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Hache

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Hache moderne.

Une hache est un outil formé d'une lame (ou fer) actuellement de métal (d'acier le plus souvent) et initialement en pierre taillée, attachée à un manche de bois. Elle est le plus souvent utilisée pour couper du bois, mais elle fut également employée comme arme. Les pompiers l'utilisent pour ouvrir des portes.

Hachereau - Afrique du Sud MHNT

Les plus anciennes traces de haches ont été trouvées en Afrique et leur âge est évalué à 1,6 million d'années. Le terme qui désigne cet outil dans la Préhistoire est hachereau[1].

Des découvertes en Espagne ont repoussé l'âge des premières haches européennes en les datant du Pléistocène supérieur entre 760 000 et 900 000 ans[2].

Le nom proto-indo-européen pour désigner la « hache » pouvait être *peleku-, donnant le grec ancien πέλεκυς / pélekus et le sanskrit परशु / paraśu. Le terme français hache est issu du vieux bas francique *hap(p)ja (francique happia)[3],[4], lui-même issu du germanique commun *hapjō, *habjō « couteau ». L'ancien français aisse de sens proche et issu du latin ascia (cf. italien ascia) ne s'est pas perpétué.

Les premières haches étaient formées d'une pierre taillée insérée entre deux planches de bois serrées l'une contre l'autre avec une corde, qui servait également à faire tenir la lame en place.

Le Néolithique

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Haches polies trouvées en 1861 dans le tertre de la Croix de Kerham en Ploemeur (vers 4 500 à 4 000 avant J.-C.). Ce tumulus a été détruit depuis (Musée de préhistoire de Carnac)
Préforme de hache avant polissage - Néolithique - Muséum de Toulouse.
Représentations gravées de haches au néolithique : hache emmanchée à gauche parfois interprétée comme une hache-charrue ou hache-araire[5], haches nues à droite[6].

Au Néolithique, se généralise le polissage de la pierre de la hache (aboutissant donc à la fabrication de haches polies), avec les travaux de défrichage liés à l'agriculture[7],[8]. Cette technique permet en effet d'obtenir des haches aux tranchants réguliers et très résistants, qui peuvent trancher les fibres du bois sans s'esquiller.

Le polissage n’est que la dernière étape de la fabrication de la lame de hache et intervient après un façonnage généralement bifacial.

Les outils de pierre polie sont réalisés à partir de roches dures (silex) ou de roches vertes tenaces, éruptives (basaltes, dolérites…) ou métamorphiques (amphibolites, éclogites, jadéites…). Les roches tenaces sont parfois travaillées par sciage ou bouchardage avant d’être polies. Le polissage s’effectue par frottement sur un polissoir dormant ou mobile (grès, granite, silex…).

L'archéologie expérimentale a permis de montrer que le rendement du polissage à la main sur certaines roches très dures était de l'ordre de 5 à 20 g par heure, soit jusqu'à une centaine d'heures de travail pour certaines grandes haches. Dans ces conditions, il peut paraître surprenant que le polissage s'étende à toute la surface de l'outil et pas seulement la zone active. Le soin apporté à la confection des outils polis n'a donc pas seulement des motivations techniques mais également esthétiques et sociales. Ce dernier point est appuyé par des études réalisées en contexte ethnographique.

L'âge du bronze

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Un nouveau type de hache, la hache à douille apparaît à l'âge du bronze final et connaît une énorme diffusion en Armorique et en Normandie ; les haches à douille sont appelées pour cette raison, haches à douille de type armoricain[9]. Elles n'ont visiblement jamais servi d'outils et la plupart des archéologues voient en elles une sorte de monnaie[10]. D'autres types de haches préhistoriques existent, par exemple les haches à aileron (caractérisées par une lame de métal de coupe transversale rectangulaire, terminée par un tranchant)[11], les haches à talon (elles comportent deux parties distinctes, le talon qui est la zone d’emmanchement et la lame qui prolonge le talon)[12], les haches à rebords (caractérisées par des rebords latéraux perpendiculaires au corps de la hache, qui servent à fixer le manche muni de deux languettes à son extrémité[13],[14]), etc.

Les plus récentes haches sont formées d'une lame percée d'un trou où l'on fait passer le manche.

La hache est aussi utilisée comme une arme de combat rapproché. Plus difficile à manier qu'une épée en raison du poids et du manque d'équilibre (une épée étant équilibrée par son pommeau), la hache permet cependant des frappes plus puissantes ainsi que des techniques visant à désarmer l'adversaire ou à briser sa garde.

Les petites haches de jet franques, les francisques, n'étaient pas, contrairement à l'image d'Épinal, des haches à double tranchant. Les haches pouvaient également être lancées mais elles étaient dans ce cas plus petites et plus légères.

La masse d'une hache de guerre se situe entre 700 grammes et 1,3 kilogramme[réf. nécessaire].

Dans les guerres de siège, la hache commune était un outil de base pour l'attaque et la défense des places fortes. La hache était peu coûteuse et facile à fabriquer, à cela s'ajoute qu'elle pouvait être utilisée comme outil sur le campement.

La hache est également une arme courte traditionnelle très puissante qui s'utilise par paire dans certains styles d'arts martiaux chinois comme dans le Mansuria Kung Fu.

Notes et références

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  1. Leakey, M.D. (1971) - Olduvai Gorge - vol. 3 : Excavations in Beds I and II, 1960-1963, Cambridge, Cambridge University Press, 306 p.
  2. « La hache : une constante humaine », in Lyon Plus, 3 septembre 2009, p. 15
  3. Albert Dauzat, Henri Mitterand, Jean Dubois, Nouveau dictionnaire étymologique Larousse, éditions Larousse 1980, p. 362b.
  4. Site du CNRTL : étymologie de hache [1]
  5. La hache est figurée complète, avec sa lame triangulaire en pierre polie, insérée sur un manche recourbé à son extrémité distale, et muni d'une lanière de préhension. Cette lame peut évoquer le soc de l'araire et le manche son mancheron. La crosse qui relie l'outil à l'animal figurerait les traits d'attelage. Cf Marthe Péquart, Saint-Just Victor Péquart, Zacharie Le Rouzic, Corpus des signes gravés des monuments mégalithiques du Morbihan, A. Picard, , p. 51-52.
  6. Les formes de ces haches sont schématisées : le manche se réduit à un trait et la lame à un second trait subperpendiculaire au premier, ce qui aboutit à des haches symbolisées par un « chiffre 7 » et une simple croix asymétrique. Cf Marthe Péquart, Saint-Just Victor Péquart, Zacharie Le Rouzic, Corpus des signes gravés des monuments mégalithiques du Morbihan, A. Picard, , p. 42-46.
  7. Pierre Pétrequin, Serge Cassen, Michel Errera, Lutz Klassen, Alison Sheridan et Anne-Marie Pétrequin (dir.), JADE: grandes haches alpines du Néolithique européen, Ve et IVe millénaires av. J.-C, Besançon/Gray, Presses universitaires de Franche-Comté/Centre de recherche archéologique de la vallée de l'Ain, coll. « Les Cahiers de la MSHE », (ISBN 978-2-84867-412-4)
  8. Pierre Pétrequin, Estelle Gauthier et Anne-Marie Pétrequin (dir.), JADE : Objets-signes et interprétations sociales des jades alpins dans l'Europe néolithique, Besançon/Gray, Presses universitaires de Franche-Comté/Centre de recherche archéologique de la vallée de l'Ain, coll. « Les Cahiers de la MSHE », (ISBN 978-2-84867-575-6)
  9. José Gomez de Soto, "Les haches à douille armoricaines revisitées. Apports des travaux et des études de la Seconde moitié du XXe siècle en Bretagne", Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 2013, consultable http://abpo.revues.org/2711 et José Gomez de Soto, "Pour en finir avec le Bronze final ? Les haches à douille de type armoricain en France", consultable http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/39/52/71/PDF/St-Romain._H._a_d._texte.pdf
  10. « Hache », sur bourny.laval.53.free.fr (consulté le ).
  11. « Haches à ailerons - Encyclopédie de Brocéliande », sur brecilien.org (consulté le ).
  12. « Haches à talon - Encyclopédie de Brocéliande », sur brecilien.org (consulté le ).
  13. « Haches à rebords », (fiche avec ill. - Encyclopédie de Brocéliande), sur broceliande.brecilien.org, 05/02/2015 (consulté le )
  14. Jacques Briard et Guy Verron (Famille des haches à rebords), Typologie des objets de l'âge du bronze en France, vol. III : Haches (1/2), Paris, Centre National de la Recherche Scientifique, , 123 p. (lire en ligne), p. 31 et suivantes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • (fr) P. Pétrequin & A.M. Pétrequin, Écologie d'un outil: la hache de pierre en Irian Jaya (Indonésie), Paris, Éditions CNRS, Mongr. du Centre Rech. Arch. 12, 1993.
  • (fr) P. Pétrequin, La hache de pierre : carrières vosgiennes et échanges de lames polies pendant le Néolithique (5400 - 2100 av. J.-C.), exposition du musée d'Auxerre (Musée d'Art et d'Histoire), Paris, Éditions Errance, 1995.
  • (en) W. Borkowski, Krzemionki mining complex, Warszawa, 1995.
  • (en) R. Bradley & M. Edmonds, Interpreting the axe trade: production and exchange in Neolithic Britain, 1993.