Familialisme
Le familialisme est une idéologie décrite comme l'intense identification et le grand attachement des individus à leur famille, puis comme les forts sentiments de loyauté et de solidarité entre les membres d'une même famille[1].
Définition
[modifier | modifier le code]Le familialisme implique un ensemble de comportements mettant en avant la famille sous une forme unifiée et principale. Il implique alors de considérer la famille comme première source de soutien de ces individus. Cette formule est particulièrement appliquée à la communauté hispanique américaine[1],[2].
Ce terme est utilisé pour la première fois en 1945 par Ernest Burgess et Locke, H. J. et est plus largement appliquée à la communauté hispanique dans les années 1980[3],[1].
Trois facteurs forment le familialisme[2] :
- les obligations familiales (obligation de fournir un soutien matériel et émotionnel aux membres de la famille) ;
- le soutien familial perçu ;
- la famille comme référents (utilisation des membres de la famille comme référents comportementaux et créanciers).
En , Angel G. Lugo Steidel, et Josefina M. Contreras ajoutent d'autres éléments constitutifs du familialisme[4] :
- la protection du nom de famille ;
- l'assujettissement de l'individu à sa famille ;
- la réciprocité familiale.
Le familialisme et la communauté hispanique aux États-Unis
[modifier | modifier le code]Les recherches menées depuis une cinquantaine d'années montrent que les valeurs familiales définies dans le cadre du familialisme sont des piliers des familles hispaniques aux États-Unis[5].
Rôles du familialisme
[modifier | modifier le code]Lutte contre le comportement antisocial
[modifier | modifier le code]Les comportements antisociaux sont des actions qui nuisent au bien-être d'autrui ou n'en tiennent pas compte. Ils affectent en permanence le tempérament et les capacités cognitives de l'enfant dans des relations négatives avec ses pairs, ce qui perturbe les capacités de coopération des enfants pour résoudre des problèmes.
L'internalisation précoce des valeurs familiales par les enfants peut faciliter l'acceptation des normes sociales et jouer un rôle dans la prévention du développement des comportements antisociaux. Des travaux mettent en évidence la relation inverse entre familialisme et comportement antisocial, notamment au sein de la communauté hispanique aux États-Unis. En , une étude de Morcillo, Carmen, et al. déterminent que les effets du familialisme sur les comportements antisociaux sont notables, mais varient selon l'âge et le sexe. Effectivement, alors que les effets du familialisme agissaient chez les filles à tous les âges de l'enfance, chez les garçons le familialisme agissait uniquement entre cinq et neuf ans. Il faut cependant noter qu'en général, les garçons sont trois fois plus susceptibles de présenter des troubles du comportement[6],[7],[8],[9].
Mobilité socio-économique
[modifier | modifier le code]Les expériences d'intégration des ethnies d'origine juive, asiatique et européenne indiquent une corrélation positive entre le familialisme et la mobilité socio-économique. Cette corrélation est aussi observée parmi les Arabes d'Israël[10],[11],[12].
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) Gerardo Marin, Fabio Sabogal, Barbara Vanoss Marin et Regina Otero-Sabogal, « Development of a Short Acculturation Scale for Hispanics », Hispanic Journal of Behavioral Sciences, vol. 9, no 2, , p. 183–205 (ISSN 0739-9863 et 1552-6364, DOI 10.1177/07399863870092005, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Gabriela L. Stein, Alexandra M. Cupito, Julia L. Mendez et Juan Prandoni, « Familism through a developmental lens. », Journal of Latina/o Psychology, vol. 2, no 4, , p. 224–250 (ISSN 2163-0070 et 2168-1678, DOI 10.1037/lat0000025, lire en ligne, consulté le ).
- (en) « The family: from institution to companionship. », sur psycnet.apa.org, (consulté le ).
- (en) Angel G. Lugo Steidel et Josefina M. Contreras, « A New Familism Scale for Use with Latino Populations », Hispanic Journal of Behavioral Sciences, vol. 25, no 3, , p. 312–330 (ISSN 0739-9863 et 1552-6364, DOI 10.1177/0739986303256912, lire en ligne, consulté le ).
- (en) George P. Knight, Nancy A. Gonzales, Delia S. Saenz et Darya D. Bonds, « The Mexican American Cultural Values Scale for Adolescents and Adults », The Journal of Early Adolescence, vol. 30, no 3, , p. 444–481 (ISSN 0272-4316 et 1552-5449, PMID 20644653, PMCID PMC2904976, DOI 10.1177/0272431609338178, lire en ligne, consulté le ).
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- (en) Valerie E. Lee, David T. Burkam, Herbert Zimiles et Barbara Ladewski, « Family Structure and Its Effect on Behavioral and Emotional Problems in Young Adolescents », Journal of Research on Adolescence, vol. 4, no 3, , p. 405–437 (ISSN 1050-8392 et 1532-7795, DOI 10.1207/s15327795jra0403_4, lire en ligne, consulté le ).
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- (en) Carmen Morcillo, Cristiane S. Duarte, Sa Shen et Carlos Blanco, « Parental Familism and Antisocial Behaviors: Development, Gender, and Potential Mechanisms », Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, vol. 50, no 5, , p. 471–479 (ISSN 0890-8567, PMID 21515196, PMCID PMC4391499, DOI 10.1016/j.jaac.2011.01.014, lire en ligne, consulté le ).
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- (en) Silverman, Myrna., Strategies for social mobility : family, kinship, and ethnicity within Jewish families in Pittsburgh, AMS Press, (ISBN 0-404-19467-2 et 978-0-404-19467-3, OCLC 19124827, lire en ligne).
- (en) Yossi Shavit et Jennifer L. Pierce, « Sibship Size and Educational Attainment in Nuclear and Extended Families: Arabs and Jews in Israel », American Sociological Review, vol. 56, no 3, , p. 321 (DOI 10.2307/2096107, lire en ligne, consulté le ).