Île Saint-Germain
Île Saint-Germain | ||||
L'île Saint-Germain à droite. | ||||
Géographie | ||||
---|---|---|---|---|
Pays | France | |||
Localisation | Seine | |||
Coordonnées | 48° 49′ 20″ N, 2° 14′ 47″ E | |||
Géologie | Île fluviale | |||
Administration | ||||
Région | Île-de-France | |||
Département | Hauts-de-Seine | |||
Commune | Issy-les-Moulineaux | |||
Autres informations | ||||
Fuseau horaire | UTC+1 | |||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
| ||||
Île en France | ||||
modifier |
L'île Saint-Germain est une île située sur la Seine. Elle est formée à la base de deux îles distinctes, celle de Billancourt et Longueignon, qui ont été reliées par les ponts de Billancourt. Elle fait partie de la commune d'Issy-les-Moulineaux, dans le département des Hauts-de-Seine.
Longtemps terrain militaire, l’île Saint-Germain devient, au début des années 1980, un parc départemental de 18 hectares.
Historique
[modifier | modifier le code]Le nom de l'Île Saint-Germain évoque le souvenir de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, qui en avait la suzeraineté au Moyen Âge[1]. Les terrains sont rachetés par la famille Lépine après la Révolution française[2].
Longtemps pâturage de la ferme des Chartreux, elle est au XIXe siècle fréquentée par les peintres ; les canotiers y font danser les grisettes au bal de Robinson. La Société des Glaces et Verreries de Montluçon l'achète en 1853 et y édifie de grandes halles en bois. Un premier pont est inauguré en 1863, un second en 1905[1].
L'Exposition universelle de 1867 y installe ses pavillons de l'Agriculture, transformés peu après en magasins de l'Intendance Militaire. Située proche de l'île Seguin où étaient installées les usines Renault, l'île Saint-Germain est victime de dommages collatéraux en 1942 lors d'un bombardement des usines.
De 1944 à 1967, l’ile devient une base militaire extraterritoriale américaine abritant unités de soutien technique et de renseignement[3]
Le schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) de 1965 prévoyait son aménagement en zone portuaire, mais la mobilisation des maires des communes alentour (notamment les maires d'Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt et Meudon) et du département des Hauts-de-Seine a empêché le projet de voir le jour.
En 1980, le terrain est aménagé en parc de douze hectares, nécessitant la démolition de trente-cinq bâtiments, l'apport de 45 000 m3 de terre végétale et un reboisement important (1 500 arbres et 3 500 arbustes)[2]. Depuis 1988, la Tour aux figures de Jean Dubuffet se dresse à la proue de I'île[1].
Des travaux supplémentaires, notamment entre 1993 et 1996, voient l'ajout de huit hectares à la superficie du parc.
Description
[modifier | modifier le code]Cette île est divisée en deux parties :
- un côté urbain comprenant des bureaux et des logements, essentiellement des pavillons et des maisons d'artiste et d'architecte. On trouve également à la pointe de l'île des jardins ouvriers gérés par une association d'usagers ;
- un côté parc, plus récent, divisé en deux parties : la partie nord-est qui comprend notamment la Tour aux figures de Jean Dubuffet et la partie centrale, occupée par un poney-club et un jardin naturel évoluant au rythme des saisons et faisant la part belle à la biodiversité.
Accès
[modifier | modifier le code]L'île est accessible par trois ponts (de l'amont vers l'aval) :
- le pont d'Issy, à la pointe amont, qui relie le parc à Issy-les-Moulineaux et à Boulogne-Billancourt ;
- une passerelle à une file de circulation, qui la relie uniquement à Issy-les-Moulineaux en enjambant seulement le petit bras de la Seine ;
- les ponts de Billancourt, qui la relient aux deux rives et donnent accès à la partie urbaine.
En aval de cette île se trouve l'île Seguin, longtemps occupée par une usine de construction automobile Renault, rasée en 2004/2005.
Architecture
[modifier | modifier le code]L'île est organisée depuis longtemps d’est en ouest. À l'est, sur l'emplacement de l'actuel parc, un quartier industriel où se trouvait notamment des ateliers Renault. À l’ouest, un quartier résidentiel accueillant les ouvriers qui travaillaient sur l'ile ou sur la voisine l'île Seguin[4],[5].
Le parc
[modifier | modifier le code]Le parc accueille la Tour aux figures de Jean Dubuffet, la colonne tronquée de Jacques-Émile Lecaron ‑ une station de contrôle de la pollution de la Seine, et des vestiges de l'exposition universelle de 1867 : la halle qui héberge le Poney club, et l'escalier attenant aux bâtiments qui se trouvent à l'entrée Est du parc.
Quartier résidentiel
[modifier | modifier le code]Dans les années 1980 et 1990, le quartier ouvrier a été transformé par la présence de l'agence de publicité CLM-BBDO[6]. L'un des cadres de cette agence, Bruno Le Moult, confia entre 1985 et 1987 la construction de sa maison du 29 rue Pierre Poli à Philippe Starck, baptisée la maison Le Moult ou le Sphinx[7]. À la suite de ce projet, le designer conçoit, d'abord pour son habitation personnelle puis pour les bureaux de son agence un bâtiment sur la parcelle mitoyenne, au numéro 27[7],[8]. Il rêve à cette époque de transformer la rue Poli en « rue Starck »[9].
Quelques années plus tard, en 1992, l'architecture Jean Nouvel conçoit un « bateau » au 2 allée des Moulineaux pour accueillir les bureaux de l'agence de pub. Sa construction a coûté 160 millions de francs[10]. L'agence y réside de 1993 à 2014[11].
Depuis de nombreuses maisons d'architectes ont remplacé les pavillons ouvriers. De ce quartier résidentiel ouvrier il ne reste quasiment que le terrain de sport de l'avenue du Bas-Meudon[4].
Événements
[modifier | modifier le code]Les primes des saisons 9 à 12 de Nouvelle Star sont tournés dans un chapiteau éphémère dressé pour l'occasion sur une des pelouses du parc[12]. Il est nommé par la production Arche Saint-Germain[13].
Les scènes de « speed datings » de l'émission L'amour est dans le pré de la saison 16 (2021) sont tournées dans le restaurant du parc[14].
Iconographie
[modifier | modifier le code]- Maurice de Vlaminck, L'île Saint-Germain à Boulogne-Billancourt, huile sur toile, 70 × 92 cm, collection particulière[15].
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Parc de l'île Saint-Germain.
-
La passerelle.
-
Pointe ouest de l'île.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Île Saint-Germain, panneau Histoire de la cité realisé par la Ville d'Issy-les-Moulineaux, consulté sur site le 19 septembre 2022
- « Le parc de l'île Saint-Germain », sur hauts-de-seine.fr (consulté le )
- « L'ami américain - Poche - Eric Branca - Achat Livre ou ebook », sur fnac.com (consulté le )
- « Géoportail », sur geoportail.gouv.fr (consulté le )
- « Le parc de l'île Saint-Germain », sur hauts-de-seine.fr (consulté le )
- (en-US) Jean Rafferty, « On the Seine, a Residence of Concrete and Glass », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- Philippe Starck et Franco Bertoni, Philippe Starck, l'architecture, Mardaga, (ISBN 978-2-87009-587-4, OCLC 243818987), p. 70 et 196
- Le Moniteur Architecture 2000, Publications du Moniteur, p. 275
- (en) Conway Lloyd Morgan et Philippe Starck, Starck, Universe, (ISBN 978-0-7893-0227-4, OCLC 1008533960), p. 45
- « CLM-BBDO: l'arche de Nouvel sur l'île Saint-Germain », sur Les Échos, (consulté le )
- « CLM BBDO : un volcan créatif s'éteint (1/2) », sur Stratégies, (consulté le )
- La "Nouvelle Star" de retour sur l'Île Saint-Germain Immob'ilier Saint-Germain - Agence Immobilière à Issy Les Moulineaux
- Dans les coulisses de La Nouvelle Star par Cécile Jandau, L'Express (25/02/2013)
- Ophélie Haire, « L'Amour est dans le pré 2020 : où les speed-datings ont-ils été tournés ? », sur programme-tv.net, (consulté le )
- Vlaminck Un instinct fauve, p. 107
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]