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Henri Rabaud

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Henri Rabaud
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Henri Rabaud vers 1919.
Nom de naissance Henri Benjamin Rabaud
Naissance
Paris, Drapeau de la France France
Décès (à 75 ans)
Neuilly-sur-Seine, Drapeau de la France France
Activité principale Compositeur
Style Musique classique
Activités annexes Chef d'orchestre, Directeur du Conservatoire de Paris
Lieux d'activité Paris, Boston
Années d'activité 1894–1948
Collaborations Orchestre symphonique de Boston, Orchestre Pasdeloup
Formation Conservatoire de Paris
Maîtres Antoine Taudou, André Gedalge, Jules Massenet
Enseignement Conservatoire de Paris
Ascendants Hippolyte Rabaud
Récompenses Grand prix de Rome
Distinctions honorifiques Membre de l'Académie des beaux-arts, chevalier de la légion d'honneur, décoré de l'ordre de Léopold.
Signature de Henri Rabaud

Œuvres principales

Henri Rabaud, né à Paris (8e arrondissement) le [1] et mort à Neuilly-sur-Seine le , est un compositeur et chef d'orchestre français.

Henri Benjamin Rabaud naît dans une famille d'artistes : son grand-père maternel, Vincent-Joseph van Steenkiste (1813-1896), plus connu sous le nom de Louis Dorus[2], est flûtiste solo à l'Opéra de Paris et professeur au Conservatoire. Son père, Hippolyte-François Rabaud est violoncelle solo de la Société des concerts du Conservatoire et professeur au Conservatoire de Paris. Sa mère, cantatrice, aurait été pressentie par Charles Gounod pour créer le rôle de Marguerite dans Faust[réf. nécessaire], attribué finalement à Caroline Miolan-Carvalho. Sa grand-tante, Julie Dorus-Gras (1805-1896), est une cantatrice célèbre qui s'était illustrée dans les opéras de Giacomo Meyerbeer (elle créa le rôle d'Alice dans Robert le Diable), Gioachino Rossini et Jacques Fromental Halévy.

Il poursuit ses études au lycée Condorcet, dans la même classe que Proust, et reçoit une éducation musicale complète. Lorsqu'il rentre au Conservatoire de Paris, en 1891[3], il a déjà composé des Romances sans paroles (1890) pour violoncelle et piano ainsi qu'une Symphonie en ré mineur (1893), son opus 1, qui sera créée aux concerts d'Harcourt. Il a comme professeurs Antoine Taudou pour l'harmonie, André Gedalge et Jules Massenet pour la fugue et le contrepoint. Son condisciple Max d'Ollone témoigne que « ce grand jeune homme de 19 ans, maigre et barbu, [...] aux allures sérieuses et distantes, d'une culture littéraire et philosophique très étendue, dont l'indépendance d'esprit et la volonté tenace se lisaient sur son grave visage, en imposait presque à l'auteur de Manon[4]. » Rabaud trouvait surtout l'enseignement de Massenet superficiel et a plus gagné de ses études personnelles des maîtres classiques viennois[5].

Pensionnaire de la villa Médicis, il obtient le Prix de Rome en 1894 à sa première tentative avec sa cantate Daphné (texte de Charles Raffalli). Le compositeur s'ouvre à la nouvelle musique[5] et découvre Verdi, Mascagni et Puccini. L'œuvre est suivie d'une Symphonie en mi mineur (1896), créée plus tard par les concerts Colonne et d'un oratorio, Job (1897), qui est influencé par Franck et Wagner après avoir été réticent envers eux[3]. Job porte la marque du mysticisme du premier et de Parsifal du second[3], même si elle est indubitablement française[5]. L'œuvre obtient un vif succès[5]. On lui doit aussi un Quatuor à cordes en sol mineur (1898) qui le rapproche, dit-on, de Felix Mendelssohn[réf. nécessaire], une Églogue inspirée de la première bucolique de Virgile (1899), Deux Divertissements sur des chansons russes (1899), un Psaume IV pour solistes, chœur et orchestre (1901), un Deuxième poème lyrique sur le livre de Job pour baryton solo et orchestre (1905) et un poème symphonique La Procession nocturne (1910), d'après un épisode du Faust de Nikolaus Lenau.

En 1901, il épouse Marguerite Mascart (1878-1935)[6],[7], fille du premier directeur de Supélec puis du Bureau central météorologique, Éleuthère Mascart.

Il étrenne en 1908 avec la musique de scène du drame Le Premier Glaive une collaboration avec Lucien Népoty, qui sera le librettiste de son plus grand succès : l'opéra-comique Mârouf, savetier du Caire, tiré des Contes des mille et une nuits et créé salle Favart le avec le baryton Jean Périer. C'est un triomphe et son œuvre maîtresse[3]. Il composera encore pour le théâtre des musiques de scène pour Antoine et Cléopâtre et Le Marchand de Venise de Shakespeare, adaptation de Lucien Népoty, mis en scène par Firmin Gémier au théâtre Antoine en 1917-1918 et Paul et Virginie, de Guiraud et Népoty (théâtre Sarah-Bernhardt)

Son premier ouvrage lyrique, La Fille de Roland est une « tragédie musicale », d'après Henri de Bornier, créée à l'Opéra-Comique le avec peu de succès[3], puis reprise après-guerre, à l'Opéra Garnier en 1922. Rabaud écrit lui-même le livret de L'Appel de la mer (d'après Riders to the Sea de J. M. Synge) drame musical créé à l'Opéra-Comique le et dont le sujet présente le désespoir d'une mère (rôle créé par Suzanne Balguerie) à qui l'océan a enlevé cinq fils et s'apprête à lui ravir le sixième. Son opéra suivant, Rolande et le Mauvais Garçon, créé le à l'Opéra avec Georges Thill sur un livret de Népoty, n'a pas le même succès. Martine, « scènes lyriques » d'après la pièce de Jean-Jacques Bernard, est créé à Strasbourg le . Son ultime opéra-comique composé en 1948, Le Jeu de l'amour et du hasard d'après la pièce éponyme de Marivaux, est créé de façon posthume le à l'Opéra de Monte-Carlo. Laissé inachevé, la partition est complétée par Max d'Ollone et Henri Busser[3].

Rabaud s'intéresse aussi au cinéma en composant la partition du film muet de Raymond Bernard Le Miracle des loups, premier drame cinématographique à être projeté à l'Opéra en 1924. Il renouvelle l'expérience en 1927 avec Le Joueur d'échecs du même réalisateur, ouvrant une voie nouvelle aux compositeurs.

Après avoir été élu à l'Académie des beaux-arts le , il succède à Gabriel Fauré à la direction du Conservatoire de Paris le , poste qu'il occupera jusqu'en 1941, lorsqu'il prend sa retraite. Son attitude durant l'Occupation lui sera reprochée plus tard, notamment pour s'être adressé spontanément, dès le , aux autorités allemandes de Paris (dont ne dépendait pas le Conservatoire) pour leur soumettre le cas des professeurs et élèves juifs de son établissement, quatre jours avant la promulgation des lois sur le statut des Juifs[8].

Chef d'orchestre

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Sa carrière de chef d'orchestre débutée en 1897 est non moins importante puisqu'après Vienne et Rome, il dirige l'orchestre Lamoureux puis devient à partir de 1908 premier chef de l'Opéra de Paris. Il y dirige entre autres toutes les œuvres de Wagner. De 1918 à 1919, il est à la tête de l'Orchestre symphonique de Boston. En 1938, il effectue un voyage en Amérique latine où il dirige de nombreux concerts[3]. De 1941 à 1946, il assure par intérim le poste de chef d'orchestre des Concerts Pasdeloup, jusqu'au retour d'Albert Wolff[3].

Distinctions

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  • Symphonie no 1 en ré mineur, op. 1 (1893)[9]
  • Daphné, cantate du prix de Rome (1894)[10]
  • Divertissement sur des chansons russes, op. 2, pour orchestre (1899)[11]
  • Quatuor à cordes, op. 3 (1898)[12]
  • Symphonie no 2 en mi mineur, op. 5 (1897)[13]
  • La Procession nocturne, op. 6, poème symphonique (1898)[13]
  • Églogue, op. 7, poème virgilien pour orchestre (1895)[13]
  • Andante et scherzo, op. 8, pour flûte, violon et piano (1899)[14]
  • Solo de concours, op. 10, pour clarinette et piano (1901)[15]

NB : ce morceau était une commande officielle du conservatoire de Paris à Rabaud

Œuvres vocales sacrées

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  • Job, oratorio pour soli, chœur et orchestre, opus 9 (1900, Paris, éd. Enoch & Cie)[17]
  • Psaume IV, op. 4, pour soli, chœur et orchestre (1900, Paris, éd. Enoch et Cie)[18]
  • Miserere mei, avec accompagnement de violon ou de violoncelle, harpe ou piano et orgue (2 tons). Paris, Enoch et Cie.

Orchestration

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Notes et références

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  1. Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 8/1597/1873 (consulté le 10 octobre 2012)
  2. « Dorus » étant un surnom de la famille depuis la fin du XVIIIe siècle, le premier ancêtre s'étant établi à Valenciennes se prénommant Théodorus.
  3. a b c d e f g et h Vignal 2005, p. 827
  4. Landormy 1943, p. 228–231
  5. a b c et d Grove 2001
  6. Mairie du 7e arrondissement de Paris, « Acte de mariage n° 502 du 4/7/1901 photo 6/19 V4E 8675 », sur Archives de Paris (consulté le )
  7. Le à Paris : « Marguerite Mathilde », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  8. Jean Gribenski, « L’exclusion des juifs du conservatoire (1940–1942) » dans Myriam Chimènes (Dir.), Josette Alviset, Agnès Callu et Nathalie Dompnier, La Vie musicale sous Vichy (collectif IHTP-CNRS), Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « Histoire du temps présent », , 420 p. (ISBN 2-87027-864-0, OCLC 407379367, BNF 37684437), p. 146–155.
  9. "1re Symphonie (en ré mineur) Henri Rabaud (op. 1)", (lire en ligne)
  10. Daphné, cantate pour chant et orchestre mise au concours par l'Institut en 1894 et ayant obtenu le Grand Prix de Rome. Signatures aux deux f. de titre et à la fin (lire en ligne)
  11. Henri Rabaud (1873-1949), Divertissement sur des chansons russes. Op. 2, (lire en ligne)
  12. Hugues Imbert, Quatuor pour deux violons, alto et violoncelle, op. 3, par Henri Rabaud, Enoch, (lire en ligne)
  13. a b et c Michel Tibbaut, « Henri Rabaud imposant et attachant « À Emporter « ResMusica » (consulté le )
  14. "Andante et Scherzetto pour flûte, violon et piano par Henri Rabaud, (op. 8)" (lire en ligne)
  15. Henri Rabaud (1873-1949), Solo de concours. Op. 10, (lire en ligne)
  16. Deuxième Poème lyrique sur le livre de Job ; pour baryton solo et orchestre, paroles tirées du texte de l'Ancien Testament, (d'après la traduction d' Ernest Renan), musique de Henri Rabaud, op. 11, piano et chant, Choudens, (lire en ligne)
  17. Charles Raffalli et Henry de Gorsse, "Job [...], Henri Rabaud.". Oratorio pour soli, choeur et orchestre, poème de Charles Raffalli et Henry de Gorsse. Op. 9. Partition chant et piano, (lire en ligne)
  18. Henri Rabaud (1873-1949), Psaume 4. Op. 4, (lire en ligne)

Bibliographie

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Correspondance

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Encyclopédies

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Liens contextuels

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Liens externes

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