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Narmer

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Narmer
Image illustrative de l’article Narmer
Gros plan de la palette de Narmer.
Nom en hiéroglyphe
Transcription Nˁr-mr
Décès v. 3125 avant notre ère
Période Période thinite
Dynastie Ire dynastie
Fonction principale Souverain d'Égypte
Prédécesseur Scorpion II (ou Shesh Ire, ou Ka)
Dates de fonction v. 3185 à 3125 avant notre ère[1],[2].
Successeur Hor-Aha
Famille
Père Scorpion II ou Ka
Mère Shesh Ire
Conjoint Neith-Hotep
Enfant(s) Hor-Aha
Beneryb
Sépulture
Type Tombeau
Emplacement Chambres B17 et B18, Oumm el-Qa'ab, près d'Abydos
Date de découverte 1894
Découvreur Émile Amélineau
Fouilles William Matthew Flinders Petrie entre 1899 et 1901

Narmer est l'un des tout premiers rois de l'Égypte antique. Il a régné pendant la période thinite, sans doute vers 3100 avant notre ère[3].

Il est probablement le successeur du couple Scorpion II / Shesh Ire, roi et reine de la dynastie égyptienne zéro ou de Ka. Certains considèrent qu'il a unifié la Haute et la Basse-Égypte et fondé la Ire dynastie. De fait, il est le premier roi de l’Égypte unifiée.

L'essentiel des informations disponibles sur ce pharaon sont tirées de la célèbre palette de Narmer[4], une plaque de grauwacke qui le représente combattant un peuple non identifié. Y figurent les premiers hiéroglyphes clairement identifiés, qui forment le nom de ce roi (nar-mer en égyptien : « poisson-chat, burin »[réf. nécessaire]). Narmer y est représenté deux fois, portant la couronne du Sud (couronne blanche des rois de Haute-Égypte) et celle du Nord (couronne rouge des rois de Basse-Égypte ou du delta).

L'identité précise de Narmer est débattue et beaucoup d'égyptologues[5],[6],[7] l'identifient à Ménès, quelques autres considèrent encore que Ménès serait plutôt son successeur.

Manéthon donne pour origine aux deux premières dynasties la ville de Thinis[8]. À proximité se trouve Abydos, la nécropole des rois de la période prédynastique[9].

Narmer pourrait toutefois être originaire de Hiérakonpolis, la capitale du royaume du Sud[10]. C'est en ce lieu qu'ont été trouvées la palette et la massue de Narmer, même si ces objets y ont probablement été déposés près de mille ans après son règne[11].

Généalogie

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pharaon
Narmer
 
 
 
Neith-Hotep
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Beneryb
 
 
 
pharaon
Hor-Aha
 
 
 
Khenthap
 
 
 
 
 
 


Les noms de Narmer et de Hor-Aha ont été trouvés dans la tombe probable de Neith-Hotep, une découverte qui a conduit à la conclusion que cette reine était l’épouse de Narmer et la mère de Hor-Aha[12]. Le nom de Neith-Hotep a été trouvé dans les tombes de Hor-Aha et de Djer, successeurs immédiats de Narmer, impliquant qu'elle était la mère de Hor-Aha[13],[14]. Neith-Hotep signifie « Neith est satisfaite », ce qui suggère que cette princesse était originaire de Basse-Égypte. En effet, la déesse Neith était la patronne de la ville de Sais, dans le delta occidental, une région conquise par Narmer lors de l'unification de l'Égypte. Il se peut donc que Narmer ait épousé Neith-Hotep pour consolider le lien entre les deux régions[12]. En outre, l'emplacement du tombeau de cette reine à Nagada, en Haute-Égypte, a convaincu certains égyptologues qu'elle descendait des dirigeants prédynastiques de Nagada qui ont régné sur cette ville avant la formation d’une Haute-Égypte unie[15]. On a également suggéré que la tête de massue de Narmer commémorait ce mariage[16].

Cependant, la découverte en 2012 d’inscriptions rupestres au Sinaï par Pierre Tallet[17]a remis en question l'identification de Neith-Hotep à l’épouse de Narmer[note 1]. Ou bien elle serait l'épouse de Hor-Aha[18],[19]. Quoi qu'il en soit, Neith-Hotep est la première femme dans l’histoire dont on connaît le nom et dont l’existence est confirmée par l'archéologie.

Le successeur de Narmer, Hor-Aha, est peut-être son fils et celui de Neith-Hotep[20],[14]. L'épouse de Hor-Aha est probablement sa fille, Beneryb[21].

Méni est le nom sous lequel les documents égyptiens le désignent à partir de la XVIIIe dynastie (scarabée d'Hatchepsout et de Thoutmôsis III)[22]. Ménès est la forme grecque utilisée par Manéthon. Ce nom pourrait signifier « quelqu'un », « personnage » ou « celui qui établit ». Il est possible que les prêtres, ne connaissant pas le nom du premier pharaon, aient utilisé cette expression à la place[23].

Dans un article paru en juillet 2002[24], Bernadette Menu suggéra que Ménès pouvait être un titre, « celui qui établit », porté par les deux premiers souverains de la première dynastie, Narmer et Hor-Aha.

Il se peut aussi que Narmer ait changé de nom après l'unification et la mise en place de l'institution pharaonique, prenant le titre de Ménès, « le fondateur »[25]. D'autant plus que les deux noms ont été trouvés associés sur un sceau, sans que l'on sache s'il s'agit de la même personne. Certes, les pharaons de la Ire dynastie portaient deux noms, le « nom d'Horus » que pourrait représenter Narmer, et le « nom des deux maîtresses » retenu par la tradition et qui pourrait être Ménès[26].

L’orthographe complète du nom d'Horus de Narmer se compose des hiéroglyphes du poisson-chat (nˁr) et du ciseau (mr))[27], d’où provient la lecture « Narmer » fondée sur le principe du rébus. Ce nom a parfois été traduit par le poisson-chat qui frappe [14], une lecture qui n’a pas fait consensus . D’autres traductions proposées incluent le poisson-chat en colère, combattant, féroce, douloureux, furieux, mauvais, malfaisant, mordant, menacant [28],[29],[30]... Certains chercheurs n'incluent pas le mot poisson-chat dans son nom[28],[31],[32], approches qui ne sont pas unanimement acceptées.

Le nom de Narmer est souvent écrit sous une forme abrégée, sans les deux hiéroglyphes mais simplement avec le symbole du poisson-chat, et parfois stylisé. Il est même dans certains cas représenté par une seule ligne horizontale[33]. Cette orthographe simplifiée semble due à la formalité du contexte. Mais chaque fois qu'un serekh est inscrit sur des objets de pierre ou sur un sceau officiel, les deux symboles sont présents. Sur les tessons de poterie et sur la pierre, seul le poisson-chat ou une version simplifiée apparaît.

Deux autres orthographes du nom de Narmer sont encore connues. Sur un sceau venant de Tarkhan, le symbole de l’oiseau Tjay (le signe G47 dans la liste de Gardiner, un oisillon battant des ailes) a été ajouté dans le serekh aux deux autres symboles utilisés pour Narmer. Cette écriture a été traduite par « Narmer le masculin »[34] ; cependant, selon Ilona Regulski[35], « le troisième signe (l'oiseau Tjay) ne fait pas partie du nom royal car il se rencontre rarement ». G. Godron[36] pense que le signe supplémentaire ne fait pas partie du nom, mais qu'il est là pour accommoder la composition.

En outre, deux sceaux funéraires venant d'Abydos montrent son nom d'une manière unique : le ciseau figure à la place du poisson-chat, et un autre symbole est ajouté, interprété comme une peau d'animal[37]. Selon Dreyer, c'est probablement un poisson-chat paré d’une queue de taureau, comme sur l'image de la palette de Narmer où il porte une queue de taureau, symbole du pouvoir.

Représentation

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Tête en calcaire d'un roi (Petrie pensait qu'il s'agissait de Narmer). Musée Petrie d'archéologie égyptienne, Londres.

Le Musée Petrie d'archéologie égyptienne de Londres possède la tête en calcaire d'un ancien roi d'Égypte, que Petrie identifia à Narmer sur la base d'une ressemblance[38] avec le visage du roi de la palette de Narmer. Cette identification n’est pas généralement acceptée : Trope, Quirke & Lacovara[39] y voient plutôt le roi Khéphren de la IVe dynastie, et Stevenson[40] également. Charron[41] l'identifie à un roi de la période thinite, sans l'assigner à un roi particulier. Wilkinson[42] propose d’y voir un roi de la IIe dynastie.

Identification possible avec Ménès

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Narmer est souvent assimilé à Ménès, le fondateur de la Ire dynastie, dite thinite selon Manéthon[43]. Mais cette conclusion n'est pas universelle. Certains égyptologues soutiennent que Ménès est en réalité Hor-Aha et qu'il a hérité d'une Égypte déjà unifiée par Narmer[44]. D'autres maintiennent que Narmer a initié le processus d'unification mais ne l'a pas achevé, laissant Ménès prendre le relais. Ceux qui voient en Narmer et Ménès une seule et même personne se fondent sur un sceau d'argile trouvé à Abydos.

Une autre théorie proposée est que Narmer a été le successeur immédiat du roi unificateur de l’Égypte, peut-être le roi Scorpion II dont le nom est inscrit sur une tête de massue découverte à Hiérakonpolis. Il aurait adopté les symboles d'unification mis en usage à la génération précédente[45].

Deux listes de rois trouvées dans les tombes de Den et de citent Narmer comme le fondateur de la Ire dynastie, suivi par Hor-Aha. La liste de Qâ donne les huit rois de la première dynastie dans le bon ordre, en commençant par Narmer[46]. Ménès n'est mentionné sur aucune de ces listes, car c'est généralement le nom d'Horus qui est utilisé sur les monuments, alors que Ménès est un nom de personne[47].

Les questions de l'identité de Ménès et de l'unificateur de l’Égypte sont liées mais distinctes. Narmer est souvent crédité d’avoir unifié l'Égypte par la conquête de la Basse Égypte par la Haute Égypte. Ménès quant à lui est traditionnellement considéré comme le premier roi de l’Égypte antique ; la majorité des égyptologues identifient Narmer et Ménès comme la même personne. Bien que vivement débattue (Hor-Aha, le successeur de Narmer, est la principale alternative identifiée comme étant Ménès par plusieurs spécialistes), l'opinion prédominante est que Narmer était Ménès[note 2].

La confusion vient du fait que Narmer est un nom d’Horus alors que Ménès est une appellation personnelle (nom de naissance ou nom de Nesout-bity). Toutes les listes royales qui apparaissent au Nouvel Empire donnent les noms personnels des rois. Presque toutes commencent par Ménès ou par des souverains divins ou semi-divins, avec Ménès comme le premier roi humain. La difficulté est de faire correspondre les preuves archéologiques contemporaines, qui répertorient les noms d’Horus, avec les listes royales qui donnent les noms de personnes.

Reconstruction de l'impression du sceau de Narmer-Menes, d'Abydos.

Deux documents ont été avancés pour prouver que Narmer ou Hor-Aha était Ménès. Le premier est une étiquette de Naqada, qui montre un serekh de Hor-Aha à côté d'une enceinte contenant des symboles interprétés comme le nom Ménès. Le second est une empreinte de sceau découverte à Abydos, sur laquelle le serekh de Narmer alterne avec le symbole de l'échiquier, mn, qui est interprété comme une abréviation de Ménès. Toutefois aucun de ces éléments n’est vraiment concluant[note 3].

Deux sceaux funéraires trouvés en 1985 et 1991 à Abydos près des tombes de Den[48] et de [49] présentent Narmer comme le premier roi, et Hor-Aha comme le second. Le sceau de Qâ dresse la liste des huit rois de la Ire dynastie et commence avec Narmer. Ces sceaux funéraires tendent à prouver que Narmer était le premier roi de la Ire dynastie et qu'il s'identifie à Ménès[50].

Narmer et l'unification de l'Égypte

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La fameuse palette de Narmer, découverte par James Edward Quibell en 1898 à Hiérakonpolis[51], représente Narmer portant les insignes des Haute et Basse-Égypte, ce qui implique qu'il aurait unifié les deux royaumes[52]. Il y a débat depuis sa découverte pour savoir si elle commémore un événement historique[52],[53] ou si elle est purement symbolique[54],[55],[note 4]. Toutefois, en 1993, Günter Dreyer découvrit à Abydos une étiquette[note 5] datant de Narmer et décrivant le même événement que la palette de Narmer, attestant qu'il s'agit bien d'un événement historique[56]. L'interprétation est acceptée par la majorité des égyptologues[note 6], tandis que J. Baines[57] et D. Wengrow[58] émettent encore des doutes.

Les preuves archéologiques suggèrent que l'Égypte avait été partiellement unifiée pendant les règnes de Ka et d'Iry-Hor, les prédécesseurs immédiats de Narmer, et peut-être dès le règne de Scorpion Ier (plusieurs générations avant Iry-Hor). La collecte d’impôts est probablement documentée pour Ka[59] et Iry-Hor[60]. La preuve d'un rôle joué par Scorpion Ier en Basse Égypte vient de sa tombe Uj à Abydos (Haute Égypte), où ont été trouvées des étiquettes identifiant des produits de Basse Égypte[61]. Bien qu’il ne s’agisse pas de documents fiscaux, ces étiquettes sont probablement des indices d'échanges plutôt que de conquêtes. Une différence considérable existe dans la quantité et la répartition des inscriptions avec les noms de ces précédents rois en Basse-Égypte et en Canaan (qui était atteint en passant par la Basse-Égypte), par rapport aux inscriptions datant du règne de Narmer. Les inscriptions de Ka ont été trouvées sur trois sites de Basse-Égypte et une autre en Canaan[62]. Des inscriptions d'Iry-Hor ont également été trouvées dans deux sites de Basse-Égypte et une en terre de Canaan[62],[63]. En comparaison, les serekhs de Narmer ont été trouvés dans dix sites de Basse-Égypte et dans neuf sites de Canaan (voir la discussion dans la partie « Sépulture et objets archéologiques »). Le rôle de Narmer en Basse-Égypte serait donc plus conséquent que ceux de ses deux prédécesseurs. Jusqu’à maintenant, les règnes de souverains de Haute-Égypte ne sont pas attestés en Basse-Égypte avant Iry-Hor. Les données archéologiques suggèrent donc que l'unification des deux terres a commencé sous Narmer et s'est terminée avec sa conquête d’une province dans le Nord-Ouest du Delta, comme le suggère la palette de Narmer[64].

L'importance que Narmer attacha à son « unification » de l'Égypte est démontrée par le fait qu'elle est commémorée non seulement sur la palette de Narmer, mais également sur un sceau-cylindre[65], sur l'étiquette-année de Narmer[66], et sur les coffres de Narmer[67]. De plus, les conséquences de l'événement sont évoquées sur la tête de massue de Narmer[68]. Narmer est décrit comme le premier roi sur les deux sceaux funéraires mentionnés auparavant et est également listé sous le nom de Ménès, le premier roi, dans les listes royales ultérieures. Bien que l’existence de quelques rois soit attestée avant Narmer, aucun d'entre eux n'est mentionné dans ces documents. Pour les anciens Égyptiens, l'histoire devait donc commencer avec Narmer et l'unification de l'Égypte, et tous les évènements l’ayant précédé furent relégués au domaine du mythe.

Narmer au pays de Canaan

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Selon le prêtre Manéthon, cité dans Eusèbe (Fr. 7(a), « Ménès mena une campagne à l'étranger et devint célèbre par la suite ». Si cette expédition a bien eu lieu (et en supposant qu'il s’agisse de Narmer), elle fut sans aucun doute dirigée vers la terre de Canaan, où le serekh de Narmer a été exhumé sur neuf sites différents. Quoiqu’une présence égyptienne soit bien attestée dans le pays de Canaan pendant deux siècles avant le règne de Narmer[69], c’est pourtant pendant le règne de ce roi que cette présence a culminé[70], pour diminuer rapidement ensuite. Les relations entre l'Égypte et Canaan « ont commencé vers la fin du cinquième millénaire et ont pris fin pendant la deuxième dynastie, où elles ont cessé tout à fait »[71]. Trente-trois serekhs égyptiens datant de la Dynastie 0 ont été découverts en Canaan[70], dont vingt sont attribués à Narmer. Avant Narmer, seuls un serekh de Ka et une inscription avec le nom d'Iry-Hor ont été trouvés en Canaan[62]. Les serekhs datant de souverains ayant régné avant Iry-Hor sont des serekhs génériques soit ne faisant pas référence à un roi spécifique, soit nommant des rois qui ne sont pas attestés à Abydos[70]. Un seul serekh attribué au successeur de Narmer, Hor-Aha, a été trouvé en Canaan, preuve du déclin de la présence égyptienne dans la région[70]. Il convient de noter que même cet exemple est contestable, Wilkinson ne croyant pas qu'il existe de serekhs de Hor-Aha en dehors d'Égypte[72]. De plus, très peu de serekhs associés aux autres rois des deux premières dynasties ont été découverts en Canaan[73].

La présence égyptienne en Canaan se manifeste davantage par la découverte dans cette région du Proche-Orient de poterie égyptienne fabriquée à partir d'argile du Nil[note 7], ainsi que de poterie fabriquée à partir d'argile locale mais dans le style égyptien. Ces dernières trouvailles suggèrent l’existence d'une colonie égyptienne dans la région plutôt que de simples échanges[74].

Le rôle de l'Égypte dans le pays de Canaan a été vivement discuté. Certains chercheurs y voient une invasion militaire[75], et d’autres de simples relations commerciales et coloniales. Cette dernière théorie gagne de plus en plus d’adhérents dans la communauté égyptologique[74],[76],[77]. Toutefois, la présence de fortifications à Tell Es-Sakan, datant de la dynastie 0 ou du début de la Ire dynastie, et bâties dans un style de construction égyptien, démontrent qu’un contingent militaire égyptien était présent dans la région[78],[79].

Quelle que soit la nature de la présence égyptienne en Canaan, le contrôle du commerce avec Canaan était vital pour l'Égypte ancienne. Si Narmer n'a pas envahi durablement cette région, il a dû lancer un raid militaire pour y affirmer l'autorité égyptienne. En plus du texte de Manéthon et du grand nombre de serekhs de Narmer trouvés en Canaan, une reconstruction récente effectuée par Günter Dreyer d’un coffre attribué à Narmer[67] en fait la commémoration d’une campagne militaire en Canaan. Ou bien il s’agit simplement d'une offrande de biens faite à Narmer par les Cananéens[80].

Dates et durée de règne

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La date traditionnellement acceptée pour le début du règne de Narmer est de 3100 environ avant notre ère[81],[82]. D’autres estimations, fondées sur les sources historiques et sur la datation par le carbone 14, placent ce règne entre 3273 et 2987 environ avant notre ère[note 8].

Au IIIe siècle avant notre ère, sous le règne de Ptolémée II, le prêtre Manéthon a écrit l'Histoire de l'Égypte (Ægyptiaca). Son œuvre est perdue, mais elle est connue par des citations fragmentaires d'historiens des IIIe et IVe siècles. la version de Sextus Julius Africanus accorde soixante ans de règne à Narmer, et celle d'Eusèbe de Césarée lui en donne trente[83].

Ces deux sources précisent que Ménès fut tué par un hippopotame. Il peut s’agir de Narmer, même si son identité avec Ménès n'est pas prouvée. Cet épisode pourrait être une allégorie d'un conflit entre Nagada (dont le dieu Seth est le protecteur des hippopotames) et Hiérakonpolis[84].

Sépulture et objets archéologiques

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Chambres B17 et B18 à Oumm el-Qa'ab, qui forment la tombe de Narmer.

La tombe de Narmer se trouve à Oumm el-Qa'ab, près d'Abydos en Haute-Égypte. Elle se compose de deux chambres mitoyennes (B17 et B18), tapissées de briques de terre crue. Ces deux chambres, qui mesurent chacune 10 × 3 m et qui sont séparées par un mur[85], furent découvertes par Émile Amélineau en 1894 et fouillées par William Matthew Flinders Petrie entre 1899 et 1901[86]. Ce n’est qu’en 1964, avec Werner Kaiser[87], qu’elles furent attribuées à Narmer. Kaiser identifia sa tombe dans le cimetière B grâce à un sceau représentant Narmer[88],[note 9]. Depuis 1973, le site a fait l'objet de plusieurs campagnes de fouilles, conduites par l'Institut archéologique allemand. Elles ont permis de comprendre l'architecture et le mode de construction des tombes[86]. La tombe de Narmer est située à proximité des tombeaux de Ka, qui a probablement régné sur la Haute-Égypte juste avant Narmer[89], et de Hor-Aha, qui fut son successeur immédiat[note 10].

Cette tombe bâtie il y a plus de 5 000 ans a été pillée maintes fois depuis l'Antiquité. Il est même surprenant que les archéologues y aient fait des découvertes notables. Les pillages répétés de Oumm el-Qa'ab ont brouillé les pistes : de nombreux artefacts provenant de la tombe de Narmer ont été trouvés dans d'autres sépultures, et vice-versa. Malgré cela, les découvertes faites par Flinders Petrie[90],[91] et par l'Institut archéologique allemand (DAI)[note 11] sont capitales pour la compréhension du début de l'histoire égyptienne.

Le mauvais état de la nécropole n'a pas empêché la découverte d'inscriptions sur bois et os, d'empreintes de sceaux et de dizaines de pointes de flèches en silex[note 12]. Des couteaux en silex et un fragment de chaise en ébène ont également été découverts dans la tombe de Narmer, ces objets ayant a priori fait partie du trésor funéraire d'origine. Ces objets, qui ne sont pas répertoriés par Petrie, se trouvent maintenant au Musée Petrie d'archéologie égyptienne sous les numéros UC35679, UC52786 et UC35682. Selon Dreyer[92], ces pointes de flèches proviennent probablement du tombeau de Djer, où des pointes de flèches semblables ont été trouvées[93].

Il est probable que tous les rois d'Égypte enterrés à Oumm el-Qa'ab possédaient des enclos funéraires dans le secteur nord du cimetière d’Abydos, près des terrains agricoles. Ils étaient délimités par d'épais murs de briques crues qui clôturaient l'espace, dans lequel les cérémonies funéraires devaient avoir lieu. Huit de ces enclos ont été fouillés, dont deux restent à identifier[94],[95]. L’un d'eux était peut-être celui de Narmer, mais cette hypothèse n’est pas encore confirmée[note 13].

Le nom de Narmer est attesté dans toute l'Égypte, ainsi que dans le sud du pays de Canaan et au Sinaï. Au total, 98 inscriptions ont été trouvées sur vingt-sept sites[note 14]. À Abydos et à Hiérakonpolis, il apparaît seul ou à l’intérieur d’un serekh. En dehors de ces sites, et à l’exception de Coptos, son nom est toujours écrit dans un serekh. En Égypte, il a été trouvé sur 17 sites : quatre en Haute-Égypte (Hiérakonpolis[96], Nagada[97],[98], Abydos[90],[91], et Coptos[99],[100]), dix en Basse-Égypte (Tarkhan[101],[102], Helwan[103],[104], Zaouiet el-Aryan[105], Tell Ibrahim Awad[106], Ezbet el-Tell[107], Minshat Abu Omar[108],[109], Saqqarah[110],[111], Buto[112], Tell el-Farkha[113],[114], et Kafr Hassan Dawood[115]), un dans le désert d'Arabie (Wadi el-Qaash[116]) et deux dans le désert de Libye (oasis de Kharga[117],[118] et Gebel Tjauti[119],[120]).

En terre de Canaan, vingt serekhs associés à Narmer ont été découverts[121], parmi lesquels sept sont controversés. Ils proviennent de neuf sites différents : Tel Arad[122],[123], En Besor (Ein HaBesor)[124],[125], Tell Es-Sakan[126],[127], Nahal Tillah (Halif Terrace)[128], Tel Erani (Tel Gat)[129],[130], Tel Malhata[131],[132], Tel Ma'ahaz[133], Tel Lod[134], et Lahav[135]. Un serekh provenant de Lod est attribué au roi Ka, le prédécesseur de Narmer[136], un autreest attribué à son successeur Hor-Aha. Les autres serekhs ne portent pas de nom ou ne correspondant à aucun pharaon connu[121].

Le serekh de Narmer, ainsi que ceux d'autres rois prédynastiques, ont été trouvés dans le Ouadi 'Ameyra, dans le sud du Sinaï, où les inscriptions commémorent les expéditions minières égyptiennes vers cette région[137],[138].

Après vingt ans d'activité en Canaan[139], la présence égyptienne atteint un sommet sous le règne de Narmer avant de décliner après lui[121].

Nag-el-Hamdulab

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Une collection de gravures rupestres fut mentionnée pour la première fois à la fin du XIXe siècle à Nag-el-Hamdulab, près d'Assouan. Elle a été retrouvée en 2009, et c’est alors que les archéologues ont pris conscience de son intérêt historique[140]. Parmi ses nombreuses inscriptions, le tableau 7a montre un homme portant une coiffure similaire à la couronne blanche de Haute-Égypte et tenant un sceptre. Il est suivi d'un homme portant un éventail, et il est également précédé de deux hommes portant des étendards et accompagnés d'un chien. Outre le motif du chien, cette scène est similaire aux scènes de la tête de massue du roi Scorpion et sur le recto de la palette de Narmer. L'homme équipé d'ornements pharaoniques (la couronne et le sceptre) est clairement un roi. Aucun nom n'apparaît sur ce tableau, mais John Darnell l'a identifié à Narmer, suggérant que cette scène représentait une visite de Narmer dans la région pour le rituel du « cortège d’Horus »[141]. Lors d’un entretien accordé en 2012, M. Gatto a également identifié à Narmer le roi de cette inscription[142]. Toutefois, S. Hendrickx date cette scène de peu de temps avant le règne de Narmer, à cause de l'absence de son nom[140].

Dans la culture populaire

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  • The First Pharaoh (The First Dynasty Book 1), de Lester Picker, est une biographie fictive de Narmer. L'auteur a consulté l'égyptologue Günter Dreyer pour un maximum d’authenticité.
  • Murder by the Gods: An Ancient Egyptian Mystery, par William Collins, est un thriller avec le prince Aha (plus tard Le roi Hor-Aha) comme personnage principal. Narmer y tient un rôle secondaire.
  • Narmer, Eroberer des Nils (en allemand), par Jackie French.
  • The Third Gate, de Lincoln Child, est un roman d'aventures comportant une dose d'occultisme et se déroulant lors d’une expédition archéologique partie à la recherche de la tombe de Narmer et de son mystérieux contenu.
  • Pharaoh: The boy who conquered the Nile, par Jackie French, est un livre pour enfants (âgés de 10 à 14 ans) sur les aventures du prince Narmer.
  • Beginning of an Empire: An Egyptian Historical Fiction Novel, de Joseph Hergott, est une histoire d'aventures pour jeunes adultes, dans lequel Narmer et Ménès sont frères jumeaux.
  • The Kane Chronicles, de Rick Riordan, est une trilogie basée sur la mythologie égyptienne. Narmer y est mentionné comme étant un ancêtre des protagonistes Carter et Sadie Kane.
  • Et l’Égypte s’éveilla, par Christian Jacq, est une trilogie sur la vie de Narmer.
  • Dans le jeu warframe, lors de la quête « la nouvelle guerre », Narmer est le nom que Ballas s'est donné lors de sa conquête du système solaire, devenant un tyran mégalomane prêt à sacrifier des milliers d'innocents pour son objectif.

Notes et références

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  1. En 2012, Pierre Tallet a découvert une nouvelle série importante de gravures rupestres dans le Ouadi Ameyra. Cette découverte a été signalée dans Tallet 2015 et dans deux articles sur internet d'Owen Jarus en 2016 (livescience.com). Ces inscriptions suggèrent fortement que Neith-Hotep était la régente de Djer pendant un certain temps, ce qui ne résout pas toutefois la question de savoir si elle était l’épouse de Narmer. Dans son premier article, Jarus cite Tallet en disant que Neith-Hotep « n'était pas la femme de Narmer ». Cependant Tallet, dans une communication personnelle avec Thomas C. Heagy, a expliqué que ses propos n’avaient pas été rapportés de façon exacte. Selon Tallet, Neith-Hotep aurait pu être l’épouse de Narmer (c’est-à-dire la grand-mère de Djer), mais il est plus probable qu’il faille la placer dans la génération suivante, à cause des longs règnes de Narmer et Hor-Aha. Elle peut, par exemple, avoir été la mère ou la tante de Djer. Ceci est conforme à la discussion dans Tallet 2015, p. 28-29.
  2. La question de savoir qui était Ménès, ou en d’autres termes, qui fut le premier roi de la Ire dynastie, a été vivement débattue. Depuis 1926, soixante-dix auteurs différents ont pris position et proposent soit Narmer soit Hor-Aha. Quoique pour la plupart seulement mentionné brièvement dans des livres et des articles, ce sujet a fait l’objet de plusieurs études approfondies. Les discussions récentes en faveur de Narmer incluent Kinnaer 2001, Cervelló-Autuori 2005 et Heagy 2014. Les discussions en détail en faveur d'Aha comprennent Helck 1953, Emery 1961, p. 31-37 et Dreyer 2007. Il est intéressant de noter que, pour la plupart, les auteurs anglophones préfèrent Narmer, alors que les auteurs germanophones préfèrent Hor-Aha. Les preuves les plus importantes en faveur de Narmer sont les deux impressions des sceaux funéraires découverts à Abydos, qui listent Narmer comme étant le premier roi. Depuis la publication du premier de ces sceaux funéraires en 1987, vingt-huit auteurs ont publié des articles identifiant Narmer avec Ménès, contre quatorze articles qui identifient Narmer avec Hor-Aha.
  3. Dans le coin supérieur droit de l'étiquette de Naqada se trouve un serekh de Hor-Aha. À droite, un triple enclos en forme de colline avec le signe mn est surmonté des signes des deux dames, c’est-à-dire des déesses de la Haute-Égypte (Nekhbet) et de la Basse-Égypte (Ouadjet). Pendant les périodes ultérieures, la représentation des « deux dames » sera indicative du nom nbty (l'un des cinq noms du roi). Par conséquent, l'inscription a été interprétée comme montrant que le nom nbty de Hor-Aha était Mn, un diminutif de Ménès. Une autre théorie est que l'enceinte est en fait un sanctuaire funéraire et représente Hor-Aha enterrant son prédécesseur, Ménès. Par conséquent, Ménès aurait été dans ce cas Narmer. Bien que l'étiquette ait généré beaucoup de discussions, il est maintenant généralement convenu que l'inscription dans le sanctuaire ne doit pas être associée au nom d'un roi, mais plutôt d’un sanctuaire, Les deux dames endurent, et ne fournit donc aucune preuve de qui était Ménès. Le deuxième document, l'impression du sceau d'Abydos, montre le serekh de Narmer en alternance avec le signe du panneau de jeu (mn), ainsi que son complément phonétique, le signe n, qui est toujours présent lorsque le nom complet de Ménès est écrit. À première vue, ce document semble apporter une preuve supplémentaire que Narmer était Ménès. Cependant, l’analyse des impressions de sceaux datées de la Ire dynastie, contenant le nom d'un ou plusieurs princes, a amené certains chercheurs à proposer que le sceau d’Abydos comporte le nom d'un fils de Narmer nommé Ménès. Par conséquent, Ménès serait le successeur de Narmer, Hor-Aha et donc, Hor-Aha serait Ménès. Cette proposition a été réfutée par Cervelló-Autuori (2005, p. 42-45). Les opinions continuent toutefois de varier, et il reste difficile de déterminer si le nom sur ce sceau permet de soutenir définitivement l'une ou l'autre théorie.
  4. D’après Schulman, la palette de Narmer commémore la conquête de Libyens qui s'est produite avant le règne de Narmer, probablement pendant la dynastie 0. Dans ce contexte, les Libyens ne doivent pas être identifiés avec les habitants de la Libye moderne, mais plutôt avec les populations qui vivaient dans le nord-ouest du Delta du Nil, une région qui sera incorporée par la suite à la Basse-Égypte. Schulman décrit des scènes datant des Ve (deux scènes), VIe, et XXVe dynasties. Dans chacune de ces représentations, le roi est représenté comme venant à bout des Libyens et tuant personnellement leur chef dans la pose classique de « frapper l’ennemi ». Dans trois de ces exemples, les noms de l’épouse et des deux fils du chef sont indiqués et demeurent les mêmes dans les trois scènes bien que celles-ci datent de périodes très différentes. Les égyptologues en ont donc déduit que ces représentations, y compris celle de la palette de Narmer, ne correspondent pas à des événements réels, mais doivent être considérés comme des commémorations rituelles d'un événement antérieur. Il en va de même pour le premier exemple de la Ve dynastie. La scène sur la palette Narmer est similaire, bien qu'elle ne nomme pas l’épouse ou les fils du chef Libyen. La palette de Narmer pourrait en fait représenter l'événement sur lequel les autres représentations sont basées. Cependant, Schulman (à la suite de Breasted 1931) s'oppose à cette hypothèse en se basant sur le fait que la pierre de Palerme montre des rois prédynastiques portant la double couronne de Haute et Basse Égypte, ce qui suggère qu'ils ont régné sur une Égypte unifiée. Par conséquent, la palette de Narmer, plutôt que de montrer un événement historique pendant le règne de ce roi, commémore la défaite des Libyens et l'unification de l'Égypte qui s'est produite plus tôt. Köhler (2002, p. 505) suggère que la palette de Narmer n'a rien à voir avec l'unification de l'Égypte. Elle préfère y voir un exemple du motif « soumettre l'ennemi » qui est attesté dès Naqada Ic (environ 400 ans avant Narmer) et qui représente la défaite rituelle du chaos, un rôle fondamental du roi. O'Connor (2011) soutient également que cet objet n’a rien à voir avec l'unification, mais est au contraire imbu d’un sens religieux très complexe.
  5. Pendant la Ire dynastie, chaque année est identifiée par le nom du roi et un événement important s’étant produit cette même année. Une « étiquette-année », généralement attachée aux récipients transportant les marchandises, comprenait le nom du roi, une description ou une représentation de l'événement majeur pour cette année et une description des biens dans le récipient.
  6. Wilkinson (1999, p. 68) et Davies & Friedman (1998, p. 35) en particulier partagent cette opinion proposée par G. Dreyer.
  7. Au cours de l'été 1994, les archéologues de l'expédition de Nahal Tillah, dans le sud d'Israël, ont découvert un tesson de poterie incisé avec le signe du serekh de Narmer. Le tesson a été trouvé sur une grande plate-forme circulaire, peut-être les fondations d'un silo de stockage sur la terrasse d'Halif. Fabriqué env. 3000 ans avant notre ère, les études minéralogiques effectuées sur ce tesson concluent qu’il s’agit d’un fragment d'une jarre à vin qui avait été importé de la vallée du Nil en terre de Canaan (Levy et al. 1995, p. 26-35).
  8. L'établissement d'une datation absolue pour l'Égypte ancienne repose sur deux méthodes différentes, chacune ayant sa part de problèmes. Comme point de départ, la méthode historique utilise des événements astronomiques enregistrés dans les textes égyptiens anciens, ce qui permet d’établir une date absolue sans ambiguïté à ces évènements précis de l’histoire égyptienne. L’utilisation du « dead reckoning », qui consiste à ajouter ou soustraire la durée du règne de chaque roi en se basant principalement sur Manéthon, la liste royale de Turin et la pierre de Palerme, permet ensuite d’arriver au règne du roi en question. Toutefois, il est important de prendre en compte l’incertitude qui existe pour la durée de la majorité des règnes, en particulier pendant la période archaïque et les périodes intermédiaires. Deux événements astrologiques sont disponibles pour ancrer ces estimations. L'un date du Moyen Empire et l'autre du Nouvel Empire (pour une discussion des problèmes rencontrés pour établir des dates absolues pour l'histoire de l’Égypte ancienne, voir Shaw 2000a, p. 1-16). Deux estimations basées sur cette méthode sont les suivantes : Hayes, 1970, p. 174, qui donne le début du règne de Narmer/Ménès à 3114 avant notre ère, qu'il arrondit à 3100 ; et Krauss & Warburton, 2006, p. 487 qui placent l'ascension de Narmer sur le trône d'Égypte aux alentours de 2950 avant notre ère. Il est important de noter que pour plusieurs estimations proposées pour le début de la Ire dynastie, Hor-Aha est cité comme étant le premier roi de cette dynastie. Si l’on ignore de façon provisoire la question de savoir si la Ire dynastie a commencé avec Narmer ou Hor-Aha, le début du règne de Narmer ne peut être calculé à partir de ces estimations que si l’on prend en compte la durée du règne de Narmer. Malheureusement, aucune estimation fiable quant à la longueur du règne de Narmer n’existe. En l’absence d'autres preuves, les égyptologues utilisent l'estimation que Manéthon fournit pour la durée du règne de Ménès, c’est-à-dire 62 ans. Si l'on suppose que Narmer et Ménès sont la même personne, le règne de Narmer a donc débuté 62 ans avant le début de la Ire dynastie donnée par les auteurs qui associent le début de la Ire dynastie au début du règne d'Hor-Aha. Les estimations du début du règne de Narmer calculées ainsi sont les suivantes : von Beckerath 1997, p. 179 (vers 3094-3044); Helck 1986, p. 28 (vers 2987); Kitchen 2000, p. 48 (vers 3092) et Shaw 2000b, p. 480 (vers 3062). Mellaart 1979, p. 9-10, quant à lui, place le début de la Ire dynastie à vers 3400 avant notre ère. Cette date est rarement prise en compte par la communauté égyptologique, puisqu'elle a été obtenue en ignorant les dates astronomiques écrites dans les textes datant du Moyen Empire. La datation par le carbone 14 pose également des problèmes. Selon Hendrickx 2006, p. 90, les courbes d'étalonnage pour la (deuxième moitié) du IVe millénaire avant notre ère montrent des fluctuations importantes avec, par conséquent, de long intervalles de données possibles. C'est en général considéré comme une « mauvaise période » pour la datation par le carbone 14. Utiliser une approche statistique qui prend en compte toutes les dates obtenues par le carbone 14 pour la période archaïque réduit, mais n'élimine pas, ces problèmes inhérents. Dee et al. utilisent cette approche et en dérivent une estimation pour le début de la Ire dynastie entre 3211 et 3045, avec un intervalle de confiance de 65 %. Cependant, ils associent le début de la Ire dynastie avec le début du règne de Hor-Aha. Aucune datation par le carbone 14 n’a été proposée pour le règne de Narmer. Pour utiliser les résultats obtenus par l’équipe de Dee, il faut donc ajouter la longueur du règne de Narmer de 62 ans, ce qui nous permet d’aboutir à l’intervalle suivant pour le début du règne de Narmer : env. 3273-3107. Ce résultat est de façon rassurante proche de l’estimation proposée par la grande majorité des égyptologues et obtenue en utilisant la méthode historique, c’est-a-dire env. 3114 - 2987. Ainsi, en combinant les résultats de ces deux méthodologies, il devient possible de placer la montée de Narmer sur le trône d’Égypte à env. 3273 - 2987.
  9. Pour une discussion du Cimetière B, voir Dreyer 1999, p. 110-11, fig. 7 et Wilkinson 2000, p. 29-32, fig. 2.
  10. La tombe de Narmer à Oumm el-Qa'ab a beaucoup plus en commun avec les tombeaux de ses prédécesseurs immédiats, Ka et Iry-Hor, et d'autres tombeaux prédynastiques tardifs qu'avec les tombes de la Ire dynastie. La tombe de Narmer mesure 31 m2, alors que celle de Hor-Aha est trois fois plus grande, sans compter les trente-six chambres subsidiaires. Selon Dreyer (dans Kaiser et Dreyer 1982), la tombe de Narmer est encore plus petite que le tombeau de Scorpion Ier (tombe Uj), bati plusieurs générations auparavant (Dreyer 1988, p. 19). En outre, les tombes précédant celle de Narmer et appartenant à Ka et Iry-Hor ne comprennent que deux chambres, tandis que les tombes tardives de la Ire dynastie ont toutes des structures plus complexes, y compris des chambres subsidiaires pour les tombes des serviteurs qui étaient probablement sacrifiés pour accompagner le roi dans l'au-delà. Pour éviter toute confusion, il est important de comprendre que David O'Connor (2009, p. 148-150) classifie Narmer comme étant le dernier roi de la dynastie 0 et non comme le premier roi de la Ire dynastie, en partie parce que la tombe de Narmer a plus en commun avec les tombes de la dynastie 0 que celles de la Ire dynastie. G. Dreyer (2003, p. 64) suggère également que le changement drastique dans la construction funéraire qui a commencé avec Hor-Aha est preuve que Hor-Aha, et non Narmer, était le premier roi de la Ire dynastie.
  11. Nombreuses publications avec Werner Kaiser ou son successeur, Günter Dreyer, en tant qu'auteur principal, la plupart d'entre elles publiés dans MDAIK à partir de 1977.
  12. Petrie (1901, p. 22) rapporta avec consternation que des « centaines de pointes de flèche avaient été découvertes par le Français », vraisemblablement Émile Amélineau. La destination finale de ces pointes est incertaine, mais aucune n’est parvenue au musée du Caire.
  13. À côté de l'enceinte de Hor-Aha se trouve une large enceinte appelée « l’enceinte des ânes » en raison de la présence de dix ânes enterrés à côté de l'enceinte. Aucun objet portant le nom d’un roi n'a été trouvé à l’intérieur, mais des centaines d'impressions de sceaux ont été découverts dans la chambre de passage de l'enceinte, qui datent des règnes de Narmer, Hor-Aha ou Djer. De tels enclos ont déjà été identifiés pour Hor-Aha et Djer, « faisant de Narmer le candidat le plus attrayant pour le bâtisseur de ce monument » (Bestock 2009, p. 102). Attribuer cette enceinte à Narmer n’est pas sans soulever des objections. Tout d’abord, l'enceinte est trop grande, sa superficie étant en effet plus large que l’ensemble des trois enceintes attribuées a Hor-Aha, alors que la tombe d'Hor-Aha est beaucoup plus grande que la tombe de Narmer. Pour toutes les enceintes de la Ire dynastie clairement identifiées, il existe une corrélation approximative entre la taille de la tombe et la taille de l'enceinte. Associer « l’enceinte des ânes » avec Narmer violerait cette corrélation. Hor-Aha et Djer restent donc les seules propriétaires possibles. Étant donné que le complexe funéraire de Hor-Aha a déjà été bien identifié, L. Bestock a donc proposé que « l’enceinte des ânes » devrait peut-être être intégré dans le complexe construit par Djer. Toutefois, cette identification pose des problèmes (Bestock 2009, p. 102-104). Bestock (2009, p. 104) conclut que « l'interprétation et l'attribution de « l’enceinte aux ânes » restent spéculatives ». Cependant, il existe deux arguments supplémentaires pour attribuer cette enceinte à Narmer : tout d'abord, elle se situe là où l'on s'attendrait à trouver l'enceinte funéraire de Narmer - immédiatement à côté de celle attribuée à Hor-Aha. Deuxièmement, toutes les tombes de la Ire dynastie ont des tombes secondaires pour des humains, à l'exception de celles de Narmer, et toutes les enceintes attribuées à la Ire dynastie, à l'exception de « l’enceinte aux ânes », ont des tombes secondaires pour humains. Mais ni la tombe de Narmer ni « l’enceinte aux ânes » ne sont associées à de tombes secondaires pour humains. Le manque de chambres subsidiaires humaines sur les deux sites semble important. Il est également possible que Narmer ait eu une grande enceinte funéraire précisément parce que sa tombe était de petites dimensions (Dreyer 1998, p. 19 ; Bestock 2009, p. 103 n.1). En attendant de trouver un objet portant le nom de Narmer dans cette enceinte, toute conclusion doit rester provisoire. Toutefois, d’après les arguments proposés précédemment, il semble logique d’associer « l’enceinte aux ânes » avec le complexe funéraire de Narmer.
  14. De ces inscriptions, vingt-neuf sont controversées ou incertaines. Elles comprennent les exemples uniques de Coptos, En Besor, Tell el-Farkhan, Gebel Tjauti, Lahav et Kharga Oasis, ainsi que les deux inscriptions de Buto et Tel Ma'ahaz. Toutes les inscriptions sont incluses dans le Narmer Catalog (qui peut être consulté à www.narmer.org), qui comprend une bibliographie complète pour chaque inscription. Plusieurs sources traitent d'un nombre important d'inscriptions. Ce sont : la base de données de Early Dynastic Inscriptions, Kaplony 1963, Kaplony 1964, Kaiser & Dreyer 1982, Kahl 1994, van den Brink 1996, van den Brink 2001, Jiménez-Serrano Los primeros reyes y la unificación de Egipto, p. 372-373, Table 9, Jiménez-Serrano 2007 et Pätznick 2009. Anđelković 1995 traite des inscriptions de Narmer retrouvées en terre de Canaan dans le contexte spécifique des relations entre Canaan et l'Égypte et fournit les descriptions des sites dans lesquels elles ont été trouvées.

Références

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Bibliographie

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Articles connexes

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