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Louis II le Jeune

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(Redirigé depuis Louis II d'Italie)

Louis II le Jeune
Illustration.
Louis II dans La Chronique de Nuremberg.
Titre
Roi d'Italie
Avec Lothaire Ier

(31 ans, 1 mois et 28 jours)
Prédécesseur Lothaire Ier
Successeur Charles II le Chauve
Empereur d'Occident
Avec Lothaire Ier

(25 ans, 4 mois et 6 jours)
Couronnement (jour de Pâques) à Rome par Léon IV
Prédécesseur Lothaire Ier
Successeur Charles II le Chauve
Biographie
Dynastie Carolingiens
Date de naissance
Date de décès (à 49 ans)
Lieu de décès près de Brescia
Sépulture Basilique Saint-Ambroise de Milan
Père Lothaire Ier
Mère Ermengarde de Tours
Conjoint Engelberge
Enfants Voir section

Louis II, dit Louis « le Jeune »[1] (), est le fils aîné de Lothaire Ier (795–855) et d'Ermengarde de Tours (804–851). Il est roi d'Italie de 844 à 875 et empereur d'Occident de 850 à 875 (co-régent de son père de 850 à 855).

Détail de la gaine de l'épée impériale représentant Louis II « le Jeune ».

Louis II est associé à son père Lothaire Ier comme roi d'Italie en 844, puis comme empereur d'Occident en 850[2]. Il s'occupe activement de son royaume d'Italie qu'il ne quitte après 850 qu'à trois reprises pour de brèves périodes jusqu'à sa mort[3].

Roi d'Italie

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Rex Italiae ou imperator ?

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Dans les descriptions que ses contemporains font de lui, les deux titres semblent se confondre peu à peu, un phénomène particulièrement manifeste après la mort de son père, de 855 à 875. Les figures du roi d'Italie (rex Italiae) et de l'empereur (imperator) sont deux fonctions clairement distinctes dans les esprits de l’époque, mais le fait qu'une même personne incarne les deux crée de la confusion dans la manière dont on le désigne. En l'occurrence, le titre d’imperator est porté par l’individu à la tête de l’empire carolingien et, de fait, de l’empire chrétien. Si l’Empire romain en est bien le modèle original cher à la papauté, il semble en réalité tomber en désuétude dès le règne impérial de Charlemagne[4]. Aussi, la charge d’imperator est considérée comme plus éminente que celle de rex.

Or, Louis II est systématiquement appelé imperator même lorsque ses décisions ne sont que du ressort de sa fonction de rex. Paradoxalement, Louis II siège en Italie pendant tout son règne impérial et y entretient une politique interne active contrairement à ses prédécesseurs qui favorisaient les intérêts outre-alpins et la capitale historique d’Aix-la-Chapelle[5].

Contrôle du nord de l'Italie

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Dans l'Italie du Nord et centrale, le roi Louis II bénéficie de l'implantation de grandes familles d'origine franque comme ses parents les Unrochides, maîtres du Frioul, les Supponides dont est peut-être issue son épouse Engelberge, le duc de Toscane Adalbert Ier et de celui de Spolète issu des Widonides qui se considèrent tous comme des vassaux de l'Empire carolingien[3].

Intervention dans le sud

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Le sud de l'Italie est partagé entre princes Lombards et l'empire byzantin. C'est au cours des luttes entre Sicard de Bénévent et André II de Naples (835-840) que les Lombards font appel pour la première fois à des mercenaires musulmans en Italie du sud. Lors de la guerre civile qui déchire à partir de 839 la principauté de Bénévent, entre l'usurpateur Radelchis et Siconolf de Salerne, le frère du prince Sicard assassiné, les deux partis font appel aux Sarrasins. Les Byzantins réduits à l'impuissance se défendent péniblement contre les envahisseurs en Sicile.

En 840 André II de Naples, vassal de Byzance, fait appel à Lothaire pour se défendre contre Sicard. En 844 Siconolf en lutte contre Radelchis se tourne vers Guy Ier qui lui conseille de faire appel à Louis II auprès de qui il s'engage à payer tribut. C'est pourtant le sac de Rome en 846 qui décide l'empereur à intervenir. En octobre 846, Lothaire et Louis II déclarent qu'il est urgent de chasser les musulmans de Bénévent. Fin l'armée rassemblée à Pavie se dirige vers le sud et entreprend la campagne de 847-850 au cours de laquelle Louis II met fin à la guerre civile en partageant en 849 la principauté de Bénévent entre Radelchis et Siconolf, qui s'engagent à lutter contre les Sarrasins. Au retour à Rome en Louis II est couronné empereur. Pendant ce temps la Calabre, qui dépend théoriquement de Siconolf, tombe entre les mains des musulmans. Tarente évacuée par ses habitants est perdue depuis 840[6].

Entre 850 et 866, Louis II tente vainement de s'imposer dans l'anarchie qui règne dans les principautés lombardes alors que les musulmans de plus en plus menaçants occupent l'Apulie. Entre 866 et 871, il mène une campagne permanente dans le sud de l'Italie. L'arrivée sur le trône de Constantinople de l'empereur Basile Ier le Macédonien permet d'envisager une possibilité d'alliance entre l'Empire romain d'Orient et le royaume d'Italie : une flotte romaine d'orient dirigée par l'amiral Nicétas Oryphas arrive à Bari assiégée par les Francs (869-870). Mais Louis II n'accepte pas que l'amiral byzantin (dont l'empereur Basile Ier détient alors le titre d'« Empereur des Romains ») le considère comme « simple » roi d'Italie (et non co-empereur pour l'Occident) : à la suite de cette querelle, Oryphas et sa flotte l'abandonnent mais Bari est finalement prise en . Au retour du siège de Bari, Louis II est capturé le 13 août et retenu prisonnier avec son épouse jusqu'au par le prince de Bénévent. Pour être libéré, il doit faire le serment de ne plus intervenir en Italie du sud sans l'accord des princes lombards. De retour à Rome Louis II est délié de son serment par le Pape Adrien II et couronné une nouvelle fois empereur en 872. La même année, il mène une nouvelle campagne victorieuse contre les Sarrasins. Après sa disparition en 875, Bari retourne dans le giron de l'Empire romain d'Orient[7].

Relations avec la papauté

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Louis II est couronné roi d'Italie par le pape Serge II. Le successeur de celui-ci, Léon IV, fait restaurer le mur d'Aurélien qui protège Rome et construire la forteresse Saint-Ange grâce aux subventions impériales. À sa mort en 855, le « parti romain » fait élire Benoît III auquel s'oppose le prétendant Anastase. À la mort du pontife, Louis II fait élire Nicolas Ier qui se révèle une forte personnalité et s'oppose à l'empereur notamment lors de l'affaire du divorce de Lothaire II et que Louis cherche en vain d'obtenir une sentence favorable à son frère. En 863, le pape Nicolas Ier dépose le patriarche Photios, qui riposte en décrétant la rupture avec Rome et exhorte dans une encyclique le roi Louis II à déposer le pape. Avec le successeur de Nicolas Ier, Adrien II, Louis II a enfin un pape à sa dévotion qui l'appuie totalement, considérant qu'il se dépense sans compter pour la cause de l'église et la protection de l'Italie du sud contre les musulmans. Après la prise de Bari, le pape le couronne empereur une seconde fois le à Saint-Pierre de Rome[8].

Empereur d'Occident

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Après la mort de son frère Charles de Provence (845–863), il récupère une partie de son domaine et devient aussi roi de Provence et de Bourgogne (seuls les comtés de Lyon, de Vienne et du Vivarais lui échappent, passant sous la suzeraineté de son autre frère cadet Lothaire II, pourtant désigné par Charles comme son unique héritier).

Après la mort de son frère Lothaire II en 869, Louis II ne peut pas non plus reconstituer le royaume de Lotharingie de leur père. Le domaine de Lothaire II est finalement partagé entre leurs oncles Louis le Germanique et Charles le Chauve lors du Traité de Meerssen de 870. Malgré ses protestations et le soutien du pape Adrien II, Louis ne récupère pas la totalité de l'héritage de son frère.

Louis II meurt en 875 près de Brescia et, ne laissant aucun héritier mâle, la couronne impériale et son domaine passent aux mains de son oncle Charles II le Chauve.

Pierre tombale de Louis II à Milan.

Union et descendance

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Vers 942, l'empereur byzantin Théophile lui offre une de ses filles. Mais l'union ne sera pas conclue[9].

Vers 851 ou 852, il épouse Engelberge (830- † 896/901) dont il a deux enfants :

Notes et références

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  1. (en) Sa généalogie sur le site Medieval Lands.
  2. Venance Grumel Traité d'études byzantines La Chronologie I Presses universitaires de France Paris 1958, « Empereurs d'occident (IXe – XIIIe siècle) » p. 414 et « Rois d'Italie après Charlemagne » p. 418.
  3. a et b Riché 1992, p. 179.
  4. (it) Claudio Azzara, L'ideologia del potere regio nel papato altomedievale: secoli VI - VIII, Centro Italiano di Studi sull'Alto Medioevo, coll. « Testi, studi, strumenti / Fondazione Centro Italiano di Studi sull'Alto Medioevo », (ISBN 978-88-7988-381-8), p. 279-283
  5. Geneviève Bührer-Thierry, Charles Mériaux, Jean-Louis Biget, Joël Cornette, La France avant la France : 481-888, Paris, Belin, , p. 346-348 et 354
  6. Jules Gay L'Italie méridionale et l'Empire byzantin depuis l'avènement de Basile Ier jusqu'à la prise de Bari par les Normands (867-1071) Albert Fontemoing éditeur, Paris 1904 .
  7. Halphen 1968, p. 353-359.
  8. Riché 1992, p. 180-181.
  9. Christian Settipani - La préhistoire des Capétiens, 481-987, 1re partie, Mérovingiens, Carolingiens et Robertiens - Ed. P. Van Kerrebrouck, 1993, p. 267.

Bibliographie

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Liens externes

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