En Amérique du Nord, les codes 10 sont des mots codés destinés à représenter des noms, des lieux, des situations et des phrases courantes de manière rapide et standardisée dans les communications vocales, particulièrement chez les corps policiers et pour les transmissions CB. Ils ont été proposés pour la première fois dans les années 1920 et leur liste a été élargie en 1974 par l'Association of Public-Safety Communications Officials-International(en) (APCO). En 2006, ils étaient surtout utilisés par les forces de l'ordre en Amérique du Nord.
Ces mots codés ont été repris notamment par des groupes privés de surveillance et de sécurité, ainsi que par des sociétés privées. Pour s'adapter aux besoins des différents groupes, des aménagements de vocabulaire ont été faits sur la liste de base qui était prévue pour la police.
Les codes 10 ont été mis en place dans les années 1940 alors que les canaux radio pour les forces policières avaient une bande passante limitée, ils permettaient donc de réduire le trafic radio de façon significative. L'« inventeur » du système est Charles Hopper, directeur des communications pour la police d'État de l'Illinois dans le District 10 situé à Urbana[1].
Du fait de son expérience, Hopper savait que tout code transmis devait être précédé d'une accroche et que la première syllabe n'est pas en général entendue. Par contre, cette première syllabe est essentielle pour attirer l'attention, d'où l'idée de précéder chaque code du mot « dix » dans le but d'augmenter les chances chez l'auditeur de correctement comprendre la partie critique du message.
Les codes ont plus tard été adoptés par les cibistes, suivi par une adoption plus large dans la culture américaine vers la fin des années 1970.
En particulier, le code 10-4 est entré dans le langage courant signifiant « OK » ou « compris ».
À l'automne 2005, à la suite de problèmes de communication entre les différents corps policiers lors de l'opération de sauvetage à la suite du passage de l'ouragan Katrina, la Federal Emergency Management Agency (FEMA) a découragé l'utilisation des codes 10 et des autres mots codés à cause d'une trop grande différence dans les définitions[2],[3]. Le département de la Sécurité intérieure aurait des plans pour mettre fin à l'utilisation de tels codes en faveur de mots en anglais[1], alors que l'Incident Command System les interdit explicitement.
En date de 2008, les codes 10 sont toujours d'usage courant.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, leur utilisation est remise en cause à la suite de confusions entre différents corps policiers américains. En effet, avec les années, chaque corps policier a modifié le système selon ses besoins. Lorsqu'ils ont eu à collaborer pour secourir les victimes des attentats, plusieurs mots codés de chaque corps ne signifiaient pas la même chose. Certains corps policiers ont tenté de les interdire, ce qui a créé des controverses[4]. Au niveau fédéral américain, l'Incident Command System les interdit explicitement pour prévenir la confusion[5].
La liste qui suit, en ordre ascendant et regroupée par dizaines, montre l'usage en date de 2008 de différents codes 10. Seulement une petite partie est standard. D'autres codes 10 ont des définitions semblables. Les autres ont une définition très variable. Dans cette liste, il y a plusieurs définitions qui manquent.
Les multiples définitions pour un même code apparaissent dans une liste à puces. La première définition en gras est celle officiellement publiée par l'APCO (Association of Public-Safety Communications Officials-International). Les alternatives populaires apparaissent aussi en gras, mais après. Les définitions moins courantes apparaissent en police de caractères normale.
↑(en) Federal Emergency Management Agency. Frequently Asked Questions - Compliance: NIMS Compliance - Overview. Consulté 2008-05-08. Q: Our 911 center, which receives and dispatches emergency and non-emergency calls, has told us that we may not use 10-codes at all. I gather we must use plain language when using NIMS ICS. Is that correct? A: Yes, when engaged in incident response using ICS, plain language is required. The value of using 10-codes for simplicity and speed is lost when members of the response team are unaware of their meanings, as may occur in a multi-jurisdiction / multi-agency response event. As 10-codes used in one jurisdiction, or agency, are not the same as those used in another, it is important that responders and incident managers use common terminology to prevent misunderstanding in an emergency situation. While plain English is not required for internal operations, it is encouraged over 10-codes to promote familiarity within operational procedures used in emergencies.