Coran Savary/042
H. M. A. S. K. Le Dieu puissant et sage t’inspire. Il inspira les prophètes venus avant toi.
Le ciel et la terre composent son domaine. Il est le Très-Haut, le Très-Grand.
Peu s’en faut que les cieux ne s’affaissent sous sa majesté suprême. Les anges chantent ses louanges. Ils croient en lui. Ils implorent sa clémence pour ceux qui sont exilés sur la terre. N’est-il pas le miséricordieux ?
Tu n’es point l’avocat de ceux qui prennent pour protecteurs des dieux étrangers. Il voit leurs œuvres.
Nous t’avons révélé le Coran en arabe, afin que tu le prêches à la Mecque et dans les villes voisines. Annonce le jour du jugement. On ne saurait douter de sa venue. Une partie du genre humain entrera dans le paradis, et l’autre descendra dans l’enfer.
Si Dieu eût voulu, la même religion embrasserait la terre ; mais il fait part de sa miséricorde à qui lui plaît. Les méchans seront sans protecteur et sans espoir.
Rechercheront-ils une protection étrangère ? A dieu seul appartient le droit de protéger. Il fait revivre les morts. Sa puissance n’a point de bornes.
Il prononcera, et tous vos différens seront terminés. Il est mon Seigneur. J’ai mis en lui ma confiance. Je retournerai à lui.
Architecte du ciel et de la terre, il a formé des épouses de votre sang. Il a créé tous les animaux mâles et femelles. Il vous fait multiplier par le mariage. Rien ne lui ressemble. Il entend et observe tout.
Les clefs du ciel et de la terre sont dans ses mains. Il dispense ou retire ses trésors à son gré. Sa science embrasse l’univers.
Il vous a fait une loi de son culte sacré, de ce culte qu’il prescrivit à Noé, qu’il t’a révélé, qu’il recommanda à Abraham, Moïse, Jésus. Embrassez l’islamisme. Qu’aucun schisme ne vous divise. Il punira rigoureusement l’idolâtrie.
Ta voix appelle les hommes à l’islamisme. Dieu choisit ceux qu’il veut. Il éclairera ceux qui se convertiront à lui.
La prédication de l’unité de Dieu a fait naître des débats envenimés par l’envie. Si l’arrêt qui diffère le châtiment des incrédules n’eût été prononcé, le ciel aurait terminé leurs querelles. Les juifs et les chrétiens doutent de la vérité.
Invite-les à embrasser l’islamisme. Observe la justice qui t’a été commandée. Ne condescends point à leurs désirs, et dis : Je crois aux livres sacrés. Le ciel m’a ordonné de vous juger équitablement. Nous adorons le même Dieu. Nous avons nos œuvres et vous les vôtres. Que la paix règne parmi nous ; L’Éternel prononcera sur notre sort. Il est le terme de toutes choses.
Si vous disputez sur la religion qu’on a commandé au prophète de prêcher, vos œuvres seront vaines devant Dieu, et vous serez frappés de sa colère et de ses châtimens.
L’éternelle sagesse t’a envoyé le Coran. Qui t’apprendra si l’heure est proche ?
L’incrédule voudrait la hâter. Le croyant qui sait qu’elle est véritable l’appréhende. Ceux qui en combattent la certitude, ne sont-ils pas dans une erreur profonde ?
Dieu est propice à ses serviteurs. Il dispense ses dons à son gré. Il est fort et puissant.
Celui qui soupire après les biens célestes jouira d’un bonheur infini. Celui qui demande les biens terrestres les recevra ; mais il n’aura point de part à la vie future.
Les divinités qu’ils adorent leur commandent-elles des actions rejetées de Dieu ? S’il n’avait prononcé sur le jour de la séparation, leur sort serait à l’instant décidé. Les supplices seront le partage des scélérats.
Vous verrez les méchans épouvantés de leurs crimes, et écrasés de leurs poids ; mais les croyans qui auront exercé la bienfaisance habiteront les bosquets du jardin de délices. Tous leurs vœux seront accomplis. Ils jouiront de la félicité suprême.
Tel est le bonheur que Dieu promet à ceux qui joindront à la foi le mérite des bonnes œuvres ; dis : Je ne vous demande pour prix de mon zèle que la piété envers vos proches. L’humanité aura sa récompense. Dieu est indulgent et reconnaissant.
Diront-ils : Mahomet prête à Dieu de faux oracles ? Il imprimera sur ton cœur le sceau de la patience. Il détruira le mensonge, et confirmera la vérité de sa parole. Il sonde le fond des cœurs.
Dieu reçoit la pénitence de ses serviteurs. Il pardonne leurs offenses, et connaît leurs œuvres.
Il exauce les croyans qui font le bien. Il les comble de ses grâces, et destine aux idolâtres un supplice rigoureux.
L’excès de la prospérité leur eût fait oublier la modération. Dieu dispense ses dons avec mesure, et à qui il lui plaît. Il fait ce qui convient à ses serviteurs.
Alors que les peuples désespèrent de la pluie, il se souvient de sa miséricorde, et la verse sur les campagnes. Il est le protecteur comblé de louanges.
La création du ciel, de la terre, et de tous les animaux répandus sur sa surface, atteste sa puissance. Il peut à son gré les rassembler où il voudra.
Les maux qui vous assiégent sont le fruit de vos crimes. Combien ne vous en pardonne-t-il pas !
Vous ne pouvez vous soustraire à ses coups. Vous n’avez point de patron ni de défenseur contre lui.
Sa grandeur éclate dans les vaisseaux qui s’élèvent sur les flots comme des montagnes. Il suspend le souffle des vents, et les montagnes flottantes deviennent immobile sur le dos de la plaine liquide. Ces marques de sa puissance sont sensibles pour celui qui souffre et qui est reconnaissant.
Si les crimes des mariniers ont mérité sa colère, il les submerge ; mais souvent sa clémence l’emporte sur sa justice.
Ceux qui combattent sa doctrine verront qu’il n’y aura point de refuge pour eux.
Les biens terrestres sont passagers. Les trésors du ciel sont plus précieux, plus durables. Dieu les destine aux croyans qui ont mis en lui leur confiance ;
A ceux qui évitent l’iniquité et le crime, et qui font taire leur colère pour pardonner ;
A ceux qui, soumis à Dieu, font la prière, règlent leurs actions par la prudence, et versent dans le sein de l’indigent une portion de leurs richesses ;
A ceux qui repoussent l’injustice qui les attaque.
La vengeance doit être proportionnée à l’injure ; mais l’homme généreux qui pardonne a sa récompense assurée auprès de Dieu qui hait la violence.
La loi ne condamne point celui qui se venge d’une offense ;
Mais elle ordonne des peines graves contre celui qui, étouffant dans son cœur le cri de la nature, devient injuste et oppresseur. Il sera la victime des tourmens.
L’homme miséricordieux qui pardonne suit les lois établies par l’Éternel.
Celui que Dieu égare marche sans guide. Vous verrez les méchans !
Épouvantés à l’aspect des tourmens, ils s’écrieront : Une barrière insurmontable s’oppose-t-elle à notre retour sur la terre ?
Couverts d’ignominie, ils reculeront d’effroi et regarderont les flammes d’un œil consterné. Les justes diront : Les réprouvés sont ceux qui ont perdu leurs âmes et leurs familles au jour de la résurrection. Les supplices ne sont-ils pas faits pour les scélérats ?
Ils n’auront point de défenseur contre Dieu. Celui qu’il plonge dans l’erreur ne peut plus en sortir.
Obéissez à Dieu avant le jour inévitable où le refus de paraître devant lui sera inutile. Le méchant ne trouvera point d’asile. Il ne pourra nier ses forfaits.
S’ils persistent dans l’incrédulité, tu cesses d’être leur guide. La prédication seule est ton ministère. Comblé des faveurs du ciel, l’homme s’abandonne à l’ivresse de la joie ; puni de ses crimes, il devient ingrat.
L’empire du ciel et de la terre appartient à Dieu. Les êtres sortent à son gré du néant. Il donne à qui il veut des filles ou des fils.
Il commande, et la mère met au jour deux jumeaux de différens sexes. Il rend stériles celles qu’il veut. Il possède la sagesse et la puissance.
Il ne parle à l’homme que par inspiration ou derrière un voile,
Ou bien il envoie un de ses ministres pour lui faire connaître ses volontés. Il est sage et sublime.
C’est ainsi que nous t’avons envoyé notre esprit[1]. Avant cette époque heureuse, tu ne connaissais point le Coran. Nous y avons fait briller la vraie lumière. Nos élus marcheront à sa clarté. Par elle tu conduiras les hommes dans le chemin de la justice ;
Dans le chemin de Dieu souverain des cieux et de la terre. N’est-il pas le terme de toutes choses ?
- ↑ Cet esprit est Gabriel.