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Islam libéral

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L'islam libéral se distingue des mouvements réformateurs islamiques en ce sens qu'il s'intègre dans le courant du libéralisme théologique que connurent les autres monothéismes au tournant du XIXe siècle et XXe siècle tandis que les mouvements réformateurs islamiques incluent aussi bien les mouvements réformateurs intégristes. Sur ce point, l'expression anglophone Mouvements libéraux islamiques peut prêter à une ambiguïté que l'expression européenne vise à lever[note 1], spécifiquement si elle empêche de réduire l'islam libéral à la mise aux normes d'une modernité sociétale[note 2].

  • L'islam libéral traite des disciplines historiques et critiques concernant les origines de l'islam et du Coran[note 3]
  • L'islam libéral désigne aussi un mouvement réformateur au sein de l'islam qui concilie modernité et religion musulmane si l'on considère que la modernité se définit en une liste d'un certain nombre de sujets sociaux et sociétaux, qui semblent tabous dans les sociétés islamiques, comme le sont respectivement la place des femmes ou les relations de la religion et de l'État[biblio 1]. Les auteurs en sont aussi bien des militants associatifs que des auteurs académiques ou encore des théologiens. Ces théologiens et théologiennes se réclament du sunnisme comme du chiisme.

Il faut aussi distinguer

  • le courant libéral de l'islam, dit aussi « progressiste », dont les tenants visent à restaurer le pluralisme des interprétations au sein même de l'islam, contre une simple lecture d'un texte qui se suffirait à soi-même[biblio 2],[biblio 3], que véhiculent les courants actuellement dominants qui sont les plus fondamentalistes
  • de l'islam sécularisé[note 4], aussi nommé « islam laïc » dans les pays francophones[note 5], dont les tenants considèrent que l'islam construit une part importante de l'Homme, spécifiquement dans son comportement moral, et du citoyen mais est une religion dont ils se reconnaissent agnostiques

Avant même les aspects sociétaux, comme la défense de la laïcité[biblio 4], la non-obligation voire la restriction du port du voile islamique ou le refus des peines corporelles prévues par la charia ou le jihad sont autant de points (non exhaustifs) défendus par une grande partie des « musulmans libéraux » du XXIe siècle. La Nahda[biblio 5] est d'abord un courant d'approfondissement théologique.

Concept de crise moderniste

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Définition

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À partir de la crise moderniste qui traversa le christianisme depuis le Syllabus jusqu'à Vatican II[biblio 6], on peut définir une crise moderniste de la façon suivante. C'est la lutte d'une ou plusieurs autorités, dont au moins une religieuse, pour obtenir à leur seul profit la légitimité de l'interprétation.

Elle nécessite :

  • un seuil critique de population alphabétisée[biblio 6] ;
  • un développement économique qui porte la pensée de ses élites au-delà de leurs frontières[biblio 6] ;
  • plusieurs pôles de légitimité possibles[biblio 6].

Cas de l'islam

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Le concept de crise moderniste est peu étudié en ce qui concerne l'islam sauf, pour les auteurs francophones, par Gilles Kepel[biblio 7], Malek Chebel[biblio 8] et Abdelwahab Meddeb[biblio 9], Makram Abbes[biblio 10].

Similitudes

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Un seuil critique de population alphabétisée
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Dans le monde arabo-musulman 50 % de la population est alphabétisée[1] mais dans le monde asiatique, qui donne le ton dans cette affaire, la population bénéficiant d'une éducation supérieure est plus importante en fonction des foyers de population et de la volonté du colonisateur anglais de dégager une élite indienne accueillie dans ses universités[2] alors que, dans la formation d'élites locales, la colonisation française fut différente.

Un développement économique
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La crise moderniste rebondit du XIIIe au début du XXe siècle, quand la découverte du pétrole en Arabie saoudite et l'alliance avec les États-Unis (protection de la dynastie monarchique saoudienne contre fourniture permanente du pétrole) conduit à ce que l'école wahhabite supplante l'école égyptienne, avec la création des Frères musulmans en Égypte[note 6]. On parle alors d'islam capitaliste.

Plusieurs pôles de légitimité possibles.
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Dans le cas de la crise moderniste du christianisme, les 3 pôles de légitimité[3] étaient l'université allemande[note 7] et française[biblio 11],[biblio 12], les protestantismes européens, l'Église catholique romaine, ces deux derniers pôles étant en conflit ouvert puis larvé depuis le concile de Trente.

On a aussi les deux autorités réclamant l'orthodoxie :

  • l'école wahhabite qui vient combattre l'adoration des saints et des mausolées, mais qui réclame le monopole de l'interprétation, et accentue sa mainmise sur les lieux saints}[biblio 13] ;
  • l'école égyptienne, qui bénéficiait de cette autorité et de cette légitimité jusqu'à Mohammed Abduh[biblio 13] ;
  • s'y ajoute la montée de l'islam asiatique dont l'islam indonésien[biblio 14] ;
  • s'y ajoute l'université occidentale, du fait du jeu des alliances[biblio 15](l'Empire ottoman puis la plupart les États qui découlent de son dépeçage sont alliés de l'empire allemand tandis qu'après la guerre de 1914-1918, une partie d'entre eux sont mis sous protectorat par les puissances françaises et britanniques) dont l'archéologie allemande et britannique[note 8],[biblio 16]. La polémique entre Ernest Renan et Jamal Al Dîn Al Afghani[note 9], en porte témoignage ;

Pour en combattre l'influence, les frères musulmans reprennent à Oswald Spengler sa théorie du déclin de l'Occident[biblio 17]. On peut aussi s'interroger sur l'apport anti-moderniste de René Guénon qui, dans La Crise du Monde Moderne, 1927 récuse les éléments civilisateurs de la science moderne au nom de la règle religieuse[note 10], et ou encore[note 11] et la développent en « occidentalisme »[biblio 18]

Originalités

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Toutefois, la crise moderniste musulmane connaît des spécificités que ne connut pas son homologue chrétienne avant la période récente :

  • l'irruption de théologiennes dans le champ du débat ; Le courant du féminisme islamique (la Marocaine Fatima Mernissi, l'Égypto-Américaine Leila Ahmed, etc.) font partie de l'islam libéral, qui porte une attention particulière à l'ijtihad (l'interprétation du Coran).
  • l'accent mis sur les questions sociétales[biblio 19] ;
  • Un déroulement en deux temps[biblio 20] (de 1917[4] à 1948) puis de 1979 à nos jours. Dans un premier temps que la période de la crise moderniste musulmane[biblio 21] est, dans un premier temps, quasiment identique à la période de la crise moderniste du christianisme, c'est la période des réformateurs de la Nahda. Selon Kepel, elle subit une interruption jusque 1979 quand l'irruption de Khomeyni sur la scène politique la relance. Dans sa deuxième partie, on peut considérer généralement que les penseurs musulmans non arabes élaborent une réponse libérale au pacte wahhabo-salafiste[note 12] et que ces penseurs et théologiens se répartissent sur la totalité de l'aire géographique traditionnelle de l'islam comme sur celle de la diaspora musulmane. Avec les décolonisations et la chute de l'empire soviétique, la crise moderniste musulmane reprend là où elle a été interrompue[biblio 22].

On distinguera donc 2 générations de penseurs libéraux, celle contemporaine de la crise moderniste et le libéralisme théologique contemporain, auxquels s'ajoutent les positivistes.

Principaux auteurs et penseurs représentatifs

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La liste ne prétend pas être exhaustive. La lutte contre le colonisateur anglais a conduit certains d'entre eux à rejoindre les courants les plus conservateurs. C'est le cas de Al Afghani et de Mohammed Rida.

Les réformistes

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noms dates pays
Muhammad Abduh 1849-1905 Égypte
Jamal Al Dîn Al Afghani 1838-1897 Afghanistan
Abd al-Hamid Ibn Badis 1889-1940 Algérie
Muhammad Iqbal 1873-1938 Inde
Abd al-Rahman al-Kawakibi 1842-1902 Syrie
Mohammed Rachid Rida 1865-1935 Syrie
Mouhammad Nâsir Ad-Dîn Al-Albâni 1914-1999 Syrie
Malek Bennabi 1905 à 1973 Algérie.
Mezri Haddad 1961 Tunisie et France

Les libéraux

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Ali Abderraziq 1888-1966 Égypte
Mohammed Arkoun 1928-2010 Algérie
Soheib Bencheikh 1961 France
Ghaleb Bencheikh 1960 France
Abdennour Bidar 1971 France
Abdelmajid Charfi 1942- Tunisie
Abdurrahman Wahid 1940-2009 Indonésie
Mohamed Charfi 1936-2008 Tunisie
Malek Chebel 1953-2016 Algérie
Dounia Bouzar 1964 France
Asghar Ali Engineer Inde
Farid Esack 1959- Afrique du Sud
Hassan Hanafi 1935- Égypte
Rifat Hassan États-Unis
Muhammad Khalafallâh
Fatima Mernissi 1940-2015 Maroc
Ebrahim Moosa 1940 Afrique du Sud
Chandra Muzaffar Malaisie
Abdullahi an-Naïm Soudan
Nurcholish Madjid 1939-2005 Indonésie
Fazlur Rahman 1929-1982 Pakistan
Youssef Seddik 1943 Tunisie et France
Shamima Shaikh 1960-1998 Afrique du Sud
Muhammad Shahrour 1938- Syrie
Abdul Karim Soroush 1945- Iran
Ahmad Syafi'i Maarif 1935 Indonésie
Mahmoud Mohamed Taha 1909-1985 pendu au Soudan en 1985
Ulil Abshar Abdalla 1967 Indonésie
Amina Wadud 1952- États-Unis
Nasr Hamid Abû Zayd 1943-2010 Égypte, vit aux Pays-Bas Ludovic-Mohamed Zahed 1977 Algérie & France

Les positivistes

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Mohamed Hamouda Bensai de 1902 à 1989, Algérie.

Les sujets disputés

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Le caractère de couple de forces antagoniques entre l'islam libéral (eng: progressive islam, i.e. "islam progressiste") et le wahabisme est bien indiqué par Omid Safi[note 13].

Il le présente en opposition à ce qu'il nomme "web islam" ou "pamphlet islam" qui, selon lui[biblio 23], "réduit l'islam à un 6-pages" :

  • "Le statut des Femmes en islam,"
  • "Le concept de Dieu en islam"
  • "Le concept de Prière en islam"
  • "L'islam est simple", un slogan qui permet d'éviter toute discussion, et qui enjoint d'accepter un système unique d'interprétation ;

Contre ce prêt à penser le mouvement libéral entend travailler les diverses traditions de la pensée et des pratiques musulmanes, sachant qu'une partie de ces interprétations sont des éléments du problème tandis que d'autres offrent des solutions à des problèmes en devenir.

L'ambition de l'islam progressiste ne se limite ni à être une force anti-wahabite ni à déshumaniser les tenants du wahhabisme. Le dynamisme du mouvement consiste :

  • à interroger la revendication d'orthodoxie du wahabisme dont la diffusion rapide repose plus sur les pétro-dollars[biblio 24] que sur la qualité théologique ; ce serait plutôt un appauvrissement théologique[biblio 25]
  • à interroger la légitimité de ce courant à traiter le soufisme en hérésie et à écraser la structure philosophique de l'islam.

Sources théologiques des positions anti modernistes

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Ibn Taymiyya est considéré comme le père fondateur[biblio 26] du wahhabisme et du salafisme, à savoir de l'intégrisme musulman contemporain. Curieusement, les sciences et techniques sont absentes du catalogue d'Ibn Taymiyya alors que leurs origines étrangères sont patentes[note 14] Parmi ces influences impures, il désigne :

  • les aires de développement de la philosophie dont la semence est grecque[biblio 27],
  • le soufisme, "greffe où croisent les influences indiennes, iraniennes et chrétiennes"[biblio 28],
  • l'interprétation musulmane de la Bible[note 15], qui permet de développer les passages elliptiques du Coran par le recours au corpus biblique et rabbinique
  • le culte des saints, qui s'enracine dans le fond grec, mésopotamien et égyptien.

Certaines caractéristiques sont communes dans la situation de l'islam depuis 1979 et la situation du christianisme au milieu du XIXe siècle depuis le Syllabus :

  • existence d'un système de couple[note 16] entre une force fondamentaliste et un courant de pensée libéral qui le conteste[biblio 29] Les idées du courant libéral s'opposent à l'interprétation wahhabite, laquelle se revendique orthodoxie. Le courant wahhabite, voire à certaines écoles juridiques sunnites condamnent ce courant sous le nom de sécularisme parfois d'innovation toute réouverture de l'ijtihad.
  • mise en avant de nouveaux interdits par les courants fondamentalistes spécialement dans ses aspects sociaux : qualifiant le hijab d'obligatoire, et reconnaissant les peines corporelles prévues par la charia[note 17] Les courants libéraux contestent ces nouveaux interdits, ces nouvelles prescriptions.
  • mise sous le boisseau de nombreux penseurs traditionnels musulmans qui peuvent être considérés cependant comme libéraux, aussi bien les penseurs mutazilites que des penseurs, philosophes ou théologiens dont l'œuvre est pourtant plus connue comme Al-Kindi (796-870), Al-Farabi (872-950), Al-Ghazzali (1058-1111), Abou Bakr ibn Tufayl (1110-1185)[biblio 30]. Les courants libéraux appellent au renouveau de l'abkharisme et puisent des ressources théologiques dans les divers soufismes[biblio 31]
  • condamnation de la recherche historico-critique sur le Coran par les plus fondamentalistes, pour lesquels le texte du Coran se suffit à lui-même, allant jusqu'à oublier les traditionalistes médiévaux[biblio 32] tandis que les courants libéraux l'encouragent[biblio 33].

Réouverture de l'ijtihad

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Faire "de l'interprétation une tâche perpétuelle, jamais achevée, toujours recommencée, loin des vérités naïves et des évidences fallacieuses qui fanatisent les foules"[biblio 34]. les penseurs libéraux regrettent le quasi-monopole du manuel d'Ibn al-Kathîr (fin 13e) dans l'enseignement officiel[biblio 35] qui simplifie à l'extrême et conduit à l'accueil des théories intégristes.. Ils recommandent pour la qualité de leurs explications:

  • le commentaire de Tabarî (IXe siècle)[biblio 36]
  • le commentaire de Zamakhsharî (XIe siècle)[biblio 37]
  • les Clefs du Mystère de Fakhr ad-Dîn Râzî (XIIe siècle)[biblio 38]

L'auteur souligne que ces traités ne répugnent pas à recourir aux Isra'iliyat c'est-à-dire aux écritures juives et chrétiennes et aux traités médiévaux qui leur sont consacrés par des auteurs arabes[note 18] contrairement à l'antisionisme qui est la règle dans l'intégrisme musulman contemporain[biblio 39]

Exégèse scientifique et critique

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L'appréciation diverse des travaux scientifiques en cours dans le champ des recherches coraniques peut être considérée comme un marqueur des frontières entre les différents courants religieux propres à l'islam. Dans le vocabulaire polémique qu'ils échangent, on retrouve celui utilisé par les divers protagonistes de la crise moderniste, cette fois-ci enrichi par des aspects géopolitiques.

« on touche au tabou coranique qui semble être très présent chez les musulmans, aujourd'hui. Alors que, dans la tradition islamique elle-même, la question de la formation du texte coranique a été traité pour constituer des controverses, et a produit toute une littérature. Ce sont des textes présents, publiés, les savants, les «sachants» les connaissent, mais pas le musulman «ordinaire». Je rappelle tout simplement un livre qui vient de paraître, écrit en langue arabe, qui date de la fin du IXe siècle, qui a pour titre «La révélation et la falsification»[biblio 40] et il est question du Coran falsifié. »

— Abdelwahab Meddeb[biblio 41]

Exégèse scientifique du Coran

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Des tensions internes, parfois considérables, circulent dans le monde islamique, et cela dès ses origines. La plupart sont liées à l’idée que les musulmans se font des enseignements à tirer des textes sacrés ; en particulier la querelle entre les mutazilites et leurs opposants sur la question du "Coran incréé", un concept qui évolue actuellement en "Coran préservé", s'entend "préservé de toute corruption" en dépit des révélations faites à ce sujet tant par l'exégèse traditionnelle[note 19]. Les mu'tazilites soutiennent que le Coran est créé et dès le VIIIe siècle, ceux-ci, largement inspirés par la rationalité grecque, s’engagent dans la voie de l’exégèse. Ils seront défaits par l'irruption de l'école hanbalite et, selon Seddik[biblio 42], dès lors, tout exégèse scientifique sera verrouillée. De plus, les obscurités du texte sont légion ; de ce fait, il prête à interprétation.

Le premier de ces courants de tension est le Coran, censé avoir été directement révélé par Dieu à son Prophète. Or, jusqu'aux années 1970, le grand public[note 20] ne savait rien des conditions dans lesquelles la parole divine avait été consignée par écrit, non plus que les voies par lesquelles le texte avait été stabilisé. Les travaux du pionnier Ignaz Goldziher (1850-1921) et Theodor Nöldeke[note 21] étaient restés dans l'intimité des cercles de chercheurs. Il fallut attendre les travaux de John Wansbrough[biblio 43] pour que ce travail connaisse une certaine notoriété.

En Égypte par Nasr Hamid Abû Zayd partage cette direction de recherche ; il a dû se réfugier en Europe pour avoir osé proclamer : « Si le Coran est un texte sacré, la langue arabe dans laquelle il a été transmis, est un langage humain ».

Ouvrir le chantier de la genèse du texte pour atteindre le jugement philologique orienté selon les critères de l'historicité[biblio 44] ; en particulier la relation entre la Torah, les évangiles devrait intéresser le penseur musulman en cela que le texte la trahit[biblio 45] et que la tradition musulmane en fait état. Au XIIIe siècle à Damas, le soufi Ibn Hud tenait un séminaire chez lui, fréquenté par les musulmans et par les juifs, dans lequel il commentait la Bible[biblio 46]. Selon Abdelwahab Meddeb, cet intérêt est le critère de distinction entre l'islamisme et l'islam[biblio 47],[biblio 48].

Travaux sur les origines de l'islam

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Des travaux comme ceux de Édouard-Marie Gallez[biblio 49], montrant des origines judéo-nazaréennes à l'islam sont bien accueillis par les musulmans libéraux et dénigrés comme manœuvre occidentale contre l'islam par l'ensemble des courants salafo-wahabites.

distinguer le conjoncturel et l'éternel dans la révélation coranique
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Toute la difficulté consiste à distinguer l'essentiel du conjoncturel dans les 6236 versets du Coran[biblio 52]

Ce type de problématique n'a pas seulement été envisagé en ce qui concerne les relations à entretenir ou à ne pas entretenir avec les juifs et les chrétiens, comme dans le cas de l'article cité en référence. La problématique vient des règles actuellement en vigueur concernant l'abrogeant et l'abrogé. D'une façon générale, les groupes intégristes considèrent que la chronologie gère l'abrogeant et l'abrogé et de ce fait, les considérations belliqueuses Médinoises prennent le pas sur les considérations plus théologiques révélées dans la période mecquoise.

Les penseurs libéraux, comme Rachid Rida[note 22], e.g. en ce qui concerne la condamnation des juifs, affirment que cette condamnation ne vaut que pour les juifs de Médine de l'époque. Ce n'est donc pas la chronologie mais les circonstances de la révélation qui gèrent l'abrogeant et l'abrogé.

  • L'enseignement de Gamal Al Banna[biblio 53] (à suivre)

Enjeux sociaux et sociétaux

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Un certain nombre de problématiques explorées par les sociétés occidentales se retrouvent dans les réflexions de l'islam libéral. Si elles sont clairement identifiées, elles ne revêtent ni le même caractère de priorité ni exactement le même contenu que dans les sociétés occidentales. Cependant, la réflexion est aussi alimentée par le grand nombre des musulmans vivant dans les sociétés occidentales[biblio 54], le plus souvent improprement nommés "musulmans modérés"[note 23].

Les questions de genre s'entendent globalement comme la défense du droit des femmes et les diverses questions relative à l'homosexualité et à ses disciplines associées. Pour un panorama du sujet, on peut consulter le Safra project qui donne une bibliographie académique dont le titre est Sexuality, Gender and Islam - Bibliography[note 24].

« J'ai assisté dans mon enfance (les années 1950), dans cette citadelle de l'islam qu'était la Medina de Tunis où j'ai grandi, au dévoilement des femmes au nom de l'occidentalisation et de la modernité ; cela a concerné les femmes, les filles et les sœurs des docteurs de la loi qui tenaient chaire dans la millénaire université théologique de la Zitouna (l'une des 3 plus importantes de l'islam sunnite avec Al Quaraouiyine de Fès et Al-Azhâr au Caire. Ce dévoilement des femmes dans le milieu conservateur où j'ai grandi n'était pas seulement le résultat de l'action émancipatrice de Bourguiba. Dans le contexte marocain plus traditionnel, le roi Mohammed V lui-même avait dévoilé ses filles. C'était dans l'air du temps, et pas seulement en raison de la proximité de la France avec le Maghreb. Dans tout le monde arabe, le dévoilement des femmes avait correspondu à un processus commencé dès la fin du XIXe siècle[biblio 55]. »

Contrairement à ce qui se passe dans les courants libéraux des 2 autres monothéismes, les questions de genre et la revendication féministe ne sont pas déterminantes pour distinguer ce qui est libéral de ce qui est conservateur.

« Certains érudits musulmans de sexe masculin attachés à la démocratie et défendant un semblant d’islam progressiste peuvent encore partir du principe que les femmes sont des êtres de seconde classe et ne reconnaissent pas leur marginalisation dans l’histoire de l’islam. Des universitaires et des personnalités musulmanes jouent même parfois au jeu dangereux du double langage, et tiennent des propos différents selon leur public, ou posent pour la galerie. »

— Norhayati Kaprawi[biblio 56]

Les questions de genre sont prises en charge aussi bien par certains courants de théologie conservatrice comme par des courants libéraux. On parle donc de :

  • féminisme islamique
  • féminisme musulman ou de féminisme dans le monde musulman, que ce monde se situe ou non dans une société musulmane. Celui-ci comprend à la fois des recherches académiques et des recherches croyantes.

Le féminisme musulman n'a rien d'une innovation. Au tournant des XIXe et XXe siècles, un pamphlet contre le voile, Tahrîr al Mar'a ("la libération des femmes"), écrit par Quâsim Amîn et publié en 1899 en Égypte. Il le décrit comme "symbole de la sujétion des femmes". Cela aboutit à la création du mouvement féministe égyptien en 1925 dont la présidente, Hoda Sha'râwi (1879-1947), se dévoile en 1926.

Féminisme islamique
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Le terme "féminisme islamique" apparaît en 1990 avec la parution du magazine iranien Zanan qui, pour les laïques, apparaît comme un féminisme frelaté dans la mesure où il envisage un féminisme inspiré du Coran et conforme à la Charia[biblio 57]. Le féminisme n'est pas le monopole[note 25] des courants libéraux[biblio 58] mais aussi de courants basés sur la tradition musulmane plus ouverte aux femmes que ne le laissent paraître les courants exclusivistes. C'est le cas de Sisters in Islam[5], une organisation malaise née de façon informelle en 1988 et devenue officiellement une organisation non gouvernementale en 1993.

Le féminisme musulman est alors un discours et une stratégie parmi d’autres déployés par les défenseurs des droits des femmes dans le monde musulman[biblio 59].

Féminisme dans le monde musulman
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« Dans certains cas, comme dans les ouvrages de Fatima Mernissi sur le voile et les reines oubliées de l’islam, ou ceux d’Amina Wadud et Asma Barlas sur le Coran et les femmes, croyance personnelle et approche académique se rejoignent pour critiquer les interprétations et les pratiques patriarcales et proposer une nouvelle approche des débuts de l’histoire de l’islam. »

— Valentine M. Moghadam[biblio 60]

Les plus connues de ces auteures et militantes sont Fatima Mernissi (marocaine), Iqbal Gharbi (tunisienne), Asma Barlas, Riffat Hassan, Azizah Y. al-Hibri, Leila Ahmed et Margot Badran, qui vivent aux États-Unis, et Ziba Mir-Hosseini (iranienne).

Le Premier Congrès international sur le féminisme musulman a été organisé à Barcelone du 27 au par la Junta Islamica Catalan avec le soutien du Centre de Catalogne de l'Unesco à Barcelone. Une partie des délégués a appelé au gender jihad, c'est-à-dire au combat pour le droit des femmes.

Associations féministes
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Homosexualité
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article spécialisé Homosexualité dans l'islam

Quelques penseurs et théologiens libéraux ont une approche différente de celle de l'islam le plus traditionnel[note 26]. Scott Siraj Al-Haqq Kugle[note 27] montre que le rejet de l'homosexualité par l'islam traditionnel est à mettre pour une large part sur le compte d'une erreur d'exégèse[biblio 61]

Pluralisme religieux

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Des fondements théologiques classiques
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Le "verset de l'épée", ordonne de combattre tous ceux (les païens et les idolâtres[6]) qui ne croient pas « à la religion vraie » tandis que le "verset de la guerre"[coran 1] mobilise au combat à mort contre les juifs et les chrétiens (seulement parmi ceux qui "ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit")[7]. Mais, dit Abdelwahab Meddeb[biblio 62], « il faudrait s'affranchir du culte voué à la lettre réduite à un sens univoque : ce vecteur conduit à la violence. Il faudrait aussi circonscrire tel sens dans le contexte de son émission »[biblio 63].

Cette tradition critique ne tombe pas de la lune sous la plume des penseurs libéraux. Elle s'enracine dans la tradition interprétative des Lumières de l'islam. Par exemple, la critique du dogme de l'« insuperabilité » nommé aussi « inimitabilité » du Coran est un défi affronté dès le Xe siècle par des auteurs comme Abû 'l-'Alâ' al-Ma'arrî (mort en 1058)[biblio 64].

la perspective des penseurs libéraux
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Même si les courants les plus fondamentalistes présentent une interprétation exclusiviste, l'interprétation traditionnelle du Coran permet au musulman de reconnaître la légitimité des autres spiritualités. En particulier, ces versets sont mis à contribution :

« Les Sept Cieux et la Terre et ce qu'il y a en eux Lui rendent louanges, et il n'y a rien qui ne Le loue, mais vous ne comprenez pas leur louange »[coran 2]
« Et Nous n'avons pas envoyé d'Envoyé, si ce n'est dans la langue de son peuple, afin d'éclairer celui-ci. »[coran 3]
"N’as-tu pas vu qu’Allah est glorifié par tous ceux qui sont dans les cieux et la terre; ainsi que par les oiseaux déployant leurs ailes ? Chacun, certes, a appris sa façon de L’adorer et de Le glorifier. Allah sait parfaitement ce qu’ils font[coran 4].
« En vérité les croyants, les juifs, les chrétiens, les sabéens, ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier et agissent justement, voilà ceux qui trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur. Ils n’éprouveront alors plus aucune crainte et ne seront pas affligés. »[coran 5]
« Certes, ceux qui croient, ceux qui pratiquent le judaïsme ainsi que les sabéens, les chrétiens, les zoroastriens et les polythéistes, Dieu les départagera le Jour de la Résurrection, car Il est Témoin de toute chose. » [coran 6]

Dans ce cas, l'idée que l'islam est « la meilleure des religions » est comprise de façon relative. L'islam est la meilleure religion, parce qu'il est le plus adapté à son époque. Mais d'un point de vue absolu, toutes les religions se valent, dans la mesure où elles sont des moyens efficaces pour atteindre le But. En particulier, le verset XIV, 4 ouvre des perspectives infinies : on peut considérer comme légitimes des spiritualités ou des prophètes qui ne sont pas évoqués par le Coran.

Notes et références

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Citations coraniques

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  1. Coran IX, 5 ;29
  2. (Coran, XVII, 44)
  3. (XIV,4).
  4. (XXIV/41)
  5. (Coran II/62)
  6. (Coran (XXII/ 17).

Notes explicatives

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  1. On se trouve exactement devant le même problème avec l'islam libéral qu'avec le judaïsme libéral que la traduction depuis les pays anglophones ne résout pas. En effet, les auteurs anglophones nomment Reform Judaism ce que les autres Européens désignent par Judaïsme libéral ; toutefois, les pays anglophones peuvent occasionnellement englober dans cette appellation le judaïsme massorti que les anglophones nomment Conservative Judaism alors qu'il n'a rien de conservateur
  2. En effet, rien n'est plus « moderne » que la réforme néo-salafiste des années 1980 qui suppose un équipement de haute technologie vecteur de l'assujettissement du pratiquant, où qu'il vive dans le monde, aux avis circonstanciés qu'il demande à son maître spirituel établi en Arabie saoudite, en Syrie, au Yémen. À ce sujet, voir Gilles Kepel, Fitna
  3. Pour un tour d'horizon sur ces sujets, on consultera le portail tenu par Mehdi Azaiez qui annonce tout ce qui se publie dans la discipline et pour une initiation au sujet, on consultera l'article en 11 épisodes de Mohammad Ali Amir-Moezzi Un Texte et une histoire énigmatiques. Ce texte fondamental n'étant plus disponible en ligne, un autre article propose un tour d'horizon sur la recherche historique et critique sur le Coran et les origines de l'Islam Emmanuel Pisani Les lectures nouvelles du Coran et leurs implications théologiques, Revue d'éthique et de théologie morale, 2009/1 (no 253) , p. 29-50
  4. The St. Petersburg Declaration, Institution for the secularization of Islamic Societies
  5. Mohamed Sifaoui, son site
  6. Ils tiennent dans l'antimodernisme musulman la place théorique occupée dans l'anti-modernisme occidental par Joseph de Maistre et Louis de Bonald
  7. avec une accentuation du phénomène du fait du Kulturkampf
  8. Salah Stétiétémoigne que les autorités d'Arabie saoudite coulent une chape de ciment sur tout site archéologique révélant des éléments afférant à l'islam ancien.
  9. à la suite de la conférence L'Islamisme et la Science prononcée par Ernest Renan à la Sorbonne en 1883, voir des citations choisies ici
  10. un tour d'horizon sur la pensée de Guénon par Denis Touret, philosophe, dans René Guénon (1886-1951) : L'ordre social par la Tradition véritable
  11. la collusion entre les anti-modernes et les guénoniens d'une part et les sources de la philosophie politique qui président au fascisme, en particulier Julius Evola, dans Politica Hermetica
  12. expression empruntée à Gilles Kepel, op.cit.
  13. Omid Safi est professeur d'Études Islamiques à l'Université de Colgate. Américain originaire d'Iran, son domaine de spécialité porte sur la mystique musulmane et l'Islam ancien. Omid Safi, Is there room for progressive Islam ?, (Y a-t-il une place pour l'islam progressiste ?) revue Human Quest, sept octobre 2003. On aurait pu donner Abelwahab Meddeb, la Maladie de l'Islam, mais l'auteur ne se revendique pas "croyant" ; il se dit "agnostique d'éducation musulmane"
  14. tout comme sont absentes les marques, sciences et techniques occidentales de la réprobation occidentaliste dans l'intégrisme musulman contemporain
  15. voir note ci-dessus concernant les isrâ'iliyyat
  16. au sens physique du terme
  17. qui, selon la théologie wahhabite, ne devraient être appliquées que dans certaines conditions très précises.
  18. [un exemple en ligne d'isrâ'iliyat]
  19. Voir Mohamed Ali Amir Moezzi, ci-dessous dans la bibliographie, le lien "exégèse traditionnelle" et l'ouvrage de Youssef Seddik Nous n'avons jamais lu Coran, édition de l'Aube.
  20. sauf celui, assez rare, familier des traditionalistes musulmans exposant les circonstances de la révélation. cf. Mahmoud Hussein, Penser le Coran ; bibliographie en fin d'ouvrage liste 18 traités dont les auteurs affirment qu'ils sont "de base"
  21. Des spécialistes allemands, récemment, Christoph Luxenberg y voient un exercice apologétique de promotion d'un groupe dissident et anti-trinitaire de la religion chrétienne en Arabie .
  22. qui devint, par la suite un pilier du conservatisme dès qu'il eut fini d'édite Ibn Taymiyya
  23. improprement en cela que le terme "modéré" prête le flanc à la critique des adeptes d'une version radicale argumentant que les "modérés" seraient en fait des "tièdes" ; l'utilisation du terme "modéré" pour désigner les musulmans qui ne se revendiquent pas d'un islam radical conforte la revendication des radicaux d'être "l'orthodoxie" de l'islam
  24. SAFRA Project
  25. on pourrait comparer ces mouvements avec l'Action catholique féminine des années 1960
  26. dont on prendra connaissance dans l'article spécialisé
  27. Assistant Professor of Religion at Swarthmore College

Bibliographie utilisée dans cet article

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  1. Essayons un vieux remède : la démocratie par Abdou Filali-Ansari.
  2. l'expression est empruntée à Youssef Seddik, Nous n'avons jamais lu le Coran, Édition de l'aube
  3. dans la bibliographie mais se retrouve sous la même forme chez Mahmoud Hussein, op. cit dans la bibliographie et sous des formes voisines chez des auteurs comme Safi, Kepel ou Meddeb
  4. Les contours d’une théorie islamique de la séparation de la religion et de l’État, revue Rives Méditerranéennes, no 19 - année 2004
  5. La tradition réformatrice de l'islam par Abdou Filali-Ansari
  6. a b c et d selon Emile Poulat, Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste. Paris, Casterman, première édition : 1962. Encore plus précise dans que dans sa troisième préface, celle de la réédition de 1997 dans la collection Évolution de l'humanité, chez Albin Michel
  7. Gilles Kepel, Fitna.
  8. Un islam libéral, nourri de sa tradition philosophique, interview de Malek Chebel dans Évangile et Liberté. Voir aussi L'Islam et la raison du même auteur
  9. Abdelwahhab Meddeb, La Maladie de l'islam, Seuil Paris, 2002. Même si l'auteur se trompe sur les dates auxquelles il fixe respectivement le fondamentalisme protestant évangélique et l'intégrisme catholique, il voit bien la relation entre les deux mouvements catholiques et protestants et expose bien la similitude avec la situation actuelle de l'islam en une longue note à la page 45
  10. Makram Abbes, La pensée islamiste, Revue Esprit, octobre 2014
  11. la réalisation de 5 universités impériales avec un enseignement de théologie sous Napoléon III qui attendirent leur reconnaissance comme universités pontificales sans jamais les obtenir comme le signale Geneviève Commeau, Catholicisme et judaïsme dans la modernité, Cerf, puis la création des « sciences religieuses » avec la 6e section de l'EPHE
  12. 16 ans plus tard, Omero Marongiu-Perria valide l’interprétation en crise moderniste. Ecouter aussi la discussion sur ce sujet sur France Culture entre Omero Marongiu-Perria et Mohamed Bajrafil
  13. a et b Abdelwahab Meddeb, op.cit)
  14. Abdou Filali-Ansary, Réformer l'islam ? (La Découverte, 2003)
  15. Abdelwahab Meddeb, Pari de civilisation, Seuil, 2009
  16. Abdelwahhab Meddeb, qui cite Salah Stétié dans la Maladie de l'islam commente de la façon suivante : pour éviter au mythe de se confronter avec l'histoire
  17. Oswald Spengler, Le Déclin de l'Occident, édition originale 1918-1923, Paris, Gallimard, 1948.
  18. Pierre-André Taguieff, La Judéophobie des modernes de Voltaire au Jihad international, Odile Jacob
  19. Comme dans la version italienne de la crise moderniste qui aboutit à la fondation de la Démocratie Chrétienne, ce propos qui, en ce qui concerne le christianisme mériterait d'être nuancé sur le fond à l'aide du cours ronéoté de Klaus-Peter Blaser Société, Philosophie, Théologie et Églises au XIXe siècle, presses de L'UNIL mais qui peut, néanmoins, être soutenu au vu de la violence de la contestation européenne du Syllabus, attestée dans : Alain Dierkens, éd. : "L'intelligentsia européenne en mutation (1850-1875), Darwin, le Syllabus et leurs conséquences" , in Problèmes d'histoire des religions, Volume 9, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1998
  20. Encore qu'Émile Poulat, dans sa troisième préface à son ouvrage Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste Paris Casterman 1962 (Collection religion et sociétés), réédition de 1997 chez Albin Michel (collection évolution de l'humanité), s'interroge sur le point de savoir si la crise moderniste est encore devant ou derrière le christianisme, au vu de Ad Tuendam Fidem
  21. Gilles Kepel, op.cit. Gallimard, 2004
  22. Gilles Kepel, op. cit.
  23. Omid Safi, Progressive Muslims: On Justice, Gender, and Pluralism (Oxford: Oneworld Publications, 2003)
  24. Omid Safi, op.cit.
  25. Omid Safi, op.cit. ; voir aussi sur ce point Olivier Roy, la Sainte ignorance, le temps de la religion sans culture, Seuil recension et Abdelwahab Meddeb, op.cit.
  26. Ibn Taymiyya, Majmû' at ar-Rasâ'il wa 'l-Masâ'il, sl, sd, cité par Abdelwahhab Meddeb op.cit.
  27. Voir dans Youssef Sseddik, nous n'avons jamais lu le Coran, Ed. de l'Aube, qui expose la rivalité entre Byzance et l'islam débutant
  28. Abdelwahhab Meddeb op.cit.
  29. Guy Sorman, Contre l'islamisme, l'islam libéral, L'hebdo, octobre 2005
  30. Pierre Emerhach, un philosophe arabo-anadalou de l’islam libéral au Moyen Âge, la tribune de Genève, 18-dec-2009
  31. Abdelwahab Meddeb, Pari pour la civilisation Abdelwahab Meddeb
  32. comme les rédacteurs de traités et de Sahîh signalés par Mahmoud Hussein, Penser le Coran, Albin Michel
  33. Rachid Benzine, les nouveaux penseurs de l'Islam, coll. L'islam des Lumières, Albin Michel
  34. Abdelwahab Meddeb, op.cit., p. 24
  35. Ibn al-Kathîr, Tafsîr al-'Az'îm, Dâr Ibn Hazm, Beyrouth, 2000, 1 volume de 2000 pages
  36. Jâmi' al-Bayân 'an T'awîl al Qur'ân, Ed. Cidqî Jamîl al 'At't'âr, Beyrouth, 1999, 15 volumes
  37. Al Kashshâf
  38. Fakhr ad-Dîn Râzî, Mafâtîh al Ghayb, Beyrouth, 1990, 16 volumes
  39. Pierre-André Taguieff, la judéophobie des Modernes, de Voltaire au Jihad internationalouvrage dans lequel il montre deux points fondamentaux pour la compréhension de la situation d'une grande partie de l'islam actuel (1) que l'antijudaïsme musulman n'a pas pour origine la création de l'état d'Israël mais la fondation des frères musulmans en 1920 et (2) que la jonction entre l'antijudaïsme et l'antisionisme s'opère au tout début de la seconde guerre mondiale par la main du grand Mufti de Jérusalem. Sur ce deuxième point, voir aussi les 2 vidéos "Au nom de l'islam" INA : le ressentiment et Jihad ou Démocratie
  40. «Revelation and Falsification», Etan Kohlberg and Mohammad Ali Amir-Moezzi, Brill (2008)
  41. Abdelwahab Meddeb, Pari de civilisation, Seuil mais aussi interview dans Libération, 20 octobre 2009
  42. Youssef Seddik, op.cit.
  43. Quranic Studies : Sources and Methods of Scriptural Interpretation, Oxford et surtout "The Sectarian Milieu, 1977
  44. ibidem
  45. Luxemberg, op.cit
  46. Michel Chodkiewicz, le Sceau des saints. Prophétie et Sainteté dans la doctrine d'Ibn Arabi, Paris, Gallimard, 1986
  47. Abdelwahab Meddeb, op.cit., page 26
  48. Voir aussi Adrien Candiard o.p. Comprendre l'islam (ou plutôt : pourquoi on n'y comprend rien) Champs Flammarion
  49. Edouard-Marie Gallez, Le Messie et son prophète, aux origines de l'Islam Éditions de Paris, collection Studia Arabica
  50. Gamal Al-Banna, Foi, Loi et discours coranique (Nahwa Fiqh-in Gadîd, vol. 1), revue Égypte Monde Arabe, Deuxième série | n° 3 /// 2000, article intégralement en ligne
  51. Tareq Oubrou, La Charia de minorité : contribution pour une intégration légale de l’islam revue Islam et Laïcité, 21 fèv 2003
  52. Mezri Haddad, Les juifs et les chrétiens, dossier "ce que dit vraiment le Coran", Le Monde des religions, septembre octobre 2007
  53. Gamal Al-Bannaenseignement de Gamal Al Banna
  54. Tariq Oubrou, op.cit. et Cédric Baylocq-Sassoubre, Tareq Oubrou, Michaël Privot, Profession Imam, Albin Michel
  55. Abdelwahhab Meddeb, la maladie de l'islam, Seuil Paris, 2002, p. 43
  56. Norhayati Kaprawi, Promouvoir les droits de la femme en s'engageant dans le Coran : l'expérience des "sisters in Islam" in recueil d'articles Existe–t–il un féminisme musulman ?Page 87, éditions Islam et laïcité, 2007
  57. Zanan, des opinions contrastées. Pour :Azadeh Kian-Thiébaut, Iranian women take on the mullahs, le monde diplomatique, novembre 1996 ; Contre: Iran-resist, Iran : Le féminisme frelaté de la revue Zanan et la gauche française, 2 février 2008
  58. intervention de Nadia Yassine lors de la troisième table ronde Entre djihadisme et occidentalisme, nouvel affrontement des blocs ou renaissance méditerranéenne ? des Rencontres d'Averroes de 2008
  59. Dr Valentine M. Moghadam, Unesco, Qu’est-ce que le féminisme musulman ? Pour la promotion d’un changement culturel en faveur de l’égalité des genres in recueil d'articles Existe–t–il un féminisme musulman ?, p. 43, éditions Islam et laïcité, 2007,
  60. Valentine M. Moghadam, op.cit.
  61. Scott Siraj Al-Haqq Kugle, Homosexuality in Islam: Islamic Reflection on Gay, Lesbian, and Transgender Muslims, et la contribution du même auteur dans Progressive Muslims: On Justice, Gender, and Pluralism, Omid Safi et alii
  62. Abdelwahab Meddeb, Pari de civilisation, Seuil, 2009, p. 13
  63. même remarque chez Mahmoud Hussein, Penser le Coran, dans la préface qui, dans la bibliographie de fin donne la liste des ouvrages des traditionalistes à connaître pour procéder à cette contextualisation
  64. Abû 'l-'Alâ' al-Ma'arrî, Risâlat al-Ghufrân, traduction Vincent Monteil l’Épître du pardon, Gallimard, Paris, 1984

Références

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  1. Carteindex Mundi. Faire bien attention à la date de référence, située entre 2003 et 2014
  2. [1] Patrick Petitjean : « La science doit achever sa décolonisation »
  3. voir la chronologie en début d'article
  4. sous peu
  5. site de Sisters in Islam
  6. Le verset 4 de la sourate IX du coran aménage une reconnaissance aux scripturaires, aux gens de l'écriture (juifs et chrétiens), les Musulmans ne devant pas les combattre.
  7. David Meyer, Yves Simoens, Soheib Bencheikh, Jacques Scheuer, Les versets douloureux. Bible, Évangile et Coran entre conflit et dialogue, Éditions Lessius, , p. 87.

Bibliographie

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Aspects généraux de la problématique

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Aspects sociétaux

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Sources philosophiques

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  • Malek Chebel, l'islam et la raison, combat pour les idées, Tempus
  • Rachid Benzine, les nouveaux penseurs de l'islam, collection islam des lumières, Albin Michel
  • Abdennour Bidar L'islam face à la mort de Dieu, Actualité de Mohamed Iqbal, Bourin éditeur, Paris 2010
  • Abdennour Bidar, Self Islam, Albin Michel
  • Abdennour Bidar, Un islam pour notre temps, Albin Michel
  • Abdennour Bidar, L'Islam sans soumission, pour un existentialisme musulman Albin Michel, collection L'islam des Lumières, Paris 2008,
  • Ali Shariati, philosophe et théologien libéral iranien
  • Malek Jân Ne'mati (1906-1993), écrivain et poétesse mystique de langue kurde et persane, enterrée en France dans un village du Perche. Elle milita pour le droit des femmes et, en particulier, l'éducation des filles, l'égalité du droit à l'héritage des filles et des garçons.
  • Zeeshan Hasan, penseur du BenglaDesh de l'islam libéral
  • M. A. Muqtedar Khan né en 1966 courant "libres penseurs de l'islam" (Inde et États-Unis)

Aspects exégétiques

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  • Mohammad Ali Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran. Collection BOUQUINS Éditions Robert Laffont, Paris, 2007. Ce texte en ligne, issu de la préface, fait un tour d'horizon de la question exégétique en distinguant l'exégèse traditionnelle (tafsir), des méthodes d'exégèse occidentale à base philologique
  • Angles de vue, Christoph Luxenberg, un séisme, dans les études coraniques, Un Champollion se penche sur le texte sacré de l'islam, article du 16 mai 2007 avec la poursuite du débat critique, 2 an après, article du 07 juin 2009
  • Books, (une revue de bibliographie et de critique littéraire), une origine chrétienne ; l'article, paru dans un dossier La voie de l'exégèse coranique reste-t-elle ouverte ? de sur l'exégèse historique et critique du Coran critique la thèse de Luxenberg.
  • Ali Merad, L’Exégèse coranique, Paris, PUF, 1998, 128 p. (bibliogr., glossaire, tableaux) (Coll. « Que sais-je ? ») recension dans 'archives des sciences sociales des religions, 2001, no 114

Articles connexes

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