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Nynetjer

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Nynetjer
Image illustrative de l’article Nynetjer
Statuette de Nynetjer - Rijksmuseum van Oudheden, Leyde (F 2014/6.1)
Période Période thinite
Dynastie IIe dynastie
Fonction principale roi
Prédécesseur Nebrê
Dates de fonction XXVIIIe siècle AEC[note 1]
Successeur Ouneg ?
Sépulture
Nom Tombe B
Type Hypogée
Emplacement Saqqarah
Objets Empreintes de sceaux

Nynetjer (ou Ninetjer), est le troisième roi de la IIe dynastie pendant la période thinite. Il succède à Nebrê. Manéthon l'appelle Binôthris et lui compte quarante-sept ans de règne.

Attestations

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Attestations contemporaines

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Le roi est attesté par un certains nombres de documents contemporains :

  • des empreintes de sceaux comportant le nom d'Horus du roi :
    • une empreinte de sceau découvert dans la tombe de Khâsekhemouy à Abydos,
    • des empreintes de sceaux provenant du cimetière de l'élite à Saqqarah-Nord, plus particulièrement dans les mastabas S2171, S2302, S2498 et 3009[1],
    • une empreinte de sceau dans la tombe 505 H.4 dans la nécropole d'Helwan[1],
    • cinq empreintes de sceaux dans un mastaba près de Gizeh[1],
    • des empreintes de sceaux provenant de la tombe du roi à Saqqarah[1],
  • des éléments de vaisselle en pierre :
    • deux inscriptions de Nesout-bity Nynetjer-Nebty découvert dans la tombe de Péribsen à Abydos, dont l'une avec le serekh de Nebrê[2],
    • près de dix-sept inscriptions découvertes dans les galeries-magasins sous la pyramide de Djéser[3],[4],[5],
      • trois d'entre elles (nos 74, 77 et 78 de Lacau et Lauer) comportent le serekh du roi ; le no 74, qui inclut également le nom d'Hotepsekhemouy à gauche du serekh de Nynetjer, est clairement une usurpation car ce serekh est surchargé sur un nom effacé avec soin,
      • treize d'entre elles (nos 63 à 73 et 75-76 de Lacau et Lauer) comporte les titres et le nom Nesout-bity Nynetjer-Nebty ; le no 74 inclut également le nom de Nebrê,
      • l'une d'entre elles (no 98 de Lacau et Lauer) comporte le nom d'Or (précurseur du nom d'Horus d'or[6]) du roi Ren-Nebou,
    • près de neuf inscriptions sont quant à elles de provenance inconnue, certains incluant le serekh du roi, d'autres les titres et le nom Nesout-bity Nynetjer-Nebty,
  • une statuette en travertin du roi, figuré assis sur son trône et portant la robe de la fête-Sed et la couronne blanche hedjet (Rijksmuseum van Oudheden, Leyde, F 2014/6.1)[7],
  • la statuette du prêtre Hotepdief sur laquelle se trouvent côte à côte les serekh d'Hotepsekhemouy, Nebrê et Nynetjer[5],
  • une inscription rupestre près d'Abou Handal en Basse-Nubie ; l'inscription ne présente qu'un signe « n » à l'intérieur du serekh du roi, mais avec le signe « nṯr » pour « Dieu » placé au-dessus du serekh, dans la position normalement occupée par le faucon d'Horus ; par conséquent, le nom de Nynetjer est rendu par « Le Dieu N ».[8].

Cependant, la datation de certaines inscriptions, en particulier celles à l'encre noire, a posé quelques problèmes. Des archéologues comme Ilona Regulski soulignent que les inscriptions à l'encre sont un peu plus tardives que les sceaux et les inscriptions gravées sur la pierre. Elle date les marques à l'encre des règnes des rois tels que Khâsekhemouy et Djéser et suppose que les artefacts proviennent d'Abydos[9]. En fait, des vases en travertin et des pots en terre avec des inscriptions à l'encre noire au dessin très similaire montrant le nom de Nynetjer ont été trouvés dans la tombe de Péribsen[2],[1].

Il est à noter que certaines inscriptions découvertes à Bouto, en Basse-Égypte, nomment certains hauts fonctionnaires du règne, à savoir Iienkhnoum and Renouty[10].

Attestations ultérieures

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Le roi est mentionné au début du quatrième registre du recto de la pierre de Palerme, d'une part sur le fragment de Palerme mais aussi peut-être sur le fragment no 1 du Caire, bien que l'état de ce dernier ne permet pas d'entre être certain[1],[18] ; les années inscrites sur le fragment de Palerme, allant du 3e au 10e recensement (soit de la 5e/6e année à la 19e/20e année de règne si le recensement était biannuel[19]), sont les suivantes (en admettant que le 3e recensement correspondait à la 6e année de règne)[20] :

  • 6e année : escorte d'Horus (3e recensement des bovins)...(lacune)
  • 7e année : apparition du roi ; « étirement des cordes » (une cérémonie pour une fondation) pour Hor-Ren. Niveau de crue : 1,57 mètre.
  • 8e année : escorte d'Horus (4e recensement des bovins). Niveau de crue : 1,09 mètre.
  • 9e année : apparition du roi de Basse et Haute-Égypte ; Race du taureau Apis (pḥrr Ḥp). Niveau de crue : 1,09 mètre.
  • 10e année : escorte d'Horus (5e recensement des bovins). Niveau de crue : 1,98 mètre.
  • 11e année : apparition du roi de Basse-Égypte ; deuxième célébration de la fête de Sokar. Niveau de crue : 1,92 mètre.
  • 12e année : escorte d'Horus (6e recensement des bovins). Niveau de crue : 0,52 mètre.
  • 13e année : première célébration de Hor-seba-pet (Horus l'étoile dans le ciel) ; Destruction/fondation des villes de Schem-Rê (Le soleil est venu) et Ha (La ville du nord)[note 2]. Niveau de crue : 2,15 mètres.
  • 14e année : escorte d'Horus (7e recensement des bovins). Niveau de crue : 2,15 mètres.
  • 15e année : apparition du roi de Basse-Égypte ; deuxième Race du taureau Apis (pḥrr Ḥp). Niveau de crue : 1,92 mètre.
  • 16e année : escorte d'Horus (8e recensement des bovins). Niveau de crue : 2,40 mètres.
  • 17e année : apparition du roi de Basse-Égypte ; troisième célébration de la fête de Sokar. Niveau de crue : 2,21 mètres.
  • 18e année : escorte d'Horus (9e recensement des bovins). Niveau de crue : 2,25 mètres.
  • 19e année : apparition du roi de Basse-Égypte ; offrande pour la mère du roi ; célébration de la « Fête de l'éternité » (cérémonie funéraire). Niveau de crue : 1,92 mètre.
  • 20e année : escorte d'Horus (10e recensement des bovins)... (lacune).

Si le fragment no 1 du Caire comporte bien des années de règne de Nynetjer, alors il doit s'agir de ses trois et quelques dernières années de règne. L'état de l'inscription étant si mauvaise que les seuls éléments lisibles sont la « naissance » (création) d'un fétiche d'Anubis et d'une Apparition du roi de Basse et Haute-Égypte[20].

Le troisième roi de la IIe dynastie est présent sur les listes royales ramessides sous un nom différent, le nom écrit étant corrompu par le temps :

Concernant les listes manéthoniennes, le troisième roi de la dynastie selon Africanus est nommé Binôthris et aurait régné quarante-sept ans[22].

La longueur exacte du règne est inconnue, mais elle est estimée autour d'une quarantaine d'années selon les reconstitutions de la pierre de Palerme, ce qui est un peu inférieur à la durée de règne proposée par Manéthon de Sebennytos qui donnait une durée de quarante-sept ans[23].

La plupart des informations connues sur le règne de Nynetjer se trouvent sur les principaux fragments de la Pierre de Palerme de la IIe dynastie. Deux informations sont données ailleurs que par la pierre de Palerme ; en effet, deux vases découverts dans les galeries sous la pramide de Djéser mentionnent des informations sans règne associé mais que Toby Wilkinson associe au règne de Nynetjer[24],[25] :

  • une quatrième fête de Sokar est mentionnée sur un vase de travertin ; selon les données de la pierre de Palerme, cette fête se déroule tous les six ans, ce qui ferait de la célébration de cette quatrième fête l'évènement de la 22e ou 23e année,
  • un 17e recensement des bovins est mentionnée sur un autre vase de travertin ; selon les données de la pierre de Palerme, cette fête se déroule tous les deux ans, ce qui ferait de ce 17e recensement l'évènement de la 33e ou 34e année.

Manéthon, plus de 2 000 ans plus tard, disait que, pendant le règne de Binôthris, les femmes avaient le droit d'acquérir la dignité royale, ce qui signifie que les femmes pouvaient régner comme un roi. Des égyptologues tels que Walter Bryan Emery supposent que cette référence était une nécrologie aux reines Merneith et Neith-Hotep du début de la Ire dynastie, toutes deux étant censées avoir occupé le trône égyptien pendant plusieurs années car leurs fils étaient trop jeunes pour gouverner[26]. Pendant le règne de Nynetjer, l'événement annuel Escorte d'Horus a été complété par un événement appelé recensement des bovins qui était de la plus haute importance économique pour le royaume égyptien, car c'était la mise en œuvre officielle des collectes annuelles des impôts. Cette nouvelle source de revenus de l'État a été dorénavant maintenue. L'événement Escorte d'Horus a, quant à lui, été abandonné au début de la IIIe dynastie[27].

La fin de règne du roi est peut-être trouble : en effet, Nynetjer est peut-être le dernier roi du début de la IIe dynastie à avoir régné sur un pays unifié, laissant un pays divisé mais en paix (tout du moins au début comme le montrerait la tombe de Shery située à Saqqarah, ce dernier étant prêtre des cultes funéraires de Séned et Péribsen, ce dernier ayant pourtant régné uniquement au sud de l'Égypte) et ce jusqu'au règne de Khâsekhemouy qui aurait réunifié le pays par les armes[28].

Le mastaba S2302 du haut dignitaire Rouaben était autrefois considéré comme le tombeau de Nynetjer, jusqu'à ce que l'on trouve le véritable site funéraire du roi. Les premières interprétations erronées étaient causées par la grande quantité de sceaux d'argile portant le serekh de Nynetjer qui ont été trouvés dans le mastaba de Rouaben. En réalité, le mastaba S2302 appartient à Rouaben qui a occupé son poste pendant le règne de Nynetjer.

La tombe de Nynetjer, composée de grandes galeries, se trouve sous la chaussée de la pyramide d'Ounas à Saqqarah et mesure 94 × 106 mètres. La rampe d'accès mène à vingt-cinq mètres de profondeur dans trois galeries en direction est-ouest, s'étendant dans un système labyrinthique d'entrées, de vestibules et de couloirs. Le Deutsches Archäologisches Institut (DAI) a réalisé cinq fouilles et a découvert que la tombe de Nynetjer présente de grandes similitudes architecturales avec la tombe de la galerie A, qui serait le site funéraire d'Hotepsekhemouy. Cela a conduit le DAI à la conclusion que Nynetjer s'inspirait de la tombe de son prédécesseur. Cinquante-six couteaux en silex, quarante-quatre rasoirs, quarante-quatre autres lames et des jarres pots à vin et à bière ont été trouvés. La galerie sud était presque intacte et contenait beaucoup d'objets royaux de la vie de Nynetjer, tels que plus de cinquante pots à vin scellés, des filets de transport, des boîtes de rangement en bois et des bouteilles en albâtre décorées. Certaines des jarres à vin proviennent des tombes de la fin de la Ire dynastie. Dans une autre galerie, le masque de la momie et le cercueil d'une femme de l'époque ramesside ont été retrouvés. La tombe de Nynetjer a donc été partiellement réutilisée par la suite. La chambre funéraire principale était située à l'extrémité sud-ouest de la tombe, mais l'ensemble du site est très instable et risque de s'effondrer[29],[1],[30],[31].

Notes et références

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  1. En termes de chronologie absolue, la détermination de dates exactes de début et de fin de règne est un exercice périlleux du fait de l'ancienneté du règne ; on trouve par exemple :
  2. La lecture de ce passage du texte fait l'objet de nombreuses discussions, puisque le signe hiéroglyphique d'une houe utilisé ici peut vouloir dire destruction ou fondation

Références

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  1. a b c d e f et g Wilkinson 1999, p. 85.
  2. a et b Petrie 1901, p. 13 obj. nos 12-13.
  3. Lacau et Lauer 1959, p. 5 & 13-16 & Planche V nos 1-2 & Planches 13-16 & 19.
  4. Lacau et Lauer 1961, p. 6 & 33-38.
  5. a et b Wilkinson 1999, p. 86-87.
  6. Helck 1987, p. 116-117.
  7. Wilkinson 1999, p. 87.
  8. Žába 1974, p. 30–31.
  9. Regulski 2004, p. 960-961.
  10. Wilkinson 1999, p. 86.
  11. Lacau et Lauer 1959, p. 15 & Planche 16.
  12. Lacau et Lauer 1961, p. 37-38.
  13. Lacau et Lauer 1959, p. 5 & Planche V no 1.
  14. Lacau et Lauer 1961, p. 33-34.
  15. Lacau et Lauer 1959, p. 14 & Planche 15.
  16. Lacau et Lauer 1961, p. 36.
  17. Lacau et Lauer 1959, p. 6 & Planche V no 3.
  18. Dodson 2021, p. 45-46 & 115.
  19. Dodson 2021, p. 45-46.
  20. a et b Schott 1950, p. 59-67.
  21. a b et c Dodson 2021, p. 106.
  22. Dodson 2021, p. 173.
  23. Dodson 2021, p. 45 & 173.
  24. Lacau et Lauer 1965, p. 88-89.
  25. Wilkinson 1999, p. 85-86.
  26. Emery 1964, p. 104 & 175.
  27. Andrassy 2008, p. 16.
  28. Wilkinson 1999, p. 86, 88-89 & 91-92.
  29. Emery 1964, p. 104-105.
  30. Dodson 2021, p. 46-47.
  31. van Wetering 2004, p. 1065–1066.

Bibliographie

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  • (en) Toby Alexander Howard Wilkinson, Early dynastic Egypt, Londres, New-York, Routledge, , 436 p. (ISBN 978-0415186339) ;
  • (en) Aidan Mark Dodson, The First Pharaohs: Their Lives and Afterlives, Barnsley, The American University in Cairo Press, , 224 p. (ISBN 978-1649030931) ;
  • Pierre Lacau et Jean-Phillipe Lauer, La pyramide à degrés, vol. 1, t. IV, La Caire, Institut Français d'Archéologie Orientale,  ;
  • Pierre Lacau et Jean-Phillipe Lauer, La pyramide à degrés, vol. 2, t. IV, La Caire, Institut Français d'Archéologie Orientale,  ;
  • Pierre Lacau et Jean-Phillipe Lauer, La pyramide à degrés, t. V, La Caire, Institut Français d'Archéologie Orientale,  ;
  • (de) Wolfgang Helck, Untersuchungen zur Thinitenzeit - Ägyptologische Abhandlungen, vol. 45, Wiesbaden, Otto Harrassowitz, (ISBN 3-447-02677-4) ;
  • (de) Siegfried Schott, Altägyptische Festdaten, Mainz/Wiesbaden, Verlag der Akademie der Wissenschaften und der Literatur,  ;
  • (en) Zbyněk Žába, The rock inscriptions of Lower Nubia (Czechoslovak concession), vol. 1, Prague, Charles University, (OCLC 6047001, lire en ligne) ;
  • (en) Ilona Regulski, « Second Dynasty Ink Inscriptions from Saqqara », dans Stan Hendrickx & Barbara Adams, Egypt at its Origins, Leuven, Peeters Publishers, (ISBN 90-429-1469-6), p. 949 - 970 ;
  • (en) Flinders Petrie, Royal Tombs of the Earliest Dynasties, London, Egypt Exploration Fund,  ;
  • (de) Walter Bryan Emery, Ägypten - Geschichte und Kultur der Frühzeit, Wiesbaden, Fourier-Verlag, (ISBN 3-921695-39-2) ;
  • (de) Petra Andrassy, Untersuchungen zum ägyptischen Staat des Alten Reiches und seinen Institutionen (= Internet=Beiträge zur Ägyptologie und Sudanarchäologie XI), Berlin/London, (ISBN 978-1-906137-08-3) ;
  • (en) J. van Wetering, « The royal cemetery of Early Dynasty Period at Saqqara and the Second Dynasty Royal Tombs », dans Stan Hendrickx, Egypt at its Origins, Leuven, Peeters Publishers, (ISBN 90-429-1469-6) ;

Lien externe

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