avoir
1. avoir
v.t. [ lat. habere ]2. avoir
n.m.avoir
Participe passé: eu
Gérondif: ayant
Indicatif présent |
---|
j'ai |
tu as |
il/elle a |
nous avons |
vous avez |
ils/elles ont |
AVOIR1
(a-voi. Au XVIe s. on écrivait aurai, auras, etc. mais on prononçait, d'après Bèze, arai, aras, etc. Au XVIIe s. d'après Dangeau, ayant, ayons, ayez se prononçaient a-iant, a-ions, a-iez. Aujourd'hui, c'est une prononciation fautive : il faut dire éiant, é-ions, é-iez. À Paris le peuple prononce eü ou evu au lieu de u [eu] ; c'est un archaïsme sur lequel on débattait encore au XVIIe siècle ; la prononciation u est aujourd'hui la seule correcte) , j'ai, tu as, il a, nous avons, vous avez, ils ont ; j'avais ; j'eus, nous eûmes ; j'aurai ; j'aurais ; aie, ayons, ayez, qu'ils aient ; que j'aie, que tu aies, qu'il ait, que nous ayons, que vous ayez, qu'ils aient ; que j'eusse, que nous eussions ; ayant ; eu, eue v. a.PROVERBE
- Il n'est rien de tel que d'en avoir, c'est-à-dire si l'on n'a pas de bien, on n'est pas considéré.
REMARQUE
- 1. Faut-il dire : il y eut cent hommes tués, ou bien, il y eut cent hommes de tués ? L'usage aujourd'hui est d'employer de quand le substantif est sous-entendu ou qu'il est remplacé par le pronom en, et de supprimer de quand le substantif précède l'adjectif ou le participe ; ainsi on dira : il y eut cent hommes tués, et deux cents de blessés.
- 2. Les ennemis que j'ai eus à combattre, et les ennemis que j'ai eu à combattre. Il y a entre les deux locutions une distinction qui, quelquefois à peine sensible, l'est d'autres fois assez pour qu'on veuille choisir. Dans le premier cas, j'ai eu des ennemis, et je les ai combattus ; dans le second, il m'a fallu combattre des ennemis.
- 3. C'est une faute très grosse de dire, à la troisième personne du subjonctif présent, au singulier : qu'il aie, au lieu de : qu'il ait. Vaugelas la signale ; et il n'est pas rare de l'entendre encore aujourd'hui.
- 4. Dans les prétérits surcomposés, lorsque le complément direct du verbe est placé devant lui, doit-on prendre la forme variable eu, eue, ou la forme invariable eu ? J'avais beaucoup d'affaires ; je suis parti quand je les ai eu terminées, ou eues terminées. Les deux manières peuvent certainement se défendre ; et le poëte pour éviter un hiatus ne devrait se faire aucun scrupule d'accorder eu. Mais il est plus naturel de ne le pas accorder, JULLIEN.
- 5. Je vous aurais parlé, si je vous eusse trouvé ou si je vous avais trouvé. Si ne prend la construction du subjonctif qu'avec les auxiliaires.
- 6. En poésie, aie est monosyllabe, et pour l'employer, il faut qu'il soit suivi d'une voyelle. Mais dans le XVIIe siècle, on s'en servait devant une consonne, et on le faisait de deux syllabes : Que j'aie peine aussi d'en sortir par après [MOL., l'Étour. III, 5, 7]On observera que, bien que avoir soit un verbe actif, il n'a pas de passif ; on ne dit pas : ces choses ont été eues.
SYNONYME
- AVOIR, POSSÉDER. Avoir est beaucoup plus général que posséder. On a de toutes les façons possibles, au lieu que posséder, c'est avoir, en exprimant précisément que l'on tient en sa main, en son pouvoir, la chose dont il s'agit.
HISTORIQUE
- Xe s. Bel [elle] avret [avait] corps, bellezour anima [, Eulal.]Qued avuisset de nos christus mercit [, ib.]Si cum il semper solt haveir [, Fragm. de Valenc. p. 468]E cum cil lo fisient, dunt ore aveist odit [ouï] [, ib. p. 469]Ne aiet niuls male voluntatem contra sem peer [, ib. p. 469]Aiest [ayez] charté inter vos [, ib. p. 469]
- XIe s. Ce que il avereit pris [, Lois de Guill. 6]N'i ad castel qui devant lui remaigne [, Ch. de Rol. I]Ne n'ai tel gent qui la sue desrompe [, ib. II]Prudhom i out [il y eut en lui la qualité de prudhomme] pour son seignur aider [, ib. III]Ne nous aiuns les mals et les soufraites [, ib. IV]Li reis Marsile out son conseil finet [, ib. V]S'il veut ostages, il en aura, par veir [pour vrai] [, ib. VI]Tant i aurat de besans esmerez [, ib. IX]Mout [ils] ont oüd et peines et ahans [, ib. XI]Car de ferir oi je si grant besoin [, ib. CIV]Il dist après : Paien, mal aies tu ! [, ib. CXLIV]Se je vif auques, mout grant prod [vous] i aurez [, ib. CCLII]Vostre conseil ai-je evud touz temps [, ib. CCLVI]Averum nous la victoire du champ ? [, ib.]
- XIIe s. Cité [il] n'i a qui [, Ronc. p. 1]Qui France a à bailler [, ib. p. 6]Bien a set ans [, ib. p. 10]Illoc avoit [il y avait] un noble pugnaor [, ib. p. 25]Et vous, aiez vostre grant ost banie [, ib. p. 28]Et ses compeins qui oit [eut] nom Estramant [, ib. p. 43][Tu] Qui en la croiz eüs ton cors pené [, ib. p. 56]En Margaric ot [il y eut] mout bon chevalier [, ib. p. 63]Nous n'avienz nul meillor chevalier [, ib. p. 73]Sonent li grailles [trompettes], quant que par l'ost en a [, ib. p. 96]Tant que Dex voille, du champ aienz [ayons] l'onor [, ib. p. 108]Quant l'emperere ot sa gent enterrée [, ib. p. 156]Que n'oi [je n'eus], talent de fuïr ne d'aler [, ib. p. 185]Hui vous aurai vaincu et recreant [, ib. p. 188]Si vous ait Jesus Christ, qui en croix se peina ! [, ib. p. 192]Car joie a courte durée, Qui avient par tel folor [, Couci, I]Se je vous aim, j'i assez ai raison [, ib. II]Mais quant j'aurai de vous haïr envie [, ib. II]Toute beautez qui sur autre resplent, Est mise en lui [elle], qu'il n'i a que mesprendre [, ib. v]Dame, nul mal que j'aie, [je] Ne tieng fors à legier ; Car sans vous [je] ne pourroie [pourrai] Vivre, ne je nel quier [demande] [, ib. VIII]S'onques amis ot joie pour aimer [en raison de son amour] [, ib. X]Mais or en aiez merci [merci vous soit faite], Et si vous soit pardonné [, ib. XI]Mort m'auriez à loi de traïtor [, ib. XVI]Onques vers lui [elle] [je] n'oi faus cuer ne volage [, ib. XI]Tous les soulas qu'ai eüs en ma vie [, ib. XXII]S'onques nuls homs pour dure departie Ot cuer dolent, je l'aurai par raison [, ib. XXIV]Fausse estes, voir plus que pie ; Ne mais pour vous [Je] N'averai Ja ieux plorous [QUESNES, Romancero, p. 89]Mais [que] cil en ait l'onor, cui Dex voudra aidier [, Sax. IV]Guiteclins de Sassoigne, quand ce vint à son tans, De sa premiere fame ot deus vaslez enfans [, ib. v]Jamais [nous] n'aurons tel aise de nos hontes vengier [, ib. VI]Seignur, fait il as moines, car me laissez ester ; Vus n'avez ci que faire ; Deu en laissiez penser [, Th. le mart. 147]E quant li reis out enquis des nuveles de Urie, cumandad lui qu'il returnast à sa maisun, qu'il i out ses aises [, Rois, 155]
- XIIIe s. À celui tans, avoit un empereour en Constantinoble qui avoit nom Sursac [VILLEH., XLII]À Pepin [ils] orent guerre qu'avez oï conter [, Berte, III]Car il ne plut à Dieu qui tout a à garder [, ib.]Fille, ce dist la vieille, mout forment vous [j'] ai chere [, ib. XI]De ceste chose arez un petit à soufrir [, ib. XII]Dont doi je prendre en gré, se j'ai froit et pouverte [pauvreté] [, ib. XXX]Qui Rainfroy ot à nom [, ib. X]Car je ai si grant faim que ne sai que penser [, ib. XLIII][Vous] Voulez tuer vo [votre] fille ; trois jours a, ne dormi [, ib. LXXXIX]Ne fust Morans [n'était Morant], de cui j'en oi [eus] defendement [empêchement] [, ib. XCV]C'est bien drois que mains cuers grant joie en avera [, ib. CXXII]Pour l'amour qu'[il] ot à eus, ces armes [ce blason] [le roi] leur chargea [donna] [, ib. CXXXI]Et saciés de voir que il n'avoit que targier [, Chr. de Rains, 225]Li enfes ploroit de grant fain, Por ce que n'avoit que mengier [, Ren. 20501]Se porpensa que il feroit, Et comment à boivre averoit [, ib. 6690]Avez-vos, fet-il, plus que dire ? [, ib. 8348]Sire, fis je, grant talent é [j'ai grand désir] De faire vostre volenté [, la Rose, 2225]Car cil a moult poi de savoir [, ib. 14056]Car j'ai de mon pere congié De faire ami et d'estre amie [, ib. 5846]Appius ne pooit donter La pucele qui n'avoit cure Ne de li, ne de sa luxure [, ib. 5621]Pourquoi nel' faites-vous entendre, Savoir s'il i a que reprendre ? [, ib. 5536]Comment encore eschaper porent De tel peril, sans pis avoir, Ou d'ame, ou de cors ou d'avoir [, ib. 4521]Car le propre non lor pleüst, Qui accoustumé lor eüst [, ib. 7174]Il convenroit qu'il sivist les pleges, se pleges y avoit [BEAUMANOIR, 58]Et soi ofrir contre cex à qui il a à fere [ID., 61]Noz ne lor avons pas soufert, el tans de nostre baillie, quant partie l'a volu debatre ; mais, quant partie ne l'a pas debatu, noz l'avons eu beau soufrir [ID., LXVI, 11]Ceulx envoient sus les Sarrazins quant il veulent guerroier à eulz ; et les Sarrazins envoient sus les crestiens, quant il ont à faire à eulz [JOINV., 264]
- XIVe s. Et ceulx qui en telles choses se ont et se contiennent comme il convient et appartient [ORESME, Eth. 92]Nous, sur ce heut [eu] certaine information, avons retenu et retenons... [DU CANGE, arramentum]Sire, ce dit Bertran, vous parlez pour noient ; S'autre chose n'i a, ce me dittes : Va-t'-en [, Guesclin. 13526]Mais li bons cappitains lor dit : Laissiez ester ; J'arai de lor pourceaux, sans nous de riens grever [, ib. 1214]
- XVe s. Et si [les Escots] n'ont que faire de chau dieres ne de chaudrons, car ils cuisent bien leurs chairs au cuir des bestes mesmes [FROISS., I, I, 34][Le roi voulait épargner ses gens et son artillerie] car il pensoit bien qu'il en auroit à faire [ID., I, I, 273]Et s'il euist justement pensé.... [ID., III, IV, 28]Quand ceux de la ville virent le peril et le dommage si apparent, ils eurent conseil qu'ils se rendroient, sauves leurs vies [ID., I, I, 20]Et aussi il avoit bien cause qu'ils le festassent ; car ils ne l'avoient vu puis la bataille dessus dite [ID., I, I, 186]Il ne nous vaut rien ici demourer ni tenir ; nous n'y ariemes jamais nulle bonne aventure [ID., II, III, 34]Vous savez que je vous feis foy Pieça de tout ce que j'avoye, Et vous laissay en lieu de moy Le gaige que plus chier j'amoye [CH. D'ORL., Bal. 13]Je ferai, maugré qu'il en ait, Encontre luy une aliance [ID., Bal. 22]Et là ha continué à escripre, selon ce qu'on ha rapporté [JUVÉN., Charles VI, 1420].... luy vint messaige de par le roy, qui lui mandoit qu'il avoit en propos de faire certain voyage [, Bouciq. I, ch. 7]L'empereur avoit ja fait tout son apprest, afin que n'y eust que à partir [, ib. I, ch. 31]Et alors le roy eut conseil avec ledit conte du Mayne [COMM., I, 3]Il avoit congnoissance en la cité, à cause qu'il y avoit eu administration par les années qu'ils avoient esté en paix [ID., II, 3]Que s'il n'avoit debat par le dehors contre les grans, qu'il falloit qu'il l'eust avec ses serviteurs.... [ID., III, 1]Et eut lettres de la duchesse sa femme, que le roy Edouard n'estoit pas content [ID., III, 7]Dieu avoit et a ce royaulme en especialle recommandation [ID., IV, 7]Laquelle estoit veufve, long temps avoit [ID., I, 2]Et ne les avoit en nulle hayne pour les choses passées [ID., I, 10]Ilz commencerent à avoir division ensemble, quant ce fut à departir le butin [ID., I, 15]C'est peu de chose que de peuple, se il n'est conduyt par quelques chiefs qu'ilz ayent en reverence et en crainte [ID., II, 13]Après le sejour que eust le roy en ce village [ID., V, 13]Le plus grand edifice que commença, cent ans a, roy tant au chasteau qu'en la ville [ID., VIII, 18]Auquel lieu eut nouvelles ledit Ludovic, que son neveu le duc de Milan se mouroit [ID., VII, 6]Il me fit appeller, et eut en conseil, s'il bailleroit ce sauf conduit ou non [ID., VIII, 9]Et vindrent la pluspart malgré qu'on en eut [ID., VIII, 10]
- XVIe s. Que nul vivant, sur peine de la hart, N'aye à piller la valleur d'un liard [J. MAROT, V, 144]Une isciatique, à laquelle j'estoys subject, plus de sept ans avoyt [RAB., Pant. II, 4]Je crois qu'en vous n'a [il n'y a] point tant de rudesse [MAROT, II, 326]Long temps y ha que je vis en espoir, Et que rigueur ha dessus moi pouvoir [ID., II, 345]Mais il peut tout, et veut, et lui agrée, Qu'un fils sacré aye mere sacrée [ID., II, 362]Espece n'est de tribulation, Qui n'ait icy sa consolation [ID., IV, 201]Si tu n'as point pitié de moy, Ayes au moins pitié de toy [DU BELLAY, VII, 37, recto.]Avoir le dessus [MONT., I, 19]Avoir où s'escrimer [ID., I, 22]Pour la peur qu'il avait eue [ID., I, 22]Ils feirent deffense que nul n'eust plus à aller là [ID., I, 233]Et tout ainsi que Dieu les a associez en la lignée, aussi a la loy [LA BOETIE, 164]Et luy fut enjoinct expressement de la part du peuple, qu'il eust à s'embarquer [AMYOT, Alcib. 35]Il se monstroit rebours à ceulx qui le cuidoient flatter, encore se roidissoit-il d'avantage contre ceulx qui le pensoient avoir par menaces [ID., Cat. d'Utiq. 1]Razant nos champs, dites, a' vous [avez-vous] point veu Cette beauté qui tant me fait la guerre ? [RONS., 17]Et sans sçavoir combien la muse apporte D'honneur aux siens, je l'avois à mespris [ID., 53]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguign. aivoy ; provenç. aver ; espagn. haber ; portug. haver ; ital. avere ; du lat. habere. Comparez l'allemand haben, le gothique haban. Dans l'ancienne langue, on disait non pas il y a, mais simplement il a (illud habet), ce qui voulait le cas régime du substantif : il avoit un chastel, il y avait un château ; chastel est le cas régime : chastels ou chastaus serait le nominatif. Pourtant, l'adverbe y se montre dans cette locution dès le XIIIe siècle. La forme archaïque, sans y, s'est conservée dans le style marotique, au moins avec la négation : Entre Leclerc et son ami Coras, N'a pas longtemps, s'émurent grands débats, [RAC., Épigr.]Il y a lieu de remarquer avret dans un texte du Xe siècle ; c'est, étymologiquement, l'équivalent de habuerat, où l'u, comme dans ces formations, devint un v, habverat, avec l'accent par conséquent sur há. On s'était étonné que le plus-que-parfait latin n'eût laissé aucune trace dans les langues romanes, où en effet on ne le trouve pas ; mais ces textes du Xe siècle montrent qu'il a existé, bien que transitoirement.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. AVOIR. Ajoutez :
- 7. Auxiliaire, placé autrement dans le XVIIe siècle que nous ne faisons d'ordinaire aujourd'hui. Je devais par la royauté Avoir commencé cet ouvrage [j'aurais dû.... commencer] [LA FONT., Fabl. III, 2]Et quand ce même prélat [Fénelon] veut qu'on croie sur sa parole... la bonne foi lui devait avoir imposé silence [BOSSUET, Remarques sur la réponse à la relation sur le quiétisme]Au reste cette construction est parfaitement correcte.
- 8. Des grammairiens ont dit que dans la locution : il y a longtemps, dix ans, etc. que, et il y a longtemps, dix ans, etc., sans que, une différence devait être établie ; que la première convenait quand l'action dont il s'agissait durait encore : il y a longtemps que je demeure dans cet appartement, et : il y a longtemps telle chose arriva. La distinction serait valable, si, dans la locution, le que était un relatif signifiant pendant lequel temps ; mais c'est une simple conjonction qui unit les deux membres. La seule remarque à faire, c'est que, quand il y a longtemps, dix ans, etc. commence la phrase, il est plus usuel de mettre le que : il y a longtemps que je suis malade, que j'ai quitté cet appartement.
- 9. Molière a donné à il y a pour complément un relatif. Pensez-vous qu'on soit capable d'aimer de certains maris qu'il y a ? [MOL., G. Dand. III, 5]Rien ne s'oppose à cette construction.
REMARQUE
- Ajoutez :
AVOIR2
(a-voir) s. m.HISTORIQUE
- XIe s. Pour tout l'aveir qui soit en cest païs [, Ch. de Rol. XXXIV]Les douze pairs [il] a traït pour aveir [, ib. CCLXXIII]
- XIIe s. Cumbatid s'en vers les Philistiens, si enchaçad lur avers [bêtes] ki durent porter la vitaille [, Rois, 89]Mout grant avoir [je] vous en faz aporter [, Ronc. p. 32][Je] N'en donroie le desir Pour tout l'avoir dessouz ciel [, Couci, XI]Qui mestier a d'avoir, à son talent en prent [, Sax. XI]Seignur, fait-il à els, tut senz en plait entrer, Ne me deit pas mis sires acuinte demander : Car tut cest grant aveir que ci vus oi numer, En ses busoignes l'ai fait metre et aluer [, Th. le mart. 43]Tut saisi en sa main et terres, et mustiers, Et vif aveir et mort, blé, rentes et deniers [, ib. 64]
- XIIIe s. Et li Franc commencierent à ocire les Grieus, et gaaignierent les avoirs de la vile, et pristrent tout [VILLEH., CLI]Après commença à paier l'avoir que il devoit à ceus de l'ost [ID., LXXXVIII]Si come d'or et d'argent et de tous les fiers avoirs qui onques furent en terre trovés [ID., CVII]Se vos estes povres ne besoigneus, il vous donra volentiers de son avoir [ID., LXVI]Avoir et grans richesses [ils] orent tout à leur chois [, Berte, LXI]Après fu painte coveitise : C'est cele qui les gens atise De prendre et de noient donner, Et les grans avoirs aüner [, la Rose, 172]Il tolent et ravissent les avoirs dont li communs pueples se doit vivre [BEAUMANOIR, 26]
- XVe s. Et y fut trouvé [à Audenarde] grand avoir qui estoit à François Acreman ; et me fut dit que il y avoit bien quinze mille francs [FROISS., II, II, 221]Et disoient outre [les serfs Anglais révoltés] que ils vouloient savoir que les grands avoirs que on avoit levés parmi le royaume d'Angleterre, puis cinq ans, estoient devenus [ID., II, II, 111]Ils se rendirent, sauf leurs corps, leurs membres et leur avoir [ID., I, I, 149]Et par Dieu, il n'est nul avoir Qui vaille bon ami avoir [, Mir. de Ste Genev]Et ainsi ensuit les vaillans preux qui onques nul compte ne tindrent d'amasser avoirs [, Bouciq. IV, ch. 7]
- XVIe s. Ilz n'avoient rien de plus cher en ce monde que la richesse et l'avoir [AMYOT, Arist. 25]
ÉTYMOLOGIE
- Avoir 1 ; norm. avers, les animaux domestiques ; provenç. et espagn. aver ; ital. avere. D'après Ménage, avoir, en la signification de biens, était un mot inusité. Depuis, ce mot est revenu tout à fait en usage.
avoir
Fig., Avoir de quoi, Être riche ou dans l'aisance. C'est un homme qui a de quoi.
Il se dit, dans une signification beaucoup plus étendue, en parlant de Toute chose qui est, avec quelqu'un ou quelque chose, dans un rapport quelconque d'appartenance ou de dépendance. Avoir une chose à portée, sous la main, à côté de soi. Il avait ce jour-là un costume bleu. Avoir de la boue, une tache sur ses habits. Avoir de beaux yeux. Avoir le bras cassé. Avoir vingt ans. Avoir l'âge de raison. Avoir de la force, de l'agilité, de l'intelligence. Avoir de l'esprit. Avoir des pensées, des opinions. Avoir des vertus, des vices. Il a cela de bon que... Avoir de l'amour, de la haine. Avoir pour quelqu'un les sentiments d'un fils, d'un frère, etc. J'ai mes peines comme vous. Je ne sais ce qu'il a, mais depuis quelques jours il ne parle plus. Vous paraissez bien triste, qu'avez-vous? Avoir la crainte de Dieu. Avoir peur, honte, pitié, soin, etc. Avoir foi en quelque chose. Avoir peine. Avoir tort. Avoir raison. Avoir droit. Avoir quelque chose sur le coeur. Avoir à coeur de réussir. Avoir une affaire, un procès. Avoir affaire à quelqu'un. Avoir des liaisons, des relations. Avoir une correspondance, un entretien. Avoir la liberté de faire une chose. Avoir du temps devant soi. Avoir de l'autorité, du crédit, de l'ascendant. Avoir l'estime, la confiance de quelqu'un. Avoir de la pluie, du beau temps. Nous aurons bientôt du froid, de la chaleur. Avoir chaud, froid, faim, soif. Avoir des douleurs. Avoir mal à la tête. Avoir la fièvre. Il pâlit : qu'a-t-il? Les médecins n'ont pu dire encore ce qu'il a, etc. On l'applique souvent aux Animaux. Cet oiseau a un chant très agréable. Le chien a beaucoup d'attachement pour son maître.
Avoir quelque chose pour soi, se dit en parlant de Tout ce qui peut être à l'avantage d'une personne. Ils ont pour eux la justice. Elle a pour elle sa beauté.
Avoir pour agréable, Être satisfait d'une chose, l'approuver. Il ne fera cela qu'autant que vous l'aurez pour agréable.
Avoir pour but, pour objet, Se proposer pour but, pour objet.
Avoir en horreur, en aversion, etc., Éprouver de l'horreur, de l'aversion, etc., pour quelqu'un ou pour quelque chose.
En avoir contre, en avoir à, Être irrité contre quelqu'un, en vouloir à quelqu'un. Contre qui en avez-vous? À qui en a-t-il?
Par menace, Vous en aurez, Vous serez châtié, maltraité.
Fig. et fam., Il en a dans l'aile, ou simplement Il en a, se dit, par raillerie, d'un Homme qui a reçu quelque coup, qui a éprouvé quelque disgrâce, etc. Il en a dans l'aile se dit aussi d'un Homme qui est devenu amoureux.
Fig., Avoir beau, L'avoir beau, L'avoir belle, Voyez BEAU.
Il se dit pour exprimer diverses relations entre les personnes. Avoir un père, une mère, une femme, des enfants, etc. Avoir une nombreuse parenté. Avoir un médecin, un notaire, un avocat, etc. Avoir un maître. Avoir des domestiques. Avoir un chef. Avoir des élèves, des auditeurs. Avoir des convives, des hôtes. Avoir des amis, des ennemis, etc. Homère n'a point eu d'égal. Avoir des correspondants, des associés, des complices. Avoir quelqu'un pour chef, pour ennemi, pour complice, etc. Vous avez en lui un protecteur zélé.
Avoir quelqu'un avec soi, En être accompagné; ou seulement Être avec quelqu'un. Je n'avais avec moi que deux témoins. Cet homme voudrait toujours m'avoir avec lui. On dit en des sens analogues Avoir des gens à sa suite. Avoir quelqu'un chez soi. Avoir une personne à dîner, à déjeuner. J'aurai du monde ce soir. J'ai eu telle personne à mon bal, à ma fête, Elle y est venue. Etc.
Fam., Nous avons, vous avez des gens qui... Il y a, il existe, on trouve des gens qui... N'avons-nous pas des gens qui croient à de pareilles absurdités? Vous avez des personnes qui sont convaincues de cela.
Il s'emploie souvent avec un nom de chose pour sujet et se dit de Ce qui appartient ou est propre à cette chose, de ce qui la caractérise ou la modifie, etc. Cette ville a de beaux édifices, des rues larges, de vastes promenades. Votre château a un parc magnifique. Ma maison a cinq étages, a une belle vue. Cette table a deux tiroirs. Cette plante a de très belles fleurs. Cette planche a six pieds de long. Ce fruit a une forme allongée, une belle couleur. L'architecture de cet édifice a un caractère imposant. Cette poésie a de la douceur et de la grâce. Ce rêve a quelque chose d'effrayant. Cette pièce a beaucoup de succès. Un tel accident peut avoir des suites. Les plaisirs ont leurs dangers.
Il sert de même à exprimer Certaines relations d'appartenance ou de dépendance qui unissent les personnes aux choses. Cette maison a vingt locataires. Cette ville a dix mille habitants. Cet ouvrage a pour auteur un écrivain distingué. Cette doctrine a des partisans. La patrie a d'héroïques défenseurs.
Il signifie quelquefois Se procurer, obtenir. On n'a pas ce livre facilement. J'ai eu ce cheval à très bon marché. C'est un homme que vous n'aurez pas facilement, Que vous ne gagnerez pas. Il a eu tout ce qu'il demandait. C'est un tel qui aura le prix. J'aurai raison de cet outrage.
Avoir la parole, Avoir, obtenir la permission de parler dans une assemblée délibérante.
AVOIR se met souvent avec la préposition À devant un infinitif et alors il sert à marquer la Nécessité, l'obligation, la disposition la volonté où l'on est de faire ce que l'infinitif du verbe signifie. J'ai à faire une visite. Je n'ai rien à faire. Vous auriez à travailler beaucoup dans cette maison. J'ai à vous remercier. J'ai à parler à un tel. Il a à choisir. Il a à vendre, à louer une maison. Il a à donner plusieurs places. Il a bien des choses à vous apprendre. Je n'ai pas à répliquer. J'ai à répondre à ceci. On dit à peu près de même Vous n'avez qu'à vouloir, qu'à ordonner, etc., Il vous suffira de vouloir, d'ordonner, etc. N'avoir rien à répliquer, Ne trouver rien que l'on puisse répliquer, etc.
AVOIR s'emploie impersonnellement dans le sens du verbe Être, et alors il se joint toujours avec la particule Y. Il y a un an. Il y a deux ans que je l'ai vu ou Il y a deux ans que je ne l'ai vu. Il y aura demain huit jours qu'il est parti. Il y a beaucoup de gens. Il y a lieu de croire. Il y a sujet de craindre. Il y a de la barbarie à maltraiter ainsi cet enfant. Y aurait-il du bon sens à se conduire ainsi? N'y eût-il que cette seule raison, elle doit vous déterminer. Il ne peut y avoir d'obstacle. Y a-t-il quelqu'un ici? Il n'y a personne. Il y avait plus de mille personnes. Il y a peu de moments qu'il était ici. Il n'y a rien que je ne fasse pour vous. Il n'y a rien à faire. Il y a tout à espérer. Il y a à parier, tout à parier qu'il réussira.
Il y en a, Il y a des gens. Il y en a qui vont jusqu'à prétendre que...
Fam., Tant y a, Quoi qu'il en soit. J'ignore quel fut le motif de leur querelle; tant y a qu'ils se battirent.
AVOIR est aussi verbe auxiliaire. Voyez AUXILIAIRE.
Le participe passé EU, EUE, s'emploie en le joignant à quelque autre temps du verbe Avoir. Les choses qu'il a eues. Le bien qu'il a eu.
Eu égard à, En considération de. Eu égard à sa grande jeunesse, on lui a pardonné.
avoir
Il se dit aussi d'une Possession, d'un bien. Cette maison se loue bien; c'est un bel avoir. Il est familier dans les deux sens.
Il s'emploie dans les livres de comptes par opposition à Doit et désigne la Partie d'un compte où l'on porte les sommes dues. On appelle aussi, dans un autre sens, Doit et avoir, Le passif et l'actif.
avoir
Avoir, Tantost est verbe deduit de Habere. Latin, comme, Je voudrois avoir un frere, Fratrem habere vellem: tantost est nom m. et signifie richesse, comme il a grand avoir, Diuitias ingentes possidet. Et en pluriel, avoirs, és anciens Romans, ce sont richesses. l'Italien dit aussi Averi, de mesme sorte.
Avoir haine à aucun, c'est luy porter haine, Odio quempiam prosequi. Au 3. livre d'Amad. où elle espioit les passans, qu'elle mettoit cruellement à mort, specialement ceux qui estoient Chrestiens, ausquels elle avoit haine singuliere.
Avoir à femme, In vxorem habere, Il eut à femme la Comtesse.
Qu'avons nous à faire de le sçavoir? Quid attinet nos scire?
Cherchez les autres manieres de parler de ce mot Avoir, és substantifs, comme Avoir entendement, en Entendement, Avoir affection, en Affection, et ainsi des autres.
Nous n'avons que faire de toy, ne de luy, ne de sa proüesse, Videas te atque illum, vt narres. Bud. ex Terentio.
On ne sçait qu'il a, Homo non sensus. Cic.
avoir
AVOIR, v. act. [A-voar, 2e douteûse: elle est brève, si le mot est dans le cours de la phrâse; elle est longue, quand il la termine.] C'est le seul verbe de son espèce, qui ne prend point une s à la premiere persone du présent de l'indicatif. On écrit j'ai, quoiqu'on écrive, je suis, je fais, je dis, je lis, je vois. Voy. S.
Conjugaison. J'ai, tu as, il a: nous avons, vous avez, ils ont. J'avois. J' eus, j'ai eu. J'aurai. Aye (ou aie), que tu ayes (ou aies), qu'il ait. Que nous ayions, vous ayiez, ils aient. Que j'eusse, j'aurois. Que j'aye eu. Que j'eusse eu. Ayant, ayant eu.
Rem. Les sentimens sont partagés pour l' impératif et le présent du subjonctif: faut-il dire aye, (éïe) ou aie (è) soin; qu'ils ayent ou qu'ils aient soin de, etc. Les Auteurs de la Gramaire de Port Royal, et la plupart des Gramairiens qui sont venus après eux, se sont décidés pour la seconde manière: ils écrivent, que j'aie, que tu aies, qu'ils aient. — Vaugelas, Chiflet, Bouhours, Regnier, M. de Wailly, M. Beauzée, écrivent j'aye, tu ayes, ils ayent; et leur pratique est justifiée par celle de l'Acad. Franç. dans son Dictionaire. M. Harduin, qui se range de ce côté, fortifie ce sentiment par cette observation, que ceux qui ont la réputation de bien parler, prononcent ces subjonctifs avec le double i, représenté par l'y, sur-tout à la 1re persone quand elle est suivie d'une voyelle, que j'aye eu, que j'aye été. — Et pourquoi ajoute-t-il, se prononcerait-il autrement, que je paye, j'essaye? — La vérification de ces deux faits n'est pas aisée. Car, comment compter les sufrages de ceux qui ont la réputation de bien parler. Est-ce à la Cour, est-ce dans la Capitale, est-ce parmi les Gens de Lettres qu'il faudra les choisir? Et puis, après les avoir comptés, il faudra les apprécier: nouvel embarras! que faire donc? Choisir de ces deux pratiques celle qui plaira le plus, en attendant que la question soit mieux examinée, et qu'elle soit décidée s'il est possible; car, où est le Tribunal qui ait ce droit? — Dans le Dict. Gram. on a suivi la pratique de MM. de Port Royal et du grand nombre de Gramairiens qui les ont suivis. Ici, nous nous contenterons de dire, qu'aye nous paraît mieux devant une voyelle pour éviter l'hiatus, et que aie nous paraît plus doux devant une consone.
Loin que des cris de joie ou des accens d'amour
Ayent dans cet Hémisphère annoncé mon retour.
Le Chev. de Langeac.
L'Imprimeur n'aurait pas dû écrire ayent: avec cette ortographe, il y aurait une syllabe de trop. — Il faut aient.
AVOIR, c'est posséder de quelque manière que ce soit: "Avoir du bien, une charge, un bénéfice, de l'argent, des terres, des maisons, etc., etc. — Avoir, posséder, (synon.) Il n'est pas nécessaire de pouvoir disposer d'une chôse, ou qu'elle soit actuellement entre nos mains pour l'avoir: il sufit qu'elle nous apartiène. Mais, pour la posséder, il faut qu'elle soit en nos mains et que nous ayions la liberté actuelle d'en disposer, ou d'en jouïr. Ainsi, nous avons des revenus, quoique non payés, et nous possédons des trésors. On n'est pas toujours le maître de ce qu'on a: on l'est de ce qu'on possède.
AVOIR, s'unit avec un grand nombre de noms employés sans article ou avec l'article. Avoir faim, soif, froid, chaud. Avoir raison, tort, envie, peur, etc. Avoir de la joie, de l'honeur, etc. Avoir la gloire, la honte de, etc., etc. suivant comme il est combiné avec ces divers noms, il a, ou il leur comunique divers régimes. Aussi, Avoir parait-il le plus souvent dans les Dictionaires, et sur-tout dans celui-ci.
Rem. 1°. Quoique plusieurs noms régis par avoir ne prènent point d'article, comme avoir coutume, compassion, pitié, dessein, honte, et aûtres que nous avons raportés, il ne faut pas croire que cela s'étende à tous les substantifs. Les Poètes en abusaient autrefois. On trouve plusieurs exemples de cet abus dans Corneille et Molière.
J'aurai pour vous respect jusques au monument.
"J'ai joie à vous voir; j'ai soupçon que; j'ai dépit de. "Son exemple auroît force. "Ils ont aversion pour, etc. Il faut, du respect, de la joie, du soupçon, du dépit, de la force, de l'aversion, etc. M. Moreau, qui aime à retrancher l'article après plusieurs verbes, le suprime sur-tout après le v. avoir. "La Commune, qui souvent avoit la force en main, s' acoutuma à croire qu'elle avoit autorité. "Ils n' eurent d'abord que surveillance. "Il y eut et variété dans les stipulations, et progrès dans les entreprises.
2°. Suivant que ces noms, que régit avoir, ont l'article indéfini ou défini, ce verbe demande de ou à devant l'infinitif. On dit: avoir du plaisir, de la satisfaction, de la peine à faire, etc. et avoir le plaisir, la satisfaction, la peine de faire, etc. La phrâse suivante pèche contre cette règle, ou elle est mal apliquée. "Celui qui vous aime, ne doit pas avoir de plus grande satisfaction qu'à se soumettre à votre volonté. Saci, Imitat. de J. C. Il falait, que de se soumettre; parce que, quoique le de devant satisfaction paraisse indéfini, il est réellement défini et déterminé par le superlatif plus grande; c'est comme si l'on disait: la plus grande satisfaction que puisse avoir celui qui vous aime, est de faire votre volonté. — Quand avoir est impersonel, il régit toujours à: "Il y a du plaisir à faire, etc.
* 3°. On disait autrefois avoir avec des adjectifs. "Je vous ai contraire, favorable, etc. c. à. d. vous m' êtes contraire, favorable. Voiture le dit souvent.
4°. AVOIR, régit souvent la prép. à devant l'infinitif, pour signifier la disposition, l'obligation ou la volonté où l'on est. J' ai à vous remercier; j'ai à parler à un tel, etc. Ce qu'il y a de particulier dans cette manière de parler, c'est que les noms précèdent les verbes, qui les régissent, et semblent régis par avoir: J'ai plusieurs lettres à faire, plusieurs visites à rendre. On pourrait dire aussi: j'ai à faire plusieurs lettres, à rendre plusieurs visites; mais cela ne serait pas si bien. = N'avoir que, avoir seulement.
Je n'ai qu'à dire un mot, & vous êtes perdu.
"S'il n'a qu'à jurer, il a gagné son procès. — Corneille employant ce tour de phrâse, construit singulièrement l'adjectif et le substantif.
Leur plus haute valeur n'a d'effets que sinistres.
Attila.
Cette construction est barbare, même en vers. Il falait dire, n'a que des effets sinistres, ou de sinistres effets; le que doit toujours précéder le régime. = Avoir pour, regarder comme: "Quoiqu'ils ne se fussent pas encôre déclarés, on ne laissoit pas d'avoir leur fidélité pour suspecte. Vertot. = En avoir: "À~ qui en avez-vous? à qui voulez-vous parler ou, plus souvent, contre qui êtes-vous en colere? "À~ qui en ont-elles donc? ....Il semble qu'elles s'égorgent. Mariv. Il régit quelquefois la prép. de devant les verbes. "À~ qui en avez vous, de parler si mal de votre esprit, qui est si beau et si bon? SEV. Pourquoi, à quel propos parlez-vous si mal? etc.
5°. Avoir une femme; être arrangé avec elle, est une expression nouvelle, qui a un mauvais sens. "Si l'on est persuadé que vous m'avez, il n'y a plus aucun remède: le public n'en revient pas. Marm. — Dans le Méchant, Cléon dit à Valère:
Et Cidalise! Val. Mais... Cl. C'est une affaire faite:
Sans doute vous l'avez........
Val. Mais, cela fût-il vrai, le dirois-je?
Cl. Ayez-la; c'est d'abord ce que vous lui devez;
Et vous l'estimerez après, si vous pouvez.
6°. Avoir à être, devoir être: "puisque j'ai à souffrir, sans pouvoir l'empêcher, ou l'éviter, soufrons avec patience. "Puisque j'ai à être tourmenté d'une façon ou de l'autre, j' aimerois mieux encôre l'être auprès de vous. Voit.
7°. AVOIR, s'emploie impersonellement avec l'adv. y; dans le sens du verbe être; il y a des persones qui; il est des persones qui, etc. — Dès le temps de Vaugelas, on a agité la question s'il faut dire: il y eut cent hommes tués, ou de tués. Les sentimens étaient partagés. Les uns disaient qu'il falait toujours mettre le de; les autres, qu'il était mieux de le suprimer: l'usage était aussi peu uniforme que les opinions. Th. Corneille done là-dessus une règle, c'est que, quand le substantif précède~ l'adjectif ou le participe, on ne doit pas se servir de la prép. de; et qu'aûtrement il faut le mettre, sur-tout quand le pronom en tient la place du substantif. "Il y eut cent hommes tués; il y en eut cent de blessés. Dans le sens négatif, le de fait fort bien; mais il faut que l'adjectif ou le participe précède le substantif, et soit aussi près de il n'y a, qu'il est possible. "Il n'y a d'intéressant dans cette Pièce que la 3e Scène du 2d Acte. Au contraire, le de fait assez mal, quand l'adjectif ou le participe suit le substantif. "Il n'y a que les âmes vertueûses de sensibles. Volt. — Dans le sens afirmatif, le de fait un mauvais éfet. "Il y eut dix Parlemens de convoqués sous Henri VIII, et vingt-trois séances de tenuës. Hist. d'Angl. Retranchez de. — La plupart des Auteurs n'ont pas de règle là-dessus. Le P. d'Avrigni, par exemple, tantôt met le de, tantôt il le suprime, lors même qu'il est nécessaire: "Il y en eut six mille tués ou pris. Mettez, de tués ou de pris, à cause du pronom en, qui tient la place du mot hommes ou soldats.
8°. Il y a, avec les noms de jour, mois, année, siècle, etc. signifie depuis. "Il y a six semaines qu'on me souhaite; il y a beaucoup de jours que j'atends, etc. Mais quand le que n'y est pas, cette expression ne vaut rien. "Je m'en vais à Brevanes.... M. de Coulanges m'y souhaite il y a six semaines. SÉV. "J' atends avec impatience, il y a beaucoup de jours, que vous me fassiez l'honneur de faire réponse à la lettre que je vous ai écrite. Voit. Il faut dire: il y a six semaines que; il y a plusieurs jours que, etc. — Remarquez encôre que, quand cette manière de parler est à la tête du membre de la phrâse, la conjonction que est encôre plus nécessaire. "Il y a six semaines, l'Allemagne étoit en paix. Linguet. Ajoutez que: l'Imprimeur l'a sans doute oublié. = Il y en a, régit l'article indéfini de, et non pas du, ou de la. "Borax.... Il y en a de noir, de jaune et de blanc; et non pas du noir, etc.
9°. Il y a, se joint à des noms au nominatif, et régit à et l'infinitif. "Il y a de la cruauté à lui refuser les secours qu'il demande. "Il y auroit à méconnoître nos avantages, ou une fausse modestie, ou une grande ingratitude (envers Dieu.) Pluche.
N'y eut-il que.... Quand il n'y aurait que, etc. "N'y eût-il que cette raison; c'en est assez pour vous convaincre.
AVOIR, est aussi verbe auxiliaire. Il sert, 1°. à se conjuguer lui-même: "J'ai eu, j'avois eu, etc. 2°. à conjuguer le verbe être, Il a été, il avoit été, etc. 3°. à conjuguer tous les verbes actifs, et presque tous les verbes neutres. "J'ai fait, j'avois trouvé; j'aurois dormi, etc.
AVOIR, s. m. Il est peu usité, et il ne l'est que dans le style familier. "Ces Comerçans mal-avisés, qui mettent tout leur avoir sur un seul vaisseau, Ann. Litt. "Voilà tout mon avoir: c'est tout son avoir. Acad. "Il vendit tous ses biens, ramassa tout son avoir, et vint à Paris avec toute sa fortune. Les Numeros.
Il n'avoit pas des outils à revendre.
Sur celui-ci rouloit tout son avoir. La Font.
avoir
avoir
avoir
(avwaʀ)verbe transitif
avoir
verbe auxiliaire
avoir
verbe impersonnel
avoir
haben, besitzen, innehaben, Auslandsguthaben, Bankguthaben, Guthaben, hereinlegen, Steuergutschrift, Vermögen, a, hegen, Ich habe fertig, liefernhave, have got, holding, wear, have to do with, cheat, credit balance, credit memo, credit side, deceive, fuck, get, had, trick, be, obtain, credithebben, aanhebben, bezitten, mankeren, dragen, eropnahouden, ophebben, voorhebben, [hulpww.] hebben, [hulpww.] moeten, activa, beetnemen, bezit, creditpost, dragen [kleren], halen [examen, krijgen, lijken (op), meten, schelen, te grazen nemen, trein], vermogen, zijn, zijn [leeftijd], beethebben, genieten, goed, koesterenהיה (פ')haverhavi, tenerhaber, tener, capital, engañar, fondo, embaírछल करनाavere, saldo creditore, accredito, averi, nota di credito, ricevuta di credito居る, 持っているpedicaremieć, posiadaćalacak, haver, mal, varlık, Forma verbal, teraveaиметь, обманывать, получатьkandırmak, sahip olmak有έχωhaيَمْلِكmíterolla jollakullaimatihaได้có有 (avwaʀ)nom masculin
avoir
[avwaʀ]Elle a 2 enfants → She has 2 children., she has got 2 children
Elle a une belle maison → She has a lovely house., She has got a lovely house.
Il a les yeux bleus → He has blue eyes., He has got blue eyes.
Tu as de beaux cheveux → You have beautiful hair., You have got beautiful hair.
Il a beaucoup d'amis → He has a lot of friends., He has got a lot of friends.
Où est-ce qu'on peut avoir un permis? → Where can you get a licence?
J'avais un pressentiment → I had a feeling.
Il a des démangeaisons → He is itching.
J'ai une petite douleur ici → I've got a slight pain here.
J'ai un drôle de pressentiment → I have a funny feeling.
qu'est-ce que tu as?, qu'as-tu? → what's wrong?, what's the matter?
voir aussi faim, peur, mal
J'avais 10 ans quand je l'ai rencontré → I was 10 when I met him.
on vous a eu! → you've been done!, you've been had!
on t'a bien eu! → you've been had!
Vous n'avez qu'à lui demander → You only have to ask him.
Tu n'as pas à me poser des questions → It's not for you to ask me questions.
en avoir contre qn → to have a grudge against sb
en avoir assez → to be fed up
en avoir pour ...
J'en ai pour une demi-heure → It'll take me half an hour.
On en a eu pour 100 euros → It cost us 100 euros.
n'avoir que faire de qch → to have no use for sth
avoir mangé → to have eaten
avoir dormi → to have slept
J'ai déjà mangé → I've already eaten.
Il a mangé des frites → He had some chips.
Est-ce que tu as vu ce film? → Have you seen this film?
Hier je n'ai pas mangé → I didn't eat yesterday.
Je lui ai parlé hier → I spoke to him yesterday.
Il a neigé pendant la nuit → It snowed during the night.
Il y a quelqu'un à la porte → There's somebody at the door.
Il y a un bon film à la télé → There's a good film on TV.
Il y a des chocolats sur la table → There are some chocolates on the table.
Il y a beaucoup de monde → There are lots of people.
il doit y avoir
Il doit y avoir une explication → There must be an explanation.
qu'est-ce qu'il y a?, qu'y a-t-il? → what's the matter?, what is it?
Il n'y a qu'à ... → We will just have to ...
Il n'y a qu'à partir plus tôt → We'll just have to leave earlier.
Il ne peut y en avoir qu'un → There can only be one.
il y a 10 ans que je le connais → I've known him for 10 years
il y a longtemps que je le connais → I've known him for a long time
Je l'ai rencontré il y a 2 ans → I met him 2 years ago.
Il y a 10 ans qu'il est arrivé → It's 10 years since he arrived.
avoir fiscal nm → tax credit