Sethy Regenvanu
Sethy John Regenvanu, né en 1945 sur l'île d'Uripiv (en)[1], est un pasteur presbytérien et homme politique vanuatais.
Sethy Regenvanu | |
Fonctions | |
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Vice-Premier ministre de Vanuatu | |
– (8 ans et 7 mois) |
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Premier ministre | Walter Lini |
Gouvernement | Lini I, II, III |
Prédécesseur | Fred Timakata |
Successeur | ? |
– | |
Premier ministre | Maxime Carlot |
Gouvernement | Carlot I |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Uripiv |
Nationalité | vanuataise |
Enfants | Ralph Regenvanu |
Diplômé de | Pacific Theological College |
Profession | pasteur |
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Biographie
modifierNé sur une petite île près de Malekula[1] dans ce qui est alors le condominium des Nouvelles-Hébrides, colonie franco-britannique, Sethy Regenvanu étudie la théologie au Pacific Theological College à Suva, aux Fidji. Il en sort diplômé avec un Bachelor of Divinity en 1973[2],[3] et devient pasteur ainsi que directeur de l'éducation pour les écoles gérées par l'Église presbytérienne aux Nouvelles-Hébrides[1]. Il épouse une Australienne installée au Vanuatu, elle aussi diplômée de théologie[3],[4].
Engagé au Parti national des Nouvelles-Hébrides (indépendantiste, anglophone), il est élu député de Malekula à l'Assemblée représentative des Nouvelles-Hébrides lors des premières élections législatives de la colonie, en 1975[5]. Le Parti national devient le Vanua'aku Pati et remporte les élections législatives de 1979, permettant à Walter Lini de former un gouvernement pour mener la colonie à l'indépendance. Il y nomme Sethy Regenvanu ministre des Affaires foncières[6]. Avec l'indépendance du pays -qui devient le Vanuatu- en 1980, Sethy Regenvanu est chargé de mettre en œuvre la politique du parti d'exproprier tous les propriétaires non-autochtones de terres, et de restituer ces terres aux communautés autochtones[1]. Les litiges entre différentes communautés autochtones qui réclament les mêmes terres conduisent à « des mois de négociations infructueuses », après quoi le ministre tranche d'autorité, attribuant telles parcelles à telle communauté[7]. En 1981, il est transféré au ministère de l'Agriculture, de la Sylviculture et des Pêcheries, Thomas Reuben le remplaçant aux Affaires foncières[3],[8]. En février 1983, Lini limoge le vice-Premier ministre Fred Timakata, sans donner de raison, et fait de Sethy Regenvanu son vice-Premier ministre[9].
Très largement réélu député aux élections de 1983, il demeure vice-Premier ministre et est conjointement nommé ministre de l'Intérieur par Walter Lini[10],[11]. En 1998, il est fait ministre de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports[12]. Lors de la scission du Vanua'aku Pati en 1991, il accompagne Walter Lini qui quitte ce parti pour fonder le Parti national unifié. Les élections de 1991 aboutissent à un gouvernement de coalition où le PNU est le partenaire minoritaire de l'Union des partis modérés ; Maxime Carlot (UPM) devient Premier ministre, et nomme Sethy Regenvanu vice-Premier ministre et ministre de la Justice, de la Culture, des Cultes et des Femmes[13],[14]. En 1993, le PNU subit à son tour une scission : une faction menée par Walter Lini quitte la majorité parlementaire et rejoint l'opposition, mais la faction dirigée par Sethy Regenvanu demeure au gouvernement[15]. En 1995, il ouvre le Musée national de Vanuatu[16].
Il ne se représente pas aux élections de 1995, et est candidat malheureux avec l'étiquette de son propre parti éphémère, le Parti démocrate populaire, à celles de 1998[17]. Il devient président de la commission électorale de 2001 à 2004[1]. Son fils Ralph Regenvanu a dirigé le Centre culturel de Vanuatu et exercé plusieurs fonctions ministérielles.
Références
modifier- Éric Wittersheim, Après l'indépendance: le Vanuatu, une démocratie dans le Pacifique, Aux lieux d'être, 2006, p.89
- (en) Steve Taylor et Phil King, "Theological education as development in Vanuatu", Sites: New Series, vol. 16, n°1, 2019, http://dx.doi.org/10.11157/sites-id430, p.149
- (en) Brian Macdonald-Milne et Pamela Thomas, Yumi Stanap: some people of Vanuatu, université du Pacifique Sud, 1994, pp.42-44
- (en) "Vanuatu: Regenvanu family reflect on 40 years of independence", Australian Broadcasting Corporation, 29 juillet 2020
- Zorian Stech, Une confrontation comme nulle autre dans le Pacifique : la France, la Grande- Bretagne et la vie politique au condominium franco-britannique des Nouvelles- Hébrides (1945-1980), thèse de doctorat, université de Montréal, avril 2017, pp.vi-xi
- (en) "New Hebrides: High hopes are haunted by high dangers", Pacific Islands Monthly, 1er janvier 1980, p.14
- (en) Howard Van Trease et Michelle Craw, La politique mélanesienne: Stael Blong Vanuatu, université du Pacifique Sud, 1995, p.330
- (en) "Vanuatu Cabinet reshuffle", Pacific Islands Monthly, mars 1981, p.6
- (en) "Turmoil at the top in Vanuatu", Pacific Islands Monthly, mars 1983, pp.35-36
- (en) "The 'powerless' sense power", Pacific Islands Monthly, septembre 1983, p.29
- (en) "Aid to Vanuatu: cyclone relief", Australian Foreign Affairs Record, février 1985, p.128
- (bi) "Ol pipol i mas tink havi long independence selebresen", Société de radiodiffusion de Vanuatu, 17 juillet 2020
- (en) William F.S. Miles, Bridging Mental Boundaries in a Postcolonial Microcosm: Identity and Development in Vanuatu, Honolulu : University of Hawaii Press, 1998, p.25
- (en) "Statement of Vanuatu, H.E. John Sethy Regenvanu", Organisation des Nations unies, 9 septembre 1994
- (en) "Minister says he's ready to defect", Pacific Islands Monthly, mai 1994, p.6
- (en) Kirk W. Huffman, "UNESCO/Japanese Funds-in-Trust for the Preservation and Promotion of the Intangible Cultural Heritage", UNESCO, 2007
- « Résultats des élections au Parlement de la république de Vanuatu tenues le 6 mars 1998 », Journal officiel de la république de Vanuatu, 16 mars 1998