Le Choix du destin
Le Choix du destin, parfois connu sous les titres Soldier of Orange en sortie vidéo France ou Le Dernier Héros au Canada francophone (titre original : Soldaat van Oranje), est un film néerlando-belge co-écrit et réalisé par Paul Verhoeven et sorti en 1977. Il s'inspire des mémoires d'Erik Hazelhoff Roelfzema, écrivain néerlandais devenu pilote de la Royal Air Force durant la Seconde Guerre mondiale.
Titre québécois | Le Dernier Héros |
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Titre original | Soldaat van Oranje |
Réalisation | Paul Verhoeven |
Scénario |
Kees Holierhoek Gerard Soeteman Paul Verhoeven |
Musique | Rogier van Otterloo |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Excelsior Films Film Holland The Rank Organisation Rob Houwer Productions |
Pays de production |
Pays-Bas Belgique |
Genre | drame |
Durée | 149 minutes |
Sortie | 1977 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Film néerlandais le plus cher à sa sortie, Le Choix du destin est un succès commercial aux Pays-Bas. Il sera ensuite nommé au Golden Globe du meilleur film en langue étrangère (finalement reçu par La Cage aux folles). Il demeure l'un des plus célèbres film néerlandais et a été élu, en 1999, 2e meilleur film néerlandais du XXe siècle lors du festival du cinéma néerlandais d'Utrecht.
Synopsis
modifierAlors que la Seconde Guerre mondiale est proche, six étudiants de l'université à Leyde vivent sans se préoccuper de leur avenir. Mais cette guerre va changer leur vie : certains vont choisir la rébellion et résister à l'occupant alors que d'autres vont opter pour la collaboration. Mais les liens du passé vont cependant demeurer.
Fiche technique
modifierSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre original : Soldaat van Oranje [sɔlˈdaːt fɑn oˈrɑɲə][1]
- Titre français : Le Choix du destin[2],[3] ou Soldier of Orange (titre VHS/DVD)
- Titre belge francophone : En mission secrète pour Sa Majesté[4]
- Titre québécois : Le Dernier Héros[5]
- Réalisation : Paul Verhoeven
- Scénario : Kees Holierhoek, Gerard Soeteman et Paul Verhoeven, d'après les mémoires d'Erik Hazelhoff Roelfzema
- Musique : Rogier van Otterloo
- Photographie : Jost Vacano
- Montage : Jane Seitz
- Direction artistique : Roland de Groot
- Costumes : Elly Claus
- Producteur : Rob Houwer
- Sociétés de production : Excelsior Films, Film Holland, The Rank Organisation et Rob Houwer Productions
- Distribution : Tuschinski Film Distribution (Pays-Bas)
- Budget : 5 000 000 florins
- Pays de production : Pays-Bas, Belgique
- Langues originales : néerlandais, anglais et allemand
- Format : Couleurs (Eastmancolor) avec quelques archives en noir et blanc - 1,85:1 - son mono - 35 mm
- Genre : film de guerre, drame
- Durée : 149 minutes
- Dates de sortie :
- Pays-Bas :
- France : (sortie en province, inédit à Paris[4]), (DVD) ; (cinémathèque française)
Distribution
modifier- Rutger Hauer : Erik Lanshof
- Jeroen Krabbé : Guus LeJeune
- Susan Penhaligon : Susan
- Edward Fox : le colonel Rafelli
- Lex van Delden : Nico
- Derek de Lint : Alex
- Huib Rooymans : Jan Weinberg
- Dolf de Vries : Jack ten Brinck
- Eddy Habbema : Robby Froost
- Belinda Meuldijk : Esther
- Peter Faber : Will Dostgaarde
- Reinhard Kolldehoff : le général de la Wehrmacht Geisman
- Brûni Heinke : l'agent du SD
- Rijk de Gooyer : Breitner
Production
modifierGenèse et développement
modifierLe scénario s'inspire des mémoires d'Erik Hazelhoff Roelfzema, écrivain néerlandais devenu pilote de la Royal Air Force durant la Seconde Guerre mondiale. D'abord titré Het Hol Van De Ratelslang (« La Grotte du serpent à sonnette ») en 1970, l'ouvrage est ensuite retravaillé par Erik Hazelhoff Roelfzema qui n'en était pas satisfait. Il est cette fois publié sous le titre Soldaat van Oranje avec une préface du prince Bernhard. Cette deuxième version deviendra un best-seller international[6].
Kees Holierhoek, Gerard Soeteman et Paul Verhoeven changent le nom de certaines personnalités pour les besoins du scénario. Erik Hazelhoff Roelfzema devient ainsi Erik Lanshof, François van 't Sant (en) est rebaptisé Van der Zanden, alors que Guus LeJeune est probablement B. van der Stok. Cela s'explique notamment par la volonté de diminuer le nombre de personnages et de ne pas coller aux faits réels[7]. Paul Verhoeven s'inspire également de sa propre expérience de la guerre lorsqu'il était jeune et vivait à La Haye. Le réalisateur a par ailleurs eu une expérience militaire avec son service militaire dans la Marine[8].
Attribution des rôles
modifierInitialement, des acteurs de renom comme Alec Guinness, David Niven, Julie Christie, Henry Fonda ou encore Charlotte Rampling devaient participer au film. Mais, en raison des restrictions budgétaires seuls Susan Penhaligon et Edward Fox sont engagés[7]. Paul Verhoeven voulait initialement Derek de Lint pour le rôle principal d'Erik Lanshof, car selon lui Rutger Hauer n'était pas fait pour le rôle. Non satisfait par l'audition de Derek de Lint, le cinéaste donne sa chance à Rutger Hauer et est séduit par son audition. Derek de Lint obtient cependant un autre rôle[7].
Tournage
modifierLe tournage a lieu aux Pays Bas — Noordwijk, Amsterdam, Delft, Leyde, La Haye (notamment à Schéveningue), parc national De Biesbosch — ainsi qu'à Londres[9].
Ami de l'auteur Erik Hazelhoff Roelfzema, le prince Bernhard soutient fortement le film. Ainsi, des soldats de la Marine royale néerlandaise participent au tournage. Durant la production, le prince sera cependant impliqué dans l'affaire Lockheed[7].
Rijk de Gooyer, qui incarne ici un agent de la Gestapo, a fait partie de la résistance néerlandaise. Sur le plateau, il a des relations tendues avec l'acteur allemand Reinhard Kolldehoff[7].
Accueil
modifierCritique
modifierSur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 91% d'opinions favorables pour 11 critiques et une note moyenne de 7,80⁄10[10].
Dans une longue critique sur le site français DVDClassik, on peut notamment lire « Soldier of Orange ne sera pas un portrait à charge, mais d’hommage prudent à des téméraires, ne chargeant pas la barque de ceux dont l’Histoire s’est chargée de dénoncer la lâcheté (celui qui pour protéger une jeune femme des persécutions finit de compromissions en mouchardises par sacrifier la vie d’une vingtaine d’hommes), dont le sens de l’épique renoue avec les aventures de David Lean. En Roelzema, Verhoeven a trouvé son T. E. Lawrence[8]. »
Le film fait partie de l'ouvrage 1001 films à voir avant de mourir[7].
Box-office
modifierCe film était alors le film le plus cher jamais tourné aux Pays-Bas, avec un budget de 5 millions de florins (correspondant à 2,3 millions d'euros aujourd'hui[Quand ?]). Avec 1 547 183 entrées aux Pays-Bas, il est classé no 1 au box-office néerlandais de l'année 1977[réf. nécessaire].
Distinctions
modifier- Los Angeles Film Critics Association Awards 1979 : prix du meilleur film étranger[11]
- New York Film Critics Circle Awards 1979 : nomination au prix du meilleur film en langue étrangère
- Golden Globes 1980 : nomination au Golden Globe du meilleur film en langue étrangère
- En 1999, le festival du cinéma néerlandais d'Utrecht organise une élection pour choisir le film néerlandais du XXe siècle, Le Choix du destin se classe deuxième, derrière un autre film de Paul Verhoeven, Turkish Délices.
Adaptation en comédie musicale
modifierAux Pays-Bas, le film est adapté en comédie musicale[12]. Les décors sont construits sur une scène rotative unique en son genre, spécialement construite dans un hangar de l'ancien aéroport militaire, devenu le TheaterHangaar de Valkenburg. La première se déroule le , en présence notamment de la reine Beatrix[13]. Le succès de la pièce ne se dément pas pendant de nombreuses années[14].
Notes et références
modifier- Prononciation en néerlandais standard retranscrite selon la norme API
- « Rutger Hauer », sur cine-feuilles.ch (consulté le ).
- « Le Choix du destin », sur vad.cnc.fr (consulté le ).
- « En mission secrète pour Sa Majesté », sur encyclocine.com (consulté le ).
- « Le réalisateur de Basic Instinct, Paul Verhoeven, présidera la Berlinale », sur radio-canada.ca, .
- Tucker 2014, p. 771.
- « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
- « Critique de film Soldier of Orange », sur DVD Classik (consulté le ).
- « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
- (en) « Soldier of Orange », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le ).
- « Distinctions » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
- « Paul Verhoeven : « Les remakes de mes films me donnent l’impression d’être déjà mort !» », sur Accréds, .
- (nl) « Koninklijke première Soldaat van Oranje », sur Rijksoverheid, .
- (en) Liesl Bradner, « 'Soldier of Orange': It's the 'Hamilton' of the Netherlands, and it's immersive theater to an extreme », sur Los Angeles Times, (consulté le ).
Annexes
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Spencer C. Tucker, World War II: The Definitive Encyclopedia and Document Collection, Santa Barbara, California, ABC-CLIO,
Liens externes
modifier- Ressources relatives à l'audiovisuel :