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Louis-Léopold Boilly

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Louis-Léopold Boilly
Louis-Léopold Boilly, Autoportrait (vers 1805), musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
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Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, tombe de Louis-Léopold Boilly (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Vue de la sépulture.

Louis-Léopold Boilly né le à La Bassée et mort le à Paris est un peintre, miniaturiste et lithographe français.

Créateur de portraits populaires de petit format, il a également produit un grand nombre de scènes de genre documentant la vie sociale de la classe moyenne française et de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution française. Sa vie et son œuvre couvrent les périodes de la Monarchie, de la Révolution française, du Premier Empire, de la Restauration des Bourbons et de la Monarchie de Juillet.

Son tableau de 1800, Un trompe-l'œil, a introduit le terme trompe-l'œil, appliqué à la technique qui utilise des images réalistes pour créer l'illusion d'optique que les objets représentés existent en trois dimensions, bien que la technique « sans nom » elle-même ait existé depuis l'époque grecque et romaine.

Jeunesse et formation

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Né en 1761, à La Bassée dans le nord de la France[1], à une vingtaine de kilomètres de Lille, dans un milieu modeste, Louis-Léopold Boilly est le fils d'un sculpteur sur bois local[2].

Peintre autodidacte, Boilly commence sa carrière très jeune, réalisant ses premières œuvres à l'âge de douze ou treize ans. En 1774, il commence à montrer son travail aux Augustins de Douai qui sont visiblement impressionnés : trois ans plus tard, l'évêque d'Arras l'invite à travailler et à étudier dans son diocèse[3] où il s'initie à Douai à la peinture auprès de Charles-Alexandre-Joseph Caullet jusqu'à l'âge de 17 ans[4], et où il produit une série de peintures – environ trois cents petits portraits[3]. Il étudie ensuite la peinture en trompe-l'œil à Arras auprès de Dominique Doncre[5],[6] avant de s'établir à Paris vers 1787[3].

Période révolutionnaire

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Pour vivre, il se fait portraitiste. Entre et , il exécute une série de commandes pour le collectionneur avignonnais Esprit Calvet[7],[note 1]. Sa première manière rappelle le style sentimental ou moralisateur de Greuze et de Fragonard au XVIIIe siècle, genre auquel il intègre peu à peu la précision des maîtres hollandais du siècle précédent, dont il possède une importante collection.

Il expose pour la première fois au Salon de 1791 et se fait connaître tant pour ses portraits et ses peintures en trompe-l'œil que pour ses scènes de genre aux thèmes galants ou grivois. En 1794, au plus fort de la Terreur, il est dénoncé par le peintre Jean-Baptiste Wicar, révolutionnaire puritain ; la Société populaire et républicaine des Arts menace de le faire poursuivre pour obscénité par le Comité de salut public. Pour sa défense, il invite les agents du Comité à venir dans son atelier et leur montre une série de toiles sur des sujets patriotiques, dont un Triomphe de Marat (aujourd'hui au Musée des Beaux-Arts de Lille ), exécuté à l'occasion du concours de l'an II organisé par le gouvernement révolutionnaire[8].

Accès à la notoriété

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Ses peintures, minutieusement observées et exécutées, reflètent toute la diversité de la vie urbaine, ses costumes et ses coutumes, entre la période révolutionnaire et la Restauration. Elles sont très appréciées par le public du Salon, qui lui attribue une médaille d'or en 1804 pour L'Arrivée d'une diligence à Paris dans la cour des Messageries[3]. En juin 1802, il produit un portrait sur pierre lithographique figurant Jean Théodore Susemihl, planche considérée comme l'une des premières produites en France[9].

En 1823, Boilly produit une série de lithographies humoristiques intitulée Les Grimaces. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur et devient membre de l'Institut de France en 1833. Il devient riche grâce à la vente de ses gravures et de ses peintures[3].

Son œuvre, qui compte au total environ 4 500 portraits (dont seulement le dixième nous est parvenu[10]) et 500 scènes de genre, passe de mode après la Restauration. Elle est de nouveau appréciée aujourd'hui, notamment pour son intérêt documentaire. Boilly est certainement le seul peintre opposant aux régimes révolutionnaires, de la Terreur à l'Empire. Il peint la vie quotidienne et paisible des petites gens et des plus grands quand la peinture officielle vante les batailles ou le Sacre de Napoléon Ier. Sa seule guerre à lui est autour d'un billard et oppose des jeunes femmes à des hommes perplexes.

Marié en 1787 à Marie-Madeleine Desligne[11], puis après son veuvage en 1795 à Adélaïde-Françoise Leduc[12], il aura six fils. Trois d'entre eux, Julien Léopold (1796–1874), Édouard (1799–1854) et Alphonse Léopold (1801–1867), sont également artistes. Son plus jeune fils, Alphonse, est un graveur professionnel qui a fait son apprentissage à New York auprès d' Asher Brown Durand[13].

Il décède à Paris le 4 janvier 1845[3] et est enterré au cimetière du Père-Lachaise (23e division).

Robespierre, v. 1791, palais des Beaux-Arts de Lille.

Les premières œuvres de Boilly montrent une préférence pour les sujets amoureux et moralisateurs. Le Don du prétendant (v. 1790, Royal Scottish Academy est comparable à une grande partie de son œuvre des années 1790. Ses peintures de petit format, aux couleurs soigneusement maniérées et aux détails précis, rappellent le travail des peintres de genre hollandais du XVIIe siècle tels que Gabriel Metsu (1629-1667), Willem van Mieris et Gerard ter Borch (1617-1681), dont il possédait une importante collection.

Après 1794, il commence à produire des compositions beaucoup plus chargées, qui servent de chroniques sociales de la classe moyenne urbaine[14]. Dans ces œuvres, son observation des coutumes contemporaines est légèrement sentimentale et souvent humoristique.

À la fin de sa vie, il a peint environ 5 000 portraits, dont la plupart sur des toiles mesurant 22 × 17 cm. Il travaille rapidement et se vante de n'avoir eu besoin que de deux heures pour terminer un portrait[14]. Il peint à la fois des modèles de la classe moyenne et d'éminents contemporains tels que Robespierre. Ses portraits caractérisent fortement les modèles en tant qu'individus et sont généralement peints dans une gamme de couleurs sobres.

Trompe-l'oeil avec un chat et une bûche de bois à travers une toile, Paris, collection particulière.

Il utilise sa grande habileté à représenter les textures pour produire de nombreuses œuvres illusionnistes, y compris des peintures en grisaille qui imitent les gravures. Au Salon de 1800, il expose un tableau représentant des couches superposées d'estampes, de dessins et de papiers, recouvertes d'une feuille de verre brisé dans un cadre en bois. Son titre pour l'œuvre, Un trompe-l'œil, marque la première utilisation de ce terme pour décrire une peinture illusionniste. Bien que les critiques d'art tournent le tableau en dérision, le considérant comme un coup monté, il provoque une admiration populaire et le trompe-l'œil entre dans le langage comme nom pour un genre entier[15].

Son intérêt pour la caricature est particulièrement évident dans sa suite de 98 lithographies intitulée Recueil de grimaces, publiée entre 1823 et 1828[16].

Œuvres dans les collections publiques

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Dates documentées

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Dates non documentées

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  • Portrait de M. de Bonnegens, huile sur toile, 21,5 × 16,4 cm, Dijon, musée des Beaux-Arts[43].
  • Portrait de femme, huile sur toile, 22,1 × 16,6 cm, Dijon, musée des beaux-arts de Dijon[43].
  • Portrait d'homme, huile sur toile, 21,5 × 16,5 cm, Dijon, musée des beaux-arts de Dijon[43].
  • Portrait de femme en bonnet de gaze, Dijon, musée Magnin.
  • Portrait de Mélanie Waldor, dessin préparatoire, Dijon, musée Magnin.
  • Portrait de la fille du général Barthélémy, huile sur toile, 31 × 24 cm, Gray, musée Baron-Martin.
  • Portrait d'un capitaine à la première compagnie des mousquetaires, huile sur toile, 65 × 54 cm, Paris, musée Marmottan-Monet[44].
  • Portrait de femme (attribution), musée des Beaux-Arts de Beaune.

Expositions

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Une exposition majeure de son œuvre, The Art of Louis-Léopold Boilly: Modern Life in Napoleonic France, a voyagé aux États-Unis où elle a été présentée au Musée d'Art Kimbell de Fort Worth du au et à la National Gallery of Art de Washington du au du [45]. Le palais des Beaux-Arts de Lille a consacré une grande exposition à l'œuvre de Boilly du au [46].

Postérité

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Une rue de Paris dans le 16e arrondissement porte son nom, rue dans laquelle se trouve le musée Marmottan Monet.

Iconographie

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Galerie d'œuvres

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Notes et références

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  1. Antoine Calvet de Lapalun (1736-1820) selon [1].

Références

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  1. Kingsley 1899, p. 378.
  2. « The J. Paul Getty Museum: Louis-Léopold Boilly » [archive du ], J. Paul Getty Trust, (consulté le ).
  3. a b c d e et f Bénédite 1910, p. 51-52.
  4. Souvenirs à l'usage des habitants de Douai, ou Notes pour faire suite à l'ouvrage de M. Plouvain sur l'histoire de cette ville, depuis le jusqu'au , Douai, 1843, p. 16.
  5. culture .fr, « Louis-Léopold Boilly : rétrospective » (consulté le ).
  6. Baron et Baron 1986, p. 231.
  7. larousse.fr, « Louis-Léopold Boilly » (consulté le ).
  8. « La comédie humaine de Boilly », L'Estampille - L'Objet d'art, no 474, , p. 44.
  9. BOILLY, Chroniques parisiennes : Lithographie de Boilly, datée du 9 juin 1802.
  10. Annie Yacob, « Variations sur un grand genre », Dossier de l'art, , pp. 47-53.
  11. Etienne Bréton Pascal Zuber avec Annie Yacob, « Louis-Leopold Boilly » (consulté le ).
  12. « Boilly. Chroniques parisiennes »
  13. Myers 1987, p. 103.
  14. a et b Taws 2019.
  15. Whitlum-Cooper 2019, p. 25.
  16. Whitlum-Cooper 2019, p. 30.
  17. a et b Fondation Bemberg.
  18. (en) « The lacemaker (La dentellière) », notice de l'oeuvre, sur National Gallery of Victoria (consulté le ).
  19. (en) « Country pleasures (L'Amusement de la campagne) », notice de l'oeuvre, sur National Gallery of Victoria (consulté le ).
  20. Robespierre, Lille.
  21. Notice Berthe.
  22. Artistes, Lille.
  23. Notice Chaudet.
  24. Notice Talma.
  25. Notice Drolling.
  26. Notice Van dael.
  27. Le palais des beaux-arts de Lille conserve 23 études pour ce grand tableau (cf.pba-lille.fr).
  28. RKD, Schwerin.
  29. Rouen, Boïeldieu.
  30. (en) « The two sisters(Les Deux Soeurs) », notice de l'oeuvre, sur National Gallery of Victoria (consulté le ).
  31. D'Aucourt, Lille.
  32. Notice Diligence.
  33. Autoportrait, Versailles.
  34. Notice Bordeaux.
  35. Femme Bordeaux.
  36. Petit Palais.
  37. Notice Gabrielle
  38. Pied de bœuf, Lille.
  39. « Osages », sur Alienor.org, .
  40. « Les Osages », sur Alienor.org, .
  41. Musée de Tourcoing.
  42. Guittemie Maldonado, « Numéros de cirque », Connaissances des arts, no Hors Série : La Grande parade,‎ , p. 62.
  43. a b et c mba-collections.dijon.fr.
  44. Laure Murat, « Jules et Paul Marmottan Collectionneurs », Beaux Arts, no Hors Série,‎ , p. 14.
  45. Etienne Bréton, Pascal Zuber, « Catalogue Raisonné de Louis Léopold Boilly » [archive du ], (consulté le )
  46. « Exposition Boilly », Pba-lille.fr, Palais des Beaux Arts de Lille, (consulté le )
  47. « Boilly. Chroniques parisiennes | Musée Cognacq-Jay », sur www.museecognacqjay.paris.fr (consulté le )
  48. a et b Édouard Reynart, Catalogue des tableaux, bas-reliefs et statues exposés dans les galeries du Musée des tableaux de Lille, Lille, Le Musée, 1872, p. 197.
  49. Première représentation connue de ce costume révolutionnaire en .
  50. Une jeune fille qu’il a pris pour une prostituée refuse la pièce que lui tend un bourgeois bien mis tandis qu'il fait cirer ses bottes par un jeune décrotteur.
  51. Représentation de costumes féminins de style néo-classique en vogue dans les années 1800.
  52. Le modèle du sculpteur est un mathématicien de renom, peut-être Monge ou Laplace, habillé ici à l'ancienne mode.
  53. Mise au point en Europe par Jenner, prônée par l'Encyclopédie, l'inoculation contre la « petite vérole » se répand dans les familles.
  54. L'une des nombreuses lithographies humoristiques du peintre.

Bibliographie

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  • Armelle Baron et Pierre Baron, L'art dentaire à travers la peinture, Paris, ACR, (ISBN 978-2-86770-016-3).
  • (en) Léonce Bénédite, Great painters of the XIXth century and their paintings, London, Sir I. Pitman and sons, .
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 2, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030125), p. 471-473.
  • Boilly. Chroniques parisiennes, Paris Musées, Musée Cognacq-Jay, 2022 (ISBN 978-2-7596-0518-7).
  • Étienne Bréton, Pascal Zuber, Boilly, le peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe, 2 volumes, Paris, Arthena, 2019, 2 vol., 1 008 p., prix Paul-Marmottan (ISBN 9782903239640).
  • Henry Harrisse, L.-L. Boilly, peintre, dessinateur, et lithographe ; sa vie et son œuvre, 1761-1845. Étude suivie d'une description de treize cent soixante tableaux, portraits, dessins et lithographies de cet artiste, Société de propagation des livres d'art, Paris, 1898.
  • (en) Rose Georgina Kingsley, A history of French art : 1100–1899, London, Longmans, Green, .
  • André Mabille de Poncheville, Boilly, Paris, Plon, 1931.
  • Paul Marmottan, Le Peintre Louis Boilly (1761-1845), Paris, H. Gateau, 1913.
  • (en) Kenneth Myers, The Catskills : painters, writers, and tourists in the mountains, 1820–1895, Hudson River Museum, (ISBN 978-0-943651-05-7).
  • (en) Suzanne L. Siegfried, The Art of Louis-Leopold Boilly: Modern Life in Napoleonic France, New Haven, Yale University Press, 1995.
  • (en) Richard Taws, « At the National Gallery », London Review of Books, vol. 40, no 9,‎ , p. 26–27.
  • (en) Francesca Whitlum-Cooper, Boilly : Scenes of Parisian Life, London, National Gallery Company, (ISBN 9781857096439).

Articles connexes

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Liens externes

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