La Punaise
La Punaise (en russe : Клоп) est une pièce de théâtre en cinq actes et neuf tableaux écrite par Vladimir Maïakovski en 1928 accompagnée d'une partition musicale de Dmitri Chostakovitch.
Genèse de l'œuvre
modifierMaïakovski écrit La Punaise d'octobre à lors d’un voyage effectué à Berlin et à Paris.
À l'instar de beaucoup de romans de cette époque — comme ceux d'Ilya Ehrenbourg — La Punaise exprime le climat de la NEP, la Nouvelle politique économique.
L'œuvre
modifierLa Punaise, écrite dans la mouvance de la Fabrique de l'acteur excentrique pétersbourgeoise, est une comédie satirique, éloignée du théâtre conventionnel dénoncé par Maïakovski, qui se moque de l'univers des petits-bourgeois et, indirectement, des dérives de la NEP.
Partition musicale
modifierLa musique de scène a été écrite par Dmitri Chostakovitch en janvier et . La partition musicale se compose de deux flûtes, deux clarinettes en B, un cor, deux trompettes, un trombone, un tuba, deux saxophones soprano, un bugle, une basse, un baryton (B), un bugle élevé (E), un triangle, une caisse claire, un tom, une cymbale, une grosse caisse, un flexatone, une balalaïka, une guitare, des violons, des altos, des violoncelles, des contrebasses et, sur scène, deux accordéons.
La première
modifierLa première représentation de l'œuvre eut lieu à Moscou au théâtre Meyerhold le , mise en scène par Vsevolod Meyerhold et décors de Koukryniksy et d'Alexandre Rodtchenko.
Résumé
modifierPrissipkine, un ouvrier ancien membre du Parti, lassé des privations encourues par la guerre civile, s'évertue de découvrir les charmes de la vie bourgeoise. Il modifie son nom en Pierre Skripkine, délaisse ses camarades ainsi que sa fiancée Zoïa Berezkine pour se marier avec Elzévire Davidovna Renaissance, la fille d’un coiffeur. Mais le repas de noces se transforme en tragédie, un incendie s'étant déclaré à la suite d'une bagarre entre les convives. Tous les invités meurent, le salon de coiffure où se déroulait la fête est complètement détruit et Prissipkine se retrouve congelé dans un bloc de glace, l'eau projetée par les lances des pompiers ayant rapidement gelé.
Cinquante ans plus tard, lors de travaux urbains, le corps de Prissipkine est découvert. À cette époque, des robots prennent toutes les décisions et, après débats entre eux, ils votent la résurrection de Prissipkine. Le , il est ranimé et se retrouve dans un monde complètement transformé et qu'il ne reconnaît plus. Ainsi, aux branches d'arbres artificiels pendent des assiettes de mandarines.
Son seul souvenir du passé est sa grossièreté et une punaise qui, accrochée dans son cou, l'a accompagné pendant son séjour dans la glace. L'insecte fera la fierté du jardin zoologique de la ville. Prissipkine apporte avec lui une multitude de maladies et de fléaux comme le mal d'amour, la danse ou encore la musique. Incapable de s’adapter à ce monde étrange, il désire être recongelé. Mais, enfermé dans une cage aux côtés de la punaise, il est exposé comme étant une « espèce rarissime de petit-bourgeois vulgaris ».
Les personnages
modifierDescription des personnages donnée par Maïakovski[1] :
- Prissikine, Pierre Skipkine, ex-ouvrier, ex-membre du Parti, à présent fiancé[2]
- Zoïa Berezkine, ouvrière
- Famille Renaissance
- Elzévire Davidovna, fiancée, manucure, caissière du salon de coiffure
- Rosalie Pavlovna, mère d'Elzévire, coiffeuse
- David Ossipovitch, père d'Elzévire, coiffeur
- Oleg Bayan, autodidacte, ancien propriétaire
- Un milicien, un professeur, un directeur de zoo, un capitaine de pompier, les pompiers, un témoin, un reporter, des ouvriers, le président du soviet de la ville, un orateur, des étudiants, un maître de cérémonie, le présidium du soviet de la ville, des chasseurs, des enfants, des vieux
Le ballet
modifierUn ballet basé sur la pièce de Vladimir Maïakovski, également appelé La Punaise (ru), sur un livret et une chorégraphie de Leonid Jacobson, a été créé en 1962 au théâtre Mariinsky. La première eut lieu le et la dernière représentation le .
Bibliographie
modifier- Vladimir Maïakovski, Théâtre : La Punaise, Le Mistère-Bouffe, La Grande Lessive, Paris : Fasquelle, 1957 (traduit du russe par Michel Wassiltchikov)
- Claude Olivier, Au Théâtre des Nations, Les Bains et La Punaise de Maïakovski, Les Lettres françaises no 984, -, p. 6
- Valentin Ploutchek, Pour saluer Maïakovski, faisons notre autocritique, Les Lettres françaises no 984, -, p. 6
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- D'autres personnages, non cités par Maïakovski, apparaissent également dans la pièce comme les vendeurs ou les savants
- Surnommé Vania
Liens externes
modifier- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Liens internes
modifier- (ru) La Punaise, texte intégral