Céline Laguarde
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Gracieuse Céline Laguarde de Camoux |
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Édouard Bugnion (de à ) |
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Distinction |
Gracieuse Céline Laguarde de Camoux, dite Céline Laguarde (Biarritz, - Lausanne, ), est une photographe amatrice française, faisant partie du mouvement artistique des pictorialistes.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fille d'un propriétaire de Biarritz, elle reste très proche de son Pays basque natal[1]. Elle vit à Paris dans les années 1880-90, avant de s'établir à Aix-en-Provence. Elle y fréquente la bonne société aixoise et tient salon dans cette ville, organisant et participant à des rencontres musicales et littéraires. Dans un article intitulé « Chronique aixoise » de la revue marseillaise La Vedette datée du , on peut lire : « On a donc applaudi successivement et non moins chaleureusement La Marche à l'étoile et L'Enfant prodigue de la partition de Frazerolle ; le charmant organe de Mlle Laguarde improvisée chef d'orchestre, voix souple, vibrante de mezzo soprano improvisé […] »[2].
Plusieurs des convives présents servent de modèles photographiques peu de temps après.
Ses premiers tirages datent de l'extrême fin du XIXe siècle. Une première de ses œuvres, intitulée Une précieuse, est publiée dans la revue Art et Photographie dès 1900[3]. L'année suivante, dans la même revue, c'est un autre tirage intitulé L'Automne qui est reproduit. Elle se passionne pour la photographie dans la mouvance des pictorialistes, et devient vite une élève de Robert Demachy, avec qui elle partage une très bonne maîtrise de la technique de la gomme bichromatée.
Photographiant son entourage immédiat, famille, amis et proches, elle ne tarde pas à photographier des personnalités locales du milieu intellectuel de Provence, qu'elle fréquente alors. Elle devient d'abord membre du photo-club de Marseille, avant de devenir membre correspondant de celui de Paris en 1902.
Dans la prestigieuse édition de L'Épreuve photographique, avec impression en taille douce, éditée en deux série en 1904 et 1905 par Plon, sous la direction de Roger Aubry, les œuvres de Céline Laguarde Stella, Étude en brun, Pierrette côtoient les travaux des plus grands noms du pictorialisme : Constant Puyo, Robert Demachy, Maurice Bucquet… Seule femme à figurer à l'index de cette publication, « elle peut être considérée comme la seule autorité féminine du mouvement. »[4].
Publiée à plusieurs reprises dans des revues photographiques spécialisées, française et étrangère[5],[6], ainsi que dans des ouvrages de photographie, elle participe à plusieurs expositions organisées par différents photo-clubs, dont ceux de Marseille (1903 et 1904) et Paris. Le Photo-club de Nice organise du 6 au , dans le casino municipal, une exposition qui lui est entièrement consacrée, où elle présente près de 70 œuvres.
Son œuvre de pictorialiste s'articule autour de deux périodes : de la fin XIXe siècle jusqu'en 1909 et de 1909 à 1914. Michel Poivert indique que « jusqu'en 1909, la critique reconnaît en elle une iconographie mystique ouverte aux influences symboliques, alors qu'elle se consacre ensuite aux portraits »[7]. Elle immortalise les portraits d'hommes célèbres : Maurice Ravel, Darius Milhaud, Francis Jammes, Maurice Barrès, Frédéric Mistral ou encore Jules Chéret[4].
Par arrêté du ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du , elle reçoit les insignes d'officier d'Académie[8] comme artiste peintre à Paris. La revue de la Société de photographie de Marseille lui adresse ses félicitations[9].
Elle épouse le , à Aix-en-Provence, le docteur suisse Édouard Frédéric Bugnion (1845-1939). Il semble que son activité photographique diminue après la Première Guerre mondiale, même si elle accompagne les travaux scientifiques de son mari entomologiste, avec des microphotographies réalisées dans leur villa La Luciole, à côté d'Aix. Après la mort de son mari à Aix-en-Provence, elle partage son existence entre la France et la Suisse.
Gracieuse Céline Laguarde de Camoux meurt en 1961. Bienfaitrice de l'abbaye de Saint-Maurice, en Suisse, dont elle a financé la fabrication du nouvel orgue, elle y est ensevelie, après un service funèbre à la basilique[10].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Officier d'Académie (1907)
Expositions
[modifier | modifier le code]- Dans le cadre de l'exposition Qui a peur des femmes photographes ?, organisée par le musée d'Orsay, du au , plusieurs de ses œuvres ont été exposées et reproduites dans le catalogue de l'exposition. Notamment, les portraits de Jean-Henri Fabre, Maurice Barrès, ainsi que les œuvres Sorcière, La Robe de gaze et deux autres portraits d'hommes.
- En 2017, le musée d'Orsay a fait l'acquisition d'un fonds important d'œuvres en provenance directe de l'artiste. Suite à cela le musée d'Orsay lui consacre une exposition personnelle, Céline Laguarde (1873-1961). Photographe, du 24 septembre 2024 au 12 janvier 2025[11].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alfred Maskell et Robert Demachy, Le Procédé à la gomme bichromatée, ou Photo-aquateinte, traduit de l'anglais par G. Devanlay, Gauthier-Villars et fils, Paris, 1re publication en 1898 ; réédition en 1987.
- Robert Demachy et Constant Puyo, dans Les Procédés d'art en photographie, Photo-club de Paris, 1906, où les auteurs publient un tirage de Fantaisie Louis XV de Céline Laguarde.
- Thomas Galifot et Marie Robert (dir.), Qui a peur des femmes photographes ? : 1839-1945, Paris, Musée d'Orsay / Hazan, , 320 p., cartonné, 230 × 288 mm (ISBN 978-2-35433-165-8, présentation en ligne).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Extrait de naissance consultable sur le site des archives départementales des Pyrénées-Atlantiques voir entrée 141
- Olivier du Montaiguet, « Chronique aixoise », sur Gallica, La Vedette : politique, sociale et littéraire..., (consulté le ), p. 203
- Revue et illustration en ligne sur le site Gallica de la BnF.
- Sandrine Chene, Qui a peur des femmes photographes ?, Paris, Musée d'Orsay | Hazan, , 320 p. (ISBN 978-2-35433-165-8), pp. 110-111
- Les tirages Profil et Jeune fille à l'œillet sont publiés dans Charles Holme (s./dir.), Art in photography with selected examples of european and american works, in The Studio, Londres, Paris et New York, 1905 — Numéro en ligne, Bibliothèque numérique de l'université de Heidelberg.
- Les tirages Portrait et Au jardin ensoleillé sont publiés dans Photographische Mittelungen, Berlin, 1906.
- cf. l'entrée qui lui est consacrée dans Dictionnaire mondial de la photographie, Larousse (Paris), 2001, 766 p. En ligne sur le site Gallica de la BnF.
- Journal officiel de la République française, 39e année, no 43, no 4 datée du En ligne sur le site Gallica de la BnF.
- Marseille Revue Photographique, no 4 datée du En ligne sur le site Gallica de la BnF.
- Paul Fleury, Les Échos de Saint-Maurice, 1962, tome 60, p. 190-200.
- « Exposition Céline Laguarde Photographe (1873-1961) | Musée d'Orsay », sur www.musee-orsay.fr (consulté le )
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Fonds : Bugnion (famille) (1321-2013). Cote : PP 771/809/1-2 : Céline Bugnion-Lagouarde, 2ème femme d'Edouard Bugnion et PP 771/1124. Archives cantonales vaudoises (présentation en ligne).