lustre

1. lustre

n.m. [ lat. lustrum, sacrifice [quinquennal], de luere, laver, baigner ]
Litt. Période de cinq années.

lustres

n.m. pl.
Longue période : Ses allées et venues durent depuis des lustres depuis longtemps

2. lustre

n.m. [ de l'it. lustro, lumière, éclat ]
1. Appareil d'éclairage décoratif suspendu au plafond : Décrocher un lustre suspension
2. Éclat brillant de qqch : Grâce à ce cirage, le cuir retrouve son lustre luisant
3. Fig., litt. Ce qui rend digne d'intérêt, met en valeur ; éclat, relief : L'appui de toutes ces vedettes donne du lustre à notre association prestige, splendeur
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

LUSTRE1

(lu-str') s. m.
Le brillant et le poli que l'on donne à un objet ou qu'un objet a naturellement.
Une perle.... D'assez de lustre, pour être La marque d'un si beau jour [MALH., II, 5]
Sublimé et esprit de vin, pour donner le bel œil et le lustre [, Réglem. sur les manuf. août 1669, Teint. en laine, art. 14]
Un poil court [chez le zèbre] dont le lustre augmente encore la beauté des couleurs [BUFF., Morceaux choisis, p. 181]
Un trait de noir tombe de la gorge sur la poitrine, qui est ainsi que l'estomac d'un noir relevé d'un beau lustre violet [ID., Ois. t. XV, p. 155]
En ce sens, il ne se dit pas au pluriel.
Composition dont les pelletiers et les chapeliers se servent pour rendre luisants les manchons et les chapeaux. Un bon lustre. Les lustres ne sont pas les mêmes dans les différents ateliers.
Fig. Éclat que l'on compare au brillant des choses lustrées.
Ne me reprochez plus que par mes cruautés Je tâche à conserver mes tristes dignités ; Je dépose à vos pieds l'éclat de leur faux lustre [CORN., Poly. V, 6]
La prison de M. le Prince avait ajouté un nouveau lustre à sa gloire [LA ROCHEF., Mém. 148]
On peut donner du lustre à leurs inventions [des anciens] ; On le peut, je l'essaie ; un plus savant le fasse [LA FONT., Fabl. II, 1]
Pâleur.... dont la cause était telle, Qu'elle donnait du lustre à notre belle [ID., Court.]
Je veux vous faire voir cette méthode dans tout son lustre [PASC., Prov. VII]
Le cabinet de M. de Coulanges est trois fois plus beau qu'il n'était ; vos petits tableaux sont en leur lustre et placés dignement [SÉV., 10 nov. 1673]
Parlerai-je de sa prudence si avisée dans la conduite de sa maison [un couvent] ? chacun sait que sa sagesse et son économie en a beaucoup relevé le lustre [BOSSUET, Yol. de Monterby.]
Aimez donc la raison ; que toujours vos écrits Empruntent d'elle seule et leur lustre et leur prix [BOILEAU, Art p. I]
C'est un homme qui est de mise un quart d'heure de suite, qui, le moment d'après, baisse, dégénère, perd le peu de lustre qu'un peu de mémoire lui donnait, et montre la corde [LA BRUY., II]
Le malheur ajoute un nouveau lustre à la gloire des grands hommes [FÉN., Tél. XX]
Servir de lustre, se dit de ce qui, par le contraste de son imperfection, fait valoir davantage l'agrément, le mérite d'une personne ou d'une chose. En ce sens, lustre ne se dit pas au pluriel.
Chandelier de cristal, de cuivre ou d'autre substance, à plusieurs branches qu'on suspend au plafond.
Puis cet homme et son fils le portent [l'âne] comme un lustre [LA FONT., Fabl. III, 1]
Il entre à l'appartement et passe sous un lustre où sa perruque s'accroche et demeure suspendue [LA BRUY., XI]
Particulièrement. Grand lustre garni de lumières qu'on suspend au milieu d'une salle de spectacle. Se placer sous le lustre au parterre. Chevalier du lustre, claqueur qui se tient ordinairement au parterre sous le lustre dans un théâtre.
Lustre d'eau, nom vulgaire de l'hottone des marais (primulacées).
Un des noms de la charagne vulgaire (characées), dite aussi girandole d'eau, charagne, et herbe à écurer, [LEGOARANT, ]

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Elle apparoist tousjours sur toutes les plus belles, Et leurs perfections font lustre à sa beauté [DESPORTES, Diverses amours, XL, stances.]
    Ainsi comme les escus faulx, et qui ne sont pas de bon aloy representent seulement le lustre de la splendeur de l'or.... [AMYOT, Comm. discerner le flatteur de l'ami, 5]
    Chasque chose a plusieurs biais et plusieurs lustres [aspects] [MONT., I, 272]
    S'arrester à l'escorce, ou regarder la chose par quelque faulx lustre [ID., II, 101]
    Un roi use bien de la perfidie de ses ennemis, quand il la fait servir de lustre à sa foi [D'AUB., Hist. III, 467]
    Si tost que [vous ligueurs] veistes qu'on parloit à vous à coups de canon, et que le roy de Navarre estoit venu assister et secourir son frere [Henri III], la frayeur vous saisit tellement au lustre des escharpes blanches [celle des protestants], que ce fut à vous de vous retirer en diligence par des chemins esgarez [, Sat. Mén. Harangue d'Aubrai]

ÉTYMOLOGIE

  • Lat. lustrare, purifier, nettoyer, d'où dérivent tous les sens actuels de lustre : brillant, poli, éclat, ustensile portant plusieurs lumières ; et, comme lustre, espace de cinq ans, tient aussi à lustrare, on voit que lustre tient à lustrum par l'intermédiaire de lustrare. Lustrare, dénominatif de lustrum, tient par le radical à luo, lavo, laver.

LUSTRE2

(lu-str') s. m.
Terme d'antiquité romaine. Époque du cens qui revenait tous les cinq ans.
Espace de cinq ans.
Et depuis quatre lustres Mon trône n'est fondé que sur des morts illustres [CORN., Héracl. I, 1]
Deux lustres de guerre [ID., Sert. II, 1]
Maintenant.... Que mon âge.... Bientôt s'en va frapper à mon neuvième lustre [BOILEAU, Ép. V]
La bonne dame a douze lustres accomplis ; son mari vient de mourir ; elle veut se retirer dans un couvent, afin, dit-elle, que sa réputation soit à l'abri de la médisance [LE SAGE, Diable boit. ch. 10, dans POUGENS]
Le Protecteur [Cromwell] vécut l'âge des hommes de sa nature ; leur règne le plus court est ordinairement de neuf à dix ans, et le plus long de vingt à vingt-deux.... il se peut faire que la force physique d'un homme placé au plus haut point des révolutions se trouve épuisée dans une période de trois ou quatre lustres [CHATEAUB., Stuarts, Protectorat.]

HISTORIQUE

  • XIVe s.
    Lustre estoit une maniere de sacrefice ou de purification que l'en fesoit sur tout le peuple de cinq ans en cinq ans [BERCHEURE, f° 2, verso.]

ÉTYMOLOGIE

  • Lat. lustrum, sacrifice expiatoire pour le cens, de lustrare, purifier (voy. LUSTRE 1).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

lustre

LUSTRE. n. m. État que l'on donne à un objet, soit en le polissant, soit en faisant usage de quelque eau, de quelque composition. Le lustre d'une étoffe. Cette étoffe n'a point de lustre, a perdu son lustre. La moindre pluie ôte à ces chapeaux tout leur lustre.

Il signifie aussi la Composition même dont les fourreurs, les chapeliers se servent pour donner du lustre aux fourrures, aux chapeaux de soie, etc.

Il désigne figurément l'Éclat que donne la parure, la beauté, le mérite, la dignité, etc. Cette charge lui donne un certain lustre. Le malheur a donné un nouveau lustre à sa gloire. La vertu emprunte de la modestie son plus beau lustre. Il vieillit.

Servir de lustre se dit de Ce qui, par le contraste de son imperfection, rehausse ou fait valoir l'agrément, le mérite d'une personne ou d'une chose.

Dans toutes les acceptions qui précèdent, Lustre n'a point de pluriel.

LUSTRE se dit aussi d'un Appareil d'éclairage, de cristal, de bronze, de bois, etc., à plusieurs branches, qu'on suspend au plafond. Un lustre de cristal éclairait la salle. Le lustre de l'Opéra.

lustre

LUSTRE. n. m. T. d'Antiquité romaine. Époque de la cérémonie du cens qui revenait tous les cinq ans et où l'on aspergeait le peuple romain assemblé avec de l'eau lustrale.

Par analogie, il s'est dit poétiquement d'un Espace de cinq ans. Après trois lustres, Après quinze ans. Il est dans son huitième lustre, Son âge est entre trente-cinq et quarante ans.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

lustre

Lustre, Chose qui a beau lustre, Videtur duci ab Illustris.

Donner lustre à quelque chose, id est, couleur,

Donner lustre, à son dire.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

lustre


LUSTRE, s. m. 1°. Êclat que l'on done à une chôse. "Le lustre d'une étofe. "Le vernis de la Chine est d'un grand lustre. = 2°. Fig. Éclat que done la beauté, le mérite, la dignité. Voyez ÉCLAT. "Il ou elle done à cette charge, à cette parûre plus de lustre qu'il ou elle n'en reçoit. "La laideur de cette femme servoit de lustre à sa voisine. "Ce tableau sert de lustre à celui qu'on a placé auprès. = 3°. Chandelier à plusieurs branches, qu'on suspend au plancher pour éclairer. = 4°. Espace de cinq ans. Il ne s'emploie que dans le style poétique. "Il étoit à peine parvenu à son troisième lustre; à l'âge de quinze ans. "Il veut que son exemple done à la Religion de nouveaux vengeurs; et qu'après plusieurs lustres écoulés, il enflâme encore les Héros futurs. Jer. Dél.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

lustre

nom masculin lustre
1.  État de ce qui brille.
2.  Littéraire. Ce qui distingue du commun.
3.  Appareil d'éclairage.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

lustre

lustrum, kroonluchter, aanzien, glans, glansmiddel, luisterchandelier, sheen, lustre, glossiness, lustrous, luster, gloss, polishבהיקות (נ), הברק (ז), זוהר (ז), לטישות (נ), מנורה (נ), נברשת (נ), זֹהַר, נִבְרֶשֶׁתjarkvino, pendlumigiloπολυέλαιοςarañaпаникадило, люстраlampadario (lystʀ)
nom masculin
appareil d'éclairage fixé au plafond un lustre en cristal
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lustre

[lystʀ] nm
[plafond] → chandelier
(fig) (= éclat) → lustre
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005