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Jean Bérain père — Wikipédia

Jean Bérain père

peintre, décorateur et graveur français (1640-1711)

Jean Bérain[1] père est un peintre, aquarelliste, dessinateur, graveur, ornemaniste et décorateur de théâtre français né à Saint-Mihiel (Meuse), le [2], et mort à Paris le .

Jean Bérain père
Claude Duflos, Jean Bérain père,
gravé d'après Joseph Vivien.
Naissance
Décès
(à 70 ans)
Paris
Période d'activité
Nationalité
Activité
Maître
Élève
Lieu de travail
Mouvement
Enfants
Jean Bérain (1674-1726) (en)
Louise Marguerite Bérain (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Fils d'un arquebusier lorrain, après avoir étudié avec Charles Le Brun, il est obtient de Louis XIV le le brevet de « dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi en considération de l'expérience qu'il s'est acquise dans la perspective et les autres parties de la peinture »[3],[4]. Cette charge était devenue vacante depuis la mort d'Henri de Gissey, le . Cette charge oblige Jean Bérain de composer et d'exécuter « toutes sortes de dessins, perspectives, figures et habits qu'il conviendroit faire pour les comédies, ballets, courses de bagues et carrousels[3] ». Progressivement, son domaine d'intervention va s'accroître et il a obtenu une partie des attributions qu'avait eues Charles Le Brun pour la décoration extérieure des vaisseaux du roi. En 1677, il a obtenu la charge de « dessinateur des jardins » aux gages de 100 livres par an.

Ses créations très variées comprennent des décors d’opéras, de fêtes et de pompes funèbres, des habits, des pièces d’orfèvrerie et d’arquebusiers, des modèles de lambris et de plafonds, des meubles, des perspectives de jardins, de carrousels, des décorations pour les poupes ou les proues de vaisseaux royaux[5].

Il influence les créations de l'ébéniste André-Charles Boulle, qui connaît la faveur royale et reçoit un appartement au Louvre à la même époque que lui.

Il dessine les maquettes de costume pour les pièces de théâtre et opéras, dont Médée de Marc-Antoine Charpentier (1693) et ceux de Jean-Baptiste Lully, représentés à la cour et devient le décorateur officiel de l'Académie royale de musique en 1680, succédant à Carlo Vigarani. Il joue un rôle important dans l'histoire du costume de ballet[6].

Il est l'auteur des cartons de nombreuses tapisseries pour la Manufacture de Beauvais comme pour celle des Gobelins.

Il s'est marié en 1673 avec Louise-Marie Drouault ou Marie-Louis De Rouault d'après les actes consultés par Auguste Jal, parfois écrite Louise Rauhaut. De ce mariage sont nés six enfants, trois fils et trois filles. Le premier né est Jean Bérain fils, en 1674 d'après les déclarations faites par Jean Bérain père et fils le jour de son mariage si elles sont exactes. Le deuxième enfant est Catherine, née le 15 août 1675, baptisée le 18, ayant pour marraine Catherine Duchemin, femme de François Girardon, décédée aux galeries du Louvre le . Le troisième enfant est Pierre-Martin, né le , baptisé le 14, avec pour parrain Pierre Beauchamp, un des violons du roi et compositeur de ballets. En 1699, il est clerc du diocèse de Paris et chanoine de Laon et de Saint-Quentin. Le quatrième enfant est Marguerite-Louise, née le dont la marraine a été Catherine Le Hongre, fille du sculpteur Étienne Le Hongre. Le dernier enfant a été Louise, née vers 1682, mariée à Jacques Thuret, horloger du roi.

Le , sur proposition de Colbert, il a obtenu un brevet de logement aux galeries du Louvre par le roi. Le , il a pris « au-dessous de la grande galerie du Louvre, l'appartement devenu vacant par la mort d'Israël Silvestre » et il a rendu l'appartement qu'il occupait depuis 1677..

Veuf de Louise Rauhaut, il meurt dans son appartement aux galeries du Louvre et est inhumé à Paris en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois[7].

Son fils, Jean Bérain, continuera son œuvre.

Le style Bérain

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Jean Bérain père a marqué un renouvellement de l'art grotesque, en allégeant le style floral chargé d’acanthes propre de la Renaissance, hérité de Charles Le Brun, et en anticipant le rococo[8].

Dans toutes ses œuvres, qui touchent à la plus grande partie des arts décoratifs, on trouve une unité d'inspiration qui justifie le terme de « style Bérain ». Ce style influencera l'Europe entière [9] : il sera exporté par le décorateur Daniel Marot en Angleterre et en Hollande, et par Paul Decker en Allemagne [10].

Ce style est caractérisé par l'utilisation du thème des grotesques cher au XVIe siècle et à l'École de Fontainebleau, traité de façon très personnelle, et par un goût marqué pour les grandes architectures classiques. Les compositions sont toujours centrées, encadrées de portiques ou de lambrequins, ornées de façon symétrique de volutes et peuplées de petits personnages fantastiques. Il fait usage de l'aquarelle, et ses dessins présentent une grande délicatesse de trait.

Le style Bérain, célèbre pour ses arabesques[11], fut adopté pour la décoration des majoliques de Rouen, ainsi que de Marseille, et influença les manufactures espagnoles et italiennes (céramiques de Lodi et de Turin)[12]. Pendant toute la première moitié du XVIIIe siècle, le décor « à la Bérain », le plus souvent en camaïeu bleu, est typique des faïences de Moustiers. Autour d'un sujet central, généralement un personnage mythologique, s'articule un réseau d'arabesques parfaitement symétrique, enrichi d'éléments architecturaux, de cariatides, de bustes et de chimères.

Galerie

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Notes et références

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  1. Ou « Berain ».
  2. Certaines sources indiquent la date du .
  3. a et b Jal 1872, p. 196
  4. Les Bérain, Encyclopaedia Universalis
  5. (en) Gordon Campbell, The Grove Encyclopedia of Decorative Arts, Oxford University Press
  6. Article Jean Bérain, Encyclopédie Larousse.
  7. Acte d'état civil, Saint-Germain-l'Auxerrois.
  8. (en) Fiske Kimball, « Sources and Evolution of the Arabesque of Berain », in The Art Bulletin, Vol. 23, no 4, décembre 1941, p. 307-316.
  9. Catherine Auguste, Jean Bérain (1637-1711), un style.
  10. I.C. Weigel, Meubles et arabesques de Decker.
  11. Le terme est ici utilisé en tant que synonyme de « grotesque », sans aucune référence au monde arabe.
  12. (it) De Agostini, Le muse, Novara, 1964, vol. II, p. 193-194.

Annexes

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Bibliographie

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  • Auguste Jal, « Bérain (Jean Ier ?1638-1711, Claude ? - ? , Jean II ?1674-1726) », dans Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inédits, Paris, Henri Plon imprimeur-éditeur, , 2e éd. (lire en ligne), p. 196-199.
  • Désiré Guilmard, « Bérain (Jean) le père », dans Les maîtres ornemanistes : dessinateurs, peintres, architectes, sculpteurs et graveurs : écoles française, italienne, allemande et des Pays-Bas (flamande et hollandaise) : ouvrage renfermant le répertoire général des maîtres ornemanistes avec l'indication précise des pièces d'ornement qui se trouvent dans les cabinets publics et particuliers de France, de Belgique, etc., Paris, E. Plon et Cie imprimeurs-éditeurs, (lire en ligne), p. 89-92.
  • Germain Bapst, Essai sur l'histoire du théâtre : la mise en scène, le décor, le costume, l'architecture, l'éclairage, l'hygiène, Paris, Hachette, 1893.
  • Roger-Armand Weigert, Jean I Berain, dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi (1640-1711), Paris, Les Éditions d'art et d'histoire, 1936.
  • Jérôme de La Gorce, Berain, dessinateur du Roi Soleil, Paris, Hersher, 1986.
  • L'Œuvre de Bérain, ornemaniste du roy, Vial, réédité en 2011 (ISBN 978-2-85101-161-9).
  • Lucien Bély (dir.), Dictionnaire Louis XIV, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1405 p. (ISBN 978-2-221-12482-6).
  • (it) De Agostini, Le muse, Novara, 1964, Vol.II, p. 193-194.

Articles connexes

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Liens externes

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