Le marché des crédits immobiliers en France - Faits et chiffres
Prix de l’immobilier et crédits immobiliers
Depuis la crise financière mondiale de 2008, les taux d’intérêt étaient globalement restés exceptionnellement bas, avec la volonté de la BCE de relancer le marché de l’immobilier après la crise. Cela avait permis aux personnes possédant un revenu stable et un peu d’épargne d’obtenir un prêt et d’acheter un logement, et avait donc entraîné une forte demande à l’achat de biens, accompagnée d’une hausse des prix de l’immobilier dans une majorité de pays européens, dont la France, depuis les années 2010. Cependant, alors que les prix de l’immobilier atteignaient leur pic en 2020-2021, ceux-ci connaissent une baisse inédite depuis l’année 2021. En France, l'indice des prix en termes réels de l'immobilier résidentiel a notamment perdu plus de 8 points entre le premier trimestre 2022 et le second trimestre 2023, en Suède, cet indice a quant à lui perdu près de 40 points sur la même période. En effet, l’inflation et l’instabilité économique liée à la guerre en Ukraine principalement ont entraîné une hausse des taux d’intérêts en Europe, ce qui a eu raison du marché de l’immobilier. Cette hausse des taux a eu un impact direct sur le comportement des consommateurs : les prêts immobiliers sont en chute libre depuis 2019 dans une majorité de pays européens. En France notamment, la part des ménages ayant l’intention de souscrire à un crédit immobilier a fortement chuté, passant de 4,9% en 2019 à 2,8% en 2023. Non seulement la hausse des taux d’intérêts pour les crédits immobiliers a freiné l’envie des Français de souscrire à un crédit immobilier, mais d’autres facteurs entrent également en jeu, comme la hausse du coût de la vie avec l’inflation et la hausse des prix de l’immobilier ces dernières années, qui rend plus difficile l’accès à la propriété pour une majorité de Français.Un difficile accès aux crédits immobiliers pour les Français
En France, près d’un tiers des ménages remboursait un crédit immobilier en 2023, un chiffre en légère baisse depuis 2019. Le nombre de Français ayant contracté un prêt immobilier au cours des dernières années a baissé, passant de 1,45 million de personnes en 2006 à seulement 984.000 en 2023. Au total, la valeur des encours des crédits immobiliers restait néanmoins supérieure à 1.505 milliards d'euros au 31 octobre 2023. Ce nombre comprend les crédits aux particuliers ainsi que les crédits aux entrepreneurs. En ce qui concerne les crédits à l'habitat des ménages en France, la valeur des encours des prêts immobiliers des particuliers au 31 octobre 2023 était de 1.227 milliards d'euros, la région d'Île-de-France étant celle qui avait les encours les plus élevés avec 305,3 milliards d'euros.En France, la variation des crédits immobiliers accordés aux particuliers a atteint des montants historiquement bas en décembre 2023, avec -1,1 milliard d’euros, d’après les estimations de la Banque de France. Cela signifie qu’en décembre 2023, 1,1 milliard d’euros de moins ont été accordés sous forme de crédits aux particuliers que le mois précédent. De même, le taux de variation des crédits à l'habitat des particuliers n’a pas cessé de chuter depuis mars 2022. Ainsi, en janvier 2024, le taux de croissance des crédits à l’habitat accordés aux particuliers avait augmenté de seulement 0,6% par rapport au mois précédent.
La hausse des taux d’intérêts est l’une des raisons principales de la forte diminution du recours à des crédits immobiliers. En effet, entre avril 2022 et janvier 2024, les taux d'intérêt des crédits à l'habitat des particuliers ont augmenté considérablement : les taux d’intérêts ayant une durée inférieure à un an ont atteint un taux de 3,95% en janvier 2024, contre un taux de 1,21% en avril 2022. Pour les hypothèques des particuliers français, les taux d’intérêts ont atteint 3,6% en janvier 2024.
Dans l’hexagone, les taux des crédits immobiliers étaient en hausse constante depuis janvier 2022, ce qui a entraîné une rétractation des crédits à l’habitat, mais depuis début 2024 on observe une légère baisse progressive de ces taux d’intérêts, ce qui pourrait être un signe prometteur pour l’évolution du marché des crédits immobiliers en 2024, et pourrait donc provoquer de nouveau une hausse en termes d’achats immobiliers par les Français. La baisse des taux d’intérêt a été décidée par la Banque centrale européenne afin de relancer la consommation face à un ralentissement de l’activité économique. Précédemment, la BCE avait augmenté les taux pour limiter la forte inflation qui a touché l’Europe en raison de la masse monétaire importante en circulation après la pandémie de Covid ainsi qu’à cause des diverses conséquences de la guerre en Ukraine, comme la hausse des prix de l’énergie, depuis février 2022. La récente baisse des taux d’intérêt décidée par la BCE montre la volonté des banques de vouloir dynamiser ce marché, alors que les prix de l’immobilier ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux Français.