Réunis lundi en session extraordinaire, le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) et la Douma (chambre basse) ont approuvé la demande de reconnaissance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, adressée au chef de l'Etat russe.
C'était aussi, selon M. Badovski, une façon de vérifier la réaction de la communauté internationale.
"Je ne pense pas qu'il s'agisse à présent de reconnaissance, en tant que telle. La Russie veut plutôt stimuler une discussion internationale sur cette question", a supposé l'expert.
Et d'ajouter qu'une discussion internationale sur cette question est de loin préférable pour la Russie à la reconnaissance unilatérale par Moscou de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. A cette occasion, M. Badovski a évoqué le futur sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) du 28 août prochain à Douchanbe où la Russie pourrait entamer au niveau présidentiel le processus de discussion internationale sur la question de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.
Le 8 août dernier, la Géorgie a agressé la république autoproclamée d'Ossétie du Sud. L'armée géorgienne a pilonné la capitale sud-ossète, Tskhinvali, la rayant pratiquement de la carte et tuant de très nombreux civils. Pour y mettre un terme, la Russie a lancé une opération visant à contraindre Tbilissi à la paix. A cet effet, elle a introduit dans la région 10.000 militaires et des centaines d'unités de matériel de guerre pour appuyer les 600 soldats de la paix qui s'y trouvaient déjà. Le 12 août, le président russe Dmitri Medvedev a annoncé la fin de l'opération et le 22 août, Moscou a déclaré avoir terminé le retrait de ses troupes vers les positions établies en 1999 par la Commission mixte de contrôle pour le règlement du conflit osséto-géorgien.
Selon le Renseignement militaire russe, après avoir agressé l'Ossétie du Sud, les autorités géorgiennes envisageaient d'envahir l'Abkhazie.