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Cotopaxi

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Cotopaxi
Vue du Cotopaxi.
Vue du Cotopaxi.
Géographie
Altitude 5 897 m[1]
Massif Cordillère Orientale (Andes)
Coordonnées 0° 40′ 48″ sud, 78° 26′ 17″ ouest
Administration
Pays Drapeau de l'Équateur Équateur
Provinces Cotopaxi, Pichincha
Ascension
Première par Wilhelm Reiss et Ángel Escobar
Voie la plus facile Face Nord
Géologie
Âge 2 à 5 millions d'années[1]
Roches Andésite basaltique et basalte[1]
Type Volcan de subduction
Morphologie Stratovolcan
Activité Actif
Dernière éruption Du au
Code GVP 352050
Observatoire Instituto Geofísico
Géolocalisation sur la carte : Équateur
(Voir situation sur carte : Équateur)
Cotopaxi

Le Cotopaxi est un volcan d'Équateur culminant à 5 897 mètres d'altitude, situé au sud de Quito, la capitale du pays[1]. Il est le plus haut volcan actif de ce pays. Il représente un cône parfait dont le cratère principal mesure environ 550 à 800 mètres de diamètre[2]. Son éruption la plus importante date de 1877, lorsqu'il détruisit plusieurs villes et vallées. Il est protégé dans le parc national du Cotopaxi.

Le nom du volcan signifierait « cou de la Lune » en cayapa[réf. souhaitée] ; la Lune venant se « poser » au-dessus du volcan lui donnerait l'impression d'être le cou de la lune[3]. Dans les langues caribes, il signifierait « roi de la mort »[réf. souhaitée].

Le chroniqueur espagnol Antonio de Herrera, qui fait mention de l'éruption du volcan en 1533 dans ses écrits, le nomme Latacunga[4]. Charles Marie de La Condamine écrit à ce propos : « […] il nomme le volcan de Latacunga, petite ville dont il est distant de quatre lieues : son nom indien Coto-paxi, signifie dans la langue des Incas, « masse brillante[5] ». »

En quechua, coto signifie « masse » ou, par extension, « mont » et paxi ou phaxi « lune » ou « clarté »[1]. En respectant l'ordre du substantif, Cotopaxi signifie « clarté de la masse », « clarté du mont », « brillance de la masse » ou encore « mont clair » et non pas « masse brillante », étymologie parfois rencontrée[1]. La montagne étant un volcan, la notion de clarté, de brillance pourrait faire référence aux lueurs des éruptions volcaniques et son nom pourrait signifier en quechua « masse de feu »[6].

Géographie

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Le Cotopaxi est situé sur la bordure occidentale de la cordillère Centrale (aussi appelée Cordillera Real)[7].

Ce volcan a donné son nom à la province dans laquelle il est localisé. La province de Cotopaxi, dont le chef-lieu est Latacunga, est située juste au sud de la province de Pichincha, où se situe Quito, la capitale du pays. Latacunga se situe à environ trente kilomètres au sud-ouest du volcan et Quito à soixante kilomètres au nord[1].

Topographie

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Le Cotopaxi est un stratovolcan au cône quasi parfait, de 5 897 mètres d'altitude et dominant de 3 000 mètres les terrains environnants[1]. Il est en fait constitué de deux appareils volcaniques imbriqués. La partie basale, la plus ancienne, est une caldeira qui s'effondra il y a plus de 5 000 ans et dont les restes sont encore visibles au nord et au sud-ouest sous forme de reliefs en saillie. Cette partie ancienne du volcan est appelée Picacho. La partie la plus récente, située au-dessus, forme le cône terminal nommé Incaloma[2],[8]. Couvrant une superficie de 280 km2 avec une longueur de 22 kilomètres pour une largeur de 20 kilomètres, son volume est de 272 km3[1].

Le volcan est recouvert de glaces et neiges éternelles dès 4 900 mètres d'altitude, sur une surface totale estimée à 27 km2[7],[1]. Elles ont été à l'origine de lahars destructeurs lors de certaines éruptions du Cotopaxi[9],[1].

Type éruptif et risques volcaniques

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Vue panoramique du cratère du Cotopaxi.

Ce volcan est de type explosif, avec émission de cendres, de lapillis (parfois sous forme de coulées pyroclastiques), voire de laves de type andésitiques[1]. Il a aussi émis des ponces constituées de rhyolite.

À une altitude de plus de 5 500 mètres, le caractère glaciaire de la crête rend les éruptions extrêmement dangereuses car la lave se mêlant à la neige lance sur les pentes de l'édifice volcanique des coulées de boue meurtrières appelées lahars[1]. Ce volcan élevé est d'autant plus redoutable que la vitesse des épanchements surprend les populations de la vallée.

Le cratère du Cotopaxi étant légèrement égueulé vers l'ouest, les lahars ont tendance à prendre le chemin de la ville de Latacunga, qui a été plusieurs fois ravagée par des lahars[8],[1].

Histoire éruptive

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Le Cotopaxi vu depuis le Corazon.
Vue du Cotopaxi.

Des études réalisées par téphrochronologie et par datation au carbone 14 ont montré que le Cotopaxi a atteint un Indice d'explosivité volcanique de 5 (éruption plinienne paroxysmale) à de nombreuses occasions depuis 6 000 ans. Selon le Global Volcanism Program de la Smithsonian Institution, les plus importantes seraient survenues en 5820 av. J.-C. et en 3880 av. J.-C.[10]

En 1533, au soir d'une bataille opposant Amérindiens et soldats espagnols pour la possession du territoire qui allait devenir l'Équateur, le Cotopaxi entre en éruption. C'est le premier récit historique de l'activité volcanique de ce volcan[1],[8].

Depuis le XVIe siècle, le Cotopaxi a connu une cinquantaine de phases éruptives[10],[1]. Les éruptions les plus violentes ont lieu en 1742, 1744, 1768 et 1877. L'éruption de 1744 détruit une partie de Latacunga, mais ne fait que peu de victimes, les habitants ayant pour la plupart eu le temps de se mettre à l'abri sur une colline pour échapper aux lahars. Elle tue en revanche beaucoup de bêtes parmi les troupeaux. Celle de 1768 produit une grande quantité de cendres et de ponces, mais ne fait guère de victimes[8],[9]. En revanche, l'éruption du , dont les explosions sont entendues jusqu'à 350 kilomètres de distance, produit suffisamment de cendres et de ponces pour obscurcir le ciel en plein jour et donne naissance à des lahars qui font des milliers de victimes. Ces lahars se déplacent de plus de cent kilomètres en direction de l'océan Pacifique et du bassin de l'Amazone[1],[8],[2].

La dernière éruption notable a lieu en 1903-1904 : d'intensité modérée, elle dure plus d'un an[9],[2]. Quelques activités sont aussi enregistrées jusqu'en 1942[10]. Depuis 2001, une activité sismique croissante est enregistrée autour du Cotopaxi[9]. Après une activité croissante durant l'été[11], le , l'Institut de géophysique de l'École polytechnique nationale de Quito signale deux explosions sur le volcan[12]. Elles se succèdent les jours suivants et produisent un panache de huit kilomètres de haut. Quito est touchée par une pluie de cendres. Plusieurs milliers de personnes sont évacuées avec le déclenchement de l'alerte maximale par le gouvernement équatorien et l'instauration de l'état d'exception dans les provinces de Cotopaxi, Tungurahua, Napo et Pichincha[13]. En , 2 100 secousses telluriques sont enregistrées et les quantités d'émission de dioxyde de soufre atteignent environ 20 000 tonnes par jour[14].

Histoire humaine

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Le Cotopaxi peint par Frederic Edwin Church en 1855.
Image satellite radar en fausses couleurs du volcan.

La première tentative d'ascension connue du Cotopaxi est celle d'Alexander von Humboldt en 1802, il est contraint de s'arrêter à une altitude d'environ 4 500 m[15]. En 1858, Moritz Wagner ne parvient pas non plus à atteindre le sommet.

Le volcan est gravi pour la première fois le par les géologues allemands Wilhelm Reiss et Alphons Stübel[16] accompagnés du Colombien Angel M. Escobar[7],[1],[17]. En 1873, le sommet est à nouveau atteint par Stübel, puis en 1880 par Edward Whymper qui est témoin d'une éruption lors de son ascension. Le peintre Rudolf Reschreiter (de) et Hans Meyer atteignent le sommet en 1903 et de nombreuses toiles de Reschreiter représentent des vues du Cotopaxi.

À la fin du XXe siècle, l'ascension du Cotopaxi devient une attraction touristique. Le Refugio José Félix Ribas (du nom de José Félix Ribas) est construit en 1971 à une altitude de 4 864 mètres et agrandi en 2005. Une tragédie s'y déroule le dimanche de Pâques 1996 lorsqu'une avalanche ensevelit partiellement le refuge ainsi que des dizaines de touristes. Le glacier situé au-dessus du refuge a probablement été affaibli par un tremblement de terre ayant affecté toute la province de Cotopaxi quelques jours auparavant. En raison de la chaleur, une importante portion du glacier se détache. En raison des vacances de Pâques, le nombre de visiteurs présents sur les pentes du volcan est élevé, 13 sont tués par l'avalanche. Les personnes coincées dans le refuge parviennent à casser les fenêtres et à s'en extraire. Le refuge étant situé dans une vallée, il reste exposé aux avalanches[18].

Le volcan est accessible par la route jusqu'à une altitude de 4 500 mètres. L'ascension est plus facile par la face septentrionale, qui est balisée et où se trouve un refuge à 4 864 mètres. Il existe une autre voie par la face Nord-Ouest, plus directe, mais non balisée. Il faut compter au minimum 4 heures pour accéder au sommet et h 30 pour redescendre[7].

Après avoir établi un premier record d'aller-retour depuis le Refugio José Félix Ribas en 2012, le Suisso-Équatorien Karl Egloff améliore son record de six secondes le pour le porter à h 36 min 54 s. Il ne bat pas le record d'ascension, détenu par l'Américain Tyler Andrews en h 13 min 24 s, mais parvient à descendre les 1 100 mètres de dénivelé en seulement dix-sept minutes[19].

Dans la culture

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Le Cotopaxi par Frederic Edwin Church, 1862.

Le Cotopaxi a été souvent représenté dans les peintures traditionnelles des peuples indigènes Tigua, le volcan ayant pour eux une valeur culturelle importante[20].

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r François Girault, Philippe Bouysse et Jean-Philippe Rançon, Volcans vus de l'espace, Paris, Nathan, , 192 p. (ISBN 2-09-260829-0), p. 40 à 41
  2. a b c et d (en) « Cotopaxi, Summary », sur volcano.si.edu, Global Volcanism Program, Smithsonian Institution (consulté le )
  3. Nathalie Lamoureux, « Balade sur le "cou de la Lune" », Le Point.fr,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )
  4. Charles-Marie La Condamine, Journal du voyage fait par ordre du roi, à l'Equateur, servant d'introduction historique à la mesure des trois premiers degrés du méridien, Paris, De l'imprimerie royale, , 266 p. (lire en ligne)
  5. Cité dans La Condamine 1751, p. 53.
  6. [PDF] (es) « Exposicion El LCDO », sur crid.or.cr.
  7. a b c et d Dominique Decobecq, « Cotopaxi », Le tour du monde en 80 volcans, sur lave-volcans.com, LAVE (L'Association Volcanologique Européenne) n° 66, (consulté le )
  8. a b c d et e (fr) Collectif (1982) Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde p. 113-114, Reader's Digest
  9. a b c et d ACTIV, « Nom : Cotopaxi », sur activolcans.info (consulté le ).
  10. a b et c (en) « Cotopaxi, Eruptive History », sur volcano.si.edu, Global Volcanism Program, Smithsonian Institution
  11. (en) Erik Klemetti, A restless volcano puts Ecuador on edge once more, Wired, 17 juin 2015
  12. (es) Diana Chamorro, Fabián Maisanche y Diego Puente, El Instituto Geofísico reportó dos explosiones en el volcán Cotopaxi; ceniza cae en el sur de Quito, 14 août 2015
  13. Le volcan Cotopaxi s'est réveillé, l'Équateur déclare l'état d'exception, sur france24.com, 16 août 2015
  14. (es) « Diario la Hora, 7 de Agosto del 2015 », sur Se registran lahares de poco alcance en el volcán Cotopaxi, Diario La Hora.
  15. Andrea Wulf (trad. de l'anglais par Florence Hertz), L'Invention de la nature : Les aventures d'Alexander von Humboldt [« The Invention of Nature: The Adventures of Alexander von Humboldt, the Lost Hero of Science »], Lausanne, Noir sur Blanc, , 624 p., 15,2 x 3,8 x 23 cm (ISBN 978-2-88250-477-7, présentation en ligne), page 133
  16. Wilhelm Reiss et Alphons Stübel sont aussi les premiers à avoir gravi le Tungurahua.
  17. (en) Eliot Greenspan, Frommer's Ecuador and the Galápagos Islands, Wiley, (ISBN 978-0-470-94951-1), p. 155
  18. (en) « Cotopaxi Refuge, Hut & Campground Information », sur SummitPost, .
  19. (es) Kiel Bellido, « Karl Egloff bate 9 años después y por segundos su récord al Cotopaxi », sur infoTrail, (consulté le ).
  20. (en) Jayne Hope, « Pintores de Tigua : Indigenous Artists of Ecuador », sur Adventure-life.com (consulté le ).

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Articles connexes

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Liens externes

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