien Jean Richard dans Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, Société Les Belles Lettres, Paris, 1954, p. 12, r. 3, la réfute et, pour sa part, se contente d’écrire notamment au sujet de la mort de Dalmas (ou Damas ainsi qu'il l'écrit) :
    « Nous ne savons rien du genre de mort auquel succomba Damas de Semur ».
    Mais il apporte néanmoins les précisions suivantes :

    « Hildebert (Hildebert du Mans), rapporte que le duc son gendre l’avait fait périr «  propria manu  », ce qui a permis aux historiens brionnais de supposer qu’il avait trouvé la mort pendant la guerre d’Auxerrois. Quant à Petit, il ajoute à la mort de Damas celle du fils de ce dernier, Joceran, tué par « deux soldats du duc », dépassant ici le témoignage de nos sources (Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, T. I, p. 167-168). Le même historien, suivant une interprétation due à Maillard de Chambure, Histoire et description de l’église de N.-D. de Semur-en-Auxois (M.C.A.C.O., Ire série, I, 1832-1833, p. 76-84), suppose que Damas aurait été empoisonné lors d’un banquet auquel assistait son gendre, ceci d’après le tympan de la porte des Bleds, à la Collégiale Notre-Dame de Semur-en-Auxois, exécuté seulement après 1250 et qui représente un banquet à la cour du roi Gondophorus, parmi d’autres scènes de la légende de saint Thomas. Les contorsions d’une danseuse ont été assimilées aux convulsions de Damas empoisonné (P. de Truchis, Notre-Dame de Semur, dans le Guide du congrès archéologique. D’Avallon , 1907 ; Kleinclausz, Quomodo, p. 70, n° 2). Cette erreur d’interprétation est due à une confusion entre les deux Semur, commise par Courtépée qui savait cependant que le sceau de la duchesse Hélie avait été découvert au château de Semur-en-Brionnais (Description… , III, p. 84) et affirme néanmoins que N.-D. de Semur avait été bâtie par Robert Ier en expiation du meurtre de Damas. La mort de celui-ci est antérieure à 1048, comme le montre une charte de Cluny (n° 2940) »

    .
  12. Dans Histoire de l'Ordre de Cluny depuis la fondation de l'abbaye jusqu'à la mort de Pierre-le-Vénérable de J.-Henri Pignot, T. II, 1868, p. 4, r. 1, J.-H Pignot écrit au sujet de la mort de Jocerand : « Jocerand fut tué encore jeune par un soldat qui chercha un asile à Cluny ».
  13. M. Chaume prénomme cette parente : « Clémence de Barcelone, petite-fille présumée de RaymondBorel Ier ».
  14. Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 13, r. 1, et M. Chaume, Les premières croisades bourguignonnes au-delà des Pyrénées, Annales de Bourgogne, XVIII, 1946, p. 161-165, et En marge des croisades bourguignonnes d'Espagne, Annales de Bourgogne, IX, 1937, p. 68-73.
  15. J. Richard, Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 13.
  16. Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, T. I, p. 187.
  17. Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 13, r. 4.
  18. D'après les sources indiquées par J. Richard : Quomodo, p. 70, no 1 ; Saint-Marcel, no 33.
  19. Les contradictions relevées lors de la consultation de divers documents ne permettent pas de considérer les renseignements concernant l'attribution de la descendance entre premier et deuxième lit comme fiables. Toutefois, en ce qui concerne les quatre fils de Robert Ier, l'historien J. Richard dans Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 14. écrit que Hugues et Henri sont du premier mariage et Robert et Simon, auxquels il destinait son héritage, du second lit.
  20. Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, p. 152.
  21. Ordericus Vitalis, lib. XIII, p. 897. Dans Histoire de la Sicile sous la domination des Normands de C. Lecat de Bazancourt, Paris, 1846.
  22. Vers 1048-1054 ? Un acte daté du 16 janvier 1055, confirmant aux religieux de Saint-Bénigne de Dijon le droit de banvin, sur lequel un espace, où était ordinairement inscrit le nom de la duchesse, avait été laissé en blanc, permet à l'historien E. Petit d'écrire que la répudiation dut avoir lieu avant cette date. Dans son arbre généalogique des ducs de Bourgogne, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, p. 515, il indique la date de 1055 comme date de répudiation de la duchesse Hélie.

Bibliographie

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  • Jean Richard, Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècle, Société Les Belles Lettres, Paris, 1954.
  • Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, Paris, 1885.
  • Maurice Chaume, Les origines du duché de Bourgogne, Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres, 1925.
  • Eugène Jarry, Formation territoriale de la Bourgogne. essai de géographie historique, Paris, 1948.

Articles connexes

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Liens externes

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