iBet uBet web content aggregator. Adding the entire web to your favor.
iBet uBet web content aggregator. Adding the entire web to your favor.



Link to original content: http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Sus_scrofa
Sanglier — Wikipédia

Sanglier

espèce de mammifères omnivores, forestiers de la famille des Suidés
(Redirigé depuis Sus scrofa)

Sus scrofa · Sanglier d'Europe, Sanglier d'Eurasie

Sus scrofa
Description de cette image, également commentée ci-après
Sanglier (zoo d'Eberswalde).
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Artiodactyla
Famille Suidae
Sous-famille Suinae
Genre Sus

Espèce

Sus scrofa
Linnaeus, 1758

Répartition géographique

Description de l'image Sus_scrofa_range_map.jpg.

Aire de répartition naturelle (en vert) et d'introduction à partir du XVIe siècle jusqu'à de nos jours (en bleu) du sanglier Sus scrofa.

Statut de conservation UICN

( LC)
LC : Préoccupation mineure

Le Sanglier d'Europe, Sanglier d'Eurasie ou plus simplement Sanglier (Sus scrofa) est une espèce de mammifères omnivores et forestiers de la famille des Suidés. Cette espèce abondamment chassée est aussi considérée comme une espèce ingénieure[1], capable de développer des stratégies d'adaptation à la pression de chasse.

Le porc (ou cochon), issu de la domestication du sanglier, est une sous-espèce du Sanglier, connu sous l'appellation scientifique Sus scrofa domesticus.

Dénominations

modifier

La femelle du sanglier s'appelle la laie[10],[11],[12] et un jeune sanglier âgé de moins de six mois, à la livrée rayée, est un marcassin[13],[14],[15]. Dans le lexique de la chasse, notamment celui de la vénerie, un jeune sanglier âgé de six mois à un an, qui a perdu sa livrée de marcassin, est appelé une bête rousse[16],[17] ; un mâle adulte, une bête noire, ou bête de compagnie à un an[16],[17] ; un ragot à deux ans[18],[19] ; un tiers-an ou tiers-ans, à trois ans[20] ; un quartanier ou quartannier, de 4 à 5 ans[21],[22] ; un vieux sanglier à six ans ; et un grand vieux sanglier à sept ans et plus. Un solitaire est un sanglier qui vit seul[23].

Étymologie

modifier

Le substantif masculin sanglier est attesté vers sous les formes sengler et senglier[8]. Il est issu du latin vulgaire singularis (porcus)[8] qui signifie littéralement « porc solitaire »[8] et a d'abord désigné « le mâle qui vit seul[8] ».

Description

modifier

Anatomie

modifier
 
Squelette du sanglier sauvage.
 
Crâne du sanglier.

L'avant-train est puissant, le cou massif. La tête (hure) a une forme globalement conique. Les flancs sont comprimés. Le pelage est constitué de longs jarres très rêches (les soies) ainsi que d'un épais duvet.

Les adultes sont de couleur gris-brun uniforme, foncé en général ; les plus jeunes ont un pelage formé de bandes rousses et crème horizontales. Plus tard, ce pelage prend une couleur rousse (couleur acquise autour de leur cinquième mois). Puis aux alentours de 10 mois, leur pelage s'assombrit pour donner la couleur sombre des animaux subadultes et adultes.

Les oreilles (les écoutes) triangulaires sont toujours dressées. Les canines sont particulièrement développées. Celles de la mâchoire supérieure, les grès, se recourbent vers le haut durant la croissance. La taille des mâles est plus importante que celle des femelles. En outre, les sujets présents dans le sud de l'Eurasie sont plus petits que ceux du nord et de l'est, en accord avec la règle de Bergmann. Leurs dimensions augmentent aussi de l'ouest vers l'est de l'Europe. En Sardaigne, on trouve de très petits sujets.

Le sanglier européen peut peser de 150 à 160 kg pour le mâle et 100 kg pour la femelle environ. Le poids d'un sanglier de plaine où les cultures de maïs abondent est significativement plus important que celui de son congénère établi en montagne. La longueur de sa tête et son corps varie de 1,10 à 1,80 m et sa hauteur au garrot de 0,60 à 1,15 m.

 
Comparaison entre le crâne d'un sanglier (gauche) et celui du porc domestique (droite).

Sa queue moyennement longue (20 à 30 cm)[24] se termine par un long pinceau de soies. Généralement, elle est pendante quand l'animal est calme et bien dressée s'il est inquiet ou en colère.

Le sanglier possède un corps trapu et une tête volumineuse. Sa tête est prolongée d'un groin très allongé, appelé boutoir, et de deux grandes oreilles mobiles. Ses canines sont très développées : les supérieures s'appellent les grès et les inférieures les défenses. Ces défenses poussent tout au long de la vie du sanglier. En ouvrant et fermant sa gueule, le sanglier aiguise ses défenses sur les grès ; elles sont ainsi acérées en permanence.

Le squelette est massif et solide. Le crâne a une forme trapézoïdale (vu de profil). On en retrouve des éléments (dents, défenses, sabot percé, os) qui semblent avoir servi de bijoux ou éléments pendentifs[25] de décor durant la Préhistoire. On retrouve aussi des défenses associées à des tombes ou puits funéraires préhistoriques[26].

Génétique

modifier

Le cochon domestique (Sus domesticus), possède 38 chromosomes. Le sanglier européen n'en détient que 36, à la suite d'une fusion ancestrale. Leur descendance commune, appelée cochonglier ou sanglochon, est fertile. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite, ils peuvent en avoir 36, 37 ou 38. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air ou bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle. Le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique.

Le sanglier a été introduit par l'homme hors de son aire naturelle de répartition, dont en Amérique du Nord où il a parfois été croisé avec diverses souches de cochons. Ceci complexifie encore sa génétique, mais aussi sa dénomination commerciale légale. En Amérique du Nord, où il n'existe normalement pas dans la nature, certaines étiquettes commerciales qualifient sa viande de « sanglier sauvage », alors qu'il est élevé et introduit[réf. nécessaire].

Écologie et comportement

modifier

Éthologie

modifier
 
Probablement pour se protéger des parasites et parfois se rafraîchir, le sanglier apprécie de se rouler ou de se baigner dans la boue, dans une « souille ».
 
Souille de sanglier.

Le sanglier est essentiellement nocturne (une évolution peut-être due à la présence de l'homme). Il est plutôt sédentaire et apparemment attaché à son territoire quand il est entouré d'obstacles[27], mais dans un milieu qui lui convient, il peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres dans la nuit et son aire vitale peut atteindre de 100 hectares à plus de 1 000 ha[28],[29]. Il sélectionne ses habitats selon la saison, l'heure du jour ou de la nuit et ses besoins alimentaires[30].

Régulièrement, le sanglier se vautre dans la boue (wallowing), dans des lieux appelés « souilles », et se frotte avec insistance contre les troncs d'arbres avoisinants pour se débarrasser d'un certain nombre de parasites, réguler sa température corporelle et marquer son territoire. Il dort dans de petites dépressions du sol, sèches, bien dissimulées, nommées « bauges ».

Les sangliers sont grégaires[31]. Ils forment des troupes (ou bandes) appelées hardes[32] ou compagnies[33] et dont la taille varie selon le lieu et la saison[31]. Une harde (ou compagnie) compte d'ordinaire de six à vingt individus[31], quoique des troupes (ou bandes) de plus de cent individus aient déjà été observées[31]. L'unité de base est un noyau composé d'une ou plusieurs laies (souvent 2 ou 3) et leurs dernières portées de marcassins, on dit que ces femelles sont suitées[31]. La dynamique du groupe inclut l'isolement de la laie (pré)parturiente puis sa rentrée avec sa portée, l'entrée de laies nullipares ainsi que l'arrivée de mâles adultes avec le départ simultané d'individus subadultes[31]. Les ragots (sangliers de deux à quatre ans) ferment la marche lors des déplacements, mais sont remplacés par des mâles plus âgés en période de rut. Les cortèges sont souvent bruyants, non seulement par le bruit lourd des pas, mais aussi par les grognements, cris, soufflements et reniflements. Cependant, les sangliers savent se montrer discrets et silencieux s'ils se sentent menacés.

Alimentation

modifier

Le sanglier, omnivore et volontiers fouisseur, consomme de très nombreuses parties d'un grand nombre de végétaux (tubercules, rhizomes fruits dont les glands et les noix, céréalesetc.), des champignons (dont champignons à fructification souterraine tels que truffe ou truffe du cerf) et de nombreux animaux (vers (vers de terre notamment)[34], mollusques, insectes et leurs larves, petits mammifères, lissamphibiens, oiseaux et autres sauropsides) morts ou vivants. S'il est affamé, il est réputé pour pouvoir occasionnellement s'attaquer à un animal plus grand mourant, voire à une brebis en bonne santé, en particulier lors de la mise-bas. Il se montre volontiers nécrophage.

Déplacements

modifier
 
Trace de pattes dans la boue.
 
Patte vue de dessous.

À l'approche de l'homme, le sanglier prend généralement la fuite avant qu'on ne l'ait détecté et peut se montrer étonnamment agile et rapide. Une laie pressentant un danger pour ses marcassins peut se montrer dangereuse et charger, ou attaquer un chien, de même qu'un adulte blessé. Irrité, un sanglier claque violemment des dents ; on dit alors qu'il « casse la noisette ».

Les déplacements importants d'individus ou de groupes sont habituellement induits par le manque de nourriture ou d'eau, mais d'autres facteurs (croissants) existent : 1) le dérangement (surfréquentation des forêts par les promeneurs, chasseurs et cueilleurs de champignons, poursuite par les chiens non tenus en laisse, traque et battues de chasse, chantiers forestiers) ; 2) leur exclusion par l'engrillagement de parcelles qui leur étaient favorables, les constructions de lotissements en forêt ou en lisière de forêt, sur des prairies ou terres cultivées où ils se nourrissaient. Ils fuient aussi parfois les incendies de forêt.

Les sangliers peuvent ainsi, seuls ou en groupe, parcourir des distances très importantes, traverser des fleuves et des routes, ce qui occasionne de nombreuses collisions avec des véhicules. Néanmoins, les individus semblent généralement ensuite chercher à revenir sur leur territoire.

À certaines périodes de l'année, il est d'autant plus important de respecter la tranquillité du sanglier, afin de ne pas l'encourager à investir les cultures agricoles :

  • 15 avril, période des semis de maïs ;
  • mi-juin, période où les blés sont dits en lait (stade de maturation pendant lequel le sanglier raffole des épis) ;
  • fin août à début octobre, car les champs de maïs sont d'immenses étendues où le sanglier va pouvoir trouver à la fois quiétude et nourriture en abondance.

À défaut, les agriculteurs subissent d'importants dégâts dans leurs récoltes.

Reproduction

modifier
 
Un marcassin de face.
 
Laie et deux marcassins.
Marcassins et leur mère.

L'activité reproductrice du sanglier a tendance à être saisonnière[31] et est corrélée à la disponibilité relative des principales denrées alimentaires ou est reliée à des facteurs climatiques[31] .

Le rut s'étale d'octobre à janvier avec une activité importante dans les mois de novembre et décembre. Lors d'affrontements violents entre mâles, des blessures parfois importantes peuvent être occasionnées. La gestation dure 3 mois, 3 semaines et 3 jours (soit 114 à 116 jours), la laie met bas dans le chaudron (une excavation plus ou moins aménagée dans la végétation basse) de 2 à 10 marcassins aux yeux ouverts. Le nombre de petits est corrélé au poids initial de la femelle (40 kg : deux petits, 60 kg : quatre petits), mais dans le sud de la France, les populations de sangliers ont été recréées ou renforcées par des hybrides de cochon domestique dans le but d'augmenter la prolificité. L'allaitement dure 3 à 4 mois, mais les jeunes sont aptes à suivre la mère dans ses déplacements dès la fin de leur première semaine. Bien que capables de subvenir à leurs propres besoins vers l'âge de six mois, ils demeureront dans le groupe familial encore une ou deux années.

Écologie

modifier
 
Comme les vautours, en consommant les cadavres, les sangliers (ici un sanglier d'Inde) jouent un rôle important d'assainisseurs. Mais à cette occasion, ils peuvent aussi se contaminer et bioaccumuler des produits toxiques, métaux lourds, radionucléides ou pesticides[35], par exemple.

Le sanglier remplit des fonctions complexes et importantes au sein des écosystèmes qu'il fréquente :

  • en retournant les sols forestiers (bioturbation), il les aère et parfois les décolmate, avec des effets plutôt positifs ou plutôt négatifs selon les cas. Selon un suivi expérimental de 2 ans, il ne semble pas affecter la texture, le pH ni le taux d'azote ou de matière organique du sol qu'il retourne, mais il a un effet sur le taux de potassium[36] et de magnésium[36], sur l'activité microbienne et l'abondance d'arthropodes saprophages et de prédateurs qui diminuent dans les sols qu'il a retournés[36]. Son exclusion n'améliore pas le sol qui voit alors son activité microbienne diminuer, de même que sa teneur en carbone organique et en azote total, peut être grâce à ses apports en urine et excréments[36] ;
  • en recherchant tubercules et champignons, il en diffuse aussi les spores, dont ceux des truffes et en particulier la truffe Elaphomyces granulatus (tout comme l'écureuil et quelques micromammifères fouisseurs consommant également ce champignon dont la fructification est totalement souterraine). Or ce champignon joue un rôle important dans la structure des sols et en matière de mycorhization ;
 
Excréments.
  • quand le sanglier creuse sa souille et s'y roule, et quand il se frotte sur les gros troncs, il se débarrasse de ses parasites, mais il contribue aussi à disperser des spores et diaspores parfois enfouies il y a des décennies voire des siècles, et qui pour certaines ont conservé leurs propriétés germinatives dans la « banque de graines du sol ». Il facilite notamment la dispersion « épizoochorique » de diaspores de plantes vasculaires. En effet, le nombre moyen de graines viables ainsi que le nombre d'espèces de plantes sont plus élevés dans les échantillons de sol étudiés près des arbres où il se frotte que près des autres arbres[37], et certaines espèces ne sont pratiquement trouvées qu'au pied des arbres où il se frotte. Les diaspores crochues et hérissées, adaptées à l'épizoochorie, sont plus fréquentes, mais de nombreuses espèces à diaspores non spécialisées sont aussi exclusivement trouvées près des arbres de frottement[37]. Ces diaspores sont celles d'espèces forestières, mais aussi non forestières de milieux ouverts[37]. Les scientifiques ont aussi observé une accumulation de graines d'espèces bioindicatrices de milieux humides plus importante près des arbres de frottement, laissant supposer que les sangliers jouent un rôle important de dispersion directe d'espèces végétales des zones humides[37]. Ces résultats confirment des études antérieures sur les charges en diaspores du pelage et des sabots de sangliers abattus. Ils démontrent l'efficacité de la dispersion[37]. Les sangliers jouent donc un rôle dans la résilience écologique de la forêt après les chablis et incendies ou d'autres perturbations[37]. Un sanglier peut, lors de ses déplacements, en quelques heures, transporter et littéralement « semer » des graines jusqu'à des dizaines de kilomètres à la ronde (un sanglier peut parcourir 20 à 30 km en une seule nuit). Ces graines et spores entourées de boue et réchauffées au contact de son corps ont plus de chances de germer. Il en est de même pour les graines non digérées, rejetées avec ses excréments (endozoochorie). Ceci pourrait expliquer certains « patterns » locaux de végétation que la phytosociologie n'explique qu'incomplètement ;
  • cependant, là où il est anormalement abondant, en raison de la disparition de ses prédateurs sauvages (lynx) et/ou à cause du nourrissage (alimentation artificielle) ou de plans de chasse qui l'ont trop favorisé, il semble — avec le chevreuil et parfois le cerf — jouer un rôle plutôt négatif (surpiétinement, surprédation et augmentation du nombre de tiques). Il occasionne en outre des dégâts dans les champs, les prairies et parfois les jardins en y mangeant et parfois en retournant profondément les sols (boutis).

Habitat et répartition

modifier
 
Sangliers dans la forêt, aux Pays-Bas.

Le sanglier affectionne particulièrement les zones arborées disposant de points d'eau. Cependant, il est relativement ubiquiste et on peut le rencontrer dans de nombreux autres types de milieux. Les landes sont par exemple des milieux très favorables pourvu qu'une strate arbustive même discontinue approche un mètre de haut. Il évite simplement les grandes zones trop à découvert.

Il est présent dans de nombreuses régions d'Europe (une partie du Danemark, des Pays-Bas, de Belgique, d'Italie, d'ex-Yougoslavie…) et d'Asie, ainsi qu'en Afrique du Nord. Il a disparu des Îles Britanniques.

Au moment de la chasse ou à d'autres périodes, des sangliers sont de plus en plus souvent observés[38] en zone périurbaine, et plus rarement en centre-ville. Leur présence dans ces zones peut poser des problèmes sanitaires et de sécurité (routière notamment).

Ainsi, des compagnies de sangliers sont régulièrement observées sur les hauteurs de Barcelone et en périphérie de la ville. Et il y aurait à Berlin entre 5 000 et 8 000 sangliers périodiquement réfugiés ou vivant dans le réseau des espaces verts berlinois[39]. En 2004, à Saint-Amand (Nord), un sanglier s'est réfugié 18 heures (avant d'être abattu par un chasseur) dans la cour intérieure de l'hôpital[40]. En octobre 2011, le terrain de football de Metz-en-Couture est en partie « muloté » (retourné) par des sangliers[41]. En novembre 2011 à Toulouse, une laie désorientée a erré plusieurs heures dans le centre historique de Toulouse, traversant la place du Capitole, avant de plonger dans le Canal du Midi face à la gare où elle a été abattue sur ordre du préfet[42], au lieu d'être sortie de l’eau et relâchée dans la nature, comme le réclamaient quelques témoins de la scène.

Tout comme l'ensemble du grand gibier (cerfs, chevreuils)[43], une prolifération des sangliers est observée en Europe (augmentation de quatre ou cinq fois en moyenne par pays en vingt ans[44]), et plus particulièrement en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en France, en Italie, au Luxembourg, au Portugal[44] et en Suisse[43], depuis les années 1980-1990[43],[44]. Celle-ci entraîne une hausse des dégâts agricoles et forestiers, entravant par exemple le taux de renouvellement de la forêt[43], un risque de prolifération de maladies et l'augmentation du risque d'accidents de la route. Cette prolifération inquiète aussi certaines zones urbaines[44]. Elle s'explique par une plus grande précocité reproductive[45], l'évolution des emblavements des cultures refuges, le changement climatique et une régulation déficiente par la prédation ou la chasse[44]. En 2009, le ministre français de l'Écologie Jean-Louis Borloo lance un Plan national de maîtrise du sanglier[45]. En 2022, le gouvernement italien autorise la chasse en zone urbaine[46].

Distribution géographique

modifier

Le sanglier, porc féral (redevenu sauvage) ou des croisements de porcs et sangliers ont été introduits (volontairement ou involontairement) dans plusieurs régions du monde et dans de nombreuses îles.

Ainsi en 1493, Christophe Colomb a importé huit porcs aux Antilles. Plusieurs importations ont eu lieu sur le continent américain dès le milieu du XVIe siècle par Hernán Cortés et Hernando de Soto, et au milieu du XVIIe siècle par le sieur de La Salle. Du sanglier eurasien « pur » a aussi été importé pour satisfaire la « chasse sportive » au début du XXe siècle[47]. De vastes populations de sangliers se sont ainsi peu à peu formées en Australie, Argentine[48], Nouvelle-Zélande et l'Amérique du Nord et du Sud[49]. Aux États-Unis, il y aurait environ 6 millions de porcs redevenus sauvages[50] et dans la première décennie du XXIe siècle, des sangliers échappés de fermes d'élevage se sont rapidement reproduits au Canada en Alberta et en Saskatchewan ; des primes sont offertes pour les paires d'oreilles rapportées par les chasseurs.

Au Royaume-Uni où l'espèce avait probablement disparu au XIIIe siècle à la suite d'une chasse intensive, des échappés d'élevage et d'autres sangliers importés du continent pour satisfaire la chasse de loisir ont formé de nouvelles populations[51]. D’autres pays d’Europe comme la Suède et d’Estonie ont été recolonisés [52].

Classification et systématique

modifier

Le genre Sus appartient à la famille des Suidés, dans l'ordre des Artiodactyla ou des cétartiodactyles selon les classifications.

Liste de synonymes

modifier
  • Sus andamanensis Blyth, 1858
  • Sus aruensis Rosenberg, 1878
  • Sus babi Miller, 1906
  • Sus ceramensis Rosenberg, 1878
  • Sus enganus Lyon, 1916
  • Sus floresianus Jentink, 1905
  • Sus goramensis De Beaux, 1924
  • Sus natunensis Miller, 1901
  • Sus nicobaricus Miller, 1902
  • Sus niger Finsch, 1886
  • Sus papuensis Lesson et Garnot, 1826
  • Sus ternatensis Rolleston, 1877
  • Sus tuancus Lyon, 1916

Liste des sous-espèces

modifier

Selon ITIS (14 septembre 2017)[53] et Mammal Species of the World (version 3, 2005) (14 septembre 2017)[54] :

  • Sus scrofa algira Loche, 1867
  • Sus scrofa attila Thomas, 1912
  • Sus scrofa cristatus Wagner, 1839
  • Sus scrofa davidi Groves, 1981
  • Sus scrofa leucomystax Temminck, 1842
  • Sus scrofa libycus Gray, 1868
  • Sus scrofa majori De Beaux & Festa, 1927
  • Sus scrofa meridionalis Forsyth Major, 1882
  • Sus scrofa moupinensis Milne-Edwards, 1871
  • Sus scrofa nigripes Blanford, 1875
  • Sus scrofa riukiuanus Kuroda, 1924
  • Sus scrofa scrofa Linnaeus, 1758
  • Sus scrofa sibiricus Staffe, 1922
  • Sus scrofa taivanus (Swinhoe, 1863)
  • Sus scrofa ussuricus Heude, 1888
  • Sus scrofa vittatus Boie, 1828

Le sanglier et l'homme

modifier

Élevage

modifier

Depuis la préhistoire, le sanglier est l'origine de nombreuses espèces de porcs domestiques, dont la plupart ont disparu ou ne constituent plus que de faibles populations.

Au XXe siècle en Europe, des sangliers issus d'élevages (parfois croisés avec des porcs) ont été introduits dans l'environnement ou en enclos de chasse pour satisfaire les demandes des chasseurs de grand gibier et en France pour reconstituer des populations de sangliers mises à mal par une chasse intense au 18e siècle. Ils sont encore vendus pour garnir les enclos de chasse et les chasses commerciales en milieu ouvert qui se sont récemment multipliés, d'abord autorisés dérogatoirement, puis légalisés par la loi du 23 février 2005 qui a créé la notion d'établissements professionnels de chasse à caractère commercial[55],[56]. Depuis 2006[57], en France, dans le cadre de l'approche « une seule santé » et afin de limiter les risques de consanguinité, de pollution génétique et de diffusion de maladies porcines ou zoonotiques[58], le demandeur d'une autorisation d'introduction de sanglier (dans la nature ou dans un enclos de chasse) doit notamment indiquer par écrit au préfet les mesures qu'il prend « pour garantir la pureté génétique et l'état sanitaire de ces animaux »[59].

 
Scène de chasse au sanglier, au pieu avec l'aide de chiens, par le héros grec Méléagre en présence de la déesse Artémis.

C'est le grand mammifère chassé dont la population augmente le plus en Europe[60], à la suite des plans de chasse (les laies sont habituellement épargnées pour favoriser un accroissement de la population[61],[62],[63]), mais aussi par l'agrainage abondamment pratiqué[réf. nécessaire], la déprise agricole au profit de la forêt et de la garrigue, la grande quantité de nourriture dans les champs exploités (notamment les vastes monocultures de maïs qui offrent un refuge aux hardes)[64].

L'agrainage notamment lorsqu'il est réalisé, de façon linéaire (c'est-à-dire avec un petit épandeur tout en circulant le long d'un chemin), vise à disperser une quantité modérée de maïs grain (2 à 3 kg/100 ha de surface boisée) sur une distance, longue de plusieurs centaines de mètres. Il en résulte que les sangliers vont passer du temps à ramasser les grains ; temps pendant lequel la nuit va passer en grande partie, les amenant aussi à trouver d'autres fruits forestiers et, leur éviter ainsi de se rendre dans les cultures agricoles, aux alentours des forêts.

L'agrainage est, par exemple, interdit à moins de 250 m de toute surface agricole (y compris zone d'habitations) dans le département de la Moselle depuis plusieurs années.

Nombre chassé par saison en France
1973 1977 1987 1997 2007 2008 2012-2013 2019
36 000[64] 60 000[65] 100 000[65] >300 000[65] 466 352[66] 522 174[65] près de 600 000[67] 747 000[64]

Capture

modifier

Outre le piégeage individuel qui existe probablement depuis longtemps, des méthodes simples et efficaces de piégeage de compagnies entières ont été développées, pour des raisons scientifiques notamment. La capture dans un corral, ou par filet nécessite des moyens importants en personnel, alors que la capture en cages en nécessite moins. Selon l'ONCFS (publication de 1994, faite après 3 ans d'études et d'essais), le piégeage nocturne à vue, tel que testé à Puéchabon (c'est sur un site d'agrainage éclairé), s'avère plus efficace que le piégeage automatique[68]. Le sanglier semble peu gêné par l'éclairage[68]. L'utilisation de somnifères et de téléanesthésie est également possible (moins de blessure et de stress pour l'animal).

Pullulations et leurs effets

modifier
 
Exemple de parcelle de « culture cynégétique » intra-forestière, dans une forêt de guerre de l'ancienne zone rouge près de Verdun. Ces cultures appétentes encouragent les sangliers à rester en forêt, ce qui limite les dégâts du gibier en périphérie. Mais cela contribue aussi aux phénomènes de surpopulations de sangliers et de cervidés.

En France, des années durant, dans un objectif productiviste et de « gestion cynégétique » du sanglier[69], les chasseurs de grand-gibier ont lâché dans la nature et nourri, des sangliers et « cochongliers » (issus de croisement en captivité avec des porcs (une pratique désormais interdite) et particulièrement prolifiques)[70]. Selon Marc Giraud, porte-parole de l’Association pour la protection des animaux sauvages : « La première cause de prolifération des sangliers, ce sont les chasseurs. Ça pour trois raisons. D'abord, au cours des siècles, ils ont fait disparaître leurs prédateurs. Ensuite, ils les ont élevés pendant des années, à partir des années 1970. Enfin, aujourd'hui encore [en 2020], ils les agrainent. Ils disposent des grains pour attirer les sangliers et les nourrir. L'agrainage, ça fait exploser les populations de sangliers, il faudrait arrêter totalement l'agrainage en France »[71]. Le naturaliste et militant anti-chasse Pierre Rigaux souligne que « le nombre faramineux de sangliers abattus chaque année est la conséquence mal maîtrisée d’une volonté politique et historique de disposer d’une abondance d’animaux à tuer, résume l’écologue. Les chasseurs ont maintenant le beau rôle, celui de régulateurs de sangliers, justifiant plus largement dans l’inconscient collectif leur rôle de régulateur de la faune sauvage[70]. Nicolas Rivet, directeur général de la Fédération nationale des chasseurs, met en cause d'autres facteurs : « Il y a eu le développement de cultures et la généralisation de cultures qui sont particulièrement propices aux sangliers, où ils trouvent tout ce qu'il faut pour se nourrir. Enfin, le sanglier est une espèce qui s'est remarquablement adaptée au réchauffement climatique avec des hivers peu rigoureux, une nourriture abondante, une mortalité des jeunes très basse. Aujourd'hui, on se retrouve avec souvent trois portées en deux ans »[71]. Des parcelles introforestières de cultures cynégétiques ont exacerbé le phénomène.

Les chasseurs le chassent à l'affût, ou organisent des battues pour en prélever et réduire leur nombre : depuis les années 2010, ils tuent environ 500 000 sangliers par an, y compris hors de la saison de la chasse, soit quatre fois plus qu’il y a vingt ans (la Fédération nationale des chasseurs estimant que leur population est de 1 à 1,5 million d'individus) et ils sont désormais classés « nuisibles » dans nombre de départements[72].

Le sanglier sauvage avait disparu en Grande-Bretagne et en Irlande au XVIIe siècle, mais des individus d'élevage échappés des enclos de ferme ont récemment été repérés à travers le Weald[73].

À Berlin, leur population est estimée entre 5 000 et 8 000 individus, et plus de 500 bêtes ont été abattues entre avril et novembre 2008 à l'initiative de la municipalité[39].

Il a fait l'objet de réintroductions en France[74], en Égypte[75] et plusieurs études ont étudié les possibilités de réintroduction au Royaume-Uni (en Écosse notamment dont pour évaluer le nombre minimal de sanglier à introduire pour avoir une population viable à long terme (« Minimum viable population » ou MVP pour les anglophones)[76] et pour savoir s'il existait encore en Écosse, région fortement déforestée, des boisements assez grands pour abriter une telle population[77].

En France, à la suite d'une augmentation de population dépassant nettement les prélèvements, et pour limiter les coûts des dégâts du gibier (indemnisations aux agriculteurs passées de 20 à 30 millions d'euros par an entre 2000 et 2010 en raison notamment du doublement du prix des céréales[78]), pour limiter certains risques sanitaires (bien que rares)[78] (risque de « retour » de certaines zoonoses transmissibles entre animaux sauvages et d'élevage ou à l'homme), un plan national de maîtrise du sanglier a été mis en place en 2009, sur tout le territoire avec 13 mesures[note 1] (à appliquer dans chaque département) pour en limiter la prolifération puis en maîtriser les populations. L'agrainage du sanglier pourrait aussi être interdit[78], sauf cas particulier.

747 000 sangliers étaient abattus en France en 2019, contre 36 000 en 1973[64].

Consommation de sa viande

modifier

Le sanglier est apprécié en venaison pour sa chair goûteuse et peu grasse. À l'instar du porc, tout se mange dans un sanglier. Certains bouchers et charcutiers produisent du jambon fumé de sanglier, notamment en Ardenne belge.

Sur la base d'une compilation de 144 206 résultats d'analyses de plomb dans les aliments recueillis en Europe durant neuf ans, l'AESA[79] notait en 2012 qu'alors que la plupart des aliments ont un taux de plomb qui a diminué, la viande de sanglier (avec celle du faisan et divers abats d'autres espèces gibier) reste préoccupante en termes de teneur en plomb (teneur moyenne de 1143 μg/kg, soit environ 100 fois plus élevée que la viande de porc/porcelet (11 μg/kg en moyenne), et 1 600 fois la dose moyenne ingérée par jour par un européen moyen (0.68 µg/kg/jour/personne)[79]. Un échantillon de viande de sanglier sauvage a culminé à 232 000 μg/kg, le record pour près de 145 000 analyses parmi 734 catégories d'aliments consommés en Europe[79]. Ces teneurs très élevées en plomb peuvent être dues au caractère nécrophage du sanglier, son goût pour les champignons (dont certains bioconcentrent très bien le plomb, notamment dans certaines forêts de guerre où le plomb des munitions fait partie des séquelles laissées par les conflits armés), mais les résidus de plomb laissés par les munitions qui ont servi à le tuer sont aussi en cause[80].

En Pologne, les sangliers sauvages (qui sont de grands consommateurs de champignons ; y compris souterrains comme la truffe du cerf) présentent parmi tous les animaux-gibier et non-gibier consommés les taux les plus élevés de mercure dans leurs muscles, mais de manière générale, de 2009 à 2018, on observe une tendance à la baisse depuis l'interdiction du mercure dans de nombreux usages[81]. Lazarus et al. en 2014 avaient aussi trouvé des taux très élevés de mercure dans la chair de cerfs sauvages en Croatie (3.71 mg/kg de muscle, pour la période 2002-2008)[82]

Autres utilisations

modifier

Les défenses, en ivoire, matériau dur, étaient utilisés pour réaliser des casques en défense de sanglier par la Civilisation minoenne.

En raison de la taille de leurs dents, les amateurs considèrent que les plus beaux trophées proviennent des mâles les plus âgés.

Accidents, collisions avec véhicules

modifier

En France, de 1984 à 1986[83] (en 3 ans), il y avait eu 11 055 collisions avec animaux sauvages (phénomène dit de roadkill) déclarées (un peu moins de 4 000/an), ayant fait 75 blessés[78].

 
Une laie accompagnée de ses marcassins traversant une route lors d'un moment d'accalmie près de Velta, en Estonie.

En 1993-94, pour 25 départements étudiés, on a constaté un triplement du nombre de collisions (par rapport au précédent recensement), sur des routes départementales le plus souvent, mais avec une augmentation préoccupante sur les autoroutes (de 6,8 % en 1984-86, 18,3 % en 1993-94). Le sanglier est en cause dans 1/3 des cas environ, derrière le chevreuil (75 % des collisions, en forêt presque toujours) avec selon les statistiques de la police et gendarmerie pour 2008-2010 : 500 accidents corporels dus à animal sauvage (+/-170/an), 35 tués (+/-12/an), 350 hospitalisations (+/-115 par an) et 200 blessés légers (65 par an). Depuis 2003, le fonds de garantie (n'indemnisant originellement que les victimes d’accidents de la circulation dont les auteurs sont non-assurés ou non-identifiés) intervient. En 2008 il y eut près de 35 000 collisions déclarées, dont plus de 60 % par du grand gibier (36 % sangliers, 17 % chevreuils, 8 % cerfs), pour 16 millions d'euros de dégâts réglés par les assureurs. En 2009, le fonds de garantie a été déchargé de sa mission d’indemnisation au profit d'un règlement des dommages par les assurances et risques assurables[78].

Aspects sanitaires et écoépidémiologiques

modifier

De manière générale, une « surpopulation » de sangliers peut augmenter certains risques pour les élevages porcins proches, mais aussi pour la santé humaine, dont via des virus grippaux porcins, et peut-être celui de la grippe aviaire[réf. nécessaire] ou assurément via la maladie de Lyme, la peste porcine, la peste africaine, la maladie d'Aujeszky (aussi dite « pseudo-rage ») ou diverses parasitoses dues à des nématodes Metastrongylus, la trichinose (affection dont l'augmentation est liée au nombre de sangliers), ou encore via une augmentation du risque d'accidents de la route, avec des dégâts matériels importants, des blessures corporelles voire pertes en vies humaines[84].

Les « pullulations » locales de sanglier, peuvent être source de risque épidémique[85], y compris aux États-Unis où des sangliers introduits à partir de l'Europe (dès les années 1500) comme gibier ont localement proliféré, notamment là où ils se sont croisés avec des porcs domestiques (ils seraient au moins 4 millions dans 39 États du pays, surtout en Californie, au Texas et dans le Sud-Est du pays). Une étude publiée en 2011, confirmant d'autres études faites au Texas ou dans d'autres États a montré que les risques d'exposition aux parasites Toxoplasma gondii et Trichinella (trouvés dans le sang de 83 sangliers sauvages tués en Caroline du Nord de 2007 et 2009) augmente alors que ces deux parasites (ici trouvés pour la première fois chez des sangliers) avaient été éliminés des élevages de porcs. Ces parasites ingérés provoquent des symptômes pouvant être confondus avec ceux de la grippe, mais T. Gondii est dangereux pour la femme enceinte et les personnes ayant un système immunitaire affaibli (C'est une cause majeure de décès pour cause de maladie d'origine alimentaire aux États-Unis)[85]. Trichinella peut produire des symptômes légers à sévères, avec dans le pire des cas des problèmes cardiaques potentiellement mortels et de graves problèmes respiratoires selon les CDC[85]. Même dans les cas modérés, la fatigue, un état de faiblesse et des diarrhées peuvent durer des mois[85].

Omnivore et nécrophage à l'odorat fin, le sanglier a aussi un rôle sanitaire : il détecte et élimine rapidement les cadavres de nombreux petits et gros animaux, même cachés, en évitant qu'ils contaminent les eaux superficielles par des pathogènes ou toxines (botuliques notamment, auxquelles il se montre très résistant). Pour cette raison, c'est une espèce qui – bien que non située en bout de chaîne alimentaire – peut fortement bioconcentrer certains toxiques et polluants (via les cadavres qu'il mange ou via les champignons basidiomycètes et souterrains contaminés (dont par des radionucléides[86], après Tchernobyl par exemple) qu'il consomme en grande quantité).

Selon Fernández et al., au-delà des considérations empiriques[87], les risques zoonotique, sanitaire pour les élevages et écoépidémiologiques devraient être mieux pris en compte lors des opérations de translocation ou de réintroduction[88]

Sangliers et radioactivité

modifier
 
En raison du couvert forestier et de la pluviométrie lors du passage du nuage de Tchernobyl, c'est dans le S-O de l'Allemagne dans le parc naturel Pfälzerwald (qui se prolonge en France avec la Réserve de biosphère transfrontalière des Vosges du Nord-Pfälzerwald) que les sangliers radioactifs au-dessus des normes ont été trouvés les plus nombreux (voir carte ci-dessous)[89].
 
Répartition spatiale des proportions de dépassements de la norme pour le césium dans la viande (muscle) de sangliers chassés en forêt du Palatinat, janvier 2001-février 2002 (n=2 131 sangliers, sans marcassins), par districts forestiers (numérotés). Un gradient est-ouest caractérise les résultats de l'étude : plus on s'approche du Luxembourg et de la Belgique, plus le risque qu’un sanglier soit radioactif au-dessus des normes de consommation alimentaire est élevé[89],[90].

Les sangliers ne sont pas situés en fin de la chaîne alimentaire. Mais en tant qu'animaux fouisseurs omnivores, nécrophages et mycophages ils sont vulnérables à certains polluants ; ainsi de l'hydrogène sulfuré a tué, au cours de l'été 2011, 36 sangliers (pour un seul ragondin) sur une zone de marées vertes en Bretagne[91].

Ils sont également impliqués dans la remise au jour et la bioconcentration de certains radionucléides. Ainsi, sur les zones touchées par les retombées de la catastrophe de Tchernobyl, l'iode radioactif en raison de sa courte période radioactive, a rapidement disparu de l'environnement, mais les sangliers ont continué à accumuler du césium 137, à partir de leurs aliments.

Or, ce cation est radiologiquement et chimiquement toxique[92], très soluble dans le bol alimentaire et traverse facilement la barrière intestinale au niveau du petit intestin[90] d'où il gagne facilement toutes les parties du corps (comme s'il avait été inhalé)[93],[94].

C'est en Allemagne que la contamination des sangliers par le césium 137 semble avoir été le mieux détectée, étudiée et traitée (pour ce qui est du nombre d'animaux analysés, du suivi et des précautions prises)[note 2].

Le sanglier dans la culture

modifier

Mythes et symboles

modifier

Préhistoire

modifier

Bien qu'assez peu représenté sur les peintures et gravures rupestres, on sait par les archéologues que le sanglier était chassé durant la Préhistoire. Il est possible qu'il ait dans les derniers millénaires, alors que se développaient les populations humaines de chasseurs-cueilleurs, profité du recul des grands prédateurs tels que le lion des cavernes, le tigre à dents de sabre et l'ours des cavernes.

Chez les Indo-Européens

modifier

Chez les Indo-Européens, le sanglier symbolise la caste sacerdotale tandis que l’ours correspond à la caste guerrière.

Le sanglier est le troisième Avatar (descente, incarnation) du dieu Vishnou, Varaha, chargé de sauver la déesse Terre (son épouse) d'un démon des eaux d'un déluge. C'est donc un animal particulièrement sacré en Inde.

Chez les Celtes
modifier

La symbolique du sanglier est très riche chez les Celtes mais également présente, et de façon généralisée dans les mythes indo-européens : la Grèce mycénienne, l'Inde védique, chez les Germains laissant imaginer une origine commune.

Il représente la force et le courage mais aussi la connaissance et a un rapport avec l'au-delà.

Les Celtes le considèrent comme un animal sacré. Des têtes de sanglier ornent les armes et sa viande accompagne les défunts dans leur dernier voyage. Son rôle est à rapprocher de celui du taureau dans les mythologies des origines de l'Europe. Le sanglier est donc l'attribut des druides et certains se faisaient même appeler « sanglier ».

Chez les Grecs
modifier

Le quatrième des 12 travaux d'Hercule était de rapporter vivant le sanglier d'Érymanthe.

Évolution
modifier

En Occident, dans l'antiquité romaine, germano-gauloise et galloromaine, sa chasse semble avoir été particulièrement valorisée. Dans la religion celtique, il s'agissait de la nourriture des héros rassemblé chez les dieux[95].

L'animal était considéré comme courageux et fort et se battant jusqu'au bout. Le chasser devient un combat entre le guerrier et l'animal, un combat singulier où l'homme doit supporter les cris, les coups et l'odeur de la « bête ». Le vaincre était alors un exploit.

Ces qualités sont aussi reconnues chez les Romains comme chez les Germains, qui semblent avoir fait de la chasse au sanglier un rituel initiatique indispensable du guerrier pour devenir libre et adulte. Les Celtes en ont fait un gibier de rois et une chasse symbolique[96].

Cette tradition continue tout au long du Haut Moyen Âge, mais s'inverse aux alentours du XIIIe siècle, d'abord en France et en Angleterre puis en Italie et en Allemagne aux siècles suivants. Le sanglier et sa chasse sont progressivement dévalorisés.

 
Sangliers dans la neige par Carl Friedrich Deiker (1875).

Le sanglier n'est plus le gibier des rois et des princes; il perd cette qualité au profit du cerf qui lui est opposé. L'une des raisons serait que la chasse au sanglier demandant peu d'espace, contrairement à la chasse au cerf, les grands seigneurs auraient alors « laissé » sa chasse aux seigneurs moins importants. La chasse au cerf serait devenue un moyen de se démarquer pour les seigneurs ayant des forêts assez vastes pour se la permettre.

L'autre raison principale de cette dévalorisation a été la « propagande » de l'Église. Les qualités du sanglier vantées à l'Antiquité en font, pour l'Église, l'animal des païens, voire l'animal du diable. L'Église va tourner toutes ses qualités en défauts, et sa force et son courage deviennent de la férocité.

Le cerf, auquel elle l'oppose aussi, a lui toutes les vertus : c'est le Christ des animaux. Avec le temps, et plus récemment, la chasse au sanglier devient aussi le moyen de se débarrasser d'animaux dangereux qui abîment les cultures[98],[99].

Chez les Chinois

modifier

En astrologie chinoise, le sanglier est considéré comme un signe particulièrement auspicieux et un gage de loyauté.

Dans la littérature

modifier
  • L'écrivain allemand Ernst Jünger a écrit un court récit intitulé La Chasse au sanglier.
  • Au livre III de l'Énéide de Virgile, un oracle d'Apollon annonce à Enée qu'il fondra sa ville là où il trouvera « […] une énorme laie blanche étendue sur le sol, et trente nouveau-nés, blancs comme leur mère, pressés autour de ses mamelles […][100]. »

Dans le sport

modifier
 
Un bouchon de radiateur Brasier (1908).

Le sanglier est le symbole du :

En musique

modifier
  • La vénerie, ou chasse à courre, possède une musique bien particulière lors de la chasse au sanglier[101].
  • De par son caractère symbolique et identitaire, le sanglier fait l'objet d'un certain culte et cela s'observe dans certaines musiques populaires, comme en témoigne le groupe Sus Scrofa[102], originaire de Toulouse, un des premiers groupes de Pagan-Black Metal français de l'histoire, composé de membres du groupe folklorique français plus réputé Stille Volk.
  • Certains artistes utilisent aussi son image pour son symbole, comme en témoignent les illustrations de Français[103], d'Américains[104] ou de Danois[105].

En héraldique

modifier

Le Moyen Âge européen a repris cette symbolique en héraldique où le sanglier est très représenté (notamment dans les Ardennes[106]), et aussi dans le vocabulaire de l'escrime (garde de la « dent du sanglier »).

En règle générale, le sanglier apparait de profil dans les blasons, et passant, c'est-à-dire semblant avancer trois pattes au sol et une patte avant levée. Il est dit « défendu » si ses défenses sont d'une couleur différente de celle du corps. On nomme sa tête « hure », son nez « boutoir » et sa couche « bauge ».

Dans les Ardennes

modifier

Le sanglier est le symbole des Ardennes où il abonde. Il en est devenu la mascotte et la sculpture du « plus grand sanglier du monde », Woinic, symbolise le département.

Il est aussi le symbole du premier club de football du département, le Club Sportif Sedan Ardennes, étant représenté sur l'écusson du club depuis ses débuts.

 
Sanglier commémoratif sur Mirage IIIE pour rendre hommage à l'escadron de chasse 3/3 Ardennes.

Il est enfin le symbole du régiment des chasseurs ardennais caserné à Marche-en-Famenne (Belgique), ainsi que l'unité aérienne du 2 Wing Tactique de Florennes (Belgique) ayant pour mascotte Bull Rusch (mâle) et Gipsy (femelle).

Il a parfois été repris par l'armée, notamment l'armée de l'air — par exemple, à des fins commémoratives, où le sanglier a décoré des avions en l'honneur d’escadrilles affectées dans les Ardennes. Un exemplaire de Mirage IIIE décoré aux couleurs des Ardennes et comportant une tête de sanglier imposante est toujours visible et accessible au public sur le site des Ailes Anciennes à Blagnac, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'escadron de chasse 3/3 Ardennes[107]

  • Guillaume de la Marck (? † Exécuté en juin 1485 - Maastricht), était surnommé le « Sanglier des Ardennes ».
  • Roger Marche, footballeur ardennais était surnommé le « sanglier des Ardennes ».
  • Les héritiers (maître de famille) de la maison Taudou sont surnommés le « Sanglier des Corbières » et le marcassin des corbières.

Notes et références

modifier
  1. Les 13 mesures du plan sanglier sont :
    1. Établir un état des lieux départemental.
    2. Établir un zonage départemental des risques.
    3. Établir un diagnostic des points noirs.
    4. Définir et encadrer l’agrainage.
    5. Plan de chasse et plan de gestion cynégétique.
    6. Définir des indicateurs de gestion.
    7. Améliorer la connaissance des prélèvements.
    8. Pratiquer une chasse efficace du sanglier.
    9. Augmenter la vulnérabilité du sanglier à la chasse.
    10. Réguler les populations de sanglier dans les réserves de chasse et les zones protégées.
    11. Contrôler les conditions d’élevage et de lâcher.
    12. Organiser les prélèvements dans les territoires périurbains et/ou industriels.
    13. Communiquer et organiser la concertation.
  2. La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

Références

modifier
  1. Vincent Tolon et Eric Baubet, « L'effet des réserves sur l’occupation de l’espace par le sanglier », Faune sauvage, vol. 288, 2010, p. 14-18 (PDF).
  2. Nom en français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen [lire en ligne].
  3. a et b Christian Meyer, ed. sc., Dictionnaire des Sciences Animales, Montpellier, France, Cirad, 2015 [lire en ligne].
  4. Nom en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada.
  5. Nom en français d'après le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française.
  6. a b et c (en) Murray Wrobel, Elsevier's Dictionary of Mammals : in Latin, English, German, French and Italian, Amsterdam, Elsevier, , 857 p. (ISBN 978-0-444-51877-4, lire en ligne).
  7. a et b Nom en français d'après l'UICN sur le site de la liste rouge de l'UICN.
  8. a b c d et e Informations lexicographiques et étymologiques de « sanglier » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  9. Entrée « sanglier », sur larousse.fr, Larousse (consulté le ).
  10. « Laie », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens onglet laie1, subst. fém., consulté le ).
  11. Informations lexicographiques et étymologiques de « laie » (sens onglet laie1, subst. fém.) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  12. Entrée « laie », sur larousse.fr, Éditions Larousse (consulté le ).
  13. « Marcassin », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  14. Informations lexicographiques et étymologiques de « marcassin » (sens A-1) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  15. Entrée « marcassin », sur larousse.fr, Larousse (consulté le ).
  16. a et b « Bête », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens I-1, consulté le ).
  17. a et b « bête », onglet expressions, sur larousse.fr, Larousse (consulté le ).
  18. Informations lexicographiques et étymologiques de « ragot » (sens onglet 1, A) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  19. Entrée « ragot », sur larousse.fr, Larousse (consulté le ).
  20. Entrée « tiers-an (ou tiers-ans) », sur larousse.fr, Larousse (consulté le ).
  21. Informations lexicographiques et étymologiques de « quartanier » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  22. Entrée « quartanier (ou quartannier) », sur larousse.fr, Larousse (consulté le ).
  23. Informations lexicographiques et étymologiques de « solitaire » (sens II-B-1) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  24. (th + en) Sompoad Srikosamatara et Troy Hansel (ill. Sakon Jisomkom), ในอุทยานแห่งชาติเขาใหญ่ : Mammals of Khao Yai National Park, Bangkok, Green World Foundation,‎ , 3e éd., 120 p. (ISBN 974-89411-0-8), « หมูป่า/ Common Wild Pig », p. 78 et 79.
  25. Georges Desrut, « Découverte d'une grotte et d'un squelette magdalénien au Cheix, près Besse-en-Chandesse (Puy-de-Dôme) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 36, no 2,‎ , p. 132–142 (ISSN 0037-9514, DOI 10.3406/bspf.1939.12338, lire en ligne, consulté le ).
  26. Léon Coutil, « Le Puits funéraire gallo-romain de Menneval, près Bernay (Eure) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 13, no 6,‎ , p. 296–301 (DOI 10.3406/bspf.1916.7378, lire en ligne, consulté le ).
  27. (en) Emilio Virgós, « Factors affecting wild boar ( Sus scrofa ) occurrence in highly fragmented Mediterranean landscapes », Canadian Journal of Zoology, vol. 80, no 3,‎ , p. 430–435 (ISSN 0008-4301 et 1480-3283, DOI 10.1139/z02-028, lire en ligne, consulté le ).
  28. (en) L. Boitani, L. Mattei, D. Nonis et F. Corsi, « Spatial and Activity Patterns of Wild Boars in Tuscany, Italy », Journal of Mammalogy, vol. 75, no 3,‎ , p. 600–612 (ISSN 1545-1542 et 0022-2372, DOI 10.2307/1382507, lire en ligne, consulté le ).
  29. (en) [PDF] Pelayo Acevedo et al., « Effects of the landscape structure on wild boar (Sus scrofa L. 1758) abundance and hunting effectiveness in Atlantic Spain », Institut de Investigacion en Recursos Cinegéticos, 2005 [lire en ligne].
  30. Teresa Abaigar, Gabriel del Barrio et J. R. Vericad, « Habitat preference of wild boar (Sus scrofa L., 1758) in a mediterranean environment. Indirect evaluation by signs », Mammalia, vol. 58, no 2,‎ , p. 201–210 (ISSN 0025-1461 et 1864-1547, DOI 10.1515/mamm.1994.58.2.201, lire en ligne, consulté le ).
  31. a b c d e f g et h (en) William Oliver et Kristin Leus, « Sus scrofa », Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature,‎ (DOI 10.2305/IUCN.UK.2008.RLTS.T41775A10559847.en, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  32. Informations lexicographiques et étymologiques de « harde » (sens onglet 1, A) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 21 décembre 2015).
  33. Informations lexicographiques et étymologiques de « compagnie » (sens II-C) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 21 décembre 2015).
  34. E. Baubet, Y. Ropert-Coudert et S. Brandt, « Seasonal and annual variations in earthworm consumption by wild boar (Sus scrofa scrofa L.) », Wildlife Research, vol. 30, no 2,‎ , p. 179 (ISSN 1035-3712, DOI 10.1071/wr00113, lire en ligne, consulté le ).
  35. G. Joncour, Sophie Le Dréan-Quénec'hdu, L. Vilagines, C. Guiraud et M. Razin, « Exposition de la faune sauvage aux traitements vétérinaires ou phytosanitaires et ses conséquences, à travers quelques exemples », Journées nationales GTV,‎ , p. 249–263 (lire en ligne [PDF]).
  36. a b c et d Dirk Mohr, Lee W. Cohnstaedt et Werner Topp, « Wild boar and red deer affect soil nutrients and soil biota in steep oak stands of the Eifel », Soil Biology and Biochemistry, vol. 37, no 4,‎ , p. 693–700 (ISSN 0038-0717, DOI 10.1016/j.soilbio.2004.10.002, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  37. a b c d e et f Thilo Heinken, Marcus Schmidt, Goddert von Oheimb, Wolf-Ulrich Kriebitzsch et Hermann Ellenberg, « Soil seed banks near rubbing trees indicate dispersal of plant species into forests by wild boar », Basic and Applied Ecology, vol. 7, no 1,‎ , p. 31–44 (ISSN 1439-1791, DOI 10.1016/j.baae.2005.04.006, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  38. Mission sur les dégâts du grand gibier, voir § 1.2.1.3. intitulé « Une présence de plus en plus remarquée en zone urbaine »; page 21/63.]
  39. a et b « Les sangliers sont entrés dans Berlin », Le Monde, 15 janvier 2009.
  40. Source : Yahoo actualités du lundi 19 janvier 2004.
  41. J. Najda (CLP; La Voix du Nord)« Ce ne sont pas les Sang et Or mais les sangliers qui ont dévasté le terrain de football des Écureuils de Metz-en-Couture », 29 octobre 2011.
  42. Sudouest et AFP, « Insolite : un sanglier sème la pagaille dans le centre-ville de Toulouse », 19 novembre 2011.
  43. a b c et d Éric de La Chesnais, Cyril Hofstein, « La France malade de la prolifération du grand gibier », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  44. a b c d et e « Contre leur prolifération en Europe, "des solutions plutôt locales que nationales" (étude) », sur lafranceagricole.fr, La France agricole, (consulté le ).
  45. a et b Catherine Vincent, « En Europe, la prolifération du sanglier devient incontrôlable », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  46. « En Italie, Giorgia Meloni déclare la guerre aux sangliers », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  47. "American wild boar, Sus scrofa, information and photographic images" . Suwanneeriverranch.com. Consulté 2013-07-30.
  48. (es) Redacción LA NACION, « Cosechaban maíz y se les cruzó un enorme jabalí de 270 kilos », La Nación,‎ (ISSN 0325-0946, lire en ligne, consulté le ).
  49. "BBC Nature – Wild boar videos, news and facts". Bbc.co.uk. 1970-01-01. Consulté 2013-07-30.
  50. "Feral pigs: Pork, chopped" . Economist.com. 2013-05-04. Consulté 2013-07-30.
  51. "Wild boar in Britain" . Britishwildboar.org.uk. 21 octobre 1998. Consulté le 30 juillet 2013.
  52. Terlinden, T. (2019). Gestion du sanglier en Wallonie: verrouillages systémiques et interface chasseur/agriculteur (Doctoral dissertation, Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 95 p. http://hdl. handle. net/2078.1/thesis: 22411).
  53. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 14 septembre 2017
  54. Mammal Species of the World (version 3, 2005), consulté le 14 septembre 2017
  55. « Limiter l'engrillagement des espaces naturels et protéger la propriété privée - Sénat », sur senat.fr (consulté le ).
  56. D. Stevens et M. Refay, L'engrillagement en Sologne : synthèse des effets et propositions (rapport), Paris, Conseil général de l'environnement et du développement durable et Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux, (lire en ligne).
  57. Cf. Article L. 424.11 du Code de l'Environnement et l'arrêté du 7 juillet 2006 modifié
  58. Hars, J., Albina, E., Artois, M., Boireau, P., Crucière, C., Garin, B., ... & Rossi, S. (2000). Épidémiosurveillance des maladies du sanglier transmissibles aux animaux domestiques et à l'Homme. Epidémiologie et santé animale, 37, 31-43.
  59. exemple de formulaire : Demande d'introduction de grand gibier dans les parcs de chasse ou dans les enclos cynégétiques
  60. « Pourquoi les sangliers envahissent-ils les jardins et les champs ? », sur biojardinservices.com (consulté le ).
  61. « Pas de pitié pour les laies: le ministre René Collin interdit aux chasseurs d’épargner les femelles de sangliers », sur sudinfo.be, (consulté le ).
  62. « Les chasseurs débordés par la prolifération de sangliers : faut-il étendre la période de chasse ? », .
  63. « La Gaule, 2 millions de sangliers ! », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  64. a b c et d David Servenay, « « Les chasseurs deviennent des viandards » : la prolifération des sangliers hors de contrôle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  65. a b c et d Voir sur roc.asso.fr, consulté le 22 mai 2012.
  66. ONCFS [2008]. Tableaux de chasse Cerf-Chevreuil-Sanglier. Saison 2006-2007. Supplément au Faune sauvage no 279.
  67. F.G., Science et Vie, décembre 2013.
  68. a et b Méthode de capture nocturne du sanglier (Sus scrofa) avec éclairage et piégeage à vue ; Gibier Faune sauvage/ Game wild, Vol 11, décembre 1994, voir pp 299-312 (ISSN 0761-9243).
  69. Vassant, J. (1999). La Gestion cynégétique des populations de sangliers. Office National de la Chasse.
  70. a et b Florian Bardou, « «Pas de fusils dans la nature», la chasse plombée par les faits », sur liberation.fr, .
  71. a et b « Pendant ce temps-là… - 31 juillet 2020 », sur brut.media, (consulté le ).
  72. Alfred de Montesquiou, « Les sangliers sont entrés dans la ville », sur Paris Match, .
  73. M.J. Goulding B.Sc. M.Sc., G. Smith B.Sc. Ph.D., « Current Status and Potential Impact of Wild Boar (Sus scrofa) in the English Countryside: A Risk Assessment. Report to Conservation Management Division C, MAFF. » [archive du ] [PDF], UK Government, Department for Environment, Food, and Rural Affairs (DEFRA), (consulté le ).
  74. Bulletin mensuel de l'Office national de la chasse (décembre 1991) Results of reintroduction of wild strain boars in Haute-Saone (France) Jullien, J.M. (Office national de la chasse, Chateauvillain. CNERA. Centre national d'étude et de recherche appliquée cervidés sanglier, Station d'étude Sanglier) ; Brandt, S. ; Vassant, J. ; Roux, C. ; Deloy, M.
  75. Le sanglier en Égypte présenté par Yves Coppens.
  76. LeaperR, R., Massei, G., Gorman, M. L. et Aspinal, R. (1999), The feasibility of reintroducing Wild Boar (Sus scrofa) to Scotland ; Mammal Review, 29: 239–258. doi: 10.1046/j.1365-2907.1999.2940239.x (Résumé).
  77. O. Howellsa, G. Edwards-Jones, A feasibility study of reintroducing wild boar Sus scrofa to Scotland : Are existing woodlands large enough to support minimum viable populations ; Biological Conservation Volume 81, Issues 1-2, juillet-août 1997, pages 77-89 doi:10.1016/S0006-3207(96)00134-6 (Résumé).
  78. a b c d et e Pierre Rathouis, coordonnateur, Armelle de Ribier, Jean Lévêque, CGEDD, Michel de Galbert, Alain Monnier, CGAAER Rapport no 007966-01 « Mission sur les dégâts de grand gibier » (PDF, 1,4 Mo) rendu en janvier 2012, publié le 19 mars 2012, consulté 2012-03-22.
  79. a b et c EFSA (2012). Lead dietary exposure in the European population. EFSA J. 10:2831 (résumé) ; Doi:10.2903/j.efsa.2012.2831, PDF, 59 pages ; voir notamment page 21 et 53/59
  80. Pain DJ, Cromie RL, Newth J, Brown MJ, Crutcher E, Hardman P, Hurst L, Mateo R, Meharg AA, Moran AC, et al. (2010). Potential hazard to human health from exposure to fragments of lead bullets and shot in the tissues of game animals. PLoS One. 5:e10315])
  81. (en) Agnieszka Nawrocka, Maciej Durkalec, Józef Szkoda et Aleksandra Filipek, « Total mercury levels in the muscle and liver of livestock and game animals in Poland, 2009–2018 », Chemosphere, vol. 258,‎ , p. 127311 (DOI 10.1016/j.chemosphere.2020.127311, lire en ligne, consulté le ).
  82. Maja Lazarus, Andreja Prevendar Crnić, Nina Bilandžić et Josip Kusak, « Cadmium, Lead, and Mercury Exposure Assessment Among Croatian Consumers of Free-Living Game », Archives of Industrial Hygiene and Toxicology, vol. 65, no 3,‎ , p. 281–292 (ISSN 0004-1254, DOI 10.2478/10004-1254-65-2014-2527, lire en ligne, consulté le ).
  83. Statistiques de la direction des routes du ministère de l'équipement, établies avec les partenaires cynégétiques, citées par le CGAAER et CGEDD dans leur Rapport no 007966-01 "Mission sur les dégâts de grand gibier" (PDF, 1,4 Mo) rendu en janvier 2012, publié le 19 mars 2012, consulté 2012-03-22.
  84. [PDF](fr) Jean Bourcet, Pierre Bracque, Philippe De Nonancourt et Claude Sapor, « Évaluation des risques liés à l'augmentation des densités de sangliers sauvages en France », (consulté le ).
  85. a b c et d Christine Dell'Amore, Wild Pig Explosion May Spread Disease to Humans Parasites from swine can invade organs and cause flulike symptoms, National Geographic News, 2011/05/02.
  86. Heinrich, G. (2003): Zur Radioaktivität von Pilzen. 29. Mykologische Dreiländertagung, 9.-14. September 2002, Fritschiana 42 (Veröffentlichungen aus dem Institut für Botanik der Kars-Franzens-Universität Graz), 14- 24.
  87. Ewen JG, Acevedo-Whitehouse K, Alley M, Carraro C, Sainsbury AW, Swinnerton K et Woodroffe R (2011) Empirical consideration of parasites and health in reintroduction. Reintroduction Biology: integrating science and management.
  88. Fernández N, Kramer-Schadt S et Thulke HH (2006) « Viability and risk assessment in species restoration: planning reintroductions for the wild boar, a potential disease reservoir », (résumé).
  89. a et b Hohmann, U. & D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65pp.
  90. a et b (en) Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag, « Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis », European Journal of Wildlife Research, vol. 51, no 4,‎ , p.263-270 (DOI 10.1007/s10344-005-0108-X, lire en ligne).
  91. Préfecture de Bretagne, Communiqués préfectoraux relatifs à la mortalité de sanglier de l'été 2001, et résultats originaux des analyses, consulté 2011-10-09.
  92. Département de la santé des États-Unis, Toxicological profile for cesium, U.S. Department of health and humain services, Public Health Service Agency for Toxic Substances and Disease Registry April 2004.
  93. Stara JF. (1965), Tissue distribution and excretion of cesium-137 in the guinea pig after administration by three different routes. Health Phys 11:1195-1202.
  94. J.F. Stara, RG. Thomas, The tissue distribution and excretion of cesium-137 following inhalation: Preliminary data for rats. AEC Res Dev Rep LF-4, 1963.
  95. Hector du Lac de la Tour d'Aurec, Précis historique et statistique du département de la Loire : Forest. [Volume 1], Le Puy, imprimerie J. B. La Combe, (lire en ligne).
  96. Michel Pastoureau, Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, Seuil, Paris, 2004. p. 66-67.
  97. Exposition « Les Gaulois, une expo renversante », Cité des Sciences et de l'Industrie (Paris).
  98. Michel Pastoureau, op. cit., p. 71-74.
  99. Vidéo de sangliers dans des cultures de maïs..
  100. Virgile, L'Enéide, Paris, LGF, , 571 p. (ISBN 978-2-253-08537-9), p. 141.
  101. Voir sur youtube.com.
  102. Voir sur metal-archives.com.
  103. Sus Scrofa.
  104. Boar Worship.
  105. Goatfago.
  106. Nature - Faune et Flore.
  107. Ailes Anciennes Toulouse Le guide de la collection, Pixarprinting, , p. 31.

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier
  • Baudet E. (1998), « Biologie du sanglier en montagne : biodémographie, occupation de l'espace et régime alimentaire », thèse de l'université C. Bernard, 1998, 297 p. (PDF, 300 p.)
  • Heinz Meynhardt, Ma vie chez les sangliers, 1982, 1990 (Titre original Schwarzwildreport, mein Leben unter Wildschweinen, traduit de l'allemand par André Dick, édition du Chasseur français, Hatier (ISBN 2-907098-05-5), 163 p.). Éthologue établi en Allemagne de l'Est, H. Meynhardt a vécu quotidiennement auprès des sangliers et a réussi à se faire adopter par une compagnie. Il a ainsi pu en étudier, et même filmer les comportements. Une véritable mine d'informations et de réflexions pour les passionnés de nature et de cette espèce animale.

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier