L'industrie du vin en France - Faits et chiffres
Un secteur viticole résistant au ralentissement mondial
Après un recul significatif de la production de vin et de champagne en 2021, la France est devenue en 2023 le premier producteur mondial de vin en volume, dépassant ainsi ses rivales historiques que sont l’Espagne et l’Italie. Cette montée en force se retrouve dans la répartition des revenus de la production agricole française, où la viticulture comptait pour 16 % de la valeur ajoutée en 2023, contre 14,4 % l’année précédente. Si la France se distingue sur le marché international du vin, ce n’est pas tant grâce à la force de ses exportations en volume, mais plutôt à ses exportations en valeur, qui sont supérieures à ses pays rivaux de plusieurs milliards d’euros. Cependant, l’Hexagone se hisse au sommet d’un marché international en déclin : malgré des pics à presque 300 millions d’hectolitres en 2004, 2013 et 2018, la production mondiale a baissé de plus de 10 % en une vingtaine d’années.Le secteur du vin s’adapte aux évolutions de la consommation
Les raisons du recul de la production sont multiples et n’épargnent aucune couleur de vin, bien que le rouge soit le vin le plus en difficulté. Les aléas liés au réchauffement climatique, comme les épisodes prolongés de gel tardif, ainsi que les maladies comme le mildiou détruisent largement les récoltes. Les vignerons subissent également la diminution du poids du vin dans le marché chinois, alors que des vignobles historiques tels que le Bordelais, premier vignoble français, en sont fortement dépendants. Menacés par la faillite, le développement de nouvelles cultures agricoles et la reconversion du vin rouge dans des vins plus en vogue comme le Crémant deviennent donc des enjeux majeurs pour les viticulteurs, en particulier pour ceux du Bordelais dont les terres sont presque uniquement viticoles.La montée du Crémant dans les habitudes des Français illustre les changements de consommation dans le pays. Les Français boivent moins de vin, notamment car les nouvelles générations en sont moins friandes, mais sont toujours attentifs à la qualité et ont de nouvelles attentes. Pour y répondre, l’industrie du vin a d’abord adopté la production bio dans sa chaîne de valeur. En 2021, le vin bio français était produit sur quelques 160.000 hectares de surfaces viticoles certifiées agriculture biologique. Si les Français se tournent vers le bio, ils restent néanmoins attachés aux vins français. En 2022, les vins étrangers ne comptaient ainsi que pour 15,6 % des ventes dans la grande distribution. Le secteur doit également faire face aux nouveaux modes de consommation du vin à travers la popularité de nouveaux formats, comme le cubit, même si la bouteille de 75 centilitres reste la reine des ventes. Côté e-commerce, le secteur du vin met plus de temps que d’autres marchés à s’adapter, avec seulement 1,7 % de ventes de vin effectuées en ligne dénombrées en 2023.